L’ex-ministre égyptien de l’Intérieur suspecté d’être derrière l’attentat à la bombe d’Alex Church du 31 décembre 2010

Retour sur une information de début février alors que le régime de Moubarak était en train de s’écrouler. La chaîne AlArabya, concurrente d’Al Jazeera, nous révélait que l’attentat contre l’église copte d’Alexandrie du 31 décembre dernier qui avait tué 24 fidèles, serait le fait d’une équipe dépendant du ministère de l’Intérieur égyptien Habib el-Adly. Autrement dit, si cela s’avérait exact, cela signifierait qu’au moment où leur pouvoir commençait à vaciller, les autorités égyptiennes auraient tenté de monter les communautés les unes contre les autres, et de se dresser sur les ruines encore fumantes comme les garants de la lutte contre les extrémismes (les dirigeants égyptiens ont immédiatement lancé des appels à l’unité). Cela n’est pas sans nous rappeler tant d’autres opérations "sous fausse bannière" (False Flags) qui sont malheureusement loin d’être l’apanage des régimes nord-africains.

 

Un policier égyptien devant l’église copte d’Alexandrie cible
d’un attentat à la bombe dans la nuit du 31 décembre 2010
 

L’ex-ministre égyptien de l’Intérieur suspecté d’être derrière l’attentat à la bombe d’Alex Church

par Farrag Ismail sur AlArabiya, le 7 février 2011

Traduction Martin pour ReOpenNews

Le procureur général d’Egypte a ouvert lundi une enquête sur le rôle supposé de l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adly dans l’attentat à la bombe de l’église "al-Qiddissin" à Alexandrie, la nuit de la Saint-Sylvestre, attentat au cours duquel 24 personnes ont été tuées, a déclaré à Al Arabiya un avocat égyptien.

Ce juriste, Ramzi Mamdouh, a indiqué qu’il avait présenté une requête au procureur égyptien Mahmoud Abd pour que soit diligentée une enquête sur les informations rapportées par les médias selon lesquelles l’ancien ministre de l’Intérieur avait planifié l’attaque meurtrière contre cette église, dans l’intention de rejeter la faute sur les islamistes, d’augmenter la répression du gouvernement sur ceux-ci, et d’accroitre le soutien de l’Occident au régime.

Mahmoud a indiqué que les informations contenues dans certains rapports étaient "très sérieuses".

La proclamation, qui porte le numéro 1450, a évoqué des informations provenant d’un diplomate britannique qui a explicité les raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne avait exigé le départ immédiat du président égyptien Hosni Moubarak et de son régime, et en particulier celui de l’appareil sécuritaire du ministère de l’Intérieur dirigé jusque-là par Habib el-Adly.

Selon les sources diplomatiques britanniques citées, le ministre de l’Intérieur avait créé en quelque six années, un corps spécial de sécurité dirigé par 22 officiers, qui employait un certain nombre d’anciens islamistes radicaux, des trafiquants de drogue et certaines entreprises de sécurité pour préparer l’organisation d’actes de sabotage dans le pays pour le cas où le régime se trouverait en danger.

Dans cette déclaration qui cite certains rapports des services de renseignement du Royaume-Uni, il est indiqué que le major Fathi Abdelwahid, membre du ministère de l’Intérieur, a commencé le 11 décembre 2011 a préparer un certain Ahmed Mohamed Khaled, qui avait passé 11 ans dans les prisons égyptiennes, à rentrer en contact avec un groupe extrémiste appelé Jundullah et à coordonner avec lui l’attaque contre l’église d’Alexandrie.

"Dresser les Coptes"

Khaled aurait dit au groupe qu’il pourrait aider en fournissant des armes provenant de Gaza, et que l’action visait à "dresser les Coptes."

A la suite de cette prise de contact, un chef de Jundullah nommé Mohammed Abdelhadi accepta de coopérer à l’entreprise et recruta un homme, Ahmed Ali Abdelrahman, comme chauffeur de la voiture piégée; il devait se garer devant l’église et la laisser là pour qu’ensuite l’explosion soit déclenchée par télécommande.

Mais le major Abdelwahid, qui travaillait pour le ministère de l’Intérieur, est suspecté d’avoir fait exploser la voiture avant que la recrue de Jundullah en soit sortie, le tuant ainsi que 24 fidèles qui se trouvaient dans l’église.

Après l’attaque, le directeur du ministère de l’Intérieur a demandé à Khaled de rencontrer le leader de Jundullah dans un appartement d’Alexandrie sous prétexte d’établir le bilan de l’opération.

Quelques jours plus tard, les deux hommes se sont rencontrés dans cet appartement, rue Abdel-Moneim Riad. Lors de la rencontre, ils furent arrêtés par le major Abdelwahid et ses forces de sécurité qui fouillèrent l’appartement. Ils furent ensuite conduits en ambulance à un bâtiment du ministère de l’Intérieur au Caire.

Ils y restèrent en détention jusqu’au 28 janvier. Ce jour-là, le ministère de l’Intérieur fut attaqué et son système de sécurité débranché. [Les deux hommes] s’échappèrent en même temps que des milliers d’autres prisonniers.

Selon les rapports, après leur fuite les deux hommes se rendirent directement à l’ambassade du Royaume-Uni au Caire où ils révélèrent la façon dont ils avaient été employés par le gouvernement pour mener des attaques terroristes.

Farrag Ismail

AlArabiya, le 7 février 2011

Traduit de l’arabe par Mustapha Ajbaili pour AlArabiya, et de l’anglais par Martin pour ReOpenNews


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One Response to “L’ex-ministre égyptien de l’Intérieur suspecté d’être derrière l’attentat à la bombe d’Alex Church du 31 décembre 2010”

  • Sébastien

    Et un complot de plus, un!

    Je donnerai raison aux médias, pour une fois: les théories du complot n’existent pas!
    Cela fait bien longtemps que l’on est passé à la pratique…

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