Le 11-Septembre en Europe, épisode 3 : L’Angleterre (Partie 1)

ReOpen911 a interviewé Ian Henshall, le représentant de l’association Reinvestigate911, principal fer de lance du mouvement citoyen sur le 11 septembre au Royaume-Uni. Il y est beaucoup question de l’évolution du "Mouvement pour la Vérité", de déterminer de nouvelles priorités, et d’initier un projet européen dès les commémorations de septembre 2014 avec comme support les grands titres de la presse européenne.

 
Ian Henshall, animateur du site Reinvestigate911.org 
 

 
Le 11-Septembre en Europe, épisode 3 : L’Angleterre
 
Première partie : « Etat des lieux »
 
Interview réalisée le 11 juin par ReOpen911

 

R911 – Bonjour Ian, merci d’avoir accepté de nous répondre. Avant d’évoquer l’association Reinvestigate911, pouvez-vous retracer pour nos lecteurs votre parcours ?
 
IH – Bonjour à tous les lecteurs de ReOpen911. J’ai suivi un cursus à Oxford en mathématiques puis me suis orienté vers les carrières sociales et le journalisme. Cela comprenait des études de sociologie, de psychologie, avec des spécialités comme l’« attitude formation », et j’allais devenir une sorte de « brainwashing person ». Un laveur de cerveau. C’est là que j’ai appris à quel point les techniques d’influence de l’opinion sont développées, et comment les universitaires et les scientifiques en maîtrisent parfaitement le fonctionnement. J’estime que cela m’a préparé et mis en position de force pour aborder les questions du type du 11-Septembre. Au cours de cette période étudiante, je me suis « radicalisé » très tôt. J’étais un héritier de la génération hippie comme beaucoup de jeunes britanniques des années 70. Anti guerre, anticolonialiste, antiapartheid. Et puis la vie a continué vous savez… famille, carrière… Aujourd’hui, je mène en parallèle le développement d’une entreprise de commerce équitable de café, et une activité militante que j’ai recentrée sur l’affaire et la géopolitique du 11-Septembre, que j’ai couverte dans mon livre 911 The new Evidence paru en 2007. 
 
 
 
R911 – Pouvez-vous retracer brièvement l’histoire du groupe Reinvestigate911 ?
 
IH – Oui, il y a eu 3 phases : Juste après les événements de 2001, les 2 ou 3 années suivantes, beaucoup d’américains et de citoyens du monde entier étaient suspicieux, et beaucoup de groupes de militants (sensibilisés par d’autres affaires comme JFK, le Vietnam, le Watergate, le scandale Iran-Contras, les otages de Téhéran, les coups d’état en Amérique Latine) étaient déjà suspicieux bien avant et se sont joints aux sceptiques car pour eux, la possibilité d’une supercherie était plausible. En ce qui me concerne, j’avais étudié la CIA lors de mes études de journalisme, et j’étais conscient qu’ils avançaient des explications parfaitement fausses. Mais le problème, qui a vite découragé beaucoup de militants, est qu’il y a eu dès le début des gens douteux ou fragiles qui se sont mêlés aux supporters sérieux des familles de victimes. En soi, sans doute pas plus que dans les tribunes d’un match de foot, mais c’était une vraie "cour des miracles" et nous nous battions pour simplement construire le Mouvement autour des réclamations sérieuses basées sur des faits et des faisceaux d’indices incontestables. Les défenseurs de la théorie officielle ont profité de ces années de gestation en pointant systématiquement « les maillons faibles » au lieu de chercher à comprendre et à confronter les points de vue. A cette époque intervient la phase 2. La BBC produisit une série intitulée "The Conspiracy Files". Dans son épisode du 18 février 2007 (1), la BBC a essayé de faire passer l’équation "Ne pas croire dans les attaques du 11/9 = être négationniste » (2). Or, au sein du Mouvement né autour des « Jersey Girls », personne ne conteste la réalité des évènements. C’est à ce moment-là que nous avons crée Reinvestigate911.
 
 

R911 – C’est la phase 3 ?
 
IH – Oui. A partir de cette nouvelle phase, nous avons alors essayé de faire pression sur le Parlement et les médias. Au Parlement, nous avons enregistré un début de succès en obtenant le soutien d’un député travailliste indépendant, ce qui est normal ici. Rappelez-vous du grand philosophe Bertrand Russell et surtout de Michael Foot (photo BBC ci-contre), ancien leader du parti travailliste de 80 à 83 : tous deux ont toujours soutenu la demande d’une nouvelle enquête sur l’assassinat de JFK. S’ils avaient été vivants aujourd’hui, ils auraient fait de même avec le 11/9. Malheureusement, les nouvelles générations de travaillistes et leurs instances politiques censurent tout questionnement sur le 11/9, comme les socialistes en France. Mais nous avons connu quelques succès quand même, y compris des succès "invisibles". Nous n’avons pas réussi à obtenir à ce jour des déclarations publiques de personnalités politiques ou des médias, mais regardez ce qui s’est passé autour des accusations contre la Syrie l’été dernier. Quand le gouvernement Assad fut accusé d’avoir massacré fin août 2013 son peuple au gaz sarin, énormément de monde a dénoncé une attaque de type "false flag". Plusieurs sources et enquêtes effectuées sur place ou à partir des documents de première main disponibles, comme le rapport américain Lloyd-Postol ou l’article de Seymour Hersh , montrent que ce sont probablement les turcs qui ont fabriqué le gaz sarin et aidé les "rebelles" de la mouvance Al-Qaïda à mettre en scène ces attaques sous faux drapeaux. Donc même si nous n’avons pas réussi à convaincre l’Establishment que le récit officiel des événements du 11/9 est en l’état un mensonge, nous avons crée, surtout aux USA, une atmosphère de questionnement, une exigence d’approfondissement vis-à-vis des médias qui rend par exemple l’hypothèse de mise en œuvre d’une opération sous fausse bannière bien plus légitime à envisager, ce qui devrait obliger les journalistes à s’y intéresser. Et c’est l’un des grands succès « annexe » de notre cause citoyenne.
 
 
R911 – Vous pensez que ces réactions populaires traduites dans des sondages largement défavorables ont vraiment joué un rôle, plutôt que l’initiative internationale de démilitariser l’arsenal chimique syrien ?
 
Je pense que les patrons de presse et leurs rédactions ont compris. Vous savez, au bout de 10 années d’activisme, je suis devenu bien plus cynique. Les membres de l’Establishment ne s’intéressent pas du tout à la vérité, ou alors elle les effraie tellement qu’ils n’osent rien publier. Ils vivent dans la crainte des services de Renseignement, mais en même temps ils voient bien aujourd’hui, avec l’arrivée de chaînes TV comme Russia Today, ou des webTV alternatives, que les citoyens ont d’autres sources d’information pour confronter les points de vue. Donc l’Establishment sait aussi que désormais il lui faut agir encore plus vite pour enchaîner sur une guerre, sinon il prend le risque d’un soulèvement, qu’il soit populaire ou le fait d’intellectuels militants voire de parlementaires. En Angleterre, il y a un petit parti libertarien qui a voté contre les frappes en Syrie, et c’est vrai – grâce leur soit rendue – que nos socialistes à nous (photo : Ed Miliband, chef du parti socialiste « labour » britannique) ont voté contre aussi, pas comme les vôtres en France (sourire) malgré des sondages massivement contre. Les français sont-ils au courant ? Vus d’ici, vos socialistes semblent agir « en roue libre », au point qu’un homme comme Tony Blair pourrait presque passer pour quelqu’un de censé (sourire) ! Nous avons beaucoup de mal à vous suivre.
 
 

R911 – Vous venez de dire que vos soutiens au Parlement vous ont permis d’organiser plusieurs sessions d’information destinées aux parlementaires britanniques. Où en êtes-vous ?
 
IH – L’initiative est au point mort. Nous avons réalisé que le parlementaire qui nous ouvrait des portes était un travailliste indépendant isolé, et malheureusement il n’a pas été réélu (3). Les partis majoritaires n’auraient jamais autorisé leurs membres élus à nous soutenir. Il faudrait un élu courageux, sur le point de quitter son parti, ou de prendre sa retraite. Par contre un membre britannique d’une famille de victimes (Tony Rook, ci-contre) a commencé récemment à militer en faveur de notre cause, et nous lui avons obtenu de rencontrer un officier supérieur de police. Il a porté plainte sur la base du constat suivant : la BBC et certains membres du gouvernement et de l’administration sont de connivence pour encourager le terrorisme en mentant sur les faits qui se sont déroulés le 11-Septembre. Le commissaire nous a demandé pourquoi nous nous adressions à eux. C’est leur réponse standard. Ils considèrent que c’est une affaire américaine et ils font confiance aux américains. Mais nous avons répondu : premièrement, ce citoyen est un parent, et vous devez porter secours aux familles de victimes, ce n’est pas comme un simple militant, et deuxièmement, des soldats britanniques meurent en Afghanistan et en Irak des conséquences de ce crime. Et d’ailleurs il y avait dans ce district des policiers qui étaient morts au Moyen Orient des suites de cette activité terroriste, donc notre action était légitime.
 
Nous avons rencontré cette femme officier de police, qui parut très surprise lorsqu’elle apprit que le NIST n’avait fait aucun test pour invalider l’hypothèse d’utilisation d’explosifs dans les tours. Pour un policier, c’est tout simplement inadmissible après un tél événement, et sur le moment, elle en est restée incrédule ! Evidemment, lorsqu’elle est revenue nous voir après notre dépôt de plainte, c’était avec le discours officiel « nous faisons confiance à nos amis américains bla bla bla… » mais nous avons bien vu qu’elle n’était pas plus convaincue que ça de ce qu’elle disait. Nous avons donc porté ces faits à un niveau assez élevé au sein des forces de police, et nous ne sommes pas les seuls, et chacun ne devrait pas se démoraliser ou se démotiver face au mutisme des médias. Avec eux, il faudrait qu’un événement majeur ou qu’une formation politique majeure les conduisent à enquêter sur les nombreuses questions sans réponses que pose la théorie officielle. En attendant, le dépôt de plainte n’ira sûrement pas plus loin (5), mais nous avons semé les graines du doute. Et c’est la seule façon de « subvertir » un système qui, dans le cas du 11/9, est plus totalitaire que l’ancienne Union Soviétique !
 
 

R911 – Êtes-vous remontés jusqu’à la source de la fausse information transmise par Jane Stanley de la BBC sur l’effondrement prématuré du WTC 7 dès 17H00, alors qu’il ne s’est effondré qu’une demi-heure plus tard ? CNN et la BBC ont reçu cette information du bureau Reuters de New-York. Mais de qui émanait-elle ?
 
IH – Justement, la personne qui a déposé plainte récemment s’est adressée à la BBC pour relancer l’enquête. Elle considère possible que la confusion qui régnait ait pu être à l’origine de la diffusion de cette information, mais que cela n’empêche pas de vouloir retrouver la personne ou le groupe qui l’a transmise à Reuters. A ce jour, la BBC refuse sans explication malgré ses relances, de répondre à ce militant qui a pourtant perdu un proche dans les WTC. Les « debunkers » comme Jeffrey Shapiro (photo ci-contre) « admettent plus ou moins » la démolition contrôlée du WTC 7 en notant qu’autour de l’immeuble, tout le monde savait qu’il allait s’effondrer bien avant l’annonce de la BBC. Le risque, c’est qu’un jour ils finissent par donner une explication du genre « Oui, c’était une démolition contrôlée, mais il ne fallait pas effrayer davantage les habitants du quartier et éviter que le bâtiment ne verse sur le côté. » Mais essayons de nous mettre à leur place : 13 ans plus tard, ça reste difficile à avouer ! Même si cet aveu ne viendrait pas ébranler toute la VO. Je pense qu’au sein de l’Establishment lui-même, il y a beaucoup de polémiques à ce sujet aussi ! Ils pourraient aussi avouer que ce fut fait par précaution… Que des signes d’attaque imminente désignaient ce building et que pour cette raison, il avait été préparé au cas où il serait menacé… Si le WTC7 avait versé d’un coup sur le côté, il aurait fait beaucoup plus de morts. Dans toutes ces hypothèses, il s’agirait d’un « limited hang-out » comme dit la CIA, d’une « casserole aux conséquences limitées ». Mais comment les médias pourraient-ils admettre après tant d’années passées à nous décrédibiliser, que nous sommes susceptibles d’avoir raison ? 
 
 

R911 – Alors quelle stratégie pour les années à venir ?
 
IR – Il faut toujours se demander si cela vaut vraiment le coup de faire pression sur nos parlementaires et les réseaux du pouvoir, et de les « marquer à la culotte » comme au football avec l’aide de chaines TV et de sources alternatives… En un sens, je pense vraiment que nos réclamations s’adressent avant tout aux médias. Pour le 11/9, ce sont les médias qui se sont mis à mentir, le jour même, très vite, à peine quelques heures après les événements. J’ai un ami juge ici, de haut niveau, et je lui avais fait part très tôt de mes doutes, car pour moi il était directement concerné. Il m’a répondu… "Hey, Ian, il faut que tu ailles le dire aux médias. Si les médias nous disent que c’est la vérité, nous sommes incités à les suivre, comme le fait l’Establishment". Et c’est comme ça que s’installe une croyance. C’est ça l’astuce de l’Establishment ! Ils se renvoient la balle, parfois même de bonne foi. Nous ne pouvons pas influencer les médias. Peut-être ne sommes nous pas assez bien organisés, ni bons organisateurs nous mêmes, ni assez nombreux pour peser sur les médias. Un piquet de manifestants chaque jour devant le Guardian ou l’Independent ferait peut-être son effet au bout d’un moment, mais nous n’en avons pas les moyens à cette heure. Par contre un groupe d’activistes a monté il y a un peu plus d’un an un studio de production d’un programme indépendant appelé "take2" ("seconde prise") diffusé sur "people’s voice TV network". La diffusion est beaucoup plus puissante que simplement via notre chaine Youtube RADTV. « People’s voice » n’a pas de rapports avec le 11/9. Elle se positionne en organe de ré-information face aux médias. Plus que jamais, il faut créer nous-mêmes nos médias. 
 
 
R911 – Vous notez des évolutions en Angleterre ?
 
IH – La plus grande différence est l’arrivée de Russia Today (ci-contre interview de Manny Badillo). On peut les accuser de propagande pro-russe, mais qu’avons-nous d’autre qui propose au grand public un point de vue différent de celui de l’OTAN ? Russia Today a désormais une influence énorme ici en Angleterre, vous n’imaginez pas. Ce qui se passe, c’est que beaucoup d’activistes qui lisaient avant, disons The Guardian (et tous ses mensonges qu’ils acceptaient de bonne foi), désormais regardent Russia Today, et se méfient avant de croire à de nouveaux mensonges. Les activistes les plus en vue, les antiguerres « Against the War, Antiwar » ont pris position au début contre le Mouvement du 11-Septembre. Et aujourd’hui, c’est humain, ils ont du mal à reconnaitre qu’ils peuvent s’être trompés. Par contre ils se méfieront la prochaine fois, c’est sûr. En un sens, nous pouvons dire que « nous avons perdu une bataille mais nous avons – au moins potentiellement – gagné la guerre. » 
 
 
Lire la seconde partie de l’interview.
 
 
Notes de la rédaction :
 
(1) Cet épisode 3 fut complété par un épisode 5 sur le WTC7 diffusé le 6 juillet 2008 devant la rumeur qui enflait, qui propose un témoignage contradictoire de Barry Jennings qui se plaignait de pressions et menaces suite à ses déclarations précédentes à Dylan Avery
 
(2) En ce qui concerne la France, on se souvient par exemple des documentaires malhonnêtes de Stéphane Malterre diffusé sur Canal+ ou de celui de Caroline Fourest diffusé sur France5
 
(3) Ce qui rappelle le cas de Giulietto Chiesa, grand reporter qui fut élu pour un mandat seulement au Parlement européen.
 

 
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