Les réponses des autorités à la marée noire 2010, un souvenir de l’administration Bush ?

Selon un article publié par France24, l’effroyable marée noire dans le Golfe du Mexique serait imputable à une négligence de l’administration Bush qui n’avait pas jugé utile de rendre obligatoire la pose de vannes de sécurité sur les plateformes pétrolières.

Le président Obama qualifie maintenant ce désastre de "11 Septembre écologique." Si le 11 Septembre et la marée noire sont deux événements à l’impact considérable, ils n’en procèdent pas moins de faits bien distincts et n’ont pas les mêmes conséquences. Pourtant, les autorités semblent vouloir minimiser les effets médiatiques de cette marée noire par l’emploi d’une technique éprouvée lors des événements 11 Septembre 2001 : celle de la non information. A noter la tentative de blackout sur les images susceptibles de révéler au public le réel impact et l’ampleur de la catastrophe. Il en fut de même pour les événements du 11/9.

Dans l’article suivant, publié par le Washington’s blog et repris par Norcaltruth, l’auteur met en parallèle certaines réactions officielles qui ne sont pas sans rappeler les omissions et dissimulations que l’on retrouve dans les résultats de l’enquête sur le 11/9. Ces procédés seraient-ils devenus la norme ?

Avant d’aborder l’article, il est intéressant de revenir sur ces faits : le désastre du 20 avril 2010 engage la responsabilité de BP, Transocean et … Halliburton. La société texane de services et d’équipements pétroliers avait été mandatée par BP pour effectuer le cimentage du puit. Rappelons qu’entre 1995 et 2000, Halliburton était dirigée par Dick Cheney avant qu’il ne devienne Vice-président des Etats-Unis. Un peu plus tard, la société décrocha de juteux contrats durant la guerre d’Irak – une conséquence du 11/9 – ce qui la projeta au premier rang des fournisseurs de l’armée américaine en 2003 alors qu’elle n’était qu’à la 19e place l’année précédente.

Des faits évoquent le soupçon de délits d’initiés survenus peu avant le 11 Septembre 2001 : trois semaines avant l’explosion de la plateforme, Halliburton a négocié l’achat de la plus grande société de nettoyage de marée noire au moment même où Goldman Sachs vendait 44 % de ses avoirs en actions BP. Le directeur général de BP aurait lui vendu pour 1,4 million de livres sterlings d’actions BP un mois avant la catastrophe. Et bien entendu, à l’instar des étonnantes opérations financières survenues quelques semaines avant le 11/9, l’enchainement de ces événements ne serait que pure coïncidence.

 

 


 

Le gouvernement tente de balayer la marée noire sous le tapis, tout comme il a tenté de le faire avec la crise économique, le 11/9 et toutes les autres crises.

Source: Washington’s blog 10 Juillet 2010
article repris par norcaltruth.org
 

Comme je l’ai souligné précédemment, la marée noire est très similaire au 11/9, car – dans les deux cas – les intervenants, venus apporter leur aide pour le sauvetage et le nettoyage, sont tombé malades … mais on leur a dit qu’ils n’avaient pas besoin d’équipements de sécurité. Regardez ceci.

De plus, le gouvernement tient les scientifiques à l’écart du «Ground Zero» de la marée noire et – pour cette raison – ces derniers ne peuvent évaluer son ampleur avec précision.

BP a également tenté de dissimuler ses bavures en minimisant les estimations des déversements, maintenant les journalistes à l’écart des zones les plus durement touchées par le pétrole (voir ici, ici, ici et ici, menaçant de les arrêter s’ils tentaient de prendre des photos (voir ceci), dissimulant les cadavres d’oiseaux et d’autres animaux marins, utilisant des dispersants pour camoufler la quantité de pétrole déversée (les dispersants ne font qu’aggraver les dommages causés par la marée noire).

Le gouvernement est complice de toutes ces dissimulations. En effet, pour l’administration Obama, le fait de s’approcher suffisamment près pour filmer la faune ou les plages engluées est désormais un crime

De la même façon, les enquêteurs officiels sur le 11/9 s’étaient vus refuser des moyens, l’accès au site et aux éléments de preuve sur le site, ou encore l’accès à l’information basique, tels que les plans du World Trade Center.

En effet, tout comme le gouvernement et BP qui ont constamment sous-estimé la quantité de pétrole qui jaillit dans le Golfe, les plans pour le World Trade Center sont encore à ce jour tenus à l’écart des journalistes et du public; l’agence gouvernementale chargée de l’enquête a manifestement mal interprété la structure des bâtiments.

Comment sommes-nous censés améliorer les règlements sur la sécurité des bâtiments si les ingénieurs et les scientifiques qui enquêtent sur l’effondrement des bâtiments du World Trade Center 1, 2 et 7 le 11 Septembre n’ont toujours pas accès aux plans ?

En outre, comme je l’ai déjà souligné

        Les co-présidents Thomas Kean et Lee Hamilton de la Commission sur le 11/9 ont écrit

       "Ceux qui connaissaient ces vidéos – et qui ne nous en ont pas parlé – ont fait obstruction à notre enquête." 

       [De plus] : 
 

       * Les présidents de la Commission sur le 11/9 et de l’Enquête conjointe de la Chambre et du comité de renseignement du Sénat sur le 11/9 ont déclaré que les "gardiens" du gouvernement ont entravé l’enquête sur le 11/9 en intimidant les témoins.

       * Les commissaires du 11/9 ont conclu que les fonctionnaires du Pentagone avaient menti à la Commission, envisageant la recommandation d’accusations criminelles pour de telles fausses déclarations. 

       * La bande audio des entretiens avec les contrôleurs du trafic aérien en service le 11/9 a été volontairement détruite par découpage manuel, puis les bribes ont été éparpillées dans différentes poubelles autour du bâtiment comme le décrivent cet article du NewYork Times (la version résumée est gratuite, la version compète est payante) et cet article du Chicago Sun-Times.

       * Les enquêteurs pour l’enquête mixte du Congrès ont découvert qu’un informateur du FBI avait accueilli et même loué une chambre à deux pirates de l’air en 2000 et que, lorsque les enquêteurs ont cherché à interviewer les informateurs, le FBI a refusé purement et simplement, puis les a caché dans un lieu inconnu; un fonctionnaire de haut niveau au FBI a déclaré que ces manœuvres de blocage ont été menées sous les ordres de la Maison Blanche. Comme le note le New York Times : 

        "Le sénateur Bob Graham, le démocrate de Floride, ancien président de la commission du renseignement du Sénat, a accusé mardi la Maison Blanche de dissimuler des preuves…"

         * * * 

         L’accusation provient du refus du Bureau d’Enquête Fédéral qui permettrait aux enquêteurs une investigation du Congrès et à la commission indépendante sur le 11 septembre d’ interviewer un informateur, Abdussattar Shaikh, le propriétaire des deux pirates de l’air à San Diego le 11 septembre. 

         Dans son livre "Les questions sur le renseignement", M. Graham, co-président de l’enquête du Congrès et J. Porter Goss, représentant républicain de Floride, ont déclaré qu’un officiel du FBI leur avait écrit en Novembre 2002 : "l’administration ne sanctionnerait pas un entretien du personnel avec la source." Mardi, M. Graham a désigné la lettre comme étant "une preuve irréfutable" puis a dit: "La raison de cette dissimulation revient directement la Maison Blanche. "

Bien sûr, la réaction du gouvernement à la crise économique, à la torture, aux attaques à l’anthrax, et à presque toutes les autres crises a été la même: tenter de les balayer sous le tapis.

C’est presque comme si l’activité principale du gouvernement ces jours-ci tentait de couvrir la négligence criminelle et la fraude … plutôt que de résoudre réellement les problèmes, de renvoyer – si ce n’est de condamner – les gens qui ont provoqué les problèmes, ou de changer suffisamment les choses pour prévenir de futures crises.

Traduction Apetimedia pour ReOpenNews

 


En lien avec l’article :

  • BP, Halliburton et Transocean: c’est pas moi, c’est l’autre / lemonde.fr 12 mai 2010 Le Monde diplomatique juillet 2010
  • Pétrole : il pourrait manquer 10 millions de barils par jour en 2015 avertit l’armée US / Contre Info.info 13 avril 2010
  • Où l’on reparle de Halliburton /
  • Golfe du Mexique: plus sale tu meurs / Mediapart 01 juillet 2010
  • Halliburton : quand les USA quittent l’Iran et son pétrole / leblogfinance avril 2007
  • Halliburton ou le pillage de l’Etat / voltairenet.org 16 septembre 2004

ReOpenNews :

 


 

4 Responses to “Les réponses des autorités à la marée noire 2010, un souvenir de l’administration Bush ?”

  • Breizh Fab

    « l’effroyable marée noire dans le Golfe du Mexique » déverse à ce jour
    800000 l/j
    étant donné qu’ 1 baril = 159 l
    on a un débit de 5000 barils par jour

    donc depuis 3 mois
    soit 90 jours
    450 000 barils se sont déversés

    En 1979, 220 000 tonnes ont été déversées en une seule fois sur les côtes du nord Finistère lors du naufrage de l’Amoco Cadiz
    1 tonne = 7 barils
    ce qui nous a fait 1 540 000 barils sur les côtes de Porstall en une seule nuit

    il faudra 308 jours pour que cela soit aussi grave dans le Golfe du Mexique

    cela ayant commencé le 22 avril ce sera en février 2011

    il a fallu que les habitants de Porstall livrent une épique bataille juridique et scientifique, menée par Alphonse Arzel et le Pr Glémarrec pour que cette « effroyable marée noire » soit reconnue comme telle par les tribunaux américains.

    Mais depuis le 22 avril 2010 le monde entier croit que la pire catastrophe de tous les temps s’est déjà produite !

  • Breizh Fab

    Mais si on prend la fourchette haute des estimations etnon les premiers chiffres donnés par la BP
    19000 barils se déversent par jour
    et donc 1710000 barils se sont déjà déversés soit davantage que pour l’Amoco Cadiz en 78.

  • Merci-
    Nor Cal Truth

  • roblin

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