Les secouristes de Ground Zero atteints de cancers continuent leur bataille contre le gouvernement fédéral

Nouvel épisode assez pathétique dans la longue quête des pompiers et secouristes du 11-Septembre pour une couverture sociale qui leur permettrait de soigner leur cancer. Dix ans après les événements de Manhattan, et après avoir essuyé humiliation sur humiliation de la part de l’État fédéral, les rescapés atteints de cancer attendent toujours une prise en charge de leur frais médicaux que l’Administration leur refuse arguant du fait que leur maladie peut ne pas être liée aux poussières toxiques respirées sur la "pile" de Ground Zero. Un argument presque obscène quand on repense au dévouement et au courage de ces personnes qui sont accourues vers le lieu du désastre quand tout le monde le fuyait, et qui continuent de s’éteindre un à un.

 

A partir de la gauche, TJ Gilmartin, Michael McPhillips et John Devlin,
qui ont travaillé à Ground Zero ou aux environs dans les jours qui ont suivi le 11/9,
espéraient pouvoir témoigner lors de l’audition du 24 janvier dernier.

 


Les secouristes malades du 11/9 ont dû repartir d’une audition sur la loi Zadroga à cause d’un problème technique

par Julier Shapiro sur Dnainfo, le 24 janvier 2012

Lower Manhattan – Le gouvernement fédéral a ajourné une audition [pourtant] très attendue par le public au cours de laquelle il devait être décidé si le fonds de compensation de 2,8 milliards de dollars pour les malades du 11/9 couvrait également les cas de cancers, cet ajournement étant dû à un problème technique qui a empêché les personnes de se joindre à la conférence téléphonique pour témoigner.

Des dizaines de secouristes souffrant de maladie sont venus en personne mardi après midi assister à la réunion organisée par le World Trade Center Scientific and Technical Advisory Committee qui se déroulait au Musée de la Police de New York City, certains étaient venus de Long Island ou du New Jersey pour expliquer [en chair et en os] que le gouvernement fédéral devait payer pour le traitement de leur cancer.

Mais les personnes qui ont assisté à cette réunion ont rapporté que le Center for Disease Control and Prevention, l’agence qui organisait la réunion, a dû annuler l’événement et renvoyer chez eux les secouristes après avoir tenté en vain de faire marcher le système de conférence.

« Je trouve cela tout à fait maladroit, » a commenté John Feal, le fondateur de l’association Fealgood Foundation, un groupe de soutien aux secouristes malades du 11/9.

« Ces personnes ont voyagé jusqu’ici aujourd’hui malgré leur maladie. Il est très décevant de voir qu’elles n’ont pas pu poser leurs questions. »

Le Comité de conseil scientifique pourrait fixer une nouvelle date pour la réunion ou simplement demander aux secouristes d’attendre et de venir témoigner lors d’une réunion publique qui doit se tenir le 15 février à Lower Manhattan, a expliqué Catherine McVay Hughes, une des membres du Comité. Le lieu et l’heure précise de ce meeting restent encore à déterminer.

Un représentant du CPC n’a pas immédiatement émis d’appel à commentaires.
Les secouristes et les ouvriers chargés du déblaiement [de Ground Zero] ont déclaré en repartant de la réunion de mardi qu’ils étaient fatigués d’attendre que le gouvernement prenne enfin au sérieux leurs problèmes de santé.

Howard Full, un sergent détective retraité de la police de New York (NYPD) qui a passé plus de deux semaines à Ground Zero après le 11/9, espérait pouvoir évoquer devant le Comité ses difficultés à obtenir un traitement après qu’on lui ait détecté un cancer des glandes en 2009.

Hull, âgé de 46 ans, réside dans le Comté d’Orange et est père de 4 enfants ; il a suivi des soins réguliers à la clinique publique du World Trade Center au Centre médical du Mont Sinaï, mais la clinique n’a pas pu s’occuper de son cancer, car pour le gouvernement fédéral, cette maladie n’est pas liée au 11-Septembre.

« Combien de temps faut-il attendre avant qu’ils l’incluent, qu’encore plus des nôtres meurent ? » s’est interrogé Hull.

« Nous sommes allés à Ground Zero de plein gré, sans retenue, pour essayer d’aider les autres. Et après ça, vous tombez malades, et ils ne vous renvoient pas l’ascenseur. »

Le gouvernement fédéral a récemment commencé à accepter les demandes concernant le fonds de compensation de 2,8 milliards de dollars pour les victimes du 11/9 souffrant de maladies liées aux toxines [de Ground Zero], mais à ce jour, ce fonds ne couvre toujours pas les cas de cancer.

Thomas Fay, un pompier volontaire de 55 ans (ci-contre) qui vient du New Jersey et a passé 12 heures d’affilée sur la « pile » de débris encore fumante de Ground Zero le 13 septembre, a expliqué qu’il était extrêmement important pour lui que les personnes atteintes de cancer obtiennent une aide [financière] car c’est une maladie qu’il est tout à fait possible de combattre.

Fay a contracté un lymphome « non Hodgkin » qui lui a été diagnostiqué en 2009, et il est maintenant remis de sa maladie, mais il avoue que la menace d’un retour de la maladie est toujours présente comme un couperet au-dessus de sa tête. « Une fois que vous avez le cancer, vous êtes marqué à vie, » déclare-t-il. « Vous ne pouvez jamais plus baisser la garde. C’est une maladie démoniaque. »

Selon lui, le message envoyé par le gouvernement fédéral aux secouristes du 11-Septembre est clair : « Quoi qu’il arrive, vous devez vous débrouiller tout seuls. »
Le Comité de conseil scientifique pourrait se prononcer dès mars ou avril sur les types de cancers (il pourrait n’y en avoir aucun…) qui doivent être couverts par [le fonds de compensation] du gouvernement fédéral.

 

Traduction GV pour ReOpenNews


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4 Responses to “Les secouristes de Ground Zero atteints de cancers continuent leur bataille contre le gouvernement fédéral”

  • Joël

    Pour les autorités US, leur maladie peut ne pas être reliée au 11 Septembre.
    Par contre, Ben Laden peut tout à fait être relié au 11 Septembre. Ben voyons !…
    (Apparemment ça ne dérange pas les américains, qu’on leur fasse passer des vessies pour des lanternes)

    Oh, et puis au rythme où ils s’éteignent, y’aura bientôt plus de secouristes pour se plaindre; il suffit juste d’attendre un peu qu’ils soient tous morts.

    Choquant. Tout ceci est effroyablement choquant.
    Et tout ça à cause du fric, en plus…

  • Olivier

    Ils ne sont pas tous morts soudainement, en fin septembre 2001.
    « il n’y a donc aucune preuve » qu’il y ait un lien avec les événements.

    CQFD

    « Attentons qu’ils meurent tous, et après 10 ans d’autopsies, quand on aura la preuve (qu’il faut vouloir trouver, bien sûr), alors on pourra allouer une réduction gouvernementale exceptionnelle de 20% pendant 2 ans sur le prix des fleurs de leurs tombes »

    Pour ces gens-là, il a toutes les preuves possibles qu’une boule de feu et kérosène ait fait exploser le rez-de chaussée du WTC, toutes les preuves possibles qu’un avion s’est bien incrusté dans le Pentagone, que le WTC 7 est bien tombé naturellement avec la seule gravité, mais aucune concernant les incidences de santé de tous ces braves gens qui ont fait ce jour là le sacrifice de leur vie en faisant leur travail citoyen.

    Une étique à vomir…

  • Bernard

    Quand on contredit le pouvoir en place, il faut une avalanche de preuves.
    Quand le pouvoir nous contredit, il ne daigne pas la moindre justification.

    Et vous savez le pire ? Ça marche…

  • Doume

    Secouriste à Autorité :
    - Vous avez cherché un lien entre ces maladies et le 11/9 ?
    - Non !
    - Pourquoi ?
    - Et bien, c’est parce que rien n’indiquait qu’il y en ait eu.
    - Mais comment pouvez savoir que rien n’indiquait qu’il y en ait eu si vous n’avez même pas cherché ?
    - Si vous recherchez quelque chose qui n’existe pas, vous gaspillez votre temps et l’argent du contribuable

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