La Parenthèse enchantée (2/11) : Le trésor enseveli du Pentagone

Le 10 septembre 2001, Donald Rumsfeld donnait une conférence où il choisissait de communiquer sur les pertes identifiées dans les comptes annuels du Pentagone, s’élevant à 2300 milliards de dollars. Le nouveau secrétaire à la Défense de l’administration Bush qualifiait alors ces pertes de "gaspillage" et accusait publiquement la bureaucratie du Département d’être seule et unique responsable de ce gigantesque gouffre financier… Le lendemain, les attentats du 11-Septembre détruisaient, entre autres, l’aile du Pentagone où se trouvait précisément le service de comptabilité du Département de la Défense, et l’équipe en mesure d’établir la traçabilité des dépenses opérées sur le budget de la Défense. Ces attentats permettaient également au pouvoir en place d’envahir l’Afghanistan puis l’Irak pour le plus grand bénéfice d’une industrie de guerre fortement dépendante des choix stratégiques engagés par le Pentagone, et déterminée à faire valoir ses intérêts.

 

 
 

Le trésor enseveli du Pentagone

Chaque semaine cet été, jusqu’au mardi 11 septembre 2012, ReOpen911 publie un extrait du livre de Lalo Vespera, La Parenthèse enchantée (à paraitre en 2013).

Article précédent :  Un certain 10 septembre 2001

 

« Les grandes puissances n’ont pas de principes. Elles n’ont que des intérêts. »
Henry Kissinger

 

Le rapport original

Une des sources de confusion qui a empêché le contribuable américain de prendre conscience de l’enjeu et de l’étendue des pertes au sein du budget de la Défense a pour origine la communication en creux de l’administration militaire qui, dans cette affaire, avançait de toute évidence sur des œufs. D’où vient en réalité ce chiffre de 2300 milliards de dollars ? Contrairement à ce qu’il est fréquent de lire depuis dix ans, ce montant n’a pas fait irruption sur la scène politico-médiatique américaine le 10 septembre 2001. Certes, ce jour-là, le discours théâtral de Donald Rumsfeld et le reportage de CBS News diffusé plus tard [1] ont contribué à mettre ce chiffre en lumière, mais en fait, les 2300 milliards en question sont mentionnés à l’origine dans un rapport d’audit interne au Pentagone en date du 18 août 2000 portant sur l’année fiscale 1999, rapport classé dans un coin discret des archives en ligne du Département de la Défense [2].

Et c’est le 11 janvier 2001 que ce rapport embarrassant commence véritablement à émerger sur la scène publique. Donald Rumsfeld vient d’être nommé secrétaire à la Défense par George W. Bush. Il est auditionné, comme le veut l’usage, par le Comité sénatorial des forces armées. Ce jour-là, il présente et défend les grandes lignes du programme proposé par la nouvelle administration sur des questions telles que la modernisation des systèmes de défense ou les menaces émergentes [3]. Et c’est à l’occasion de cette audition que le sénateur démocrate Robert Byrd interpelle Rumsfeld sur les solutions qu’il envisage concernant les avaries comptables et les problèmes de gestion du Pentagone. Et le sénateur brandit le fameux rapport dont il remarque qu’il est très préoccupant. Byrd mentionne déjà les différentes informations qui seront reprises dix ans plus tard dans le discours de Peter DeFazio, rapportant les constatations de l’Inspecteur Général en charge du Pentagone : « 2300 milliards de dollars n’ont pas été étayées de données adéquates au contrôle ou de preuves suffisantes pour être jugées valides. » En langage clair, personne n’est en mesure d’expliquer au contribuable américain de quelle façon a été dépensée cette masse d’argent démesurée.

 

Le sénateur brandit le rapport d’audit faisant mention des 2300 milliards de dollar
de dépenses que le Pentagone ne parvient pas à justifier sur l’année fiscale 1999.

Robert Byrd interroge alors le secrétaire fraichement nommé, dont les relations politiques souhaitent que soit accru le budget annuel du Pentagone : « Comment peut-on sérieusement envisager une augmentation de 50 milliards de dollars dans le budget de la défense lorsque les contrôleurs INTERNES au DoD indiquent que le ministère ne peut pas rendre compte de 2300 milliards de dollars dans les transactions en une seule année ? » [4]. Et le sénateur demande à Rumsfeld ce qu’il compte faire par rapport à cet état de fait dont il va hériter au DoD. Celui-ci répond alors, non sans humour : « Refuser cette nomination ! » Ce qui provoque un éclat de rire général dans l’assemblée. Ainsi, le nouveau secrétaire botte en touche avec cette pirouette. Et mettant les rieurs de son côté, il désamorce la bombe qui lui est tendue et adopte la posture affectée du bon serviteur de l’État qui se dévoue pour vaincre le monstre bureaucratique rendu responsable de toutes les anomalies du système.

Cette chronologie des faits appelle une double constatation :

• En premier lieu, contrairement à ce qui lui a souvent été reproché, Rumsfeld en tant que secrétaire à la Défense n’a pu prendre lui-même l’initiative de cette cécité comptable concernant 2300 milliards de dollars de dépenses non identifiées sur l’année 1999, car celle-ci a eu lieu (et a été révélée) avant qu’il soit nommé, c’est-à-dire sous l’administration Clinton avec William Cohen à la tête du Pentagone, nous le verrons plus loin. En réalité, Rumsfeld hérite de cet état de fait en arrivant au DoD. Mais les enjeux que représente le poids de cet héritage (en regard de l’implication du nouveau secrétaire au sein du PNAC sur lequel nous reviendrons dans un prochain chapitre) apportent un éclairage saisissant sur l’instrumentalisation qu’il sera susceptible d’en faire et sur les intérêts qu’il pourra tirer du fait que la conférence du 10 septembre soit suivie – au bénéfice d’une incroyable "coïncidence" – par les attentats qui effaceront cette fâcheuse ardoise pour au moins une décennie.

• En effet, en remettant la séquence en perspective, on observe que l’élection contestée de Georges Bush et le démarrage médiocre de son mandat ne confèrent pas au président américain la légitimité nécessaire pour obtenir du Congrès la hausse des budgets militaires, convoitée par les néoconservateurs qui ont fait aux financiers de la campagne républicaine des promesses qu’il leur faut maintenant tenir [5]. Au printemps 2001, la nouvelle administration est déjà au point mort. Georges W. Bush ne parvient pas à lui donner l’impulsion voulue par son camp comme le fit en son temps Ronald Reagan. Au contraire, il enchaine les maladresses et fait l’objet de nombreuses critiques.

C’est pourquoi ce rapport de l’année fiscale 1999 est capital, car l’enjeu mis en lumière par l’intervention du sénateur Robert Byrd est parfaitement clair : étant donné que la comptabilité du Pentagone est incapable de rendre compte des 2300 milliards de dollars qui ont été dépensés sur une seule année, comment la nouvelle administration républicaine pourrait-elle espérer du Congrès le vote d’une augmentation de budget de 50 milliards par an ? Une augmentation par ailleurs plus de dix fois supérieure à celle de 4,5 milliards sur laquelle les républicains se sont engagés durant la campagne électorale du candidat Bush afin de flatter les réflexes protectionnistes d’une part croissante de la population américaine [5b]. Or, au-delà même du mensonge grossier de désengagement militaire à l’étranger servant à Bush de tremplin électoral, on comprend à quel point cette situation représente une impasse pour les néoconservateurs dont le retour au pouvoir a été en bonne partie financé par les industriels de l’armement. Il est indispensable pour les faucons de la politique de reprendre la main, comme il est impératif que le Congrès, assemblée incontournable, soit amené à voter l’augmentation du budget de la Défense, et ce quelle que soit l’ampleur du gouffre financier qui crève les caisses du Pentagone. 

Mais rien n’est perdu pour les nouveaux locataires de la Maison Blanche. Il existe une solution fort appréciée des grands stratèges, une solution imparable que le pouvoir aux Etats-Unis a déjà retenue à plusieurs reprises dans les moments clés de son histoire. Le projet hégémonique que cette administration ne parvient pas à mettre en œuvre dans le cadre des institutions démocratiques en temps de paix pourrait lui être aimablement accordé par ces mêmes institutions, en temps de guerre. Un peu de patience.

 

Récidive 

En mai 2002 apparaît dans la presse américaine le nouvel état comptable des finances du DoD, en date du 19 septembre 2001 [6] et qui porte cette fois sur l’année fiscale 2000, indiquant un nouveau montant de 1100 milliards de dollars pour des opérations comptables non étayées, une autre somme colossale qu’il faut additionner aux 2300 milliards égarés sur l’année fiscale précédente (soit un total de 3400 milliards sur deux ans) [7].

 
Tableau récapitulatif figurant dans le rapport d’audit daté du 19 septembre 2001 [6]
 Ecritures comptables pour les années fiscales 1999 et 2000 (en milliers de milliards de dollars)
 En gris foncé : écritures non traitées. En gris clair : écritures étayées
En blanc : écritures non étayées et inadéquates
 

Dans un article pour Insight Magazine consacré à ces nouveaux états financier [8], la journaliste Kelly Patricia O’Meara note : « Si l’Amérique a appris quelque chose de la pagaille d’Enron, c’est bien la facilité avec laquelle les livres comptables peuvent être trafiqués. […] Le DoD ne peut toujours pas identifier au moins 1100 milliards de dollars de l’exercice 2000 sous l’ancien Président Bill Clinton, et le […] DoD souhaiterait même ne pas examiner les dépenses d’argent non identifiées pour l’exercice 2001 en raison "des montants considérables" qui pourraient encore ne pas être comptabilisés de manière appropriée depuis que George W. Bush est arrivé au pouvoir. »

De tels commentaires sont relativement explicites, pourtant ils ne sont guère entendus par le public. En 2002, la puissante campagne de communication lancée par l’administration Bush [9] pour convaincre l’Amérique et la planète entière que Saddam Hussein dissimule des armes de destruction massive sur le territoire irakien sature les médias de spectres menaçants qui déstabilisent l’opinion publique et limitent la prise de conscience du citoyen et contribuable américain vis-à-vis du préjudice qui touche le budget fédéral.

Le montant de 1100 milliards sera en fait repris dans quelques rares articles de presse, mais avec des points de vue qui désamorcent plus ou moins le débat. Le San Francisco Chronicle omet de rappeler qu’il s’agit d’une récidive, laissant apparaître cette somme comme la nouvelle évaluation se substituant à l’ancienne [10]. Insight Magazine explique pour sa part comment le système insondable de la comptabilité financière du Pentagone a été délégué au fil des années Clinton à un amoncellement complexe de sociétés de gestion privées autorisées par le gouvernement à garder l’anonymat [11]. Ainsi la charge des irrégularités est basculée sur une nébuleuse d’entreprises légalement invisibles et dont les ordinateurs souffriraient de ne pouvoir communiquer entre eux. La belle affaire ! Ce même prétexte sert aux responsables du Pentagone depuis des années. D’ailleurs, certains politiques ne se montrent pas dupes. Le SF Chronicle [10] mentionne qu’en 2003, l’opposition démocrate mordille les chevilles de Rumsfeld en l’accusant d’instrumentaliser les problèmes du DoD pour augmenter encore davantage les fraudes et autres abus.

Mais Rumsfeld peut avancer en toute impunité car la dynamique de guerre est lancée. Les médias dominants ont suspendu leur esprit critique sur le crochet du patriotisme et rivalisent d’ardeur pour promouvoir le spectacle pyrotechnique orchestré par le pouvoir en place. Et les représentants politiques qui ont le culot de modérer leur enthousiasme auront vite fait d’être accusés d’antipatriotisme, selon la formule magique de la « peur du collier » [12] qui, en temps de guerre, inhibe efficacement les contre-pouvoirs.

  

Confirmation des faits 

En fait, dans toute cette affaire, Donald Rumsfeld, qui est un adroit manœuvrier, n’a jamais été réellement inquiété par la vigilance de ses opposants politiques les plus déterminés. Il sait se protéger. Néanmoins, il n’apparaît pas sous son meilleur jour le 11 mars 2005, devant la Commission du Congrès réunie pour le budget de l’année fiscale 2006, lorsqu’il fait face aux questions pugnaces de Cynthia McKinney [13]. Le secrétaire à la Défense se trouve, durant un instant qui dure une éternité, subitement bouche bée, absorbé par le gouffre de sa mémoire. Il est vrai que la représentante démocrate du Congrès n’hésite pas à attaquer de front sur le sujet sensible du budget militaire : « Selon le contrôleur général des États-Unis, il y a de graves problèmes de gestion financière au Pentagone […] :
- Année Fiscale 1999 : 2300 milliards de dollars manquants.
- Année Fiscale 2000 : 1100 milliards de dollars manquants. »
 
Et Cynthia McKinney poursuit, sans détour : « Le DoD est la principale raison pour laquelle le gouvernement ne peut équilibrer son budget. Le Pentagone a affirmé année après année qu’il ne peut rendre compte de l’argent qu’il dépense parce que ses ordinateurs ne communiquent pas les uns avec les autres. Ma […] question, Monsieur le Secrétaire, est de savoir qui est sous contrat aujourd’hui pour faire communiquer ces systèmes les uns avec les autres ? Depuis quand ces contrats sont-ils en vigueur, et combien les contribuables ont-ils payé pour ceux-ci ? » [13]
 
 
Cynthia McKinney questionne Rumsfeld [14] 
 
Incapable de répondre, Donald Rumsfeld rentre la tête dans les épaules comme un maraudeur penaud et amnésique, et Cynthia McKinney, contrainte par le temps qui lui est imparti, se tourne alors vers Tina Jonas, sous-secrétaire d’État chargée du contrôle du budget au Pentagone. Malgré sa fonction de premier ordre sur ce sujet, Tina Jonas bredouille elle aussi. Elle n’est pas davantage en mesure de communiquer une seule information concrète en réponse aux questions directes d’un des membres du Congrès. Cette séquence est un véritable moment d’anthologie. Deux hauts responsables au sommet du pouvoir aux États-Unis, devant les membres du Congrès, représentants du peuple américain à qui ils sont tenus de rendre des comptes, affichent une posture à la fois caricaturale d’incompétence et consternante dans le cadre du fonctionnement démocratique d’une nation.
 
 

Donald Rumsfeld & Tina Jonas
 

Ce simulacre de transparence de l’exécutif n’offrira donc pas à Cynthia McKinney les réponses qu’elle attend, mais cet épisode est déterminant sur un point : les sommes mises en cause et la nature de la problématique comptable sont clairement énoncées par la représentante du Congrès. Cynthia McKinney emploie le terme MANQUANT pour qualifier la transgression visée sur les années fiscales 1999 et 2000, et l’addition des deux sommes qu’elle mentionne représente bien un total de 3400 milliards de dollars. Il est essentiel de remarquer que ni Donald Rumsfeld, ni Tina Jonas ne remettent un instant en cause l’exposé de ces faits qu’elle rapporte sous l’autorité du Congrès américain. Si ces faits n’étaient pas avérés, alors il eut été très simple pour eux deux de se débarrasser des questions posées en contestant la validité des arguments qui les soutiennent plutôt que de sombrer dans le ridicule.

Néanmoins, si comme c’est le cas ici, Donald Rumsfeld doit s’assurer de passer entre les gouttes des quelques astreintes que lui impose la constitution américaine, il faut comprendre que ses priorités sont ailleurs. Depuis trois décennies, il planche avec son ami Cheney sur un projet d’envergure qui dépasse de très haut les péripéties de la vie démocratique du pays, ainsi que Peter Dale Scott l’a exposé en détails : « Dick Cheney et Donald Rumsfeld ont été associé depuis les années 1980 dans le cadre d’une structure parallèle de planification [d’urgence nationale] aux États-Unis. L’objectif formel de cette structure était la “Continuité du Gouvernement” (COG pour Continuity of Government), mais son nom est trompeur. La Progressive Review fit référence, de manière plus appropriée, à des plans pour "un possible coup d’État militaire et/ou civil." » [15]. Connaître cet agenda est utile pour mettre en perspective les dérives comptables qui, au Département de la Défense, ont précédé le 11-Septembre. Nous y reviendrons.

  

La double vie de William Cohen 

Il est intéressant, avant cela, de se figurer qui est le prédécesseur de Rumsfeld au Pentagone, qui a permis que se forme dans la comptabilité de la Défense un gouffre financier si vaste que les instances démocratiques du pays ne pourraient l’ignorer très longtemps, et si profond qu’il faudrait nécessairement que les responsables et bénéficiaires de ce grand jeu d’écritures trouvent à terme une issue qui ne les compromette pas.

 
 
William Cohen 
 

Il est tout d’abord remarquable de noter que William Cohen appartient au camp républicain, au sein duquel il a effectué trois mandats au Congrès avant d’être nommé en 1997 secrétaire à la Défense par le Président démocrate Bill Clinton, qui le choisit en prétextant une volonté de politique bipartisane dans le domaine de la défense, visant à « favoriser un consensus national dans un climat international agité » [16]. Libre à chacun de croire ou non qu’un tel choix a pour réelle finalité d’aider au bon déroulement de la vie démocratique du pays… Il est en tout cas certain que l’opacité de l’administration militaire est de longue date bipartisane dans la mesure où elle transcende les clivages politiques aux États-Unis et fait même apparaitre ces derniers comme plus ou moins factices. Car en ce domaine, qu’ils soient démocrates ou républicains, tous les tenants du pouvoir s’accordent depuis des décennies à servir sans mesure la toute-puissance du complexe militaro-industriel, quitte à constater éventuellement leur propre impuissance face au monstre qui leur échappe, comme le fit publiquement le Président Eisenhower en 1961 [17].

Ainsi William Cohen se tient à la tête du Département de la Défense durant les quatre années de la seconde administration Clinton. Il y est donc installé depuis deux ans lorsque sont opérées en 1999 et 2000 les transactions non justifiées dans les comptes du ministère sur les volumes financiers faramineux que nous avons observés. A ce titre, sa responsabilité est nécessairement en cause et nous ne pouvons pas supposer qu’il ignore de telles défaillances. Si l’on considère le bon fonctionnement de l’appareil d’État américain, il est dérangeant de constater que William Cohen n’a jamais été inquiété, ni même mis en demeure de rendre compte devant quelque instance démocratique que ce soit de ces gigantesques anomalies comptables. Et de ce fait, il est aussi difficile de déterminer dans quelle mesure il peut être directement impliqué. En revanche, nous pouvons aisément observer plusieurs cas spectaculaires de conflits d’intérêts lors de son mandat au Pentagone et l’usage soutenu de trafics d’influence dans les activités lucratives qu’il a développées par la suite.

Lorsqu’il quitte le Pentagone, au début de l’année 2001, William Cohen entame une nouvelle vie. Il délaisse les responsabilités publiques pour le monde des affaires et crée sa société de conseils nommée The Cohen Group [18]. Basée à Washington, celle-ci lui permet d’utiliser ses relations politiques pour aider les entreprises, avec lesquelles il traitait précédemment en tant que fonctionnaire de l’État, à obtenir des contrats avec le Pentagone ou avec des gouvernements étrangers, et faire de même dans le cadre du programme dit "de reconstruction" de l’Irak, programme qui, en fait, consiste en des investissements et des implantations d’infrastructures servant essentiellement les intérêts des compagnies américaines exploitants les ressources naturelles du pays [19]. 

 
 

Bannière de présentation sur le site Internet de la société de William Cohen, 
ici en compagnie de Tony Blair, Bill Clinton et Madeleine Albright.
 

Comme toujours avec la logique dite des "portes tournantes" (revolving doors) couramment pratiquée aux États-Unis, qui consiste pour des personnalités haut placées à sautiller opportunément des affaires privées aux responsabilités publiques et inversement, l’usage du lobbying s’apparente souvent à une forme légalisée et structurelle de corruption, et cet usage pourtant très équivoque en termes démocratiques rencontre une indifférence assez providentielle de la justice américaine éventuellement sensible aux appuis politiques des protagonistes : quel que soit le nombre d’affaires litigieuses le concernant, l’ancien Secrétaire à la Défense ne sera jamais réellement visé par le pouvoir judiciaire, pas davantage que n’ont pu l’être ses compatriotes Rumsfeld et Cheney qui sont, nous le verrons dans un autre chapitre, des experts dans ce domaine.

Mais nous allons aussi observer que plusieurs affaires importantes dans lesquelles William Cohen est en cause ont pour point commun d’impliquer des personnes, des entreprises ou des faits connectés à la guirlande de coïncidences qui illuminent les coulisses du 11-Septembre.

En avril 2001, quelques semaines après son départ du Pentagone, William Cohen rejoint le conseil d’administration de Global Crossing [20]. Trois mois plus tard, le Pentagone attribue au géant des télécommunications un contrat de 450 millions de dollars [21]… En janvier 2002, emporté dans un scandale semblable à celui d’Enron, mêlant manipulation des livres comptables et enrichissement démesuré des dirigeants, Global Crossing se déclare en faillite, et Cohen quitte discrètement le navire dont il avait largement contribué à gonfler les voiles depuis son belvédère du Ministère de la Défense [22]. En fait, Global Crossing occupait aussi l’étage 83 de la tour 1 du World Trade Center [23] et ses bureaux contenaient des dossiers susceptibles d’intéresser la justice [24] dans le cadre de ce qui deviendra la quatrième plus grande faillite de l’histoire des États-Unis. Les dossiers de Global Crossing disparaissent donc avec la tour 1 du WTC le 11-Septembre à 10h28, tout comme les dossiers de la SEC (le gendarme de la bourse) disparaissent avec la tour 7 du WTC, ce même jour à 17h20 [25].

 


Campagne de communication de Global Crossing faisant valoir le lien étroit 
du géant des télécommunications avec le marché de l’armement.
 

Par ailleurs, William Cohen est commercialement lié avec Marvin Bush [26]. De 2002 à 2004, Cohen siège au conseil d’administration de Critical Path[27], une société de logiciels dans laquelle Winston Partners, la firme d’investissement du frère de George W. Bush détient 5,5 millions de dollars en actions [28]. Rappelons que Marvin Bush a aussi été, par le plus grand des hasards, directeur de Securacom/Stratesec, une des entreprises en charge de la sécurité du World Trade Center, et qui assurait également la sécurité à l’aéroport de Dulles d’où le vol 77 a décollé le 11-Septembre, ainsi que la sécurité d’United Airlines à qui appartenaient deux des quatre avions impliqués dans les attentats [29].

De 2004 à 2006, William Cohen est également membre du conseil de l’American International Group (AIG), un géant de l’assurance dont nous examinerons dans un prochain chapitre, les rapports troubles, multiples et variés avec le 11-Septembre [29,30]. 

Au cours de ses mandats politiques et administratifs, William Cohen a su tisser de nombreux liens qui le suivront dans le développement de ses activités d’affaire. Celui qui a précédé Donald Rumsfeld au Pentagone compte parmi ses proches Marc Grossman [31], qui siège au conseil d’administration du Cohen Group dont il est aujourd’hui le vice-président [32]. Or cet ancien sous-secrétaire d’État est un des artisans des allégations mensongères produites par l’administration Bush contre Saddam Hussein avant l’invasion de l’Irak et il est, à ce titre, un personnage clé du scandale Plame-Wilson [33,34]. Avant cela, tout comme George Tenet et Richard Armitage, Grossman rencontre, très précisément la veille du 11-Septembre, le général Mahmoud Ahmed, alors chef de l’ISI (services de renseignement du Pakistan) dont on sait qu’il a ordonné, avant les attentats, le transfert de 100.000 dollars à Mohammed Atta considéré par la version officielle comme le chef de file des pirates de l’air [35].

 

Iridium et la constellation des coïncidences

Dans les relations commerciales de William Cohen nous trouvons à deux reprises Buzzy Krongard dont le profil sulfureux et l’implication dans les délits d’initiés qui ont précédé le 11-Septembre ont été identifiés et détaillés, entre autres par l’ancien policier Michael Ruppert [36]D’une part, l’ancien directeur exécutif de la CIA rejoint en 2005 la direction d’un vaste cabinet d’avocats international, DLA Piper Rudnick avec lequel le Cohen Group est associé depuis un an. D’autre part, Buzzy Krongard siège au conseil du groupe de télécommunication Iridium [28] dont les activités sont relativement méconnues et qui mérite pourtant qu’on observe attentivement ses ramifications. 

 
 

Visuel publicitaire du groupe Iridium  

Iridium [37] a mis en place à la fin des années 1990 un réseau de 66 satellites autour de la planète, qui permet une communication globale totalement indépendante du réseau standard de téléphonie mobile. Alors qu’Iridium se trouve dans une impasse commerciale, ses ventes décollent au lendemain du 11-Septembre, journée durant laquelle les systèmes de communication classiques souffrent de graves défaillances, en particulier à New York, mais ailleurs aussi en des points stratégiques des Etats-Unis [38] dont le rapport officiel sur les attentats oublie d’expliquer en quoi ils pourraient bien être liés à l’action de terroristes islamistes.

Par "coïncidence", il s’avère qu’Iridium est aussi impliqué dans les activités de l’agence National Communications System (NCS) [39] en lien étroit avec le programme de "Continuité De Gouvernement" (COG pour Continuity Of Government) que nous avons commencé à aborder dans le précédent article et qui fut activé en secret pendant les attentats de 2001 [40]. Le NCS gérait le réseau de communication appelé SRAS (Special Routing Arrangement Service), destiné à être utilisé en cas d’extrême urgence pour faire face à un événement catastrophique tel qu’une attaque terroriste majeure sur le sol des Etats-Unis. Or, il est démontré aujourd’hui que ce réseau SRAS a été actionné dès le 10 septembre 2001, 24 heures avant les attentats [41].

Mais c’est ailleurs encore que les ramifications d’Iridium ont attiré notre attention, livrant dans le ballet des "coïncidences" la plus spectaculaire d’entre elles : le 17 septembre 2001, à l’occasion de l’embellie commerciale de la société, le média conservateur américain WND remarqua que le frère d’Oussama Ben Laden, Hasan Ben Laden avait siégé au conseil d’Iridium [42]. SEC info, le site relayant les données de la SEC, le gendarme américain de la bourse confirme, noir sur blanc, cette information [43] : 

 
 
Le site SEC info confirme que le frère d’Oussama Ben Laden, 
Hasan Ben Laden a été à la direction d’Iridium.

 

Entre 2004 et 2006, le Cohen Group recevra 400 000 dollars de la société Iridium Satellite LLC pour des missions de lobbying auprès du Congrès et du Département de la Défense [22]. En Décembre 2000, peu avant que William Cohen ne quitte ses fonctions, le Pentagone attribuait à Iridium un contrat 72 millions de dollars, sans appel d’offres, pour lequel le secrétaire à la Défense s’est personnellement impliqué, sauvant de la banqueroute le groupe de télécommunication dont le réseau satellite n’avait pas encore rencontré les circonstances de son succès [33]


Le Rapport de la commission d’enquête sur le 11-Septembre ne fait état d’aucune de ces informations [44], et à l’inverse s’attache à dégager les responsables de l’appareil d’État américain, qu’ils soient républicains ou démocrates, de toute forme d’implication dans l’enchainement des faits survenus avant ou pendant le 11-Septembre. À tel point qu’aucun responsable d’aucune administration aux États-Unis ne sera soupçonné, rétrogradé et encore moins sanctionné pour avoir failli dans le cadre et les circonstances de cette tragédie. Ce nouvel exemple de parenthèse enchantée est révélateur des paradoxes et de l’ineptie de la version officielle qui n’identifie au sein de l’administration aucune faute susceptible d’être sanctionnée alors même que le 11-Septembre représente a minima un échec dramatique des représentants du pouvoir aux États-Unis par rapport à leur mission première de défense du territoire américain et des populations qu’il abrite.

La disparition dans la comptabilité du Pentagone de masses financières colossales survenues bien avant l’arrivée de Bush au pouvoir et les activités commerciales pour le moins douteuses du secrétaire à la Défense de la deuxième administration Clinton démontrent que les déviances liées au 11-Septembre ne peuvent être imputées aux seuls membres d’une administration républicaine. Les prédécesseurs de l’équipe au pouvoir en 2001 méritent tout autant notre attention pour comprendre les tenants et les aboutissants d’un crime qui suppose une opération d’une si grande complexité qu’elle a probablement nécessité une préparation sur le long terme. Nous observerons prochainement de quelle façon, au cours de l’histoire des Etats-Unis, l’usage furtif du terrorisme d’État a déjà permis de garantir par le passé la protection et l’essor de puissants intérêts qui dépassent de haut les enjeux démocratiques du pays. Et cette histoire nous enseigne que les coups tordus ne s’embarrassent d’aucune étiquette politique.

 

Lire l’article suivant : False Flag Civilization 

 

Lalo Vespera
La Parenthèse enchantée
Parution du livre en 2013

 


En lien avec cet article

Autres articles extraits de La Parenthèse enchantée :
 
 
 

Sites Internet de l’administration américaine

U.S. Department of Defense (DoD)
Département américain de la Défense
• Biographie de Donald Rumsfeld
• Transcription intégrale du discours de Donald Rumsfeld le 10 septembre 2001, faisant état des 2300 milliards de dollars “perdus” dans les méandres de la comptabilité.

  

Office of Inspector General
Bureau de l’Inspecteur Général
(Département de la Défense)
• Rapport d’audit – Année fiscale 1999
• Rapport d’audit – Année fiscale 2000
 
 
 
National Communications System
NCS est une agence gouvernementale spécialisée dans les télécommunications en contexte de crise
La société Iridium, au cœur des conflits d’intérêts de l’ancien Secrétaire à la Défense William Cohen est impliquée dans les programmes de l’agence NCS, caractéristiques de la "Continuité de Gouvernement" (COG).
 

 


Documents officiels ou administratifs
 
Audit Report (FY 1999)
Rapport d’audit (année fiscale 1999)
Publication : 18 août 2000
Organisme : Office of the Inspector General (DoD)
 
Ce rapport indique que le Pentagone n’est pas en mesure de justifier 2300 milliards de dollars de dépenses sur l’année fiscale 1999. Dans son discours du 10 septembre 2001, Donald Rumsfeld qualifiera cette perte abyssale de “gaspillage”. Le lendemain, 46 comptables et analystes budgétaires du Pentagone seront tués dans l’attentat.
 
 
Audit Report (FY 2000)
Rapport d’audit (année fiscale 2000)
Publication : 19 septembre 2001
Organisme : Office of the Inspector General (DoD)
 
Ce rapport fut terminé la semaine précédant le 11-Septembre, et l’année fiscale 2000 fait encore apparaître 1100 milliards de dollars de dépenses non étayées. Quant au rapport concernant l’année 2001, il ne verra jamais le jour car, en plus de l’équipe comptable, l’attentat a aussi supprimé toutes les données financières décisives.
 
 
The 9/11 Commission Report
Rapport de la commission sur le 11-Septembre
Publication : 22 juillet 2004
Organisme : National Commission on Terrorist Attacks Upon the United States
 
Rapport final de la Commission d’enquête présidentielle sur les attentats du 11-Septembre aux États-Unis. Seule la version en langue anglaise est en ligne sur Internet, à la disposition du public.


 

 

Organigramme

Cliquer sur l’image ci-dessous pour accéder à l’organigramme en haute résolution

 

 

Sources et références 

[1] CBS News (sous-titres français)
 
[2] DoD – Rapport d’audit sur les écritures comptables de l’année fiscale 1999
 
[3] PBS – Audition pour la nomination du Secrétaire à la Défense (11 janvier 2001)  
Extrait de la transcription de l’audition de Donald Rumsfeld
 
[4] CSPAN – Dailymotion – Intervention de Robert Byrd lors de l’audition de Donald Rumsfeld - sous-titré en français (11 janvier 2001)
C-SPAN – Audition pour la nomination du Secrétaire à la Défense (11 janvier 2001)
(Version intégrale de l’audition de Donald Rumsfeld – Durée totale 6 heures.
L’intervention de Robert Byrd dure en tout 12 minutes de 3h33’30" à 3h45’30")
 
[5] Michel CollonLes liens entre le PNAC et le complexe militaro-industriel US” (16 janvier 2004)
 
[5b] The Washington Post " Bush Talks Defense With Key Members Of Congress; Plan for Missile Shield Meets Some Skepticism" par Mike Allen and Roberto Suro (9 janvier 2001)
 
[6] DoD – Rapport d’audit sur les écritures comptables de l’année fiscale 2000 (19 septembre 2001)
Nous verrons dans un prochain chapitre qu’il existe un lien de corrélation très fort entre ce rapport daté du 19 septembre 2001 et les attentats survenus huit jours plus tôt.
 
[7] Les questions restent ouvertes concernant la finalité mais aussi l’origine des masses financières qui font l’objet de transactions non justifiées dans les rapports d’audit des années fiscales 1999 et 2000. Particulièrement opaque, l’administration militaire américaine n’a fourni, à notre connaissance, aucune réponse consistante à ce sujet :
Joshua Daniels "Missing Pentagon Trillions – Where Did They Come From?" (21 janvier 2008)
Les écritures enregistrées dans la comptabilité du Pentagone peuvent porter sur les actifs du Département de la Défense, ce qui explique pourquoi la totalité du montant de ces transactions est beaucoup plus élevée que le seul budget annuel alloué au Pentagone.
New York Times “Pentagon Faces Growing Pressures to Trim Budget” par Thom Shanker et Christopher Drew (22 juillet 2010)
 
[8] Insight Magazine “US Government Can’t Account for Billions Of Spent Tax Dollars” par Kelly Patricia O’Meara (1er mai 2002)
 
[9] Center for Public Integrity ”False Pretenses” par Charles Lewis et Mark Reading-Smith (23 janvier 2008)
 
[10] San Francisco Chronicles “Military waste under fire” par Tom Abate (18 mai 2003)
 
[11] Insight Magazine “Rumsfeld Inherits Financial Mess” par Kelly Patricia O’Meara (8 août 2002)
 
[12] La peur du collier : « À une époque en Afrique du sud on mettait des colliers de pneus brûlants autour du cou des dissidents. Et dans un certain sens, la crainte ici est qu’ils vont vous mettre un collier de manque de patriotisme. C’est cette crainte qui empêche les journalistes de poser les questions les plus difficiles. » Propos du présentateur de CBS, Dan Rather. La "peur du collier" grandit avec les menaces qui pèsent sur les citoyens ou les personnalités des médias qui critiquent l’action d’un gouvernement ou qui contestent, par exemple, la théorie officielle du 11-Septembre. Et cette peur stimule le réflexe d’autocensure. En France, les citoyens qui contestent publiquement la version officielle du 11-Septembre sont vite accusés de conspirationnisme ou de révisionnisme, voire de négationnisme, et par association abusive et moralement ignoble, d’antisémitisme. Dans ce cas, ils portent ensuite comme un pneu autour du cou cette infamie qui les discrédite. Lire aussi sur le sujet “L’antisémitisme partout”, ouvrage pertinent de Alain Badiou et Eric Hazan aux éditions La fabrique.
 
[13] Cynthia McKinney – Commission du Congrès (1er mars 2005)
Transcription de l’échange entre Cynthia McKinney, Donald Rumsfeld et Tina Jonas, devant la Commission du Congrès.
[14] C-SPAN – Dailymotion Cynthia McKinney – Commission du Congrès – sous-titré en français (1er mars 2005)
Echange entre Cynthia McKinney, le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et Tina Jonas, sous-secrétaire d’État chargée du contrôle du budget au Pentagone, devant la Commission du Congrès réunie pour le budget de l’année fiscale 2006.
 
[15] Peter Dale Scott “La route vers le nouveau désordre mondial” (The Road to 9/11) Editions Demi Lune (Publié aux États-Unis en 2007).
Chapitre 10, pages 257 (version française)
 
[16] Wikipédia – William Cohen
 
[17] ReOpen911 "Le complexe militaro-industriel américain veille" (3 novembre 2008)
Extrait du discours d’adieu du Président Eisenhower en 1961 : « Cette conjonction entre un immense establishment militaire et une importante industrie privée de l’armement est une nouveauté dans l’histoire américaine. (…) Nous ne pouvons ni ignorer, ni omettre de comprendre la gravité des conséquences d’un tel développement. (…) nous devons nous prémunir contre l’influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d’acquérir, ouvertement ou de manière cachée. La possibilité existe, et elle persistera, que cette influence connaisse un accroissement injustifié, dans des proportions désastreuses et échappant au contrôle des citoyens. Nous ne devons jamais permettre au poids de cette conjonction d’intérêts de mettre en danger nos libertés ou nos méthodes démocratiques. Rien, en vérité, n’est définitivement garanti. Seuls des citoyens vigilants et informés peuvent prendre conscience de la toile d’influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle et la confronter avec nos méthodes et objectifs démocratiques et pacifiques, afin que la sécurité et les libertés puissent fleurir côte à côte. »
 
[18] The Cohen Group – Site web de la société de William Cohen
 
[19] Naomi Klein "Affaires risquées en Irak" (5 janvier 2004)
  
[20] National Corruption Index – Global Crossing
 
[21] NewsMax.com "Global Crossing Tied to Clinton Defense Secretary" par Wes Vernon (16 février 2002)
  
[22] National Corruption Index – William Cohen
 
[23] Wikipedia – List of tenants in One World Trade Center
 
[24] Pensions & Investments "Millions at stake – Global Crossing’s plan surplus sparks suits" par Chris Clair (1er avril 2002)
 
[25] Karl W B Schwarz "Even More On 911 And Fortuitous Events" (2 mai 2006)
 
[26] National Corruption Index – Marvin Bush
 
[27] National Corruption Index – Critical Path
 
[28] National Corruption Index – The Cohen Group
 
[29] ReOpen911 "Qui aurait démoli les tours du World Trade Center ? (2/2)"
par Kevin Ryan (13 Août 2009)
Kevin Ryan "Carlyle, Kissinger, SAIC and Halliburton:
A 9/11 Convergence – Part 3 of Demolition Access To The WTC Towers" (12 décembre 2009) http://911review.com/articles/ryan/carlyle_kissinger_saic_halliburton.html
 
[30] ReOpen911 "Qui aurait démoli les tours du World Trade Center ? (1/2)"
par Kevin Ryan (7 septembre 2009)
 
[31] ReOpen911 – The American Conservative "Administration américaine : y aurait-il une pieuvre ? – Qui a peur de Sibel Edmonds ?" Par Sibel Edmonds et Philip Giraldi (1er novembre 2009)
 
[32] Sibel Edmonds’ Boiling Frogs Post "Obama Administration’s Neocon Easter – Resurrecting the Neocons: Marc Grossman in … Richard Perle & Douglas Feith in Queue" par Sibel Edmonds (16 février 2011)
Marc Grossman est en particulier l’interlocuteur privilégié d’un des principaux clients du Cohen Group, Lockheed Martin, premier fournisseur en armements du Pentagone et qui fait partie des 38 sociétés sur lesquelles la Commission de sécurité et d’échange (SEC pour Securities and Exchange Commission) américaine avait lancé fin 2001 une enquête concernant certaines transactions sur le marché des actions autour du 11-Septembre :
ReOpen911 – Asia Times "Délits d’initiés du 11-Septembre… les faits mis à nu" par Lars Schall (21 mars 2012)
 
[33] Alex Constantine "Prelude : The Cohen Group and Howard Dean" (30 octobre 2003)
 
[34] ReOpen911 "Un ex-agent de la CIA estime les révélations de Sibel Edmonds stupéfiantes" par Brad Friedman (12 février 2008)
 
[35] Centre for Research on Globalisation "Political Deception: The Missing Link behind 9-11" par Michel Chossudovsky (20 juin 2002)
 
[36] ReOpen911 "les délits d’initiés passent par Buzzy Krongard, la CIA et la deutsche Bank" par Michael C. Ruppert (9 octobre 2001)
Alvin ‘Buzzy’ Krongard siégeait aussi au conseil consultatif de Blackwater, une société américaine de sécurité très active en Irak ayant fait l’objet d’une enquête pour trafic d’armes et meurtre de civils irakiens. Son frère, Howard ‘Cookie’ Krongard, a dû démissionner en décembre 2007 de son poste d’inspecteur général au Département d’Etat après avoir omis de divulguer que son frère était membre du conseil consultatif de Blackwater :
TPM Muckraker "Krongard Recuses Himself from Blackwater Investigations"
par Spencer Ackerman (4 Novembre 2007)
 
 
[37] Iridium – Site de présentation de la société
Wikipedia – Iridium Satellites constellation
 
[38] Shoestring 9/11 "’Deaf, Dumb, and Blind’: Were Communications Sabotaged on 9/11?" par Shoestring (19 octobre 2007)
ReOpen911 "Sabotage au centre névralgique du gouvernement US le 11/9 ?" par Shoestring (7 novembre 2010)
 
[39] National Communications System (NCS) – Agence gouvernementale spécialisée dans les télécommunications en contexte de crise
Matthew Desch, Directeur général d’Iridium Communications fait partie du National Security Telecommunications Advisory Committee (NSTAC) au sein du NCS
 
General Services Administration (GSA) – Agence américaine qui gère la logistique des organismes fédéraux.
National Security/Emergency Preparedness Telecommunications Applications Study – Rapport d’étude sur les télécommunications et les technologies de l’information dans le cadre de la sécurité nationale et de la protection civile (NS/EP)
 
Ce rapport fait apparaître l’implication d’Iridium dans les structures de télécommunications en situation de crise mises en œuvre dans la logique du programme de « Continuité De Gouvernement » (COG)
 
[40] Peter Dale Scott "La route vers le nouveau désordre mondial" (The Road to 9/11)
Editions Demi Lune (Publié aux États-Unis en 2007).
 
[41] ReOpen911 "11-Septembre : Un réseau de communication de secours miraculeusement activé la veille des attentats" par Shoestring (10 janvier 2011)
 
[42] WND "Do Bin Ladens Benefit Financially From Attack? – Iridium phones suddenly in high demand for rescue efforts" par Joseph Farah (17 septembre 2001)
 
[43] SEC info - Iridium World Communications Ltd, on 9/14/98
911review – SBG Insider : Saudi Binladin Group Newsletter (printemps 1997)
Sauvegarde de la newsletter du groupe Ben Laden présentant le projet Iridium
 
[44] The 9/11 Commission Report – Final Report of the National Commission on Terrorist Attacks upon the United States (2004)
Rapport final de la Commission d’enquête Kean-Hamilton-Zelikow sur les attentats du 11-Septembre aux États-Unis
 
Illustration Pentagone : Thomas James
 

 

 

10 Responses to “La Parenthèse enchantée (2/11) : Le trésor enseveli du Pentagone”

  • Buzz

    Superbe article ! Ca fait plaisir de voir un travail aussi fournit et original. J’avais déjà entrevu l’affaire d’Iridium via Buzzy Krongard, mais je ne savais pas que William Cohen avait un lien avec ça.

    Nos amis de Geopolintel se sont déjà intéressés à Buzzy et la compagnie Iridium, j’imagine que tu connais déjà cet article posté sur leur site : http://www.geopolintel.fr/article284.html

    Impatient d elire la suite, bravo.

  • chb

    Ce dossier s’épaissit de manière impressionnante, et la longue liste de réf et notes donne une idée du sérieux des accusations.
    Les citoyens et la presse ayant probablement d’autres chats à fouetter, peut-être est-ce la voie judiciaire qui permettra enfin de mettre les responsables en face de leurs magouilles et crimes, et de les leurs faire payer ?
    Un aspect qui me semble nouveau dans l’affaire des fonds « égarés », c’est que l’administration Bush n’a fait que couvrir le (présumé) détournement, en fait perpétré sous Clinton en 99. Dès l’année suivante, le phénomène s’est considérablement ralenti (ou alors caché plus profondément, en attendant les nouveaux « gaspillages » de la guerre en Irak ?). Cela montre que le pouvoir militaire, dont la gestion confiée par le président démocrate au républicain Cohen, « transcende les clivages politiques », et son contrôle comme sa mise en accusation seront l’objet d’une terrible bagarre.
    Des politiciens non impliqués seront donc très difficiles à trouver, d’autant que les moins corrompus disparaissent du paysage. Coup de chapeau en passant à McKinney : quel Homme, cette femme !

  • Fulcanelli

    Correctif à l’intention de l’auteur:

    Rumsfeld n’était pas secrétaire d’État, mais secrétaire à la Défense.

  • Lalo

    Remarque pertinente. L’usage de « secrétaire d’Etat » est réservé au responsable du Département d’Etat et n’est pas approprié, même incidemment, pour qualifier le responsable du Département de la Défense. Merci Fulcanelli pour cette lecture attentive.

  • iimasi

    - Année Fiscale 1999 : 2300 milliards de dollars manquants.
    - Année Fiscale 2000 : 1100 milliards de dollars manquants.

    Ok les dollars manquent !

    mais où sont-ils passés ?
    a quels projets ont-ils été affectés ?
    Il y a t-il quelques pistes ?

  • Lalo

    Membre du Congrès, Cynthia McKinney utilise le terme « manquants » pour caractériser les 3400 milliards de dollars qui correspondent à des dépenses effectuées sur le budget du Pentagone en 1999 et 2000. Mais précisément, les rapports d’audit de ces deux années font valoir que ces dépenses ne sont pas justifiées par les documents nécessaires, dans le cadre de la comptabilité, permettant d’identifier correctement leur destination.

    C’est donc le coeur du problème posé ici : depuis onze ans, aucune instance aux Etats-Unis n’a été en mesure d’expliquer qui a bénéficié de ces budgets, pour quels produits ou services, et dans le cadre de quels projets.

    Vos questions sont compréhensibles et légitimes, cependant l’objet de cet article n’est pas de tenter quelque spéculation sur l’usage qui a été fait de ces masses financières, mais de mettre en lumière les documents officiels, les déclarations de responsables au pouvoir et l’enchainement significatif des faits démontrant les anomalies survenues au sein même de l’appareil d’Etat américain dans le cadre du 11-Septembre.

  • iimasi

    La piste de l’argent est intéressante à suivre, 3400 milliards de dollars c’est plus de 5 années de budget du pentagone, c’est 850 Porte-avions Nucléaire. Cela ne peut pas passer inaperçu…

    Si on rajoute les 9000 milliards de dollars de la Réserve Fédérale américaine ( FED ) qui semble s’être égarés dans la nature en 2009 et tout ce qui n’est pas encore découvert, je me demande quel peut bien être le projet que certains cherchent à financer discrètement ?

    Sans trop spéculer, on doit pouvoir se payer une planète tout équipée à l’autre bout de l’univers pour ce prix là…

  • robin

    On mesure avec ce scandale puissance 10 l’ampleur de l’hypnose collective dans laquelle le monde git……TERRIFIANT !

  • Fulcanelli

    Bravo à l’auteur pour ce travail sobre et méticuleux! Content de voir que vous vous abstenez de spéculer. La narration des faits et de leurs rapports suffit à exposer la corruption massive qui caractérise l’état voyou suprême et la menace terrible qu’il représente pour la vie sur Terre.

  • Sébastien

    On parle bien de la mafia, là? Non?
    Finalement, les « Cosa-Nostri  » sont vraiment de doux agneaux et de petits joueurs à côté.
    L’élément ironique, c’est que dans la mafia, il ne faut jamais parler, jamais donner de noms, jamais parler de lobby qui tire les ficelles. Sinon « pan-pan ». Un tabou quoi.
    Comme dans chaque Etat.
    Cette cohérence m’interpelle quelque part….J’entends son doux murmure….

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