L’armée des États-Unis entre dans la clandestinité

Guerres toujours plus "technologiques", utilisation croissante de drones au Yémen, en Somalie, en Iran, au Pakistan, multiplication par deux des troupes des opérations spéciales US dans le monde, privatisation de la guerre au travers de sociétés de type "Blackwater", l’ère Obama se poursuit dans la logique dénoncée dès fin 2008 par le spécialiste du terrorisme Webster Tarpley, alors que tous chantaient les louanges du futur Prix Nobel de la Paix, Barack Obama. La réalité s’affiche maintenant dans les grands médias comme AP, et même Stars & Stripes, le journal officieux du Pentagone.

 

 


L’armée des États-Unis entre dans la clandestinité

Des troupes spéciales déployées partout sur la planète

Sur Mondialisation.ca, le 3 février 2012

Selon le Stars and Stripes, un média du département de la Défense des États-Unis, le Pentagone se prépare à déployer des troupes d’opérations spéciales dans le monde entier au moment où l’on diminue le nombre d’opérations militaires traditionnelles.

L’initiative est présentée comme un moyen de réduire les frais.

Grâce à cette nouvelle stratégie, les États-Unis remplacent les opérations de théâtre à grande échelle par des opérations militaires clandestines, rentables et de moindre envergure. Cela aboutit inévitablement à la violation de la souveraineté nationale du pays ciblé.

Le chef étasunien du commandement des opérations spéciales, l’amiral Bill McRaven, qui a mené le raid contre ben Laden au Pakistan, a proposé que les troupes quittant les zones de guerre en Irak et en Afghanistan soient redéployées dans des zones « quelque peu négligées durant la décennie centrée sur Al-Qaïda ».

Cela se ferait dans le but de faciliter le lancement de raids par les Forces Spéciales, comme celui qui aurait tué ben Laden, une opération clandestine ayant violé la souveraineté pakistanaise.

Selon AP, le déploiement de commandos « plus près de nouvelles zones de crise remplacera les invasions terrestres comme celles de l’Irak et de l’Afghanistan […] par des raids d’opérations spéciales laissant peu de traces, ou mieux encore, des raids effectués par des forces locales amies entraînées par les États-Unis, les aidant à combattre, côte à côte, des ennemis mutuels ».

Ces troupes pourraient effectuer des raids, ou seraient probablement davantage appelées à travailler avec des alliés locaux pour leur apprendre à cibler des ennemis régionaux ainsi qu’à promouvoir des relations à long terme, entre soldats, pouvant aider à désamorcer une crise ou un coup éventuels. (Kimberly Dozier, Special operations expanding as wars recede, Associated Press, 27 janvier 2012)

Cela aidera « à désamorcer une crise ou un coup éventuels » ou à les fomenter ?

Le but, selon un représentant de la Défense, est d’« augmenter la coopération avec les armées étrangères, de travailler avec elles pour vaincre les menaces locales au lieu de faire porter le poids de ces combats aux États-Unis ».

AP rapporte par ailleurs que « le financement pour les opérations spéciales et la recherche de renseignements augmenteront, puisqu’ils sont tous deux des moyens privilégiés par l’administration Obama pour confronter de nombreuses menaces mondiales après une décennie d’invasions terrestres coûteuses en Irak et en Afghanistan.

Cela signifie essentiellement que l’armée des États-Unis entre dans la clandestinité. Au niveau planétaire.

AP mentionne également que « les commandements des opérations spéciales à l’étranger pourraient aussi servir de cadre pour une coopération accrue entre les agences étasuniennes, fusionnant non seulement les alliés régionaux mais également des agences comme la CIA, le FBI et la Drug Enforcement Administration ».

 

Julie Lévesque a collaboré à ce reportage.


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One Response to “L’armée des États-Unis entre dans la clandestinité”

  • chb

    Les opérations spéciales sont en hausse pour la plupart de nos pays, -cf les décisions du Lisbonne de l’OTAN -, et la France en particulier a l’air de s’y mettre sérieusement.
    On se souvient de la propagande contre la Libye, et des conseils, équipements, armes fournis aux « rebelles », en violation d’ailleurs de la résolution de l’ONU.
    La guerre sourde contre le régime al Assad semble bien avancer sur ce schéma, avec nos agents officiellement « présents et prêts à intervenir » autour de la Syrie, en fait déjà impliqués dans le soutien aux opposants violents.
    Quant au gros morceau, l’Iran, je pense que nos matamores otanasiés n’y sont pas absents!

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