NSA et 11-Septembre : L’incroyable silence de la plus puissante agence de renseignements US

Toujours plus de questions… Sibel Edmonds, la fer-de-lance des "lanceurs d’alertes" (whistleblowers) aux USA ne lâche pas le morceau, et continue de se battre depuis bientôt dix ans, pour dénoncer les mensonges et les silences de l’administration US sur le 11-Septembre. Dans cet article de Kevin Fenton publié la semaine dernière sur son blog, nous apprenons que non seulement la National Security Agency (NSA) n’a pas communiqué aux autres agences de renseignements les compte-rendus des écoutes téléphoniques de deux des terroristes du 11/9 qu’elle pratiquait depuis 1999 – ou avant -, mais que personne ne lui a jamais demandé de compte pour ces manquements. Pire, la conséquence de cette incompétence grave (pour éviter de parler de sabotage) au lendemain des attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur le sol des États-Unis, a été un accroissement de ses pouvoirs par le Président Bush.

A la lecture de ces informations, peut-on encore croire que le renseignement US ait été pris de cours par les attentats attribués à al-Qaída, que ce soit ceux contre le navire USS Cole, ceux visant les ambassades américaines en Afrique de l’Est en 1998, ou le 11 septembre 2001 ?

 

La National Security Agency,
la plus puissante agence de Renseignements des USA

 


La NSA et le 11/9 : L’incapacité à exploiter les écoutes au Yémen, et au-delà…

par Kevin Fenton(*), sur le blog BoilingFrogs de Sibel Edmonds, le 4 août 2011

Traduction GV pour ReOpenNews

 

« Nawaf Alhazmi et Khalid Almihdhar, deux des terroristes qui ont détourné un avion pour le précipiter contre le Pentagone, communiquaient depuis le sol américain avec d’autres membres d’al-Qaïda à l’étranger. Mais nous n’avons appris leur présence aux USA que lorsqu’il fut trop tard. L’autorisation que  j’ai donnée à la National Security Agency après le 11-Septembre a permis de corriger ce problème d’une façon totalement compatible avec mes pouvoirs et mes responsabilités constitutionnels. Les activités que j’ai autorisées rendent beaucoup plus probables l’identification et la localisation à temps de tueurs comme les pirates du 11/9. »

Président Bush, 17 décembre 2005

 

Après le 11-Septembre, des milliers d’articles sont parus à propos de l’échec de la CIA et du FBI à prévenir les attentats ; l’Agence maintenait certains des pirates sous surveillance et les aurait « perdus ;  le Bureau fut même incapable d’informer son propre directeur de l’affaire Zacarias Moussaoui. Mais [bizarrement], la plus puissante agence de renseignements US, la National Security Agency (NSA), échappa à toute critique. Personne ne dénonça son fiasco, et son directeur ne fut pas contraint à d’embarrassantes dépositions devant le Congrès. Pourtant, comme nous allons le voir, l’échec de la NSA [dans l’affaire] du 11-Septembre est consternant.

Nous ne savons pas exactement à quel moment la NSA a intercepté un appel d’un des 19 pirates de l’air. Les rapports indiquent que [la NSA] a commencé à écouter les appels téléphoniques que passait le pirate de l’air du Pentagone Khalid Almihdhar vers le domicile de sa femme [au Yémen - NdT] à  la fin de l’année 1996. Cependant, bien qu’il soit probable qu’Almihdhar s’y soit rendu à plusieurs reprises, il n’est pas certain qu’il y vivait à l’époque. Cette maison, située dans la capitale yéménite Sana, était une des cibles privilégiées de la communauté US du Renseignement, du fait qu’elle servait de plateforme de communication (« hub ») à Oussama Ben Laden, sous la supervision du beau-père d’Almihdhar, Ahmed al-Hada.

La NSA s’est bien gardée d’informer les autres agences de renseignements US [de l’existence] au Yémen de cette plateforme de communication. Mais l’Alec Station, l’unité de la CIA en charge [de la traque] de Ben Laden en a eu vent, au travers d’un agent qui avait été prêté quelque temps à la NSA. Même après cette découverte, la NSA a refusé de fournir les retranscriptions des appels téléphoniques, comptant sur le fait que l’Alec Station ne pourrait pas déchiffrer les codes utilisés par les agents d’al-Qaïda. C’est l’une des raisons pour lesquelles les attentats à la bombe de 1998 contre les ambassades US en Afrique de l’Est – auxquels al-Hada a contribué – purent être menés à bien, même si leurs auteurs étaient connus des différentes agences de renseignements.

Il est en revanche établi que la NSA a intercepté au début de l’année 1999 un appel impliquant des pirates de l’air, à savoir Almihdhar et son compère du vol 77, Nawaf Alhazmi. La NSA n’a pas publié de compte-rendu de cette conversation, bien que l’épais rapport sur l’enquête du Congrès concernant le 11/9 l’ait demandé expressément. La NSA a continué d’intercepter les appels téléphoniques d’Almihdhar durant toute l’année 1999, alors qu’il communiquait apparemment avec le leader d’al-Qaïda Khallad bin Attash qui se morfond désormais à Guantanamo Bay.

Vers la fin décembre 1999, la NSA a intercepté un appel où était évoquée la réunion des chefs d’al-Qaïda en Malaysie –réunion unique des leaders d’al-Qaïda qui s’est tenue dans la capitale malaisienne de Kuala Lumpur.

La NSA a averti le FBI et la CIA, cette dernière étant en charge, avec l’aide des services secrets malaisiens, de surveiller Almihdhar et ses différents associés lors de cette réunion. Mais malgré cela, la CIA affirme n’avoir rien appris de particulier sur ce que planifiaient les participants.

Almihdhar et Alhazmi passèrent par Bangkok, Hong-Kong puis Los Angeles, mais la CIA explique qu’elle les a perdus en chemin.

Toujours est-il que quelques mois avant d’arriver à San Diego avec un informateur du FBI, les deux hommes commencèrent à passer des appels vers la plateforme yéménite. À cette époque, Almihdhar était sur la liste des personnes surveillées par la NSA et l’agence a intercepté ses appels, mais n’a pas publié de rapport à ce sujet.

Almihdhar a quitté les USA durant l’été pour retourner au « central » yéménite quelques mois avant l’attentat contre l’USS Cole à Aden, la deuxième ville du Yémen.

Des documents indiquent qu’Almihdhar était impliqué dans l’attentat à la bombe, et que ses auteurs utilisaient la plateforme téléphonique au Yémen pour « organiser l’ensemble », mais la NSA n’a apparemment rien fait [de ces informations]. Il n’existe aucune mention dans les médias d’une quelconque enquête de l’inspecteur général de la NSA à propos des résultats de la NSA avant l’USS Cole – ou avant les attentats à la bombe contre les ambassades US, ou même avant le 11/9.

La NSA a continué d’écouter les appels passés entre les pirates de l’air aux USA et la plateforme au Yémen, mais a gardé pour elle ces informations qui auraient certainement pu aider à déjouer le complot. Le FBI, qui avait découvert par ailleurs le numéro de téléphone au cours de son enquête sur le USS Cole, avait cartographié le réseau global d’al-Qaïda sur la base des appels transitant par ce central et avait spécifiquement demandé à la NSA de la tenir informée de tout appel entre ce central et les USA. Malgré cela, aucune information sur de tels appels n’est jamais parvenue au Bureau.

La NSA a également intercepté des appels téléphoniques entre le cerveau supposé des attentats du 11/9, Khalid Sheikh Mohammed, et le chef des pirates de l’air Mohammed Atta ou encore le coordinateur Ramzi ben al-Shibh. Encore une fois, il semble que rien n’ait été fait de ces écoutes.

Lors de la publication de l’épais rapport d’enquête du Congrès, la principale controverse a visé la disparition de 28 pages mettant en cause le gouvernement saoudien qui aurait apporté son soutien aux pirates de l’air. [Mais] les passages concernant la NSA ont eux aussi été sévèrement coupés, les rendant même difficiles à interpréter, et certains événements ont tout simplement disparu de la version du rapport qui fut publiée.

Cette même pratique fut reprise par la Commission sur le 11/9 qui a pratiquement ignoré la NSA dans ses activités publiques d’enquête. Seul un ancien officiel de la NSA a témoigné publiquement; il avait quitté l’agence au début des années 1990 et ses propos portent principalement sur le FBI et la CIA. De même, le rapport final de la Commission ne cite que très rarement le nom de l’agence, et omet tout simplement de rappeler aux lecteurs que la NSA avait intercepté des appels entre les pirates de l’air alors présents sur le territoire US et le centre des opérations d’al-Qaïda au Yémen.

Il y a deux choses extrêmement dérangeantes dans tout cela. Premièrement, il est clair qu’un groupe d’officiels de la CIA faisant partie de l’Alec station a délibérément caché au FBI des informations sur Almihdhar et Alhazmi. En même temps, la NSA n’a pas transmis au Bureau certaines informations à propos des deux hommes. Peut-on mettre cela sur le dos d’une pure coïncidence, ou devons-nous envisager que quelqu’un à la NSA cherchait délibérément à saboter le travail ?

Deuxièmement, l’échec de la NSA à exploiter les écoutes des appels entre le « central » au Yémen et les USA avant les attentats a servi de justification à l’augmentation de ses pouvoirs, en particulier, à sa capacité depuis le 11/9 à espionner les appels domestiques sans en référer à personne. Cela a été clairement expliqué par le Président Bush lors d’un message radio diffusé après que le New York Times eut révélé l’affaire fin 2005. La toute première justification apportée par Bush tient dans les quelques lignes au début de cet article.

Et donc, la NSA n’a pas transmis ses informations sur les pirates de l’air, sans doute de façon délibérée pour aider aux machinations de la CIA, et n’a même jamais eu à s’expliquer publiquement sur une éventuelle enquête interne à propos de ce fiasco. Malgré cela, et avec une rapidité remarquable, elle a utilisé cet échec pour justifier de nouveaux super pouvoirs.

Cela n’est qu’un héritage de plus du 11/9.

Kevin Fenton

 

Note : Kevin Fenton est l’auteur de l’ouvrage  "Disconnecting the Dots: How CIA and FBI Officials Helped Enable 9/11 and Evaded Government Investigations"

 

Traduction GV pour ReOpenNews


En lien avec cet article :

Et aussi :

Film sur Sibel Edmonds :

 


A ne pas manquer : le film "911 Press for Truth" en visionnage libre sur notre compte DailyMotion

Ou commandez le DVD

Après les attentats du 11 Septembre, un petit groupe de familles en deuil mena une bataille tenace contre ceux qui cherchaient à dissimuler la vérité sur ces évènements. A leur grande surprise, le président Bush fut de ceux-là. Dans 9/11 PRESS FOR TRUTH, six membres de ces familles, dont trois des fameuses "Jersey Girls", racontent pour la première fois comment ils ont affronté les grandes puissances de Washington – et gagné – en les contraignant à la mise en place d’une commission d’enquête qui très vite s’avéra incapable de répondre à la plupart de leurs questions.

En adaptant la Chronologie complète du 11 Septembre (Complete 9/11 Timeline) publiée par HarperCollins sous le nom "The terror Timeline", les réalisateurs ont collaboré avec des professionnels du film documentaire de chez  Globalvision (WMD: Weapons of Mass Deception, Beyond JFK) pour rassembler de rares reportages d’actualité oubliés, des histoires tues et des conférences de presse du gouvernement, mettant ainsi à jour de nombreux mensonges officiels, fraudes et défilements. Il en ressort un tableau du 11 Septembre complètement différent qui soulève des questions nouvelles et cruciales.

Quelles actions furent menées par les hauts responsables du gouvernement qui reçurent des douzaines d’alertes spécifiques avant les attentats ? A-t-on permis à Oussama Ben Laden et à son second d’échapper aux forces US en Afghanistan ? Et quelle fut la raison de la dissimulation délibérée des preuves par l’État ? Peut-être la chose la plus important de toutes : Pourquoi, 8 ans après, tant de questions des familles des victimes restent-elles sans réponse ? … autant de questions soulevées par ce documentaire exceptionnel.
"On sentait que le pays était menacé par le terrorisme et par l’incompétence, et peut-être pire." Lorie Van Auken, veuve du 11 Septembre

 

 


 

 

7 Responses to “NSA et 11-Septembre : L’incroyable silence de la plus puissante agence de renseignements US”

  • René M

    Eh oui par n’importe quel bout qu’on prenne l’affaire du 11Septembre cela conduit à des conclusions similaires.

    Et tiens voilà que ce soir nos écrans de TV (FR3 ce soir 9 Aout 2011) nous annoncent pour la rentrée la publication 17 ans après la mort de Jackie Kennedy d’une interview de celle ci pour laquelle elle avait demandé qu’on ne la publie que 50 ans parès sa mort et ou elle y faisait des révélations importantes sur l’assassinat de son mari..

    Sa fille à pris la décision nous dit-on de laisser diffuser cet interview bien avant le temps prévu. Merci à elle
    Lyndon Jonhson le vice président aurait commandité le crime ! (Or on peut se souvenir que peut après, Jonhson devenu président de par la le dispositif constitutionnel, la guerre du Viet Nam prenait toute sa vitesse de croisière)

    C’était un complot quoi ! En clair, un coup d’état même dans un sens. Intéressant Non ?
    Déjà la dérive de ce pays vers un nouveau désordre mondial

  • Red Cloud

    Dans cet article, les elements s’inscrivent dans le recit officiel et le renforcent. En realite, le role des dits pirates reste obscur, puisque ce recit est radicalement contredit par ailleurs…

  • GeantVert

    @Red Cloud
    Bien sûr, mais d’une part la thèse officielle s’appuie sur un récit impliquant des pirates dont on sait au travers de ce genre d’articles qu’ils étaient sous surveillance des Services secrets, et d’autre part le véritable rôle de ces personnages dans le 11/9 n’est pas connu, et donc il faut aussi inspecter ces pistes qui permettent de mieux connaître qui étaient ces gens et leur parcours avant le 11-Septembre.
    Le fait que des éléments d’al-Qaída aient participé à l’organisation des attentats de 2001 n’est pas à exclure, le tout est de savoir s’ils constituaient un leurre ou s’ils ont effectivement pris part aux opérations ce matin-là. Dans ce sens, la contestation de la thèse gouvernementale américaine n’est pas monolithique, Sibel Edmonds représentant un des axes possibles de démontage de la V.O.
    –GV

  • Red Cloud

    @ GV

    Merci de ton commentaire. Au fond, je ne dis pas autre chose!
    À ma connaissance, il n’y a aucune avancée sur la façon dont ces agents ont participé à la mise en oeuvre de l’attaque.
    Par exemple, ils ont pu être instrumentalisés et incités, tandis que la même attaque ou une attaque qui ressemblait par certains aspects était planifiée à une autre échelle et par d’autres voies. En bref, l’articulation n’est pas encore connue, en tout cas personnellement j’ai du mal à me la représenter.

  • kidkodak

    Ho boy.En 2011 l\’histoire des pirates de l\’air me semble être un gros leurre usagé qui n\’a plus sa place dans l\’évolution des connaissances sur le 11 septembre.
    Les révélations faites par Pilots for Truth,l\’absence des no. de série sur les débris d\’avions retrouvés,les boîtes noires introuvable au WTC ou dans le cas du Pentagone avec des données ne correspondant pas à la trajectoire du vol77,puis le vol 175,avec sous son ventre une proéminence, qui n\’aurait jamais du décoller ainsi d\’un aéroport civil,les difficultés techniques de l\’époque de faire des appels à partir de tels avions avec des tel cellulaires,l\’absence de noms arabes sur la liste d\’embarquement,l\’impossibilité confirmée par des pilotes professionnels de faire les manoeuvres nécessaires pour atteindre leurs cibles venant de pilotes sans talent s\’étant exercés sur des cesnas,la bande magnétique des enregistrements audio du vol 11 et 175 détruite par le chef des contrôleurs aériens, etc etc…,bref,si Sibel Edmonds nous parle toujours de ces pilotes,ou bien elle s\’est faite embarquée ou bien elle tente de prolonger la diversion.

  • joeblow

    A mon humble avis, un false flag de cette envergure nécessite de manière indispensable des pseudos coupables a refourguer au peuple et aux gouvernements étrangers via les merdias.C’est à dire créer des légendes.Cela fait obligatoirement partie de l’opération:cours de pilotage, passeport magique et compagnie. Ils connaissent depuis longtemps la recette,exemple JFK.
    Pour ce qui est de l’opération: »pilotes pour la vérité sur le 11 septembre » nous donnent la réponse: pas de pirates dans les avions du wtc et du pentagone.
    Imaginez l’administration Bush au lendemain du 11 septembre avec rien dans leur manche à balancer aux merdias. Faudrait quand même pas les prendre trop pour des caves. Donc Sibel a raison, les zuniens avaient de très bons échos de se qui se préparaient,(et pour cause) entre autre via les services secrets étrangers,qui risquaient de faire foirer toute l’opération. Donc que pouvait faire l’administration Bush à part faire la sourde oreille… C’est ce qu’ils ont fait.

    Si vous voyez quelques choses qui clochent dans cette version je suis preneur.

  • joeblow

    @ kidkodack,
    Je suis d’accord avec toi, à part pour Sibel qui d’après moi est de bonne foix. Elle dénonce simplement ce dont elle est témoin.C’est à dire , la sourde oreille de l’administration Bush sur leur propre montage de bouc émissaires.
    Ce que n’avait peut-être pas prévu les zuniens, c’est que la préparation de leur fausse histoire de pirates transpirerait autant et leur serait rapportée par différent organismes.

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