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Monde diplomatique : Vous avez dit « complotisme » ?

Posté par .Rédaction le 28/06/2015


Après Le Point, L'Express, Marianne, et quelques autres, c'est au tour du Monde diplomatique de publier un dossier sur les "théories du complot". Le résultat est plus équilibré que ce qu'on peut lire habituellement, mais la remise en cause des explications officielles sur le 11-Septembre est une nouvelle fois assimilée, sans la moindre nuance, à du complotisme.



Le dossier "Vous avez dit « complot » ?" du Monde diplomatique commence par un extrait du texte "Conspirationnisme : la paille et la poutre" de Frédéric Lordon publié en 2012. L'économiste considère que ce phénomène est le "symptôme nécessaire de la dépossession politique et de la confiscation du débat public" et "pourrait être le signe paradoxal que le peuple, en fait, accède à la majorité puisqu'il en a soupé d'écouter avec déférence les autorités et qu'il entreprend de se figurer le monde sans elles." Lordon met en parallèle cette dépossession avec la condescendance de ceux qui l'organisent : "Aussi est-il de la dernière ineptie de reprocher au peuple ses errements de pensée, quand on a si méthodiquement organisé sa privation de tout instrument de pensée et sa relégation hors de toute activité de pensée." Il estime qu'au lieu de voir le conspirationnisme comme "un délire sans cause, ou plutôt sans autre cause que l’essence arriérée de la plèbe, on pourrait y voir l’effet, sans doute aberrant, mais assez prévisible, d’une population qui ne désarme pas de comprendre ce qu’il lui arrive, mais s’en voit systématiquement refuser les moyens : accès à l’information, transparence des agendas politiques, débats publics approfondis (entendre : autre chose que les indigentes bouillies servies sous ce nom par les médias de masse) etc."

Un encart du dossier rappelle que le terme complotiste est un anathème commode qui "vise souvent à disqualifier toute pensée critique". Le blogueur Rudy Reichstadt, du site Conspiracy Watch, s'est apparemment senti visé et a répondu au Monde diplomatique dans un article intitulé "Vous avez dit « anathème » ?", mais il n'a pas jugé bon de se remettre en question. Il aurait pu expliquer pourquoi il ne se trompait jamais de cible, et qu'il ne confondait jamais les simples sceptiques et les vrais complotistes. Au lieu de cela, il a insisté sur les risques du phénomène, et a conclu en affirmant que la théorie du complot "prépare des génocides". On lui rappellera que la "guerre contre le terrorisme", soutenue par ses amis du Meilleur des Mondes, a fait 1,3 million de victimes.

Déjà en 2011, Alain Garrigou dénonçait, sur son blog du Monde diplomatique, cette mauvaise habitude, que l'on retrouve principalement chez quelques éditocrates, consistant à refuser, par principe, d'envisager certaines hypothèses : "La complophobie est une manifestation d’obscurantisme intellectuel, une posture anti-Lumières. Comme ses associés de l’arsenal irrationnel, le totalitarisme hier et le populisme aujourd’hui, la dénonciation de la théorie du complot associe la faiblesse intellectuelle et la force politique". "Puisqu’ils existent, ici et ailleurs, hier et aujourd’hui, même s’ils n’occupent pas toute l’histoire et peut-être même seulement des pans restreints de celle-ci, on ne peut exclure les complots a priori. C’est une affaire d’examen dans tous les cas, soit exactement ce dont nous prive la dénonciation des visions conspiratives." Le journaliste Romain Mielcarek mettait également en garde récemment : "cette chasse généralisée au complotisme, déclarée par une multitude de médias, risque de donner un crédit renouvelé à une autre déformation informationnelle et cognitive : le suivisme du pouvoir en place. Les structures de puissance (Etats, armées, institutions, entreprises, etc.) ont en effet d'imposants moyens de communication qui ont tendance à largement dépasser les capacités des journalistes à déconstruire et vérifier leur discours." [1] Même Pierre-André Taguieff - sociologue proche de l'extrême droite islamophobe, ce qui ne l'empêche pas de servir de référence à Conspiracy Watch et à de nombreux journalistes - critique la dénonciation abusive du conspirationnisme, qu'il qualifie de "contre-complotisme".

Un autre encart du dossier présente quelques exemples d'opérations sous fausse bannière "menées clandestinement pour en rendre responsable un ennemi". L'incendie du Reichstag en 1933 y figure, alors que ce cas n'est pas avéré, ce qui devrait valoir, en théorie, au Monde diplomatique d'être qualifié de conspirationniste [2]. Sur son blog Mediapart, Lyrric décerne, dans une analyse pertinente du dossier du Diplo, une "mention spéciale à l’article "Une obsession dans le monde arabe" (d'Akram Belkaïd) dans le lequel on apprend que les théories qui circulent en Algérie sur l’existence d’un complot français sont initiées et colportées par… les services secrets algériens. Comme thèse conspirationniste, il est difficile de faire plus fort."

La principale lacune du dossier réside dans le fait qu'aucune définition précise du complotisme n'est donnée, ce qui permet d'y mettre ce que l'on veut sans avoir à se justifier (un peu comme Marianne avec son dossier sur les complices de l'islamisme [3]). Il aurait par exemple été utile d'indiquer qu'un complot est une "entreprise formée secrètement entre deux ou plusieurs personnes contre la sûreté de l’état ou contre quelqu’un". Par exemple, si Lee Harvey Oswald a agi seul, alors l'assassinat de Kennedy n'est pas un complot. Si plusieurs personnes sont impliquées, il y a, par définition, un complot. Pour le 11-Septembre, plusieurs personnes sont impliquées, il y a donc nécessairement eu complot. Répétons-le, le 11-Septembre est bel et bien un complot : toute personne qui défend une thèse sur le 11-Septembre, la thèse officielle ou l'une des thèses alternatives, devrait donc être qualifiée de complotiste. Et ceux qui ne défendent aucune thèse sont des sceptiques. Pour Rudy Reichstadt, le conspirationniste est celui qui remet en cause "abusivement l’explication communément admise de certains phénomènes sociaux ou événements marquants au profit d’un récit explicatif alternatif". Il faudra nous expliquer en quoi toute remise en cause de l'explication officielle sur le 11-Septembre (qui n'est d'ailleurs pas communément admise, comme le montrent plusieurs enquêtes d'opinion) serait abusive, y compris quand elle est pratiquée par des journalistes reconnus.

A ceux qui considèrent que le complotiste part d'une conclusion préétablie, pour ensuite chercher des faits qui donnent l'impression de la corroborer, on rappellera que les conclusions du rapport d'enquête sur le 11-Septembre ont été rédigées avant que ne commencent les auditions de la commission. Ce rapport se base en partie sur des aveux obtenus sous la torture (le journaliste Glenn Greenwald a dénoncé la destruction, par la CIA, des bandes vidéos des interrogatoires), dont on a appris depuis qu'elle n'a permis d'obtenir aucune information fiable.

Pour réaliser son dossier, il semble que l'équipe du Diplo soit justement partie d'une conclusion - il n'y aurait pas lieu de se poser de question sur le 11-Septembre - pour ensuite trouver de quoi accréditer cette conclusion préétablie. Et pour y parvenir, le plus simple consiste à se focaliser sur l'un des aspects les plus polémiques, la chute de la 3ème tour du WTC, celle qui n'a pas été frappée par un avion. Des architectes et des ingénieurs ne sont pas convaincus par l'hypothèse du NIST (l'organisme en charge de l'étude). Cet aspect du débat a été mentionné par plusieurs médias (Arte, France3, LCI, Bakchich, L'Obs...) mais une majorité de citoyens ne connait pas encore l'existence du WTC7. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas experts, nous considérons simplement que ce débat doit avoir lieu entre spécialistes. Pour savoir si l'effondrement a été causé, ou non, par le feu, il faudrait avoir accès à certains documents classifiés, comme nous l'avons indiqué dans notre réponse au site Hoaxbuster.

Trois journalistes du Diplo sont donc venus à notre rencontre, à l'occasion de la conférence de l'architecte Richard Gage (programmée juste après notre Assemblée Générale), en oubliant d'évoquer leurs préjugés sur notre association, auquel cas nous aurions pu essayer de défendre notre travail, ou répondre aux éventuelles erreurs qu'ils auraient pu trouver sur notre site. Un compte rendu de la conférence figure dans le dossier, dans un article intitulé "Qui croit à la version officielle ?". Notre association y est présentée comme une sorte de secte qui suit aveuglément "le grand prêtre du 11-Septembre", et dont les membres "partagent une passion : se passer en boucle les images de ces immeubles". La description reste néanmoins moins caricaturale que ce à quoi nous sommes généralement habitués.

Un autre article présente les "Dix principes de la mécanique conspirationniste", comme le fait de s'appuyer sur l'histoire, sur la science, et sur la raison, des principes dont certains journalistes devraient s'inspirer. On peut y lire que "certains arguments nécessitent la mobilisation de connaissances pointues pour être contredits (concernant l’effondrement des tours du World Trade Center, par exemple)". Nous avons eu beau chercher, aucune note ne permet au lecteur de prendre connaissance de ces réfutations [4]. On peut comprendre que des journalistes ne s'intéressent pas à cet aspect du débat, mais le plus simple aurait été de ne pas venir à notre rencontre le jour d'une conférence sur ce thème.

Nous savions déjà que Serge Halimi, le directeur du journal, faisait un blocage sur le sujet. L'auteur des Nouveaux Chiens de garde (publié en 1997 et adapté en documentaire en 2012) se focalisait, dans une interview donnée en 2007, sur une des thèses alternatives, pour mieux discréditer le doute légitime à propos des nombreuses zones d'ombre. Le journal avait publié l'année précédente un article d'Alexander Cockburn, "figure marquante de la gauche radicale aux Etats-Unis", qui présentait l'avantage de défendre les explications officielles [5], tout en étant, de par son parcours, relativement crédible. Il s'agit en fait d'une illustration du biais de confirmation qui consiste à donner la parole à l'expert qui va dire ce que l'on veut entendre. D'autres intellectuels comme Gore VidalHoward Zinn, ou Daniel Ellsberg, le lanceur d'alerte des Pentagon Papers, ne partageaient pas les certitudes de Cockburn, mais les lecteurs du journal n'en ont pas été informés.

Le journaliste belge Olivier Taymans avait essayé, sans succès, de contacter la rédaction du Monde diplomatique après que l'édition norvégienne du journal ait abordé ce sujet. On peut le voir dans son documentaire consacré au traitement médiatique du débat sur le 11-Septembre, et référencé dans la filmographie d'Acrimed :


 

De nombreux citoyens ont des doutes et vont parfois chercher des explications alternatives (rappelons que nous n'en défendons aucune). Certaines sont effectivement délirantes, et dans le texte "Concurrence effrénée", le Diplo présente la thèse selon laquelle les tours jumelles n'ont pas été heurtées par des avions, mais par des hologrammes, comme faisant partie des "théories les plus répandues sur le 11-Septembre". Cette thèse, dite du "no-plane", est en réalité très marginale, mais la mettre en avant permet d'occulter les arguments qui font consensus. 

Dans ce dossier, sept pages sont consacrées aux "théories du complot". Pas une pour parler des 28 pages censurées dans le rapport du Congrès qui font actuellement l'objet d'une bataille pour leur déclassification. Pas une seule pour évoquer les dissimulations de la NSA. Pas une demi-page consacrée aux forfaitures d'Alec Station, l'unité chargée de surveiller al-Qaïda à la CIA. Pas même un quart de page pour mentionner les nombreuses critiques envers la Commission d'enquête. Vous n'y trouverez pas deux lignes sur la défense aérienne ou un mot sur les responsabilités de la Maison Blanche. Et silence évidemment sur les familles de victimes et les lanceurs d'alerte. Thierry Meyssan est constamment cité, jamais Éric Laurent, on comprend aisément pourquoi. Aucune mention non plus des livres des journalistes Philip Shenon, Peter Lance ou James Ridgeway, ou des articles de Kurt Eichenwald, Jeff Stein ou Dan Christensen. Les journalistes du Monde diplomatique auront donc, comme bien d'autres avant eux, contribué à empêcher que le débat sur le 11-Septembre ait lieu, en se focalisant sur un aspect technique présenté de façon caricaturale. Ils auront ainsi fait progresser la défiance des citoyens envers les médias, et donc le complotisme [6].
 

 -- La Rédaction de ReOpen911 -- 

 

Mise à jour du 22 juillet 2015 : Le Monde diplomatique a publié un courrier des lecteurs suite aux nombreuses réactions suscitées par son dossier. On peut y lire qu'Amy Goodman a été "la cible des adeptes des théories du complot" qui lui reprochaient de ne pas répondre à certaines questions sur le 11-Septembre. Le mensuel oublie de préciser que la journaliste a interviewé Gore Vidal sur le sujet, qu'elle a organisé un débat entre un défenseur et un détracteur de la thèse officielle, qu'elle a critiqué le travail de la commission d'enquête... Le fait de se focaliser sur quelques exaltés (comme les appelait Robert Fisk) a encore une fois pour objectif de discréditer le scepticisme. Le Monde diplomatique a pourtant publié l'année dernière un article sur "Les mystères du crash d'Ustica", en parlant d'un "improbable scénario officiel". En quoi ce scepticisme serait-il différent du nôtre ?
 


Notes :

[1] Le suivisme du pouvoir en place ne fonctionne pas à chaque fois, comme le montre la tentative avortée de salir l'image d'Edward Snowden (qui s'est inspiré de Thomas Drake, un des lanceurs d'alerte du 11-Septembre), initiée par le Sunday Times et relayée par de nombreux médias. Daniel Schneidermann a conclu son décryptage de cette affaire par ces mots : "Le vieux journalisme a perdu la partie, mais il ne le sait pas encore".

[2] Le Monde diplomatique pourrait également être qualifié de complice du conspirationnisme pour avoir donné la parole à Nafeez Ahmed, un rédacteur du Guardian très critique de la version officielle du 11-Septembre.

[3] Nous aurions pu apparaître dans ce dossier puisque Philippe Val voit en nous des complices d'al-Qaïda. Une partie de l'équipe de Charlie Hebdo est d'ailleurs toujours sur sa ligne. Elle prend les explications officielles sur le 11-Septembre pour une forme de dogme auquel il ne faudrait pas toucher, comme on peut le voir avec la publication du texte "Conspirationnistes et djihadistes, même combat", dans lequel nous sommes visés par les propos du sociologue Gérald Bronner.

[4] Il aurait probablement été malvenu pour le Monde diplomatique de faire référence au travail de Jérôme Quirant, notre principal détracteur, qui est également, tout comme Gérald Bronner, un militant pro-OGM.

[5] Selon Cockburn, les "obsessions des conspirationnistes du 11 septembre, [servent] à distraire des mille et uns complots réels du capitalisme, lesquels demanderaient à être mis au jour et combattus politiquement". Cockburn utilisa également le terme de "grand prêtre", mais pour désigner David Ray Griffin.

[6] Pour lutter contre le complotisme, Henri Maler propose une solution assez simple : "un peu moins d’imprécations et un plus de journalisme !

 


 

Publié dans Revue médiatique | 10 Commentaires »

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Commentaires (10)

  1. Tim,

    La dimension géopolitique du 11 septembre 2001 est la continuité directe des 40 ans de pillages et ravages de l'Amérique du Sud et de l'Asie par les néoconservateurs américains.
    Quel qu'en soit les commanditaires et exécutants, le 11 septembre a fait l'objet d'une instrumentalisation sans scrupules permettant l'appropriation de ressources naturelles et l'installation du chaos encore plus grand, cette fois dans les pays du Moyen-Orient.
    On peut faire le parallèle avec les opérations Condor, Contras, et bien sûr le funeste 11 septembre 1973, qui a installé un régime qui écrase toujours le Chili, mais aussi la ruine de l'Asie centrale (Corée, Laos, Vietnam...) par les même États-Unis autoproclamés gardien de la paix dans le monde.

    Si Le Monde diplomatique a su si bien évoquer la dévastation de l'Amérique du Sud et du Moyen-Orient, le 11 septembre reste un iceberg face au Titanic du diplo.
    En refusant d'incorporer le 11 septembre dans une trame géopolitique cinquantenaire, la rédaction du Monde diplomatique s'apparente au journalisme si bien décrit dans l'"Opération Correa" de Pierre Carles. En effet, c'est avec la même application que ce journal évite un débat pourtant crucial et se borne à une approche caricaturale assez proche de la manière dans le quotidien Le Monde a traité Chavez ou encore Correa.

    Certes on ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif, mais à part la peur du discrédit qui finira par lui coûter pas mal de lecteurs, évacuer le problème central du 11 septembre 2001 en ce troisième millénaire dévastateur relève de l'aveuglement professionnel ou de la propagande de guerre. Pour le pacifiste Diplo, c'est évidemment la première hypothèse qui sera retenue.
    Bien sûr, il n'est pas question de réclamer un quelconque engagement mais simplement de l'honnêteté intellectuelle vis-à-vis d'un sujet qui mobilise et concerne une bonne part de l'humanité.

    En ne traitant pas le 11 septembre 2001 de manière impartiale et journalistique, Le Monde diplomatique, comme la grande majorité des médias mainstream, laisse ce sujet crucial dans un désert journalistique.

  2. Christophe,

    Ce dossier du Diplo m'a scandalisé, et je suis très surpris de le voir qualifié ici d' "équilibré". Toute sa stratégie est grosso modo la même que le reste de la presse: mettre au même niveau les superstitions, voire pour certains les négationnismes historiques, avec les travaux de chercheurs les plus qualifiés, et ignorer délibérément les faits les plus flagrants. Voici ce que j'ai envoyé au "courrier des lecteurs" mais que je n'imagine guère lire ds le n° du mois prochain. J'espère seulement qu'il y aura eu une pression des lecteurs et de nombreuses réaction à ce dossier :

    "Si une « théorie du complot » s’est répandue ces dernières années, la préoccupation semble non moins intense au Monde diplomatique comme dans les autres médias, lorsqu’il s’agit du 11 septembre 2001. De cet événement aux conséquences dévastatrices, un récit unique s’est vu imposé d’autorité dès l’origine, sans enquête scientifique —celle tardive du NIST étant contestée par maints scientifiques et formellement validée par aucun. L’activité de recherche et de publication de documents contredisant ce récit semble constituer un problème majeur pour les médias, qui la définissent tout uniment par cette notion suffisamment diffuse et englobante pour être employée de façon consensuelle, de « théorie du complot ».
    Le dossier « Vous avez dit complot ? » est un cas d’espèce de cette construction journalistique. Il compare et fond les travaux sur le 11 septembre sans hiérarchie entre eux et avec d’autres récits, au même plan que les affabulations les plus spéculatives et éloignées des faits observés. Loin de décrire les arguments des chercheurs sérieux, l’expression qu’il reprend de « théorie du complot » se situe à l’opposé de leur but explicite, à savoir, comme on peut lire sur les pages d’accueil des sites de Reopen911 et de Architects & Engineers for 9/11 Truth (AE911) : exposer des évidences pour soutenir la demande d’une enquête policière et d’une action judiciaire.
    Curieusement, la « théorie » est d’autant plus perçue comme faible et récusable que ses raisons sont précises et circonstanciées. Ainsi, l’auteur de l’article cite l’un des « Dix principes de la mécanique conspirationniste » : « S’appuyer sur la science et la raison », et décide que ceci n’est qu’« apparence ». Il l’illustre en évoquant Reopen911 qui montre « des plans en trois dimensions, des photographies aériennes, des vidéos austères et techniques (dont l’une dure plus de deux heures), …[qui] viennent démontrer que la chute [du World Trade Centre 7 (WTC7)] est due à une opération de démolition programmée ». Le lecteur de cet article se demande si l’on s’y prendrait différemment pour lui dire la nécessité de « croire » et se conformer à un modèle non scientifique.
    De même l’article intitulé « Qui croit à la version officielle ? », n’envisage guère la pertinence de cette même question. Pourquoi l’auteur ne décrit-il que des à-côtés des propos du président d’AE911, Richard Gage, un architecte qui ne se consacre qu’à examiner les effondrements des Twins Towers et du WTC7 et n’a rien d’un « grand prêtre du 11 septembre » ? Gage veut convaincre d’ouvrir les yeux sur le fait que le choc d’avions, l’explosion de leur kérosène et les incendies de bureaux n’ont pu causer ces effondrements. Il rassemble des observations et analyses dont les plus simples relèvent des lois de Newton, mais que le journaliste choisit d’ignorer complètement.
    N’y a-t-il pas dans l’air des rédactions une incertitude inavouée vis-à-vis de l’autre théorie, celle entièrement rédigée le jour des événements, proférée le soir même par un chef d’État aux abois et devenue dans l’instant officielle, incontestée dans les grands médias et que nulle enquête digne de ce nom n’est venue étayer : des pirates de l’air musulmans télécommandés depuis des cavernes afghanes par un cerveau nommé ben Laden, ont attaqué les États-Unis ?"

  3. MARCOT Alain,

    mais qu'est ce qu'ils ont ces journaux qui n'ont pas à leurs services des journalistes qui doutent...
    car les vrais négationnistes ce sont ceux qui refusent de voir les anomalies dans les événement du 911 et surtout dans le rapport de la commission d'enquête, tout cela me parait invraisemblable d'être aveugle et sourd à ce point (mais pas muet apparemment)
    le vrai complot ce sont eux qui le montent en interdisant d'enquêter sur ces faits et surtout d'en parler avec un autre point de vue que ces endoctrinés (ou soumis aux usa...)
    c'est comme s'il était interdit de parler des accords transatlantiques... secrets.
    drôle de monde tout de même.

  4. chb,

    Un autre aspect de ce dossier complots me choque : le discours général y tend à faire croire que oui, il y a eu des complots mais c'est fini, définitivement. Grâce à la circulation immédiate des infos sur le web ? Bien sûr que non, puisque celui-ci n'est a priori pas crédible. Grâce à la conscience professionnelle des journalistes, ou à l'honnêteté des responsables ? Euh...
    En outre, le choix des complots avérés est très lacunaire. Qu'un journal spécialisé dans les relations internationales, étiqueté alternatif de surcroît, passe sous silence l'essentiel des magouilles impérialistes de ces dernières années, c'est fort décevant et absolument contraire à son objet.
    Total, de l'enterrement une nouvelle fois. Dire que le Diplo va quand même se targuer d'en avoir parlé !
    La rédaction de Reopen se satisfait d'un traitement moins odieux que d'autres fois ? L'absence totale d'une étude (journalistique!) des arguments des chercheurs de vérité, si elle permet au Diplo de rester dans la doxa sur un sujet toujours chaud, indique bien que seuls les déclarés bouffons sont sérieux : bon courage, les clowns.

  5. Elwahrani,

    J'oppose à ces articles qui soutiennent la thèse officielle du NIST, un seul et unique argument.
    Ok. Acceptons comme faits scientifiques que les 2 (ou 3) tours du WTC se sont écroulées droit sur leur base suite à un incendie dû au kérosène. Bien.
    Ma question: pour quelle raison le gouvernement US (et donc le NIST lui-même) ne prennent-ils pas leur responsabilité et modifier les standards de construction de gratte-ciel aux US. Pour quelle raison laissent-ils ces mêmes normes qui ont dirigé la construction du WTC opérer encore ? C'est un crime contre les citoyens que de permettre à ces standards d'exister encore dans la même forme et le même fond!
    Si la thèse officielle est sérieuse, le gouvernement US doit prendre ses responsabilités et interdire la construction de gratte-ciel du type du WTC.

  6. jerome dufrenoy,

    Il y a un fait simple qui n est pas assez développé , c est le coté totalement ridicule du mobile du crime invoqué par la théorie officielle Selon celle ci ben laden a envoyé des avions sur les tours parce qu il est musulman - si j ai bien compris - A ce moment la je peux prendre un européen blanc au hasard et l accuser d avoir tué le petit gregory , la preuve il est judeo chretien De meme je peux prendre un chinois au hasard et l accuser d avoir enlevé estelle mouzin , ben oui puisqu il est bouddhiste

  7. Pierro,

    Malheureusement même le Monde Diplo est aujourd'hui obligé de collaborer à la manipulation de l'information et la diabolisation de toutes informations contraires à celle données par les médias atlantistes.

    Nous sommes dans une période noire pour le journalisme, si la guerre d'Irak n'avait pas eu lieu et qu'elle se préparait aujourd'hui, il serait impossible de douter publiquement que Saddam Hussein possède des armes de destruction massive et qu'il soit à la tête de la 3eme armée la plus puissante du monde, juste en douter publiquement vous vaudrais une accusation de complotiste, donc négationniste, parano...

  8. Elias Davidsson,

    Chers amis,

    De temps en temps je jette un coup d'oeil sur votre site. En tant que chercheur et auteur de longue date sur le 9/11, je salue votre travail. Puisque je vous considère comme des camarades, je me dois d'exprimer ma critique envers votre travail, et cela pour deux raisons.

    Premièrement, votre site ne mentionne pas une donnée fondamentale qui, à elle-seule, rend nulle la théorie officille sur les attaques du 11 septembre. Il s'agit du fait que le gouvernement des Etats-Unis n'a jamais présenté la moindre des preuves que les 19 "personnes" dites pirates de l'air, soient montées dans les avions qui auraient été détournés. Leurs noms ne figurent sur aucune liste certifiée des passagers; aucune personne ne les vu monter dans les avions; il n'existe aucun vidéo certifié qui prouve leur embarquement; et leurs corps n'ont pas été identifiés. Or, s'il n'y a pas eu de "pirates de l'air", toute la légende s'écroule. N'oublions pas que c'est au gouvernement américain de prouver ses accusations monstrueuses contre ces 19 "personnes". Sans des preuves accablantes et indépendamment vérifiées, ces personnes sont innocentes de tout crime. J'ai documenté au plus grand détail ce manque de preuves dans mon livre "Hijacking America's Mind on 9/11" (Algora Publishers, New York, 2013). Depuis la sortie du livre, aucune personne n'a contesté mes résultats. Des dizaines de professeurs ont d'ailleurs confirmé ces résultats. Sur la base de ces résultats, il sied à notre mouvement de dénoncer chaque journaliste et auteur qui attribue le crime du 11 september à Mohamed Atta, Osama bin Laden ou Al Qaeda, pour des infractions à la déontologie professionnelle: Ils n'ont pas le droit de désigner des personnes innocentes comme des assasins ou terroristes. Par cette escroquerie systématique, ces journalistes et auteurs ont contribué à la mort de plus d'un million de personnes en Afghanistan et Iraq ainsi qu'à l'instauration d'une société Orwellienne. Ils portent une lourde responsabilité morale qui doit être étalée au grand jour.

    Deuxièmement, le dossier 9/11 devrait être considéré comme conclu. Le démolition des trois tours, la destruction de preuves, le manque des preuves sur les "pilotes de l'air", le manque de preuves sur l'identité des avions, et tout le reste, devraient largement suffire pas seulement pour rejeter une fois pour toute le mythe officiel, mais aussi pour présumer la responsibilité du Pentagon pour le crime, une présomption que seul le gouvernement américain peut contrecarrer (s'il le désire). Voulons-nous attendre 40 ans de guerres et des millions de morts pour conclure que le Pentagon était bien responsable du crime? Cette présomption de culpabilité envers le Pentagon est le seul moyen de défense que le public possède face à des autorités qui refusent à ouvrir leurs dossiers et mener une vraie enquête.

    Le mouvement pour la vérite sur le 911 devrait prendre sérieusement sa position d'avant-garde intellectuelle au lieu de se contenter de quémander à des institutions moralement corrompues le droit de s'exprimer. Seul ce mouvement est capable aujourd'hui de joindre la lutte pour la paix, la justice et la vérité. C'est donc à ce mouvement de trouver les alliés politiques qui comprennent les enjeux. Les enjeux sont trop énormes pour continuer à se fixer sur la manière avec lesquelles les tours ont été démolies.

    Bien à vous.

  9. gerardo,

    Voici les techniques utilisées pour jeter le discrédit sur les théories alternatives :
    https://theintercept.com/2015/06/22/controversial-gchq-unit-domestic-law-enforcement-propaganda/?comments=1
    https://theintercept.com/document/2015/06/22/behavioural-science-support-jtrig/

  10. Johann,

    Depuis la lecture de cet article, je n'achète plus le Monde diplomatique. Non seulement ils n'ont aucun argument valable - ils sont dans le déni - mais en plus c'est tellement mauvais qu'ils doivent prendre leurs lecteurs pour des crétins. Alors non merci, sans moi.

    Les preuves des démolitions contrôlées sont tellement abondantes qu'il faut suspendre les lois de la physique et de la chimie pour pouvoir seulement considérer la version officielle.

    A mon humble avis, la meilleure preuve - contre laquelle les négationnistes ne peuvent plus que passer pour ce qu'ils sont - est présentée ici:

    http://gumshoenews.com/2014/09/08/bones-the-forensic-evidence-of-explosives/

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