Les défaillances du Secret service le 11/9 : Un appel à la transparence

Le Secret service n’est pas vraiment un service "secret", mais une agence gouvernementale américaine chargée d’assurer la protection du président des États-Unis, du vice-président, de leur famille, ainsi que de la Maison Blanche. Or, l’un des nombreux mystères de la journée du 11 septembre 2001 porte sur les actions de ce Secret service, et sur leur chronologie. Si l’on s’en tient au récit officiel, cette agence est loin d’avoir rempli sa mission de protection du Président Bush en Floride, et du vice-président à Washington. L’écrivain et spécialiste du terrorisme, Webster Tarpley, interprétait ces errements comme des menaces internes qui auraient pesé sur George W. BushDans cet article paru récemment, le chercheur Kevin Ryan y voit plutôt une convergence d’indices montrant la préconnaissance des attentats par le Secret service, ou pire, d’une complicité de celui-ci dans les attentats. K.Ryan nous aide ici à débrouiller cet écheveau complexe d’informations, grâce à l’analyse de documents récemment déclassifiés suite à des requêtes FOAI (loi américaine sur la liberté de l’information).

Une chose est sûre, ces documents officiels contredisent la version officielle, notamment sur l’emploi du temps du vice-président Dick Cheney le matin du 11/9. Ce simple fait devrait être suffisant, sinon à déclencher une nouvelle enquête et de nouveaux témoignages sous serment des protagonistes, du moins à susciter la curiosité des journalistes. Car enfin, la version officielle est officiellement fausse, n’est-ce pas ?

 

George W. Bush et Edward Marinzel, chef du "Secret service"
en charge de la protection du président.
 

Les défaillances du Secret service le 11/9 : Un appel à la transparence

par Kevin Ryan, pour le WashingtonsBlog, le 25 mars 2012

Kevin Ryan est spécialiste en chimie et fut directeur de laboratoire chez Underwriters Laboratories (UL), la société qui avait certifié l’acier du WTC avant sa construction. C’est à UL que le National Institute for Standards & Technology (NIST) avait fait appel pour effectuer des simulations d’incendies sur des poutres similaires à celles du WTC afin de valider leur étude sur ces effondrements. Lorsqu’il avait dénoncé les manipulations et les inexactitudes des résultats de ces tests, Kevin Ryan avait été licencié par Underwriters Laboratories. Il n’a de cesse depuis de dénoncer ces manipulations, pour que justice soit rendue aux victimes de ces attentats et des guerres illégales qui s’en sont suivies. Il a d’ailleurs co-signé l’analyse scientifique du chercheur danois Niels Harrit & al sur la découverte de nanothermite dans les poussières du World Trade Center.

Traduction GV pour ReOpenNews

Le Secret service US a échoué dans sa tâche le 11 septembre 2001, et ce, sur plusieurs points essentiels. Ces échecs pourraient s’expliquer si le Secret service avait une connaissance préalable des événements du 11/9 au moment des faits. Cette hypothèse soulève plusieurs questions ardues sur les conséquences qu’a pu avoir le comportement des employés du Secret service sur le succès des attentats terroristes du 11/9. Pour répondre à ces questions, il faudrait avoir accès aux transcriptions des interviews et des conversations ultérieures faites sous serment, d’un certain nombre d’employés de l’Agence.

L’exemple le plus flagrant d’échec du Secret service le 11/9 est l’absence de protection du Président des États unis après qu’il eut été évident que le pays faisait face à des attaques terroristes sur plusieurs fronts. La chose intéressante à noter est que ce ne fut pas une approche cohérente. Autrement dit, le président était protégé de bien des manières par le Secret service ce jour-là, mais il ne l’était pas contre les dangers les plus imminents.

Le président Bush avait déjà été menacé ce matin-là lorsque des journalistes à l’aspect moyen-oriental s’étaient présentés à son hôtel de Sarasota en Floride, expliquant qu’ils avaient rendez-vous pour une interview. L’un des agents du Secret service les a renvoyés, et a peut-être, par son geste, sauvé Bush d’une tentative d’assassinat.[1]

George W. Bush s’est ensuite rendu à l’école élémentaire pour une séance photo avec une communauté locale qui avait été annoncée dans la presse depuis plusieurs jours. Il a été rapporté que « la police et des agents du Secret service s’étaient postés sur le toit, d’autres circulaient à cheval ou dans tous les couloirs » de l’école.[2] On pria tous les visiteurs de l’école d’assister deux jours à l’avance à la préparation de la rencontre avec le président, et toutes les lignes téléphoniques furent mises sur écoute. « Nous en avons fait l’endroit le plus sûr du monde. Si vous renifliez et que ce n’était pas votre tour de renifler, on le savait. »[3]

L’Agence protégeait effectivement Bush, mais pas contre les avions détournés par les terroristes. Bush est entré dans la salle de classe à 9 h 03 ce matin-là, alors que tout le monde savait déjà que le pays était attaqué. Comme le racontent les auteurs Allan Wood et Paul Thompson :

« A ce moment-là, la Federal Aviation Administration (FAA), le North American Aerospace Defense Command (NORAD), le National Military Command Center, le Pentagone, la Maison Blanche, le Secret Service, et le Commandement stratégique du Canada (Canada’s Strategic Command), tous savaient que 3 avions de ligne avaient été détournés. Ils savaient que l’un des appareils avait été délibérément projeté contre la Tour Nord du World Trade Center, qu’un 2e avion était lui aussi hors de sa trajectoire et se dirigeait vers Manhattan, et qu’un 3e avion avait brusquement fait demi-tour au-dessus de l’Ohio et revenait vers Washington DC. » [4]

Étant donné que tout le monde savait que les terroristes avaient pris le contrôle d’avions de ligne et qu’ils les précipitaient contre des immeubles, le Secret service n’aurait jamais dû laisser le président entrer dans le bâtiment où il était prévu qu’il serait [ce matin-là]. Mais c’est encore pire que ça, car à peine George W. Bush s’était-il assis que son chef de cabinet est entré pour l’informer que le Word Trade Center avait été frappé une nouvelle fois, par un 2e appareil. Et là encore, il n’y eut aucune intervention du Secret service pour emmener le président dans un lieu moins connu du public.

Soit il s’agit d’un échec à protéger le président, soit le Secret service savait que Bush n’était pas visé

Bush est resté dans l’école jusqu’à 9 h 35 ce matin-là, ce qui signifie qu’il y est resté pendant 35 minutes. Il y a même prononcé un discours télévisé, affichant devant le monde entier qu’il se trouvait toujours dans l’école. Les actions de Bush et du Secret service montrent qu’ils n’étaient absolument pas inquiets d’une possible attaque terroriste contre l’école. Philip Melanson, auteur d’un ouvrage sur le Secret service, s’est interrogé sur ce fait étrange, en écrivant : « alors que les attentats étaient en cours, la procédure exigeait que l’on emmena le président en lieu sûr le plus vite possible. »[5]

Cet échec du Secret service à suivre les procédures standards pose un vrai problème et amène plusieurs questions. Qui était responsable de la décision de laisser le président et tous ces gens dans ce bâtiment malgré les risques [évidents] qu’ils encouraient. Les agents du Secret service voyageant avec le président étaient-ils en contact avec les bureaux de l’agence à Washington et New York ? Les principaux bureaux du Secret service étaient localisés dans le Bâtiment 7 du World Trade Center, qui avait déjà été évacué au moment où Bush entrait dans la classe d’école.

Le superviseur du Secret service qui accompagnait le président, et qui avait donc la responsabilité des différents mouvements de George W. Bush ce jour-là s’appelait Edward Marinzel. C’est Marinzel qui aurait dû être en charge de l’exécution (ou non) des actions d’urgence en fonction des protocoles d’urgence, alors que les attentats étaient en cours.

Dans sa tentative d’explication de l’échec du Secret service à suivre ces procédures, la Commission sur le 11/9 a écrit dans son rapport que Bush « leur avait dit que son instinct lui avait dicté de garder son calme afin de ne pas afficher devant la nation tout entière une attitude de panique en ce moment de grave crise, » et que le Secret service pour sa part « nous a dit qu’ils étaient inquiets et voulaient transférer le président dans un endroit plus sûr, mais qu’ils n’avaient pas jugé impératif de le faire sortir d’urgence de la salle. » Ces réponses officielles du Secret service, qui figurent dans le Rapport de la Commission sur le 11/9 [appelé "le Rapport" dans la suite de ce texte – NdT], proviennent d’une interview faite d’Edward Marinzel en 2004, mais toujours classifiée.[7] Cependant, la Commission ne dit pas pourquoi Bush est entré dans la salle de classe, alors que tout son gouvernement savait que le pays était attaqué.

Il est possible que l’autorité de Marinzel ait été outrepassée d’une façon ou d’une autre. Les reporters ont remarqué que c’était le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, qui semblait tenir les rênes pendant que Bush était assis à ne rien faire. Pendant que le Secret service ne faisait rien pour le protéger, Fleischer manoeuvrait pour attirer l’attention du président sans que la presse ne le voit. Plusieurs reporters ont noté que Fleischer avait écrit cette phrase sur un gros calepin « NE DITES RIEN POUR LE MOMENT » et prononçait ostensiblement ces mots devant Bush alors qu’il était toujours assis.[8]

Un autre échec apparent du Secret service est celui de ne pas avoir immédiatement demandé la protection aérienne, que ce soit pour l’escorte motorisée qui l’emmenait à l’aéroport, ou pour Air Force One, qui a décollé à 9 h 54. Cela semble confirmer que le Secret service savait que Bush ne courait aucun danger. [NdT – ou qu’au contraire, on lui avait refusé cette protection, lire W. Tarpley]

L’absence de demande immédiate de protection aérienne pour le président et son escorte devient plus problématique si l’on considère les indications du Rapport concernant de « fausses menaces » qui auraient « visé l’avion Air Force One lui-même. » Cette menace fut par la suite attribuée à une « mauvaise interprétation par la Situation Room de la Maison Blanche en pleine effervescence. » (p325)

Le Rapport ne dit rien à propos de l’absence totale de demande de protection aérienne, mais il fournit quelques détails sur les tergiversations de l’Air Force One après qu’il eut quitté Sarasota. L’appareil a effectué tout un circuit, se rendant d’abord à la base Barksdale de l’US Air Force (AFB) en Louisiane, puis dans le Nebraska. Le Rapport explique ces errances à travers le pays par le fait que « les chefs du Secret service étaient convaincus que la situation à Washington était beaucoup trop confuse pour que le Président y retourne [directement], » et que même si Bush « voulait absolument revenir à Washington, » c’est la décision du Secret service qui prévalut. Là encore, la Commission sur le 11/9 a obtenu ces informations au travers de l’interview toujours classifiée d’Edward Marinzel en 2004.

Les raisons pour lesquelles l’interview de Marinzel n’a toujours pas été rendue publique restent mystérieuses. Etant donné qu’il s’agit du principal document sur lequel s’appuie le récit officiel pour expliquer les défaillances dans la protection du président ce jour-là, il semble évident que le public a le droit d’en connaitre le contenu. Le Secret service savait-il que le président n’était pas en danger, et dans ce cas, comment l’a-t-il su ?

De toute façon, quelles que soient leurs justifications, les actions ou l’absence d’action de la part de Marinzel furent jugées appropriées, puisqu’il conserva son poste au sein de la protection rapprochée du président. Pour les célébrations de ThanksGiving en 2003, c’est Marinzel qui dirigeait l’équipe chargée de planifier et d’organiser la visite « en secret » de Bush à Bagdad, ce qui fut d’ailleurs « la première fois de toute l’histoire des USA que l’on transporta le président des États-Unis d’Amérique sur une zone de guerre. »[9]

Aujourd’hui, Marinzel travaille pour une société de conseils avec Ralph Basham, l’ex-directeur du Secret service (2003-2006), ainsi qu’une autre personne qui a joué un rôle essentiel auprès du Bush, pour ce qui concernait ses voyages, sa communication et sa protection. Il s’agit de Joseph W. Hagin, l’ex-adjoint du Chef de cabinet pour les Opérations, à la Maison Blanche de Bush (2001-2008). M. Hagin avait auparavant été l’assistant du vice-président George Bush père, de 1981 à 1985, puis assistant du président Bush père de 1989 à 1991.

M. Hagin est entré dans l’administration Bush après 8 années passées chez Chiquita Brands International. Autrefois nommée United Fruit Company, cette société a été au centre d’un scandale au moment du départ de M. Hagin, suite à un article du Cincinnati Enquirer qui affirmait que cette société maltraitait ses ouvriers dans les plantations d’Amérique centrale, polluait l’environnement, qu’elle transportait de la cocaïne sur ses bateaux à destination des USA, et soudoyait certains officiels étrangers.

Le 11/9, M. Hagin était responsable de la protection d’Air Force One, de l’agence de Communication de la Maison Blanche, et de l’unité de protection du président au Secret service (Presidential Protective Division, ou PPD). Malgré ces impressionnantes responsabilités, le nom de M. Hagin n’apparait nulle part dans le Rapport. M. Hagin est par la suite devenu « l’un des principaux responsables de la planification des formations au sein du Department of Homeland Security. »[10] Lorsque l’ouragan Katrina a frappé [la Lousiane], c’est Hagin qui était l’interlocuteur de la Maison Blanche pour superviser les secours.

Véritable échec à protéger le président, ou reconstruction des événements après-coup ?

Le Rapport indique que lorsque le Secret service a appris qu’un second avion avait percuté le World Trade Center, il a immédiatement lancé la mise en place d’un certain nombre de mesures préventives « pour sécuriser les environs de la Maison Blanche. »[11] Cela est censé avoir eu lieu dès 9 h 03, l’heure à laquelle le monde entier a vu à la télévision le Vol 175 frapper la tour sud du WTC.

Cette information figure dans l’interview de Carl Truscott (ci-contre), qui a travaillé en tant qu’ « agent spécial responsable » (Special Agent in Charge, ou SAIC) pour le service de protection du président (PPD). Truscott avait la responsabilité de superviser l’ensemble des mesures de sécurité concernant le président, sa famille, et la Maison Blanche. Bien que la transcription de l’interview de Truscott n’ait pas été rendue publique, un résumé en a été diffusé lors de la publication de plusieurs documents un peu pris au hasard, suite à une requête FOIA (loi sur la liberté de l’information) lancée par le chercheur Aidan Monaghan.[12]

Au moment où le 2e avion percute le WTC, l’agent du Secret service responsable de la coordination avec la Federal Aviation Administration (FAA), Nelson Garabito, a appelé son homologue à la FAA, Terry Van Steenbergen. A l’époque, Steenbergen se trouvait au Centre des opérations conjointes du Secret service (Secret Service Joint Operations Center, ou JOC), situé dans la Maison Blanche.

On rapporte que Van Steenbergen a informé Garabito que deux autres avions semblaient avoir été détournés, suite à quoi Garabito aurait demandé à un de ses hommes de monter à l’étage informer ses collègues du Secret service. Le Rapport indique pourtant que cette information « n’a pas été communiquée, ou bien qu’elle l’a été, mais que sa diffusion est restée très limitée. »

Cette question est liée à celle concernant le moment où le vice-président [Dick Cheney] a été évacué de son bureau. Si l’information de Steenbergen, fournie à Garabito juste après 9 h 03, a été communiquée à ceux qui protégeaient le vice-président, alors il est important de savoir pourquoi le vice-président n’a été emmené en lieu sûr qu’à 9 h 36, comme le dit le Rapport. Si l’information a été passée immédiatement, et que le vice-président a été transféré dans un endroit sûr juste après 9 h 00 comme de nombreux témoins le disent, alors sa présence précoce dans le Presidential Emergency Operations Center (PEOC) conforterait l’important témoignage du ministre des Transports, Norman Mineta. D’après Mineta, Dick Cheney était tenu régulièrement au courant de la progression du vol 77 détourné, alors qu’il se dirigeait vers Washington.[13]

Les documents rendus publics suite à la requête FOAI comprennent une chronologie des « Actions du TSD » le 11/9. Le TSD est la division des Services techniques du Secret service, c’est entre autres lui qui gère le système de surveillance aérienne « Tigerwall » du Secret service. Cette chronologie du TSD indique qu’à 9 h 18 du matin, « l’agent responsable (SAIC) Carl Truscott a appris qu’un avion avait été identifié comme se dirigeant vers la zone de Washington. » Par conséquent, nous avons des documents officiels qui indiquent que Truscott était au courant d’un avion détourné se dirigeant sur Washington, et ce, 18 minutes avant que le vice-président ne soit évacué de son bureau, selon la version officielle. Si cela est vrai, le public a le droit de savoir pourquoi le vice-président n’a pas été emmené immédiatement en lieu sûr. En revanche, s’il a été transféré plus tôt, cela confirmerait l’importante et étonnante déposition de Mineta.

L’échec à demander la protection aérienne à temps

Comme le raconte l’auteur Michael Ruppert, le Secret service était informé des détournements en cours au même moment que la FAA, voire avant elle. Cela s’explique par un « système de commandement parallèle qui était en place. »[14] Ce système de commandement parallèle a également été évoqué par Richard Clarke, qui dirigeait l’une des équipes en charge de la riposte, depuis la Situation Room de la Maison Blanche (White House Situation Room). Clarke a raconté plus tard que Brian Stafford, le directeur du Secret service, se trouvait avec lui dans la Situation Room sous la Maison Blanche et lui passait les informations. Cela fut possible, selon Clarke, grâce au fait que le Secret service disposait d’un « système lui permettant de voir ce que les radars de la FAA voyaient. »

Il est apparu que ce système de commandement si bien informé se trouvait sous la Maison Blanche, dans le PEOC, où Dick Cheney dirigeait les opérations. Le document du TSD rendu public sur requête FOIA montre que lorsque l’assistant du Chef de division, Spriggs, est arrivé au PEOC à 9 h 30, Dick Cheney et Condoleezza Rice s’y trouvaient déjà, de même qu’une dizaine d’autres membres « des équipes du Président et du Vice-président. »[15] Carl Truscott était l’officier de plus haut rang du Secret service présent dans le PEOC, et c’est lui qui communiquait avec Garibito, et qui coordonnait [les actions] en étroite collaboration avec Dick Cheney.

Le résumé de l’interview de Prescott par la Commission sur le 11/9 tel qu’il a été rendu public indique qu’il a escorté la Conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice de la Situation Room jusqu’à la « White House Shelter Area » où ils ont retrouvé Cheney – qui était au téléphone – et sa femme.[16] Il est intéressant de noter que le récit officiel se contredit lui-même, lorsqu’il dit que Mme Cheney n’est arrivée à la Maison Blanche qu’une bonne demi-heure plus tard. Les documents FOIA montrent que Truscott a amené les Cheney et C. Rice au PEOC avant 9 h 30 du matin. L’agent responsable Anthony Zotto, qui était spécifiquement en charge de la sécurité du vice-président, se trouvait déjà au PEOC à ce moment-là. Cela signifie que Cheney était dans le PEOC au moins 8 minutes avant que le vol 77 ne s’écrase [prétendument – NdT] contre le Pentagone.

D’après les documents déclassifiés par le Secret service suite à la requête FOIA, l’agence avait connaissance du Vol 77 et du vol UA93, et du fait que ces deux appareils se dirigeaient vers Washington DC. L’un de ces documents, assez mal identifié mais qui serait apparemment une chronologie rédigée par un des agents pour garder la trace des événements dont il était témoin, montre que le Secret service savait que « deux autres avions non identifiés, ne répondant pas aux appels de la tour de contrôle, étaient considérés comme suspects, et au moins l’un d’entre eux se dirigeait vers Washington DC. » Cela se passait plusieurs minutes avant que l’agent n’arrive dans la « salle 552, en route pour le JOC » où il apprendra qu’ « un des deux avions probablement détournés, n’était plus qu’à 5 minutes de vol de Washington DC. »

Ces documents confirment que le Secret service savait pertinemment que deux avions détournés étaient en route pour Washington au moment où Cheney et l’agent responsable Truscott se trouvaient dans le PEOC, bien avant que le Vol 77 n’ait été annoncé comme s’étant écrasé contre le Pentagone.

Cheney a semblé confirmer ces faits par la suite, lorsqu’il a déclaré sur NBC, lors de l’émission Meet the Press : « Le Secret service avait un accord avec la FAA. Ils avaient des lignes de communication ouvertes en permanence après que le World Trade Center ait été… », et il s’est arrêté là.

Une certaine confusion semble persister concernant le fait que le Secret service a ordonné, ou disposait de l’autorité pour ordonner le décollage immédiat d’avions intercepteur de la base Andrews de l’US Air Force, suite à l’annonce de l’approche de l’avion détourné. L’écrivain Lynn Spencer, dont le général Ralph Eberhart dit « Il raconte tout, et il le fait bien, » faisait remarquer que « le Secret service a également une certaine autorité sur les militaires, et dans ce cas précis, sur la protection de Washington (DC Guard). »[17] Autrement dit, le Secret service avait l’autorité suffisante pour ordonner le décollage de chasseurs intercepteurs le 11/9. Et bien évidemment, puisque le président était indisponible pendant cette brève période, c’est le vice-président qui était le commandant en chef des armées.

Les rapports officiels disent maintenant que le Secret service a effectivement formulé cette requête, même si ce fut bien plus tard dans la chaine des événements, mais que le Général David Wherley (ci-contre) qui commandait la base Andrews de l’US Air Force n’a pas réagi assez vite. La raison invoquée est que Wherley n’a pas immédiatement accepté l’autorité du Secret service pour ordonner le décollage des avions de chasse, et qu’il a donc attendu que quelqu’un appartenant à la chaine de commandement militaire lui donne cet ordre. Malheureusement, le général Wherley ne peut plus faire de commentaires à ce sujet puisqu’il est décédé lors d’un accident de train qui reste le « plus terrible accident de train dans l’histoire de l’autorité de transit de la Washington Metropolitan Area. »[18]

Il est cependant clair que le personnel militaire de la base d’Andrews a contacté le Secret service bien avant que Wherley ne soit impliqué. [19] Un peu après 9 h 05, le major Daniel Caine, superviseur de vol à la base Andrews, a appelé son contact au Secret service, Kenneth Beauchamp. Caine lui a demandé « Est-ce que vous voulez de l’aide, les gars ? » L’agent Beauchamp a répondu : « Pas pour l’instant, mais je vous appelle si ça change. » Beauchamp, dont l’interview à propos du 11/9 est toujours classifiée pour raison de « sécurité nationale », n’a jamais rappelé. Près de 30 minutes plus tard, alors que le Vol 77 était sur Washington, quelqu’un d’autre du Secret service a rappelé Caine pour lui dire qu’ils acceptaient son offre d’assistance. Lors de sa conversation téléphonique, Caine a indiqué qu’il « pouvait entendre clairement à l’autre bout du fil le vice-président parler dans la pièce. »[20] C’est à ce moment-là que le supérieur de Caine, le général Wherley, a commencé à se poser des questions pendant 80 minutes sur la chaine de commandement, d’après le récit officiel.

Les avions intercepteurs n’ont décollé de la base Andrews – qui était seulement à 10 miles (18 km) du Pentagone – qu’après 10 h 38 du matin (et ils n’étaient pas armés). Cela faisait plus d’une heure que le Pentagone avait été frappé, presque 2 h 1/2 depuis que l’on avait appris le détournement du premier avion, et pratiquement 90 minutes après l’offre d’assistance de Caine au Secret Service.

L’agent responsable (SAIC) Carl Truscott a conservé son poste de chef du service de protection présidentielle (PPD) au Secret service jusqu’en 2005, période durant laquelle un prostitué gay se rendait de nuit à la Maison blanche, de même que Jack Abramoff. La Maison Blanche a, par la suite, tenté de cacher les traces de ces visites. Truscott était toujours à la Maison Blanche lorsque le Secret service a mis en place sa procédure secrète de gestion des enregistrements concernant les visites.

Tout comme pour Marinzel, le comportement de Carl Truscott le 11/9 fut apparemment apprécié puisqu’il a été promu directeur de l’ATF, une autre agence importante du département du Trésor US. Il a finalement dû démissionner suite à un scandale lié à de multiples abus de pouvoir incluant des ordres sexistes donnés à des employées féminines. Mais Truscott avait des amis haut placés, ce qui lui permit d’échapper aux poursuites judiciaires, sur ordre de la Maison Blanche.[21] Truscott travailla ensuite pour ASERO Worldwide, une société internationale de gestion des risques dirigée par Doron Bergerbest-Eilon, qui était auparavant l’officier de sécurité de plus haut rang au sein de l’Agence de sécurité israélienne.[22]

En somme, la réaction du Secret service aux attentats du 11/9 laisse penser à une préconnaissance des événements en cela que l’Agence a échoué à protéger le président contre le risque le plus évident posé par les terroristes. Cette préconnaissance, combinée avec le refus par le Secret service de l’offre de protection aérienne de la base Andrews, amène à soupçonner que l’Agence pourrait avoir été complice des attentats. Si on veut connaître la vérité et lever ces soupçons, cela nécessitera de faire témoigner sous serment les principaux protagonistes du Secret service et de la Maison Blanche, dont Edward Marinzel, Ari Fleischer, Joseph Hagin, Carl Truscott, Anthony Zotto, et Kenneth Beauchamp.

Kevin Ryan

 

Notes de l’auteur :

  1. Allan Wood and Paul Thompson, An Interesting Day: President Bush’s Movements and Actions on 9/11, History Commons Complete 9/11 Timeline
  2. Shoestring 9/11 Blog, The 90-Minute Stand Down on 9/11: Why Was the Secret Service’s Early Request for Fighter Jets Ignored?, le 20 décembre 2009
  3. Tom Bayles, The Day Before Everything Changed, President Bush Touched Locals’ Lives, The Sarasota Herald-Tribune, 10 septembre 2002,
  4. Allan Wood and Paul Thompson, Ibid
  5. Philip H. Melanson, Secret Service: The Hiddine History of an Enigmatic Agency, Carroll & Graf, 2002
  6. Command Consulting, Bio for Edward Marinzel
  7. Pour les références à l’interview de Edward Marinzel en 2004, voir le Rapport de la Commission sur le 11/9, notes de base de page 204 et 207 du chapitre 1, et notes de bas de page 1 à 3 du chapitre 10.
  8. 911Research.wtc7.net, George W. Bush: Cover Stories of the People in Charge
  9. Command Consulting, Bio for Edward Marinzel
  10. Command Consulting, Bio for Joseph Hagin
  11. Le rapport de la Commission sur le 11/9, page 36
  12. Documents FOIA rendus publics par le Secret Service US à Aidan Monaghan, le 23 avril 2010
  13. George Washington’s Blog, Mineta’s testimony CONFIRMED, 4 mars 2007
  14. Michael C. Ruppert, Franchir le Rubicon (chapitre 24), En français aux Editions Nouvelle Terre, 2006
  15. Documents FOIA rendus publics par le Secret Service US à Aidan Monaghan, le 23 avril 2010
  16. Résumé par la Commission du “USSS Statement and interview reports”, daté du 28 juillet 2003,
  17. Lynn Spencer, Touching History: The untold story of the drama that unfolded in the skies over America on 9/11, Free Press, 2008
  18. Christopher Conkey, Retired Major General Wherley Died in Crash, Wall Street Journal, 24 juin 2009
  19. Shoestring 9/11 Blog, The 90-Minute Stand Down on 9/11: Why Was the Secret Service’s Early Request for Fighter Jets Ignored?, 20 décembre 2009
  20. History Commons Complete 9/11 Timeline, Profile: Daniel Caine
  21. Empty Wheel, Who Is Carl Truscott and Why Did Bush’s DOJ Protect Him?, 5 mars 2008
  22. Bloomberg Businessweek profile for ASERO Worldwide

 

 

Traduction GV pour ReOpenNews


En lien avec cet article :

 

 


 

 

4 Responses to “Les défaillances du Secret service le 11/9 : Un appel à la transparence”

  • Lucien

    Tant qu’on ne saura pas toutes ces choses, ces ombres continueront à entamer la démocratie de ses relents purulents de magouilles nauséabondes.

    La transparence ! C’est pour quand ?

  • kidkodak

    Lucien  »Tant qu’on ne saura pas toutes ces choses, ces ombres continueront à entamer la démocratie de ses relents purulents de magouilles nauséabondes.La transparence ! C’est pour quand ?’

    Pour très bientot:
    04 avril 2012
    http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201204/04/01-4512480-la-peine-de-mort-pour-les-accuses-du-11-septembre.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_international_29810_accueil_POS3
    La peine de mort pour les accusés du 11-Septembre
    Les cinq accusés

    - Khaled Cheikh Mohammed, alias «KSM» (ses initiales en anglais): ce Koweïtien d’origine pakistanaise de 46 ans a fait ses études aux États-Unis. Il a déclaré, selon le Pentagone, avoir été l’architecte en chef du complot du 11 septembre 2001, ainsi que d’une trentaine d’autres attentats ou projets d’attentats. Il a consacré sa vie au djihad anti-occidental.

    - Ramzi ben al-Chaïba: co-locataire à Hambourg de Mohammed Atta, le chef du commando du 11-Septembre, ce Yéménite de 39 ans a été entraîné dans les camps d’Al-Qaïda en Afghanistan. Selon l’accusation, il devait participer à l’opération mais n’a pu obtenir de visa pour les États-Unis.

    - Ali Abd al-Aziz Ali: neveu de Khaled Cheikh Mohammed et cousin de Ramzi Youssef, auteur de l’attentat contre le World Trade Center en 1993, ce Pakistanais d’environ 35 ans élevé au Koweït a fait du djihad une tradition familiale. Il est accusé d’avoir participé à l’organisation logistique de l’opération du 11 septembre 2001.

    - Wallid ben Attach: né en Arabie Saoudite d’une famille originaire du Yémen, il est accusé d’avoir participé aux repérages pour les attentats. Le gouvernement américain soupçonne cet homme d’une trentaine d’années d’avoir aussi été le principal instigateur de l’attentat contre le «destroyer» américain Cole, qui a tué 17 marins américains sur la côte du Yémen en octobre 2000.

    - Moustapha al-Houssaoui: ce Saoudien de 43 ans est accusé d’avoir été le financier d’Al-Qaïda, lors des premières années de l’organisation. Selon l’accusation, il a organisé et centralisé le financement du 11-Septembre, notamment en expédiant aux pirates de l’air les fonds qui leur ont permis de payer leur hébergement et leurs cours de pilotage.
    http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201204/04/01-4512480-la-peine-de-mort-pour-les-accuses-du-11-septembre.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_international_29810_accueil_POS3

    Bon d’accord,l’article n’en parle pas mais parraitrait que 2 semaines avant les prochaines élections présidentielles,une immense scène sera installée devant le nouveau WTC,
    5 chaises électriques côte à côte permettront à Obama d’abaisser une seule manette pour électrocuter les 5 du même coup devant les caméras en prime-time.Une première .
    Juste avant pour être bon prince,Obama demandera à
    Benoit 16, présent pour l’occasion,de pratiquer
    l’extrême -onction sur chacun de accusés.
    Un immense feu d’artifice suivra l’exécution sous les cris d’une foule en délire et l’odeur des corps brulés sera mise en canne pour être revendue à fort prix sur E-Bay.
    Réélection garantie!

  • Juan Lopez

    Salut a tous.
    Ceci est mon premier post sur ce site.
    Cela fait des annees que je lis toutes ces evidences du mauvais script de l’histoire officielle. Les aberances liees a la version officielle sont tout a fait incroyables, illogiques et surtout, sans scrupule. Et pourtant la plupart des gens que je rencontre ne veulent pas vraiment en parler, apparement la verite fait plus peur que le mensonge. Il ne faut pas oublier que depuis la 2nd guerre mondiale les USA se sont presentes comme les sauveurs du Monde…Occidental en particulier… Et pourtant il y a les PearlHarbor, assassinat de JFK, WaterGate, etc… Tout ces complots sont tres bien documentes maintenant et toutes personnes raisonables ayant fait quelques recherches un peu approfondies devraient y voir la continuite d’un system en place depuis des millenaires. Enfin, tout ca pour dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le Soleil sauf l’histoire qu’on ne connait pas. L’humanite est en grand danger et ce n’est pas avec les Obama, Sarkozy et tout ces imposteurs de la vraie democratie qu’on verra la lumiere, ces gens sont des pions places par des forces a l’agenda qui n’est autre que la domination- abrutisation du peuple.

    Je me rend bien compte que je ne fait pas beaucoup avancer le dossiers avec ce premier post mais ceci est ma facon de presenter mon point de vue global.
    J’apprecie beaucoup se site dont je parcours presque quotidiennement depuis quelques mois et surtout les membres reguliers qui font un tres bon travail.

    Amicalement.

  • lucien

    @ kidkodak

    …et pendant ce temps-là les vrais coupables regarderont la cérémonie une coupe de champagne à la main, le compte en banque très bien garni par les délits d’initiés, tout en planifiant joyeusement les ignominies de la prochaine guerre.

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