New York Times : Le site Wikipedia marginalise totalement la contestation de la thèse officielle du 11/9

Voici un article assez étonnant de la part du New York Times, paru pour le 10e anniversaire des événements. Le grand quotidien américain constatait (s’étonnait ?) alors d’un fait bien connu de tous les sceptiques de la version officielle du 11/9, à savoir que l’encyclopédie "libre" comme aime à s’appeler le site Wikipedia, n’est finalement que le reflet des médias dominants lorsqu’il s’agit de traiter des sujets aussi "sensibles" que les attentats du 11-Septembre, ou la mort de Ben Laden en mai dernier. Sur ces pages "centrales", le visiteur ne trouvera en effet absolument aucune allusion ou référence aux thèses contestant les versions officielles, bien que d’autres pages existent, en marge du site, et qu’elles recoivent malgré tout des centaines de milliers de visites chaque année.

Notons au passage que Wikipedia a littéralement censuré la page sur le "911 Consensus Panel" malgré les efforts d’Elisabeth Woodworth, David Ray Griffin et de l’ensemble de l’équipe, de créer une page informant de l’existence de cette initiative.

A quand la censure de certains termes ou de certains sites dans les moteurs de recherche les plus connus ?

 

 


Sur Wikipedia, les échos de la "bataille d’édition" sur le sujet du 11/9

par Noam Cohen, pour le New York Times, le 11 septembre 2011

Traduction Sven Martin pour ReOpenNews

A chaque commémoration par la nation de ce terrible anniversaire, les gens se tournent invariablement vers Wikipedia pour s’informer sur les événements du 11 septembre 2001. Près de deux millions de visites ont été enregistrées en septembre dernier [NdT - en 2010] pour l’article "Attentats du 11-Septembre", un opus typiquement wikipédien comprenant des descriptions exhaustives allant jusque dans les moindres détails des événements, étayées par près de 289 notes de bas de page. Ce mois de septembre, le nombre total de visites pourrait être de l’ordre de six millions.

De la même façon, les lecteurs ont consulté à plusieurs reprises l’article « Théories de la conspiration sur le 11-Septembre » – L’article, tout aussi détaillé avec ses 299 notes prétendant étayer les accusations de vidéos truquées ou de la démolition contrôlée des deux (NdT – deux ?) bâtiments – a reçu 400 000 visites en septembre [2010], et pourrait bien dépasser le million de visites cette année.

Une chose est certaine, cependant. Pas un seul de ces visiteurs n’a accédé à la page des théories de la conspiration par un lien hypertexte depuis l’article principal sur les attentats du 11-Septembre. Il n’y a tout simplement aucune mention de ces théories, réputées marginales, qui ont été à plusieurs reprises et officiellement discréditées. Elles sont détaillées dans plusieurs articles sur Wikipedia, mais cantonnées en marge du site.

Cela ne relève pas du hasard, mais plutôt d’une politique délibérée de Wikipedia concernant un sujet aussi chargé d’émotion que les attentats du 11-Septembre. Ainsi, les soi-disant "gardiens" du monde des médias – principaux journaux de la presse écrite, journaux télévisés, hebdomadaires d’information – ont trouvé un allié improbable en Wikipedia, qui se présente comme l’encyclopédie à laquelle tout le monde peut contribuer.

« Certes, vous pourrez entendre des dissensions de la part d’un grand nombre de nos critiques comme quoi nous sommes responsables [de cet état de fait] », a déclaré Ira Brad Matetsky, avocat et membre du comité d’arbitrage qui règle des différends sur l’édition des articles. Mais, a-t-il ajouté, « l’une des raisons pour lesquelles l’article sur le 11/9 a évolué dans une direction sensiblement conservatrice – et je n’utilise pas ce mot dans son sens "politique" – c’est qu’énormément de gens le lisent. »

Au cours des 10 dernières années, le site a élaboré des règles et des normes, incluant la création d’une commission d’arbitrage, une sorte de Cour Suprême de Wikipedia composée de 17 membres.

En 2008, ceux qui doutent de la version officielle des attaques – parfois appelés "sceptiques" (truthers) – ont été informés par le comité d’arbitrage qu’ils ne devaient plus modifier la page principale sur les attentats, après les "guerres" d’édition portant sur son contenu. […]

Depuis lors, toute allusion ou lien vers les théories du complot a été éliminé de cet article : il n’est fait aucune mention des célébrités qui y ont souscrit; ni des résultats des sondages [Liens rajoutés par la rédaction - NdT] sur le sujet qui montrent un certain soutien dans l’opinion, ni même de l’attractivité des théories du complot en temps de crise.

Cette tendance a été soutenue dans les pages de discussion qui accompagnent l’article du 11-Septembre, bien qu’un contributeur de Wikipedia, Arthur L. Rubin, ancien ingénieur aérospatial qui entame des études de droit à la "Western State University" à Fullerton, en Californie, ait tenté de la contrecarrer.

Il dit ne pas croire pas aux théories du complot, mais affirme qu’elles font partie de l’histoire du 11-Septembre. « Bien que ces théories soient marginales, le fait qu’elles existent constitue un vrai phénomène de masse, » a-t-il expliqué lors d’une interview donnée alors qu’il préparait son cours. « Même à l’école de Droit, un des étudiants, avec qui je parlais, était du côté des "sceptiques" – c’est vraiment un phénomène très répandu. »

Son dernier effort infructueux a été de mentionner l’article sur les théories de la conspiration dans le "modèle" (Template) du 11-Septembre, une liste d’articles sur le sujet qui apparaît au bas de chacune de ces entrées. C’est une façon de présenter le travail de Wikipedia sur un sujet donné; l’opinion dominante à Wikipedia est qu’inclure les théories du complot ne ferait que les rendre plus populaires.

En réponse à M. Rubin, un commentateur d’une page de discussion Wikipedia, Tom Harrison, a écrit : « Comme la plupart des sujets marginaux, sa popularité a été (involontairement, la plupart du temps) indûment accrue en donnant aux lecteurs et peut-être aux moteurs de recherche un effet d’importance culturelle qui n’est pas étayé proportionnellement par des sources fiables. Je ne veux pas taire la Vérité, je veux juste lui donner le poids voulu. »

Ce consensus sur Wikipedia n’est certainement pas ce qu’un observateur extérieur pourrait attendre d’un site qui se vante de sa liberté d’expression. Dans le passé, les éditeurs de Wikipedia se sont délectés en publiant des documents que d’autres auraient préféré laisser dans l’ombre.

Dans le cas des taches d’encre utilisées pour les tests de Rorschach, les plaintes comme quoi la publication de ces documents menacerait la profession de psychologue n’ont fait qu’encourager l’éditeur qui les y avait placées.

Le phénomène a même un nom, l’effet Streisand, résultat d’un effort avorté de Barbara Streisand pour faire supprimer en justice, une photo aérienne de sa maison pour des raisons liées à la vie privée, ce qui apparemment n’a fait qu’accroître l’intérêt pour celle-ci. La photo illustre maintenant l’article de Wikipedia concernant l’"Effet Streisand".

Wikipedia est né l’année des attentats du 11-Septembre, et a été profondément marqué par ces événements. Selon l’article "Histoire de Wikipédia", les attentats ont encouragé « l’affichage d’actualités de dernière heure sur la page d’accueil, ainsi que des encarts d’information orientant vers articles connexes. »

Si l’on regarde la page de décembre 2001 sur les attentats avec sa bannière grise In Memoriam, semble nous transporter à une époque plus "brute" (rawer) pour les États-Unis comme pour Wikipedia. L’écriture est plus émotionnelle que celle que l’on pourrait l’attendre d’un site qui se glorifie de son style mesuré. Les premiers mots de l’article décrivent les événements comme « ce qui pourrait bien être l’attaque terroriste la plus dévastatrice dans l’histoire du monde. »

Les liens de cette entrée de décembre 2001 vers d’autres articles de Wikipedia racontent aussi une histoire, en particulier les liens tels que, les personnes disparues, le traumatisme collectif, ceux qui auraient profité de ces attentats, et aussi les fausses informations et rumeurs.

Noam Cohen

 

Traduction Sven Martin pour ReOpenNews


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12 Responses to “New York Times : Le site Wikipedia marginalise totalement la contestation de la thèse officielle du 11/9”

  • Sébastien

    Ce genre d’article pseudo objectif laisse toujours un malaise. Tout en se voulant neutre, on observe des tournures de phrases fausses ou qui laisse penser qu’on pense à la place du lecteur (de l’article ou de wikipédia) parce qu’il serait trop bête pour penser par lui-même, ce qui est, outre un manque de confiance masqué de l’être humain, d’un racisme intellectuel insupportable.
    En réalité la neutralité de facade de l’article masque l’absence totale de critique. Vous soulignez bien que le journaliste « s’étonne », mais va-t-il au bout de son raisonnement? Non, laissant en suspens la question et le lecteur dans un néant l’empêchant de pouvoir conclure sur le sujet et provoquant de ce fait chez la plupart des individus un rejet du sujet hors de sa sphère et de ses centres d’intérêts car demandant un effort personnel de recherche et de réflexion qu’il n’a pas le temps de s’octroyer, comptant sur le journaliste pour exposer les motivations et le but d’un tel article, ce que ce dernier ne fait pas, volontairement à mon avis.

  • pipo

    @Sebastien
    j’y vois une démarche intentionnelle du NY Times de ne pas prendre parti et de réaliser un article pas clair.

    Pour le sceptique de la VO, en lisant l’article rapidement il aura l’impression que l’auteur défend un peu le scepticisme… Mais pour une personne qui croit à la VO, elle n’apprend rien à part l’existence de cette page alternative et se dit « ok, normal que Wikipédia ne joue pas ce jeu là, ce sont des bêtises »…

    Ce style d’écriture, permettant à chacun d’être brossé dans le sens du poil, est vraiment technique…

    Un article de ce genre permet aussi de dire « nous avons écrit sur le sujet, regardez ! nous sommes libres ».

  • Fred

    @ pipo

    Tout à fait d’accord. Marre des articles qui mettent en lumière une problématique, et qui s’empressent ensuite de… passer à la suivante.

    La problématique est-elle solvable ? Et comment ?
    Où sont les clés qui permettent de résoudre une situation donnée ?

    Qu’on ne me dise pas que l’article à lui seul a suffit à corriger le tir de Wikipedia. La version en ligne est visiblement restée inchangée depuis. Pas de trace de contradicteurs. Il suffirait pourtant de faire un encart, en spécifiant qu’il existe d’autres courants de pensée (de moins en moins minoritaires d’ailleurs). En tout cas, un tel manque de représentativité juste sous leur demande de fonds, ça fait très mauvais effet…

  • Je viens juste de me rendre sur la page wikipédia en anglais, pour vérifier. Il y a un lien vers les « 9/11 conspiracy theories » en fin d’articles. Ces théories étant très marginales, il est normal qu’elles ne soient pas plus profondément traitées dans l’article en soi.

  • IKAR

    Pour revenir directement à Wikipedia, la lecture de la page consacrée aux attentats du 11/9 m’a toujours plongé dans un abîme de perplexité : La description des attentats valide bon nombre d’informations développées par les sceptiques, notamment concernant les températures des incendies ou la non intervention de la défense aérienne, même si certains points sont totalement oubliés (délits d’initiés par ex.) ou déformés (aveux de Ben Laden). En revanche, on observe une absence totale d’impartialité quand à l’analyse de la critique de la VO, et le summum est atteint avec la bibilographie et la filmographie où ne figurent exclusivement que des ouvrages soutenant la thèse officielle, ou négatifs à l’égard des sceptiques (on y retrouve d’ailleurs plusieurs fois notre Jérome Quiqui national). Que penser de tout cela ? On a l’impression que certains éléments de réflexion sont volontairement livrés au public, et que les rédacteurs se sont ensuite « couverts » en simulant une adhésion totale à la VO.

  • Phrygane

    En même temps, la contestation de la version officielle est-elle apparue dans les organes « officiels » ?

    Que ceux-ci se retrouvent contraints, encore et toujours, dix ans après, à des cogitations appliquées qui voudraient tant clore définitivement le débat sans aucunement y parvenir, prouve que la thèse du doute est plus forte que la fiction officialisée.

    Si l’une des théorie résite au temps, c’est au dériment de la fiabilité de l’autre, qui s’affaiblit en conséquence et s’implante dans l’opinion.

    Pourquoi aurait-on besoin d’en parler dans le New York Times si les « conspirationnistes » n’étaient qu’une poignée d’illuminés, en voie d’extinction ?

  • Il est autoriser de penser que si Noam Cohen dit à propos des théories de la conspiration qu’elles ont été « discréditées » (noter le terme, ni injurieux ni outrancier), c’est pour se couvrir et qu’il n’en pense pas moins. En d’autres termes, Cohen prend acte des limites du politiquement correct et épingle tout de même Wikipédia, sur un phénomène d’auto-censure relatif au 11/9. On aimerait en voir autant de la part de ses collègues français, qui reprennent sans les vérifier les âneries de Jérôme Quirant ! ( http://www.reopen911.info/11-septembre/reponse-de-reopen911-au-debunking-de-quirant-sur-le-documentaire-11-septembre-2001-un-jeudi-noir-de-l-information/ )

  • Sébastien

    @ Phrygane, c’est un point à rappeler. Ce besoin permanent de tourner en ridicule cette contestation « marginale » ((c) Gonzague (Galilé, Newton aussi étaient très marginaux) peut-être comparé à une épine plantée sous le pied. Le fait de chercher à l’ignorer ou à la minimiser ne rend pas moins réelle la douleur. Elle aurait même plutôt tendance à conforter son existence par effet boomerang. Impossible de s’en débarrasser: Elle doit donc bien exister en dehors de l’imagination de quelques « paranoïaques ».
    Cela démontre aussi l’incapacité des tenants de la Version Officielle de la prouver définitivement, sinon par des recherches indirectes et des attaques des gens d’en face. Cette méthode comporte en elle-même son propre aveu de faiblesse, et pour tout dire, de fausseté.

  • Marre des journalynx

    A noter la contradiction qui ne semble pas gêner cet Arthur L. Rubin, ancien ingénieur aérospatial, qui dit ne pas croire pas aux théories du complot : « Bien que ces théories soient marginales, le fait qu’elles existent constitue un vrai phénomène de masse, », « …c’est vraiment un phénomène très répandu. ».

    Bon faudrait savoir, c’est marginal ou bien c’est répandu ?

  • Arnid

    on peut aussi supposer qu’à l’heure où Wikipédia a grandement besoin de dons, une donation régulière et conséquente peut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Apparemment l’argent est en faveur de la vo…
    Par exemple : »j’aime beaucoup ce que vous faites, votre site est un réel exemple de citoyenneté ! Ceci dit une chose me gène dans les articles liés au 11 septembre, une trop grande place est accordé à toutes ces théories ridicules conspirationnistes. Et au regard de l’apport financier conséquent que je vous octroie, je pense que vous devriez faire quelque chose par rapport à ça… »
    Si Wikipédia était plus riche, sans doute serait-il plus indépendant mais actuellement ils sont mal. Et malheureusement vu leur positionnement sur le 11/9 ils n’auront pas mon argent tant qu’ils ne changeront pas.

  • Baboune

    Arnid écrit:  » Apparemment l’argent est en faveur de la vo… »

    Je crois que cette phrase n’est pas si innocente.
    Je pense que c’est le centre du problème.

    Mettre en doute la VO, c’est aller jusqu’à déséquilibrer le capitalisme. Déséquilibrer le système.

    Chose impensable pour les représentants du système actuel, qui par définition sont les élites financières. Et inversement, les sceptiques se trouveront dans les couches moins favorisées.

  • Rio Pen

    La neutralité de Wikipédia France est-elle un leurre ?

    Je les trouve certes plus mystificateurs dans le sens du conservatisme que dans l’autre.
    Mais ils doivent frustrer pas mal certains conformistes.

    Les faits rendant sceptiques sont parfois acceptés sans la moindre source renversante venant l’étayer, sauf si l’on site en biblio des articles de presse ou les conspirationnistes parmi les moins nuancés ou écrivant en langue étrangère.
    Tout le reste est sabré sans ménagement.

    Le résultat en est plutôt bancal car dénué de contextualisation scripturale vraiment rigoureuse.

    Lisez, sur Bali, les discussions à partir du 30 décembre 2010 :
    http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Attentats_de_Bali&action=history

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