11/9 : Retour sur le premier débat scientifique français

Voici une analyse détaillée et argumentée de l’un des rares débats techniques portant sur les effondrements des Tours Jumelles le 11 septembre 2001. Ce débat radio-diffusé par Ici et Maintenant, opposait voilà presque un an des scientifiques de chaque « camp » si l’on peut dire, et portait sur les aspects défendus dans l’ouvrage de deux des débatteurs, J. C. Philip et F. Bouyahbar. Verrons-nous à la télévision ou à la radio la suite de ce débat à l’occasion des 11e commémorations des attentats du 11-septembre ?

 

Radio Ici et Maintenant, débat sur le 11-Septembre

 


11/9 : Retour sur le premier débat scientifique français

par Coalis, sur AgoraVox, le 7 septembre 2012

Il aura fallu attendre 10 ans pour pouvoir assister en France au 1er, et pour l’heure unique, débat scientifique sur le 11 septembre 2001. C’était sur la radio « Ici et maintenant » le 11/09/11 et ce fut … passionnant !

Au cours d’une émission spéciale commémorative par ailleurs très inégale, une discussion sur les Tours Jumelles a opposé durant près de deux heures le sceptique F. Henry-Couannier, physicien, enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de Luminy1, à J. C. Philip et F. Bouyahbar, experts en démolition et auteurs de l’essai « 11 septembre 2001 – Avis d’experts. »

Un débat « pour l’histoire » pour reprendre l’expression de l’un des participants A. Kropotkine2 qui constatera durant l’émission : « Je n’ai jamais entendu un échange aussi précis et aussi argumenté sur le plan scientifique et surtout entre experts, dans les médias. »

Ici, un montage audio de ce débat (1 h 52 mn) :

http://www.11-Septembre.com/Debat.mp3

http://dl.free.fr/khodt2I1T

Et ici, l’émission spéciale dans son intégralité (5 h 35 mn) :

http://www.agoravox.tv/actualites/technologies/article/debat-scientifique-sur-le-11-31691

http://icietmaintenant.com/archives/page.php?n=1861

Une simulation semble corroborer la thèse officielle

Les plus longs échanges vont porter sur une simulation censée reproduire le comportement des tours et qui est au cœur de l’essai « Avis d’experts ». Son mécanisme, extrêmement grossier, est le suivant :

  • Les auteurs supposent qu’au moment de l’effondrement de la tour sud la température de l’acier avait atteint 600°C, et ils en déduisent l’affaiblissement des colonnes de la tour sud.
  • Ils supposent que la fragilisation de la tour nord était 2 fois moins importante que celle de la tour sud (car y avait 2 fois moins d’étages au-dessus de l’impact), et ils en déduisent que l’affaiblissement de l’acier nécessaire à son effondrement y était le double de celui de la tour sud.
  • Ils calculent ensuite la température nécessaire à cet affaiblissement, puis le temps nécessaire pour obtenir cette température, soit 109mn de résistance pour la tour nord.3

Puisque ce résultat (109 mn) est proche de la durée réelle de résistance de cette tour (102 mn), ce que F. Bouyahbar qualifie de « précision chirurgicale, » ils en concluent que leur modèle est validé et que cela corrobore la thèse d’une ruine par flambement due aux incendies « ce qui rend inutile le recours à d’autres hypothétiques facteurs ou actions. »

Mais l’hypothèse d’une température de l’acier à 600°C en tour sud est contestable

Car tout indique (témoignages, traces matérielles, vidéos …) que les incendies y étaient de faible ampleur et concentrés dans la moitié sud-est de la tour.4

Par ailleurs et comme le fait remarquer F. Henry-Couannier, une température aussi élevée a été invalidée par le N.I.S.T. (un organisme d’Etat chargé d’étudier la ruine des tours) pour qui même dans la pire des configurations étudiées la plupart des colonnes n’ont pas atteint les 300°C. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la version officielle explique les effondrements non seulement par la montée en température des colonnes, mais aussi par l’effet de traction de certains planchers sur ces colonnes.

Première réponse :

« Cela s’est effondré quand même, » et donc « le calcul que nous faisons, qui est un calcul de déduction d’un fait réel d’affaiblissement, ne peut pas être faux. »

Cette réponse n’est pas valable, car il s’agit d’un raisonnement circulaire, qui doit postuler que la version officielle est vraie pour pouvoir démontrer … qu’elle est vraie !

  • La version officielle est vraie
  • Donc les colonnes ont nécessairement atteint les 600°C
  • Or avec des colonnes à 600°C, les tours pouvaient s’effondrer comme observé
  • Donc la version officielle est vraie …

Deuxième réponse :

« On est obligé de partir d’une supposition et d’analyser la corrélation des résultats avec cette théorie », « Si notre calcul avait trouvé un écart énorme, on aurait dit : il y a trop d’écart pour considérer la théorie comme valable. »

Cette réponse n’est pas valable non plus, car ces écarts (entre les durées de résistance de la tour nord calculées et la durée réelle constatée) ne sont faibles que dans un cas de figure : lorsqu’on fait l’hypothèse d’une température en tour sud très proche de 611°C. Raison pour laquelle, sans doute, nos experts ont choisi de travailler avec … 600°C.

Par exemple, avec 550°C, on obtient 138mn avant l’effondrement de la tour nord, ce qui n’a déjà plus grand-chose à voir avec les 102mn observées.

Nulle « précision chirurgicale » donc dans cette simulation, seulement le choix d’une température qui permet d’obtenir le résultat souhaité. On ne peut donc pas dire qu’ « il n’y a dans le calcul rien qui aurait permis de faire cette coïncidence ». Si, il y a. Et notamment ce choix d’une température de 600°C sur lequel repose la supposée coïncidence et qu’il conviendrait donc de justifier sérieusement.

Mais l’hypothèse d’une fragilisation plus importante de la tour sud est contestable

Certes il y a 26 étages au-dessus de l’impact de la tour sud, contre 12 pour la tour nord. Mais les colonnes y étaient aussi plus épaisses et plus résistantes. Car ces structures étaient dimensionnées à chaque étage en fonction du poids à supporter.5

On ne peut donc pas considérer que le nombre d’étages au-dessus d’un impact « conditionne la fragilisation » de ces tours6. Compte tenu des structures en cause, ce n’est tout simplement pas une donnée du problème. Et il n’y a donc aucune raison de calculer un affaiblissement de l’acier plus important pour la tour nord et partant une durée de survie plus importante (109 mn / 56 mn).

Avec du recul, F. Henry-Couannier considère même aujourd’hui que compte tenu d’un surdimensionnement plus important dans les étages inférieurs, la fragilisation de la tour sud devait être moins importante que celle de la tour nord.7

F. Bouyahbar va donner l’impression qu’il répond :

« Je vous comprends et vous imaginez que si on s’est amusé à faire ce calcul, [c’est] que cette question nous a bien entendu interpellés. »

Mais il ne répondra rien sur le fond :

« Je rappelle, le calcul n’est pas fait en direct, mais de façon comparative ». [Fort bien]

« Cet affaiblissement effectivement lui est proportionnel, lui est identique ». [Parfait]

« On a des tours en tous points semblables ». [Pourquoi pas]

Une série de banalités qui obligeront son contradicteur à dire « je suis d’accord hein ! Bien sûr ! », mais qui ne répondent en rien à l’objection soulevée …

Amusant. Dans une situation similaire, T. Meyssan s’est un jour exclamé : « Ca ne répond absolument pas à ma question ! […] Où est la réponse là-dedans ? Il n’y a pas de réponse à ma question. Il y a un baratin qui permet de parler d’autre chose … mais il n’y a pas de réponse à ma question ! »

F. Bouyahbar noie le poisson et ceci rend les échanges incompréhensibles. D’ailleurs, A. Kropotkine dit à ce moment du débat qu’il a « du mal à suivre sur le plan des arguments techniques » et Lisandru8 qu’il « n’en perçoit pas toutes les subtilités. » Cependant, ils se trompent quant aux raisons de cette incompréhension, car le débat n’est pas devenu « technique » ou « subtil », il est seulement devenu confus.

Signalons enfin que si les auteurs de l’ouvrage « Avis d’experts » prennent le risque d’une hypothèse aussi contestable c’est qu’ils n’ont pas d’alternative. Car avec ce genre de simulations globales, il faut pour expliquer un effondrement plus rapide de la tour sud, y admettre soit des températures plus élevées, soit des dégâts plus importants. Or tout indique que ce fut le contraire puisque, d’une part les incendies y étaient plus faibles et que d’autre part les colonnes y étaient plus résistantes au niveau de l’impact et qu’un seul des 2 réacteurs d’avion y a heurté le noyau central.

Paradoxalement, cette simulation invaliderait donc la thèse d’effondrements dus aux incendies seulement, puisqu’elle ne peut la corroborer qu’à partir d’hypothèses qui de toute évidence ne correspondent pas à la réalité.

Mais la simulation elle-même est contestable

Et notamment parce qu’elle est bâtie autour du postulat selon lequel ces deux tours auraient subi « le même sort » hormis le niveau des impacts. Or il y avait de nombreuses différences, du fait de la trajectoire excentrée du 2ème avion, des niveaux impactés ou des travaux en cours, en particulier :

  • Les dégâts structurels.
  • La répartition et l’intensité des incendies.
  • La structure des tours et la protection incendie.

Raison pour laquelle d’ailleurs l’amorce de ces effondrements n’a pas été la même, avec un basculement pour la tour sud et une étonnante symétrie pour la tour nord.

Un modèle qui ne prend rien de cela en considération ne peut pas sérieusement prétendre simuler le comportement de ces tours. Et encore moins « avec précision ».

Et le reste du livre est du même tonneau :

Plusieurs passages du livre « 11 septembre 2001 – Avis d’experts » sont pour le moins confus, ainsi et pour ne prendre que quelques exemples :

  • Le même texte (de 33 lignes) est rapporté 2 fois quasiment à l’identique, p95-96 et p97-98. Ce texte a-t-il été relu ?
  • L’expert D. Jowenko n’est pas américain, mais néerlandais. Et les propos qu’il tient dans cette vidéo sont mal rapportés :
    http://www.bing.com/search?q=http%3a%2f%2fwww.dailymotion.com%2fvideo%2fx8phwy_news&FORM=MSNSHL.
    Celui-ci dit que l’effondrement du bâtiment 7 est visiblement une démolition contrôlée et non « qu’il est impossible d’effondrer ce genre de bâtiment sans explosif, » position très différente et qu’il sera évidemment beaucoup plus facile pour les auteurs de contester dans les pages suivantes.9
  • Dans le calcul de la durée de chute libre des tours, le poids des étages situés au-dessus des impacts est considéré comme une « donnée du problème » alors que ce n’est absolument pas le cas. Cependant, le rappel de ces valeurs (38.624 tonnes et 74.976 tonnes) permet de suggérer au lecteur qu’il est normal que ces effondrements aient été rapides.
  • Il est écrit que « les vidéos des attentats permettaient d’observer des durées de chute respectivement de 10 s et 8 s », alors qu’il y a consensus sur des valeurs plus élevées. Par ailleurs et paradoxalement, ceci serait incompatible avec la version officielle puisqu’une chute libre pure nécessite déjà à elle seule plus de 9 secondes.
  • Alors que ces tours étaient hautes de 417 m (tour nord) et 415 m (tour sud) les auteurs se proposent (sans en expliquer la raison) de calculer les durées de chute libre avec respectivement 287 m et 260 m. Ces valeurs deviennent page suivante 291 m et 231 m. Et les résultats montrent qu’ils ont finalement utilisé 291 m et 260 m. [? !]

  • Cerise sur le gâteau : Ils estiment dans leur conclusion, datée d’août 2009, que la thèse de la démolition contrôlée des tours fait « l’objet d’une intense promotion auprès de l’opinion publique états-unienne et plus largement occidentale » qu’ils qualifient aussi de « campagne d’opinion à grande échelle ». Or à cette époque rappelons-le, les sceptiques à l’image de J. M. Bigard sont littéralement traités comme des pestiférés. Tout cela n’est guère sérieux, ni objectif.

Pourtant, cet ouvrage a reçu la caution d’experts renommés

Il y a quelque chose d’effrayant à constater que ce travail, certes publié à compte d’auteur seulement10, a néanmoins été salué par d’autres experts et non des moindres, qu’on en juge :

« J’avais déjà remarqué la pertinence et la profondeur des analyses de F. Bouyahbar […] L’exposé de leurs études nous fait comprendre le mécanisme d’écroulement des tours et le temps mis à cet écroulement, […] [Ils] se contentent de démonter avec brio les extravagantes affirmations pseudo techniques faites par les « révisionnistes » aux fins de remporter l’adhésion de leurs disciples. »

M. F***, Professeur honoraire Ecole centrale Paris, Enseignant E.S.T.P. C.E.S.I., Expert conseil auprès de la Fédération nationale des travaux publics.

« Bref, un ouvrage fouillé dans ses descriptions, son analyse, sa synthèse, qui comblera à la fois le spécialiste chevronné et le néophyte. »

M. H***, Expert honoraire près la cour d’appel de Paris, Past-Président de la Société des ingénieurs diplômés par l’Etat.

Aussi contestable soit-il sur le plan scientifique, un travail soutenant la version officielle peut donc trouver des cautions prestigieuses. Cet ouvrage aura au moins démontré cela, à défaut d’autre chose.

Suite – Ruine par vérinage

Dans la seconde partie du débat, différents sujets vont être traités et d’abord une thèse défendue par F. Henry-Couannier :

Il va défendre son point de vue ainsi :

Le N.I.S.T. lui-même considère que la rupture des colonnes ne peut pas s’expliquer seulement par la hausse des températures (le flambement) et que celles-ci ont été tirées vers l’intérieur par quelque chose, ce qui correspond d’ailleurs aux observations.

Mais le N.I.S.T. n’est pas parvenu dans ses simulations à produire cette force de tirage à partir des planchers seulement, et F. Henry-Couannier considère que cela a pu être produit par un dispositif à base de vérins, après destruction des planchers et sans explosifs.

J. C. Philip et F. Bouyahbar vont ensuite exposer leurs doutes :

Selon eux, un tel dispositif serait assez complexe et sa mise en place ne pouvait pas passer inaperçue. Par ailleurs, ils considèrent qu’étant situé au niveau des impacts, il aurait été difficile de les préserver en état de bon fonctionnement.

Suite – Vitesse de chute

Ici F. Henry-Couannier va préciser une chose importante. A savoir que la chute des tours ne doit pas être comparée à une chute libre, mais à une chute libre freinée par l’inertie des étages inférieurs. Car la partie supérieure est forcément freinée au cours de sa chute par chacun des étages inférieurs rencontrés, qui sont immobiles et doivent être mis en mouvement par elle.11

Une chute gravitationnelle des tours ne se doit pas seulement d’être plus lente qu’une chute libre (ce qui est bien le cas pour les Tours Jumelles), mais plus lente qu’une chute libre freinée par l’inertie des étages inférieurs.

Et c’est pourquoi l’observation souvent faite par les défenseurs de la version officielle, que le front d’effondrement avance moins vite dans la structure que certains débris tombant dans l’air (= chute libre), n’est pas suffisante pour démontrer que la chute est normale.

En résumé, pour que la version officielle soit vraie il faut que les chutes réelles du toit et du front d’effondrement (courbes noires) soient plus lentes (donc au-dessus) que ce qui peut être calculé pour des chutes libres freinées par l’inertie des étages inférieurs (courbes rouges).

Or on peut observer que :

  1. Le toit de la tour nord est tombé à une vitesse à peine plus lente que ce calcul théorique. Ce qui signifie que presque aucune résistance n’a été fournie par :
  • La destruction complète d’une structure surdimensionnée, conçue pour résister à des ouragans, des tremblements de terre, des attentats à la bombe et des impacts d’avions.12
  • La réduction en poussière des dalles en béton armé.
  • Les frottements dus à l’air.
  1. Certaines composantes du front d’effondrement (squibs / éjections) semblent même en avance sur ce calcul.

C’est pour le moins étonnant et les débats concernant les vitesses de chute semblent donc justifiés.

Suite – Ondes élastiques

Pour expliquer une accélération aussi rapide du front d’effondrement, F. Bouyahbar va alors évoquer un mécanisme « masse ressort masse » et le flambement. Précisant au passage : « pour des non-scientifiques c’est une matière peut-être un peu complexe, mais qui se comprend assez bien quand on regarde de plus près ».

Ce à quoi F. Henry-Couannier va objecter que les ondes élastiques ne transportent pas assez d’énergie pour être destructrices, et que cela est confirmé par le professeur Bazant13 l’un des principaux scientifiques soutenant la version officielle.

Suite – Bâtiment 7

Concernant la 3ème tour effondrée, les défenseurs de la version officielle considèreront que puisqu’elle est restée stable « un certain temps » comme les tours 1 et 2, et qu’elle est tombée (selon eux) sous l’effet du feu, « c’est exactement le même scénario qui se répète et on n’y voit nous aucun mystère ». On croit rêver !

Plus précisément, F. Bouyahbar considérera que la taille de cette tour l’a exposée plus que d’autres aux débris des Tours Jumelles et qu’elle a donc été plus fragilisée.

Il y avait toutefois plusieurs gratte-ciel de tailles comparables et à des distances comparables14, et lorsqu’ils ont été touchés ce fût seulement dans leur partie inférieure et faiblement. Ce sont les bâtiments plus modestes et plus proches (et non effondrés) qui ont été gravement endommagés.

Pour sa part, J. C. Philip évoquera les réserves d’hydrocarbures présentes dans les étages inférieurs du Bâtiment 7. Celles-ci sont décrites en détail dans « Avis d’experts » à 3 reprises et présentées comme un paramètre « jusque-là inconnu du grand public » expliquant pour une grande part l’effondrement de cette tour.15

Cette thèse a cependant été démentie par le N.I.S.T. lui-même dans son rapport paru un an plus tôt, en août 2008.16

Suite – Points d’accord

Les intervenants seront toutefois d’accord à deux reprises au cours de ce débat :

  • D’abord pour reconnaître que les températures relevées en surface cinq jours plus tard, de 600°C à 700°C à l’emplacement des trois tours effondrées, étaient anormalement élevées.
  • Et ensuite pour considérer que la présence de nanothermite n’est pas parfaitement établie.

Mais sur ce point, il faut noter que F. Henry-Couannier, s’il ne l’exclut pas totalement, ne voit pas non plus « l’intérêt qu’elle pouvait avoir au WTC, » et rappeler qu’il privilégie le vérinage comme cause des effondrements. Il y avait donc absence d’un contradicteur intéressé sur ce point.

Conclusion

S’il y a une chose que ces échanges ont fait apparaître de façon claire, c’est bien l’intérêt qu’il y a à avoir sur le 11/9 des débats qui soient à la fois scientifiques et contradictoires.

Lorsque J. M. Bigard et M. Kassovitz ont participé à une émission télévisée sur ce thème, ils ont vivement regretté l’absence des scientifiques initialement prévus et ils ont eu raison. Les avoir écartés pour limiter le nombre d’intervenants et « éviter la bataille d’experts » n’avait pas de sens, car ce sont eux qui font la qualité du débat. Et il faut rendre cet hommage à F. Bouyahbar : si sa simulation peut être discutée, c’est parce qu’il en a exposé le principe et accepté d’en débattre avec un physicien.

La version officielle a été élaborée par un organisme qui lui, refuse de publier les données de ses modèles numériques pour des raisons de « sécurité publique »17 et dont les ingénieurs ne débattent pas de leurs travaux avec d’autres scientifiques18. C’est évidemment regrettable, car en l’absence de contradicteur il est possible de dire à peu près tout, n’importe quoi, ou son contraire. Même pour un expert. Surtout pour un expert.

Notes de l’auteur :

  1. Frédéric Henry-Couannier : Enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de Luminy et auteur du principal site sceptique et scientifique francophone sur le 11/9 : http://www.darksideofgravity.com/911index.html
  2. Alexis Kropotkine : A organisé en 2010 la tournée européenne du documentaire « National Security Alert – The Pentagon Attack ». Il collabore au magazine Nexus et administre le blog « Enquêtes et Faits Divers ».
  3. Affaiblissement de l’acier en tour sud :
    Affaiblissement = 1 + Température / (4605 x Log (Température / 1100))
    [0.505 pour la tour sud et 0.233 pour la tour nord.]
    Echauffement :
    Echauffement = 345 x Log (8 x Durée2(mn) +1) – 345 x Log (8 x Durée1(mn) + 1)
    [56mn et 600°C pour la tour sud et 109mn et 700°C pour la tour nord.]
  4. « Le procès du 11 septembre », V. Thorn, Editions Demi-Lune.
    http://www.editionsdemilune.com/le-proces-du-11-septembre-p-3.html
    Point clef ReOpen911 sur les tours jumelles.
    http://www.reopen911.info/11-septembre/des-explosions-dans-les-sous-sols-des-tours-jumelles/
  5. Document fourni par : http://iceberg911.net/intro.html
  6. Débat « Ici et maintenant » du 11/09/11 : A 10.20 dans le montage et à 16.20 dans l’émission entière.
    « 11 septembre 2001 – Avis d’experts » : p94.
  7. http://www.darksideofgravity.com/11%20Septembre%202001.html
  8. Un des animateurs de la radio « Ici et maintenant ».
  9. « 11 septembre 2001 – Avis d’experts » : p16, 61, 62, 74 et 75.
  10. Sur ce sujet un autre ouvrage (sceptique celui-là) y est aussi en vente : « L’énigme des attentats du 11 septembre 2001 », Daniel Miridi.
    http://www.societedesecrivains.com/librairie/livre.php?isbn=9782748038583
  11. Temps :
    Temps² = 2 / 9.8066 x Déplacement total
    Vitesse :
    Vitesse² = 2 x 9.8066 x Déplacement total
    Vitesse à la fin = 9.8066 x Durée + Vitesse au début
    Déplacement partiel :
    Déplacement partiel = 9.8066 x Durée² / 2 + Vitesse au début x Durée
    Ralentissement lors de chaque impact :
    Masse 1 avant x Vitesse 1 avant + Masse 2 avant x Vitesse 2 avant (0m/s) = Masse totale après x Vitesse après.
    Ces courbes peuvent être calculées de différentes façons (ici ce sont 15 étages qui chutent initialement sur la partie inférieure) avec de légères variations, raison pour laquelle elles sont tracées en pointillé.
  12. « 102 minutes », J. Dwyer et K. Flynn. (H Brown, directeur de la construction du WTC et Professeur de génie civil.)
    « Le procès du 11 septembre », V. Thorn, Editions Demi-Lune : p31.
  13. http://wiki.reopen911.info/index.php/Zdenek_Bazant
  14. Notamment les « Bankers trust » (158 m de haut, à 80 m environ) et « Two World Financial Center » (197 m de haut, à 120 m environ). [Bâtiment 7 : 174 m de haut, à 115 m environ.]
  15. « 11 septembre 2001 – Avis d’experts » : p32, 110 et 105.
  16. http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2008-08-22/le-nist-tord-le-cou-aux-theories-conspirationnistes-sur-le-11/1648/0/268418
  17. http://cryptome.org/nist070709.pdf
    http://911blogger.com/news/2010-07-12/nist-denies-access-wtc-collapse-data
  18. « La faillite des médias », D. R. Griffin, Editions Demi-Lune : p181 et 182.


Et aussi :

 


3 Responses to “11/9 : Retour sur le premier débat scientifique français”

  • Larez

    « Aussi contestable soit-il sur le plan scientifique, un travail soutenant la version officielle peut donc trouver des cautions prestigieuses. Cet ouvrage aura au moins démontré cela, à défaut d’autre chose. »

    Je dirais même plus :
    On sait depuis plus de 10 ans que absolument n’importe quoi soutenant la version officielle érigée dès les premières heures qui ont suivi les attentats, et aussi ridiculement argumenté soit-il, trouvera toujours du crédit auprès des médias mainstream et réussira même, comme c’est le cas ici, à avoir la caution d’experts renommés.

    Et évidemment, relai inexistant par ces mêmes médias du combat de tous les scientifiques et experts qui dénoncent « la science du 11-Septembre » à l’image du témoignage de Lynn Margulis décorée de la médaille nationale de la science par Bill Clinton :
    http://www.reopen911.info/News/2012/02/03/quand-le-new-york-times-oublie-de-rappeler-les-contestations-de-la-these-officielle-sur-le-11-septembre/

    Merci d’avoir relayé cet unique débat en France et démontré la piètre rigueur scientifique de cet ouvrage de J. C. Philip et F. Bouyahbar.

  • citron

    Merci Larez de poser clairement la conclusion qui s’impose : cette émission, aussi « prometteuse » fut-elle sur le papier, n’a effectivement été en aucune manière « l’émission pour l’histoire » ou autre « première fois qu’on assiste à un débat d’une aussi haute portée scientifique », comme l’annonce tout fier l’un des intervenants au bout d’à peine 20 minutes d’un débat somme toute très très médiocre.

    La théorie du vérinage, par exemple, qui semblait avoir le vent en poupe à ce moment, pour définitivement faire taire les sceptiques, est tellement loin de ce que montrent les images des tours du WTC, et tellement incapable d’expliquer que ce genre de principe puisse être appliqué à des tours à structure métallique, que s’en est risible.

    Nous sommes tellement habitués ici, sur ce site reOpen911 à des démonstrations d’une infiniment plus grande précision, sur des sujets d’une bien plus grande variété, que je comprends que cette news ressortie des archives d’Ici et maintenant ne reçoive pas plus de commentaire.

    Merci toutefois de l’avoir fait pour, comme le dit Larez, en avoir démontré la pauvreté de la méthode scientifique de JC Philip et F Bouyahbar.

  • Quidam

    Je vous rejoins sur le problème de fond de l’étude de M Bouyahbar, dont la thèse montre éventuellement que les deux tours jumelles ont été détruites de la même façon, mais aucunement par quoi elles ont été détruites. Et ce qu’il n’explique pas, c’est comment les deux tours, soumises à des paramètres pourtant différents, arrivent sensiblement au même résultat. Qu’en déduire, à les en croire, si ce n’est que ce phénomène est scientifiquement certain, et de fait facilement reproductible : prenez une tour en acier, balancez un réservoir géant de kérosène dans la partie haute, et vous êtes sûr à 100% d’obtenir un effondrement vertical. J’ai personnellement du mal à le croire.

    Par ailleurs, on peut cependant regretter le manque de cohérence, et même de crédibilité, des truthers présents. Entendre un intervenant soutenir la thèse holographique discrédite tout, désolé de le dire. Idem pour M Henry-Couannier, dont la thèse semble mouvante. Il parle ici d’un système mécanique de type vérin, invalide la nano-termite, pour, sur son site, parler de fusion froide. On est, là encore, pas loin de la science fiction.

    Le plus intéressant à mon sens dans ce débat, est qu’il montre à quel point les intervenants des deux « camps » finissent par tomber, au fil de leur démonstrations, en contradiction avec leurs propres thèses.

    Par exemple, M Bouyahbar essaie à un moment d’invalider la thèse des verins de M Henry-Couannier, avec l’argument du déséquilibre de la structure, si l’effet des vérins n’est pas synchronisé. Or la théorie qu’il défend sous-entend quand même que la chute des colonnes n’aie pas besoin d’être homogène pour que le batiment tombe parfaitement sur lui même.

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