Kevin Ryan : A-t-on besoin d’une nouvelle théorie du complot sur le 11-Septembre ?

La théorie officielle du complot avancée par le gouvernement américain au travers notamment du rapport de la Commission américain sur le 11/9 remis en 2004 a désormais pris tellement de plomb dans l’aile, notamment grâce au travail de chercheurs comme Kevin Ryan, qu’elle en a perdu toute cohérence et toute crédibilité lorsqu’on prend le temps de l’analyser froidement. Mais quid des versions alternatives ? Sont-elles utiles, ou nécessaires ? Quelles sont les contraintes et les faits qu’elles doivent "respecter" et qui feraient d’elles des hypothèses plus crédibles que celle du gouvernement américain ? Voici ce que propose le chercheur et pilier du Mouvement, Kevin Ryan.

 

Les deux coprésidents de la Commission sur le 11/9
Thomas Kean et Lee Hamilton

 


A-t-on besoin d’une nouvelle théorie du complot sur le 11-Septembre ?

Par Kevin Ryan, sur 911blogger, le 30 mai 2012

Traduction GV pour ReOpenNews

Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont constitué un virage majeur dans l’histoire internationale de ces dernières années. On nous a raconté qu’ils avaient été planifiés et organisés par 19 pirates de l’air arabes musulmans sous la direction des chefs d’al-Qaïda. D’après la version officielle, cette conspiration criminelle n’a reçu aucune aide ou financement d’un quelconque gouvernement.

Malheureusement, cette explication ne parvient pas à expliquer la vaste majorité des faits et laisse la plupart des questions cruciales sans réponses.1 En réalité, les documents qui constituent la version officielle donnent si peu d’explications sur ce qui s’est produit qu’à ce jour, nous savons très peu de choses sur qui était derrière ces attentats. Cet état de fait inquiète de nombreuses personnes, étant donné le nombre de guerres et de changement majeurs que ce récit officiel a engendrés.

En l’étudiant de plus près, on s’aperçoit que le Rapport de la Commission sur le 11-Septembre contient seulement 90 pages de discussion sur ce qui s’est passé le jour du 11-septembre. Le reste du rapport est consacré à la promotion du mythe de l’organisation terroriste al-Qaïda, et aux suggestions sur ce qu’il faudrait faire avec elle.

Dans son rapport, la Commission sur le 11/9 indique que « Notre but n’était pas de porter des accusations contre quelqu’un en particulier, mais de fournir le récit le plus complet possible sur les événements entourant le 11/9 et d’identifier les leçons à retenir. »

L’écrivain David Ray Griffin a révélé que non seulement le rapport de la Commission avait failli à donner le récit le plus complet possible, mais il avait omis ou déformé de nombreux faits importants.2 Le rapport de la Commission nous a proposé une nouvelle explication sur l’un des aspects les plus alarmants des attentats, « l’échec complet » de la défense aérienne des États-Unis. Cette nouvelle explication est la troisième version de l’échec de la défense aérienne, très différente des deux premières.

Un certain nombre de raisons ont été invoquées par les membres de la Commission pour les défauts de leur rapport. Les présidents de la Commission, Thomas Kean et Lee Hamilton expliquent dans leur livre « Without precedent » que « nous avons été mis en place pour échouer ».3 Lorsque j’ai rencontré Lee Hamilton, il m’a dit que la Commission devait faire face à trop de questions à la fois, avec trop peu de budget, et pas assez de temps.

Mais le fait est que, sans le travail et la pression des familles de victimes du 11/9, il n’y aurait jamais eu de Commission d’enquête sur le 11-Septembre. Le président Bush et son vice-président Dick Cheney ont activement cherché à limiter l’enquête sur ces attentats.

Un reportage de CNN en janvier 2002 montrait que le Président Bush avant personnellement demandé au chef de la majorité au Sénat, Tom Daschle, de restreindre l’enquête du Congrès. Cette requête plutôt inhabituelle est intervenue au travers d’un exceptionnel « appel téléphonique de Dick Cheney à Tom Daschle ». Daschle a expliqué que Cheney « avait expliqué sa préoccupation qu’une étude des événements du 11/9 prendrait [trop] de ressources et détournerait du personnel de la "Guerre au terrorisme". »4

Lorsque la pression politique créée par les familles de victimes dépassa un certain seuil, la Commission sur le 11/9 vit [finalement] le jour. Mais on ne lui alloua qu’un 1/10e des fonds qui avaient été consacrés aux aventures sexuelles du Président Clinton quelque trois ans plus tôt. Il était clair que le gouvernement ne voulait pas une investigation en profondeur des événements du 11/9.

La Commission

Plusieurs courtes enquêtes furent menées assez tôt. Celle de l’inspecteur général de la CIA, celle de l’inspecteur général du FBI, l’enquête conjointe du Congrès. Toutes trois se concentrèrent sur des aspects limités aux failles des agences de renseignement US relatives aux supposés pirates de l’air. La Commission sur le 11/9, dont l’objectif était de présenter « le récit le plus complet possible » basa son travail sur ces trois enquêtes antérieures et impliqua pratiquement les mêmes équipes pour sa propre investigation.

Pour diriger la Commission, le Président Bush nomma initialement Henri Kissinger. Tout comme les 14 mois de retard à sa constitution, la nomination de Kissinger était une indication claire que l’enquête n’avait pas pour but de révéler les faits. Le refus de Kissinger de publier sa liste de clients, dont certains pensaient qu’elle incluait le nom de Ben Laden, l’obligea à démissionner et il fut remplacé par Kean et Hamilton.5 Les liens étroits de Kean avec l’industrie du pétrole et du gaz, ou le passé d’Hamilton au sein du renseignement, tout comme le problème des conflits d’intérêts d’autres membres de la Commission n’ont jamais été remis en cause.

En novembre 2003, l’un des membres de la Commission sur le 11/9 démissionna. Il s’agissait du sénateur de Géorgie, Max Cleland (ci-contre), qui était scandalisé par les méthodes [de la Commission] et qui avait déclaré avant de partir : « C’est une arnaque, » et « c’est écoeurant. On est en train de tromper les Américains. » En octobre 2003, Cleland déclara au New York Times que « chaque jour qui passe nous apprend toujours un peu plus que le gouvernement savait bien plus de choses sur ces terroristes avant le 11-Septembre qu’il n’a bien voulu l’admettre. »6

Le rapport de la Commission est paru 9 mois plus tard, en juillet 2004, et a été loué comme un formidable travail par les propagandistes payés pour en faire la promotion. Malheureusement pour nous, ce document ne répond pas à 70% des questions posées par les familles de victimes qui avaient pourtant inspiré la Charte de la Commission.

Tout au long du rapport, la Commission affirme qu’ « aucune preuve » n’existe ou n’a pu être trouvée. C’est comme une répétition des commentaires faits par le président Ford à son attaché de presse, Ron Nessen, à propos du travail de Ford à la Commission qui fut chargée d’enquêter sur l’assassinat du président Kennedy. Ford a dit à Nessen que lui et ses collègues de la Commission Warren « lorsqu’ils écrivirent leur rapport final, ils firent très attention de bien écrire que Lee Harvey Oswald avait agi seul et qu’il ne faisait pas partie d’un complot. » Ford expliqua clairement que la Commission Warren prit grand soin de dire qu’elle n’avait « trouvé » aucune preuve d’une conspiration. »7

La Commission sur le 11/9 choisit cette phrase « nous n’avons trouvé aucune preuve » et la déclina sous différentes formes pas moins de 36 fois dans son rapport.8 A quatre occasion, elle insiste sur le fait que la Commission sur le 11/9 ne parvient pas à expliquer comment les supposés pirates sont parvenus à pénétrer dans le cockpit des avions détournés. Dans d’autres cas, les formulations reflètent l’absence d’effort de la Commission au sujet des allégations de délits d’initiés, ou du financement des attentats, des sujets qui selon la Commission, aurait « peu de signification pratique. »9 Dans une enquête conduite honnêtement, le financement devrait être vu comme l’un des axes importants pour découvrir qui se trouve derrière les attentats.

Les rapports sur le WTC

Bien que la Commission ait traité le sujet du World Trade Center (WTC) de façon brève et superficielle, la recherche d’explications détaillées sur ce qui s’est produit dans les Tours Jumelles et au Bâtiment 7 a été déléguée au National Institute of Standards and Technology (NIST). A l’époque, cette agence dépendait du ministère américain du Commerce sous la direction d’un vieil ami et collègue de Bush dans l’industrie du pétrole, Donald Evans.

Tout comme le rapport de la Commission sur le 11/9, ceux du NIST publiés en 2005 et 2008, constitue les derniers maillons de la faillite en chaine des explications officielles concernant la destruction des bâtiments du WTC. Le NIST a écarté la plupart des éléments de preuve sur ce qui s’est arrivé aux bâtiments en fournissant seulement une « séquence de démarrage de l’effondrement » pour les Tours Jumelles, et en évitant d’effectuer des tests physiques pour corroborer ses étranges explications sur le WTC 7.

La date de parution du Rapport du NIST sur le WTC 7 parait avoir été définie en fonction d’un double objectif politique ; coïncider avec le 7e anniversaire du 11/9, et donner l’impression d’avoir terminé le travail avant la fin du mandat de Bush. Ce n’est guère étonnant, puisque les dates de parution des autres rapports du NIST coïncident également avec des événements politiques. Cela s’applique au rapport provisoire sur les Tours en octobre 2004 – juste avant les élections -, le rapport final sur les Tours – juste avant le 4e anniversaire du 11/9 -, et les premières « réponses du NIST aux questions fréquentes » – juste avant le 5e anniversaire. Chacun de ces rapports semble avoir été publié à une date impliquant des motivations politiques.

Et pour chacun d’eux, les dates choisies laissaient le temps aux médias de présenter rapidement l’histoire officielle pendant que l’intérêt du public était à son maximum, mais ne laissait pas le temps pour des questions critiques sur les documents concernés, qui étaient à chaque fois aussi épais que trompeurs. Avec le rapport du WTC 7, le public n’a disposé que de trois semaines avant le 11 septembre 2008 pour envoyer des commentaires sur un rapport qui avait nécessité 7 ans de travail.

Avec le temps, le rapport sur le WTC 7 s’est révélé être une tentative assez lamentable d’expliquer de façon réaliste ce qui est arrivé à ce bâtiment de 47 étages qui n’a, au passage, été heurté par aucun avion.10 Il semble que le NIST n’ait même pas essayé de présenter une explication logique de ce qui s’est passé, mais s’en soit remis entièrement à l’idée que des médias consentants leur permettraient de clore rapidement la discussion publique. Les gens en auront tiré de riches enseignements pour l’avenir sur la collaboration de certains médias avec le NIST et sur sa capacité à duper le public.

La réponse au scepticisme du public

Les tentatives de dissimulation de la vérité n’ont cependant pas été si efficaces. Des sondages au niveau national montrent que nombreux sont ceux qui restent sceptiques face au mythe officiel. Par exemple, un sondage conduit par Scripps-Howard en 2006 évaluait à 36% la proportion d’Américains qui soupçonnait que « des responsables fédéraux ont aidé aux attentats terroristes du 11/9 ou n’ont pris aucune action pour les empêcher, de façon à emmener les États-Unis vers la guerre au Moyen-Orient. »11

Parmi ceux qui croient encore à la version officielle, certains ont insisté sur le fait que, s’il se cachait autre chose derrière le 11/9, les médias en auraient parlé et se seraient empressés de révéler ces dessous. Le site en ligne de la 9/11 Timeline sur History Commons montre que les médias, du moins au début, ont rapporté de nombreux faits intéressants sur le 11/9 qui ne sont pas arrivés jusqu’au récit officiel.12 Ces faits n’ont jamais été étudiés et furent rapidement oubliés lors des constructions successives du mythe officiel.

Les tentatives par certains médias d’appuyer le récit officiel a mené au doute croissant qu’on nous dissimulait quelque chose. Les publications Hearst, la BBC, Skeptic magazine, sont des exemples d’organes de presse qui ont assidument fait taire les questionnements sur la version officielle et ont fait diversion pour éviter que l’on traite de ses évidentes contradictions.

Ces champions de la théorie officielle ont concentré leurs efforts autour du terme « théorie du complot » et de ses variantes, qu’ils ont librement attribuées à toutes les tentatives de questionnements de la part de chercheurs indépendants. Et ce, sans s’apercevoir de l’ironie qui veut que la seule théorie du complot à avoir eu de telles conséquences reste la version officielle.

Ce qui est sûr, c’est que l’utilisation de l’expression « théorie du complot » pour dissuader les citoyens de s’intéresser à ces événements historiques est relativement paradoxale. Cela laisse penser que ceux qui ont conspiré pour commettre des crimes peuvent n’être que ces pauvres bougres habitant des pays stratégiquement importants et que les complots entre personnages de pouvoir et riches sont impossibles ou absurdes.

Concrètement, l’ensemble de notre système législatif est basé sur l’idée de conspiration. Malgré cela, nous avons été conditionnés par notre gouvernement et les médias à accepter aveuglément les rapports officiels et à traiter tout questionnement de ces rapports comme des « théories de la conspiration. » Autrement dit, vous êtes un théoricien du complot si vous ne croyez pas à la théorie gouvernementale du complot.

Ce phénomène culturel remonte à 1967. A l’époque, suite aux questions sur le rapport de la Commission Warren (que le président Ford avait contribué à créer), la CIA a publié un mémo appelant les médias mainstream à commencer à contrer les « théoriciens du complot ».13 Dans les 45 années qui ont précédé ce mémo de la CIA, l’expression « théorie du complot » était apparue dans le Washington Post et le New York Times seulement 50 fois, c’est-à-dire environ une fois par an. Dans les 45 ans qui ont suivi, elle a été vue 2630 fois, c’est-à-dire presque une fois par semaine.

Avant la publication du mémo de la CIA, le Washington Post et le New York Times n’avaient jamais utilisé l’expression « théoricien du complot. » Mais après, ces deux quotidiens l’ont écrite 1118 fois. Bien sûr, cette expression est toujours mise à profit dans un contexte où l’on fait passer les « théoriciens du complot » pour des personnes moins intelligentes et moins rationnelles que ceux qui acceptent de façon inconditionnelle les explications officielles des événements majeurs.

Le Président George W. Bush et ses collègues ont souvent utilisé l’expression de théorie du complot pour tenter de décourager le questionnement sur leurs activités. Lorsqu’il était interrogé par des reporters à propos d’un début de scandale en septembre 2000, Bush déclara que l’idée qu’une campagne présidentielle puisse utiliser des messages subliminaux dans des publicités était parfaitement absurde, et il a ajouté que « la politique américaine regorgeait de théories de la conspiration. »14 Lorsqu’en 1994, des liens furent établis entre l’ex-compagnie de Bush, Harken Energy et la très véreuse Banque de Crédit et de Commerce Internatonale (BCCI) par plusieurs investisseurs, le porte-parole de Bush, Karen Hughes, fit taire les velléités de questionnements en expliquant à Associated Press que : « Nous n’avons pas d’explications à donner face aux théories du complot. »

Mais étant donné que la campagne électorale de Bush avait effectivement utilisé des images subliminales dans ses messages publicitaires, et que Harken Energy était bel et bien lié à la BCCI, les gens ont commencé à se demander ce que Bush et consorts avaient en tête lorsqu’ils avaient lancé ces diversions à propos des théories du complot. Notons que cette chaine de déclarations amène aussi à s’interroger sur ces propos de Bush tenus après les attentats du 11/9, lors d’une émission télé : « Ne tolérons jamais les scandaleuses théories du complot au sujet des attentats du 11/9. »

Il ne fait aucun doute que des complots criminels supervisés par des gouvernements se produisent. L’Histoire en est remplie et en général, ils consistent pour un gouvernement à affirmer que le pays est attaqué par des « terroristes ». Ce fut le cas pour l’incendie du Reichstag sous Hitler [Visionnez Loose Change - An American Coup - NdT] et également lors des attentats survenus au XXe siècle en Europe de l’Ouest sous le nom d’Opération Gladio. Un exemple plus similaire au 11/9 fut l’Opération Northwoods, un plan élaboré et approuvé en 1962 par les plus hautes instances militaires des États-Unis.

L’auteur James Bamford expliqua que l’Opération Nortwoods incluait « une vague de violence terroriste lancée à Washington DC, Miami, et dans d’autres villes. Des personnes devaient être accusées pour des crimes qu’ils n’auraient pas commis ; des avions devaient être détournés. [Et cela devait fournir] le soutien du public et au niveau international pour lancer leur guerre. »15 Les documents paraphés et signés sont accessibles par tout le monde et grâce à eux, nous savons aujourd’hui que de hauts responsables du gouvernement US peuvent comploter, à l’occasion, pour commettre des crimes contre le peuple américain dans le but de déclencher des guerres.16

Une autre affirmation souvent faite par ceux qui crachent sur le questionnement du 11/9 est que la théorie officielle du complot est plus plausible qu’il n’y parait au premier abord, car elle implique seulement un petit groupe de conspirateurs. Autrement dit, elle ne met en jeu que 19 supposés pirates de l’air dirigés par Oussama Ben Laden (OBL). Bien sûr, il faut aussi inclure Khalid Sheikh Mohammed (KSM), puisque le rapport de la Commission sur le 11/9 fait de lui l’architecte des attentats. Ces dernières années, on nous a également demandé de prendre en compte le rôle de Zacarias Moussaoui, de Mohammed al-Qahtani, des quatre autres collègues de KSM qui seront [qui sont actuellement - NdT] jugés par les tribunaux militaires cette année.

Proposer une meilleure explication

Aujourd’hui nous n’avons pas d’alternative à la théorie officielle de la conspiration qui explique en détail la façon dont les événements du 11/9 sont le fruit d’un complot intérieur. Pourtant, nous savons qu’il est impossible que les protagonistes d’al-Qaïda mis en avant dans la version populaire aient pu stopper les défenses aériennes US pendant deux heures le 11/9, ou même détruire les bâtiments du WTC.

Est-il possible de proposer le scénario convaincant d’un complot par des infiltrés [au sein des autorités US] ? Certaines compagnies, membres du gouvernement, ou tout autre agent opérationnel ont-ils pu être impliqués en secret ?

Pour être vraiment convaincante, cette théorie alternative du complot devra inclure plus de preuves et répondre à plus de questions sur ce qui s’est produit, sans pour autant complexifier à outrance la trame du complot.

Si nous examinons les événements du 11/9 en termes de ce qui aurait dû se produire mais qui ne s’est pas produit, et ce qui ne s’est pas produit mais qui aurait dû, cela nous permet de nous concentrer un peu mieux sur qui peut avoir été impliqué. A minima, les faits suivants doivent être vérifiés par toute théorie alternative du complot :

  • Les nombreuses opportunités qu’ont eues les agences de renseignements US pour traquer et arrêter les supposés pirates de l’air auraient dû permettre de stopper les attentats avant le 11/9.
  • Les 4 avions n’auraient pas dû pouvoir être détournés, car les systèmes en place pour prévenir tout détournement auraient dû être efficaces.
  • La chaine de commandement US aurait dû répondre immédiatement aux attaques mais ne l’a pas fait.
  • Le système national de défense aérienne des USA aurait dû réagir efficacement et certain, sinon tous les avions détournés auraient dû être interceptés par les avions de chasse.
  • Les 3 tours du WTC n’auraient pas dû s’effondrer en suivant ce qu’on appelle le « chemin de plus grande résistance. »

De plus, pour englober l’ensemble de ces questions, une version alternative convaincante des événements du 11/9 devra mieux expliquer les faits liés au Vol 77 et au Pentagone, au Vol 93, et répondre accessoirement aux aspects relatifs aux délits d’initiés autour du 11/9.

Pour faire simple, ce complot alternatif devra incorporer autant que possible la version officielle, y compris le fait que les supposés pirates de l’air étaient bien à bord des avions. Mais il lui faudra également prendre en compte la question de qui a bénéficié des attentats, ce que les enquêteurs officiels n’ont pratiquement pas fait. Les bénéfices qu’en a retirés al-Qaïda doivent être comparés à ceux réalisés par les individus cités dans le complot alternatif.

Le récit officiel affirme qu’OBL, KSM et les supposés pirates de l’air ont élaboré leur opération en détail et l’ont mis en pratique le 11-Septembre dans un but de vengeance et pour servir de symbole. Cette explication parait assez peu convaincante si l’on considère que les arabo-musulmans dans le monde sont les principales victimes de ces événements. Les seuls qui ont bénéficié dans cette région du monde sont les grandes familles régnantes en Arabie Saoudite et au Koweït qui collaborent depuis longtemps avec l’Occident. Ces groupes minoritaires ont bénéficié de la Guerre contre la terreur, car cela leur a octroyé depuis 2001 une protection contre les menaces régionales comme celle posée par Saddam Hussein, ou contre d’autres périls menaçant leur position dominante.

Les attentats du 11-Septembre ont constitué un acte de guerre conçu pour prendre le contrôle sur d’autres. Cela est vrai quelle que soit la théorie du complot à laquelle vous adhérez. Mais si vous acceptez la théorie officielle du complot, celle aux 19 pirates arabes commentant ces crimes sous la direction d’OBL et de KSM sans aucune aide d’aucun gouvernement, alors la guerre était un djihad religieux et les djihadistes voulaient contrôler le comportement du gouvernement US.

Pourtant, lorsque l’on creuse un peu plus les éléments en notre possession, y compris le fait que les supposés pirates de l’air n’étaient pas des musulmans pratiquants mais des individus s’adonnant à la drogue, à l’alcool et aux strip-teases, alors il vous faudra trouver une meilleure explication.17 Ajoutez à cela la chance incroyable dont ont eu besoin les supposés pirates de l’air pour accomplir ne serait-ce que le début tout ce que leur prête la version officielle, et alors la nécessité d’une meilleure explication grandit encore.

Les implications

Si les attentats du 11/9 ont été accomplis suite à un complot intérieur, alors plusieurs implications deviennent évidentes. Tout d’abord, les preuves qui furent omises ou déformées par les enquêteurs officiels pourraient bien mener à la révélation du vrai complot. Ensuite, tout exemple d’omission ou d’obstruction à ces investigations pourraient donner de bonnes pistes vers la vraie conspiration.

Admettre la possibilité que nous ayons pu être autant manipulés n’est cependant pas facile. Les barrières psychologiques qui s’opposent à l’examen de ces questions sont extrêmement difficiles à franchir. Cela ne s’arrange pas lorsque l’on considère que la version officielle du 11/9 a débouché sur une multitude d’autres crimes, et la mort d’innombrables innocents.

Si on découvre un jour que le 11/9 a bien été un complot intérieur, alors il faudra sans doute admettre que le 11-Septembre ne fut pas la première fois que nous avons été bernés. Certains événements historiques comme la « Surprise d’octobre » avec les otages libérés, ou les crimes de l’Iran-Contra (les deux affaires ont fait l’objet d’enquêtes toutes deux dirigées par le coprésident Lee Hamilton) pourraient éclairer d’un jour nouveau le système qui corrompt régulièrement la démocratie pour son propre intérêt.

Dans ce scénario, la diffusion de la version officielle impliquant al-Qaïda, qui a été élaborée et promue depuis des années par des « experts en terrorisme » comme Brian Michael Jenkins (ci-dessous), ou Louis Paul Bremer (à gauche), devrait faire l’objet d’une enquête. Il est clair que le rôle extraordinaire joué par Jenkins et Bremer dans le domaine de la sécurité aérienne et dans celui de la sécurité des Tours dans les années qui ont précédé le 11/9 serait également d’un grand intérêt.

Globalement, il semble qu’un complot intérieur aurait des motivations bien plus crédibles – la prise et le maintien d’un pouvoir incontesté sur le long terme. Un tel complot pourrait avoir représenté les intérêts de corporations multinationales et de grandes familles « faiseurs de rois » depuis plusieurs générations qui ont profité au-delà de toute imagination, des attentats du 11-Septembre.

Si des enquêteurs honnêtes travaillent ensemble pour proposer une alternative qui colle davantage aux faits, nous pourrons nous rapprocher de la vérité et de la justice pour les familles de victimes du 11/9 et des guerres du 11/9. Cela permettrait aussi de pointer du doigt les vrais conspirateurs, puisqu’il est possible qu’ils soient toujours libres aujourd’hui d’organiser d’autres opérations criminelles. Mais en faisant cela, nous donnerions finalement raison aux accusations absurdes des supporters de la théorie officielle – nous serons finalement de vrais théoriciens de la conspiration. D’un autre côté, nous ne connaitrons probablement jamais la vérité si nous attendons une autre enquête de notre gouvernement.

Kevin Ryan

 

Notes de l’auteur :

  1. Comité des familles de victimes du 11/9 pour une commission d’enquête indépendante sur le 11-Septembre, Unanswered Questions, (Questions restées sans réponses)
  2. David Ray Griffin, The 9/11 Commission Report: Omissions and Distortions, Olive Branch Press, 2005. Traduit et publié en français par les Editions Demi-Lune sous le titre "Omissions et manipulations de la Commission d’enquête sur le 11 Septembre"
  3. Thomas H. Kean et Lee H. Hamilton avec Benjamin Rhodes, Without Precedent: The Inside Story of the 9/11 Commission, First Vintage Books, 2006
  4. Dana Bash, Jon Karl et John King, Bush asks Daschle to limit Sept. 11 probes, CNN, 29 janvier 2002
  5. Kristen Breitweiser, Wake-Up Call: The Political Education of a 9/11 Widow, Warner Books, 2006
  6. Philip Shenon, 9/11 Commission Could Subpoena Oval Office Files, New York Times, 26 octobre 2003
  7. Ron Nessen, It Sure Looks Different From the Inside, Playboy Press, 1978, p 59
  8. Kevin R. Ryan, The 9/11 Commission claims that “We found no evidence,” DigWithin.net, 30 octobre 2011. Traduit en français par ReOpen911 La Commission sur le 11/9 l’a dit et répété : “Nous n’avons trouvé aucune preuve
  9. Commission nationale sur les attentats terroristes contre les Etats-Unis, The 9/11 Commission Report, p 172,
  10. Kevin R. Ryan, Why the NIST WTC 7 Report is False
  11. Thomas Hargrove, Third of Americans suspect 9-11 government conspiracy, Scripps News, 1er août 2006
  12. History Commons, Complete 9/11 Timeline
  13. CIA Document #1035-960
  14. David E. Scheim, Trust or Hustle: The Bush Record, CampaignWatch.org
  15. James Bamford, Body of secrets: anatomy of the ultra-secret National Security Agency. Random House. 2002
  16. Chef d’État-major US inter-armes, “Justification for US Military Intervention in Cuba (TS)”, département US de la Défense, mars 1962. Le document au format PDF est disponible sur le site du National Security Archive à la bibliothèque Gerlman de l’université George Washington (Washington, D.C.), http://www.gwu.edu/~nsarchiv/news/20010430/northwoods.pdf
  17. Kevin R. Ryan, Muslims did not attack the U.S. on 9.11, DigWithin.net, 17 mars 2012
  18. Voir par exemple, Kevin R. Ryan, 9/11 as sequel to Iran-Contra: Armitage, Carlucci and friends, DigWithin.net, 8 avril 2012. Traduit en français par ReOpen911 : Le 11-Septembre ou le deuxième épisode du film Iran-Contra : Armitage, Carlucci et leurs amis

 

Traduction GV pour ReOpenNews


En lien avec cet article :

 


 

 

4 Responses to “Kevin Ryan : A-t-on besoin d’une nouvelle théorie du complot sur le 11-Septembre ?”

  • Supedro

    Excellent article et trés bonne réflexion sur l’exploration de théories alternatives.

    Il est cependant tot encore et si beaucoup de personnes doutent peu savent ce qui ne va pas dans la VO dans le grand fatras du web, il faut continuer de marteler que la VO est volontairement fausse et expliquer pourquoi (en plus des points évoqués par Ryan j’y rajoute les + de 100 pompiers evoquant des explosions en visuel ou auditif, ainsi que la myriade d’exercices de sécurité et de wargames tombant pile le 11/9), mais kevin Ryan voit déjà plus loin et c’est trés bien.

    Merci à l’équipe de traduction

  • kidkodak

    Un groupe en place depuis le début contrôle les E.U. et il est partout à travers l’OTAN comme si rien ne pouvait l’arrêter. Des chercheurs indépendants comme Kevin Ryan font de l’excellent travail mais vu la rapidité avec laquelle se positionnent les pions militaires au Moyen Orient, force est de constater que le mot justice a perdu son sens et ses applications.
    Ils sont combien et vont-ils un jour parler ?
    Michel Chossudovsky pose une question à Richard Gage
    http://www.youtube.com/watch?v=T7T0ue_m1cU

  • RV38

    Je remercie aussi l »équipe » de traduction;)
    La question de Chossudovsky me fait penser à ceci (qui n’est sans doute pas parfaitement novateur):

    y a t il eu des investigations poussées sur les CV et domaines de compétences des passagers des 4 vols détournés? (on sait qu’il y avait une proportion inhabituelle de militaires je crois)

    Une bonne façon d’empêcher les gens de parler est de les éliminer et réunir dans ces vols une partie des acteurs concernés aurait pu être un montage diaboliquement efficace!
    De plus cela peut donner à réfléchir aux candidats potentiels pour de futurs « coming out ».

  • Gilles

    La seule idée que la VO soit complètement bancale me suffit à exiger des preuves.

    Je trouve qu’il n’est pas du tout nécessaire de bâtir une VO N°2 de toutes pièces pour exiger la réouverture d’une enquête. Ceci est le travail des historiens. Notre travail, en tout cas celui de toutes les personnes censées (et suffisamment informées) est celui de réfuter complètement une VO qui prend l’eau de toutes part, et qui pourtant continue de rester en place, grâce au seul maintien de nos organismes de presse, complètement apeurés par les répercussions de ce dossier qui les dépasse.

    La VO EST FAUSSE. Il faut donc la jeter définitivement, et tout recommencer. Les conséquences de cette démarche ne doivent pas être une entamées à priori, mais à postériori. C’est le monde à l’envers !

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