Pétrole et 11 septembre 2001

L’article suivant est extrait d’un document étoffé publié sur Algeria-Watch : "Les guerres de Bush pour le pétrole"

Les préparatifs d’une intervention en Irak ont été amorcés avant même l’investiture de G. W. Bush à la présidence des Etats-Unis, et non après les attentats du 11 septembre 2001. Les néo-conservateurs parvenus à la Maison Blanche avaient donc déjà planifié l’invasion du pays. Sans plus attendre, la toute première réunion du Conseil National de Sécurité de janvier abordait le sort réservé à l’Irak.

Afin de mieux cerner le sujet, nous faisons suivre ce document d’une vidéo de l’interview de Paul O’Neill (1) qui fut Secrétaire au Trésor de l’administration Bush et de Ron Suskind,(2) ex-Chef du service de politique intérieure du Wall Street Journal, qui délivre les résultats de son enquête. Enfin, nous vous invitons à lire un bref historique, néanmoins fort intéressant, des tractations qui ont mené à l’invasion de l’Afghanistan.

 

Un militaire de l’OTAN en faction dans un champ pétrolifère irakien

 


Les guerres de Bush pour le pétrole : l’Irak

mardi 8 avril 2008 – 06h:45

Hocine Malti – Algeria-Watch

Cette seconde partie traite de la politique américaine concernant les ressources pétrolières irakiennes.

Première partie : Les guerres de Bush pour le pétrole : l’Afghanistan
Troisième partie :
Les guerres de Bush pour le pétrole : l’Asie Centrale

La guerre en Irak puis son envahissement par l’armée américaine avait pour motif officiel la recherche d’armes de destruction massive que Saddam Hussein était censé posséder ; on se souvient de la prestation ridicule de Colin Powell, secrétaire d’Etat, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, expliquant à la planète entière comment les "chercheurs" irakiens préparaient ces armes à l’intérieur de cabines ressemblant à des camping-cars. Depuis, tout le monde a compris que la véritable motivation américaine était de s’emparer des immenses richesses pétrolières du pays.

A la veille de l’invasion de l’Irak, plus de la moitié du pétrole brut consommé aux Etats-Unis provenait de l’exportation ; c’était une situation insoutenable selon les termes de la doctrine pétrolière de George W. Bush, telle qu’élaborée par le NEPD group. Les néo-cons de la Maison Blanche avaient décrété, bien avant l’élection de novembre 2000, que l’Irak avec ses 10 000 à 30 000 milliards de dollars de réserves pétrolières était vital pour les intérêts nationaux sécuritaires des Etats-Unis. Dans le chapitre ayant pour titre "Rebuilding America’s Defenses", contenu dans le programme qu’ils avaient préparé en vue de la conquête de la Maison Blanche (The Project for a New American Century), ils annonçaient qu’ils s’attacheraient, une fois arrivés au pouvoir, à sécuriser et à étendre l’influence américaine au monde entier ; dans le cas particulier de l’Irak et de la Corée du Nord, leur but était de détrôner les dirigeants de ces deux pays.

Ils savaient par avance que la mise en application d’un tel programme coûterait extrêmement cher, entraînerait des guerres et risquait de ne pas être avalisée par le peuple américain ; il fallait donc, disaient-ils, "pour changer les mentalités aux USA et vaincre les résistances éventuelles, que le pays subisse un nouveau Pearl Harbor !"

Dans ses mémoires "The price of loyalty" (Le prix de la loyauté), Paul O’Neil, secrétaire au Trésor au moment des faits, rapporte que lors de la première réunion du Conseil national de sécurité, tenue le 30 janvier 2001, soit une dizaine de jours après l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, déclarait : « Nous devons laisser tomber la politique de Clinton sur Israël et la Palestine et aller chercher Saddam ». Cette recommandation fut transmise au groupe du NEPD qui décida alors qu’augmenter la part des Etats-Unis dans la production et la commercialisation du brut dans le monde devrait être la principale préoccupation de la politique énergétique américaine au plan international, la recherche d’alternatives au pétrole ou la conservation d’énergie ne venant qu’en deuxième ou troisième position.

Il était dit dans le rapport établi par ce groupe que "le but principal de l’administration serait de convaincre, voire obliger les états de la région [le Moyen Orient] d’ouvrir leurs zones pétrolifères à l’investissement étranger et remplacer le contrôle national, c’est-à-dire celui de l’OPEP, par le pouvoir de décision des multinationales soumises au contrôle de l’Amérique et sensibles aux intérêts de l’Occident".

Les choses allaient devenir encore plus claires suite à la plus grande collaboration qui s’instaura alors entre le NSC (National Security Council) et le NEPD et à la fusion de leurs objectifs respectifs ; ainsi, "revoir la politique opérationnelle à adopter envers les États voyous", des uns (le NSC), devint "les actions à mener pour capturer des champs de pétrole et gaz existants ou à découvrir", des autres (le NEPD). C’est toujours Paul O’Neil qui nous dit cela dans ses mémoires, lui qui a été membre des deux groupes ; il nous rapporte aussi qu’en mars 2001, les plans pour envahir et occuper l’Irak étaient déjà prêts et qu’il y était prévu, la prise en mains des champs pétroliers, l’installation de forces de "maintien de la paix" et la création de tribunaux pour juger les crimes de guerre. De son côté, Alan Greenspan, ex-président de la Réserve fédérale, nous dit dans ses mémoires "The age of turbulence" (L’âge de la turbulence) : « Je suis atterré de constater qu’il est politiquement incorrect d’admettre ce que tout le monde sait, à savoir que la guerre en Irak a pour raison essentielle le pétrole ». Il explique clairement « qu’à partir du moment où l’ex-allié Saddam Hussein était devenu un ennemi, il fallait l’enlever pour que la source du pétrole irakien ne reste plus entre ses mains et soit transférée aux forces du marché », c’est-à-dire les multinationales. Tout comme les membres du NEPD Group, Alan Greenspan pensait qu’il fallait soustraire le pétrole au contrôle de Saddam, mais aussi à celui de tout gouvernement irakien ; ainsi disait-il, « on empêcherait une OPEP affaiblie d’exercer une pression quelconque sur les Etats-Unis ». La vision des néo-cons de la Maison Blanche allait d’ailleurs au-delà, puisque pour eux l’Irak ne représentait qu’une première étape, le but ultime étant l’Iran. Leur mot d’ordre de l’époque était "Everyone wants to go to Baghdad. Real men want to go to Tehran" (tout le monde veut aller à Bagdad. Les vrais hommes veulent aller à Téhéran).

Mais revenons encore une fois aux mémoires de Paul O’Neill, qui nous rapporte que le point n° 1 de l’ordre du jour de la première réunion du NSC, tenue le 30 janvier 2001, soit quelques jours après l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, était l’Irak. La réunion suivante, tenue le 1er février 2001, ne portait elle que sur l’Irak. Parmi les documents remis aux membres du NSC, figurait une étude de la DIA (Defence Intelligence Agency) qui listait les champs de pétrole et de gaz irakiens avec leurs caractéristiques, qui indiquait quelles seraient les compagnies pétrolières américaines candidates à la prise en main de ces champs, ainsi que les blocs d’exploration à attribuer avec des propositions quant aux éventuels attributaires. Un autre témoignage nous est fourni par Falah Al Jaboury, un consultant pétrolier ayant la double nationalité américaine et irakienne et qui avait déjà servi de contact avec Saddam Hussein, du temps de la présidence de Ronald Reagan ; il nous dit comment, pendant que Colin Powell cherchait à nous convaincre que la guerre qui se profilait contre l’Irak avait pour unique but la recherche d’armes de destruction massive, le Département d’Etat était en possession d’un plan pour le pétrole irakien, établi par les "majors" pétroliers, avec l’assistance de l’université Rice au Texas, qui prévoyait de maintenir en l’état la compagnie nationale des Pétroles INOC, mais d’y nommer des managers acquis aux thèses américaines, avant de l’ouvrir à la privatisation.

De son côté, la BBC a diffusé le plan secret du Pentagone, établi avant la guerre, qui consistait à vendre tous les gisements pétroliers irakiens aux multinationales et à augmenter la production de tous les champs nettement au-delà du quota arrêté par l’OPEP, de manière à affaiblir puis détruire cette organisation.

La revue spécialisée Oil & Gas International révélait, dans une parution d’octobre 2002, sa version des plans pétroliers de George W. Bush pour l’Irak, en 3 points :

a/ – Comment réhabiliter l’industrie pétrolière irakienne et comment augmenter l’exportation de pétrole pour couvrir le coût de l’occupation militaire du pays ;

b/ – Fallait-il revoir la participation de l’Irak à l’OPEP ?

c/ – Fallait-il ou non honorer les contrats attribués par Saddam Hussein à des compagnies pétrolières non américaines ?

Rappelons enfin comment l’armée américaine, une fois entrée dans Bagdad, avait laissé faire des bandes de casseurs qui avaient envahi tous les bâtiments publics, y avaient dérobé tous les objets de valeur et y avaient souvent mis le feu ; il n’est pas jusqu’aux musées qui n’ont été laissés à l’abandon et d’où ont disparu des trésors de l’humanité, dont certains ont été ensuite retrouvés aux Etats-Unis. Un seul bâtiment a échappé à ce genre de razzia, le ministère des Pétroles qui a été gardé comme une véritable forteresse.

Mais là n’est pas la fin de l’histoire. Accaparer les immenses richesses pétrolières de l’Irak continue d’être l’unique objectif de l’administration américaine et des Républicains en particulier. N’a-t-on pas entendu John Mc Cain déclarer que, si nécessaire, l’armée américaine resterait encore mille ans en Irak ?

La privatisation de l’entreprise nationale des Pétroles n’a cependant pas abouti en raison de l’opposition d’une partie du clergé chiite et de la résistance irakienne. C’est à partir du moment où ont commencé à circuler les rumeurs de privatisation que celle-ci a déclenché des opérations de sabotage des installations pétrolières, des pipelines en particulier. Un seul a échappé à la vague de dynamitage, c’est l’oléoduc qui évacue le pétrole de la région de Kirkouk, au nord de l’Irak vers le terminal de Ceyhan en Turquie. Ce n’est pas par hasard que ce pipeline a d’emblée été ultra sécurisé ; l’administration américaine tenait à favoriser, par ce geste, le pouvoir en place au Kurdistan pour la loyauté et le soutien qu’il lui avait exprimés depuis longtemps. L’idée derrière ce calcul était de provoquer la guerre civile dans le pays, voire la scission en trois zones autonomes, (nord, sud et centre), car il était prévu que chacune de ces zones collecterait à son seul bénéfice les revenus engrangés par les richesses pétrolières qu’elle recèle. Sachant que le pétrole se trouve essentiellement au nord et au sud de l’Irak, que la région de Bassora est restée relativement calme depuis le début du conflit, c’était aussi là une manière de sanctionner la région centre, celle qui avait détenu le pouvoir du temps de Saddam Hussein. Ce calcul a failli réussir, car il correspondait, dans une certaine mesure, au ressentiment éprouvé par les populations du nord et du sud, vis-à-vis de leurs concitoyens du centre du pays.

C’est finalement grâce à la sagesse et à la clairvoyance de certains députés – il en existe encore, ce qui n’est pas le cas des parlementaires et du président algériens qui ont été sur le point de brader les richesses pétrolières de leur pays en raison, nous avait-on dit, des menaces proférées par les Américains – mais c’est grâce aussi au réflexe patriotique d’une partie du clergé chiite, que le pétrole irakien n’est pas tombé dans l’escarcelle américaine. C’est la nouvelle constitution irakienne, adoptée par référendum en octobre 2005 qui a, en fin de compte, tué l’idée de privatisation, puisque l’article 109 de ce texte dit clairement que les hydrocarbures sont propriété nationale irakienne.

La nouvelle loi sur les hydrocarbures, non encore adoptée par le parlement, confirme également le statut d’entreprise nationale de l’INOC et que les revenus du secteur pétrolier doivent être répartis entre les différentes régions du pays, au prorata de la population de chacune. Les Américains ont néanmoins réussi à faire nommer à tous les postes de responsabilité de la compagnie nationale des hommes qui leur sont totalement acquis, tout comme ils ont réussi à inclure dans cette loi des dispositions qui garantissent aux compagnies pétrolières américaines des profits exceptionnels dans les gisements sur lesquels elles sont présentes. De même, ces compagnies bénéficieraient de très gros avantages financiers si elles venaient à investir dans la recherche pétrolière.

Signalons enfin que les Américains n’ont toujours pas renoncé à l’idée d’un éclatement de l’Irak, puisqu’ils soutiennent toute proposition qui va dans ce sens, dans le débat sur le partage du pactole pétrolier qui n’est pas complètement clos.

21 mars 2008 – Algeria-Watch – Vous pouvez consulter l’intégralité de cet article à : http://www.algeria-watch.org/fr/art…
 

 



L’invasion de l’Irak fut planifiée avant le 11 Septembre
envoyé par ReOpen911. – L’info internationale vidéo.

 


 

En complément d’article, voici un bref historique publié sur Alexander’s Gas & Oil Connections, sur les raisons de la guerre des États-Unis en l’Afghanistan :

04-08-08 Question : sur la remarque d’Ahmadi-Nejad disant que les États-Unis ont utilisé le prétexte des attentats du 11 Septembre pour attaquer l’Afghanistan et l’Irak :

Sean McCormack, porte-parole du département d’Etat américain répond : "Eh bien, je n’ai pas lu tous ses commentaires, mais pour le prétexte, nous sommes allés en Afghanistan, car c’est de là que l’attentat est parti.

11 octobre 1996 : les pipelines sont la clé de "L’une des grandes valeurs du 21e siècle"
Le Daily Telegraph publie un article intéressant sur la politique des pipelines en Afghanistan.
"Derrière les affrontements tribaux qui ont profondément affecté l’Afghanistan se trouve l’une des grandes valeurs du 21ème siècle, les fabuleuses réserves d’énergie de l’Asie centrale…
"Les dépôts sont énormes", a déclaré un diplomate de la région. "Le Kazakhstan à lui seul pourrait contenir plus de pétrole que l’Arabie saoudite. Le Turkménistan est déjà connu pour ses réserves de gaz classées au cinquième rang mondial." [Daily Telegraph, 10/11/1996]

4 décembre 1997 : des représentants des talibans visitent Unocal au Texas
Les représentants des talibans sont invités au siège d’Unocal au Texas pour négocier leur soutien pour les pipelines. A l’époque, George W. Bush, le futur président, était gouverneur du Texas. Les talibans semblent consentir à un accord de 2 milliards de dollars pour les pipelines, mais ils ne feront affaire que si les États-Unis reconnaissent officiellement le régime taliban. Les talibans rencontrent des officiels des États-Unis. Selon le Daily Telegraph, "Le gouvernement américain, qui par le passé avait qualifié la politique des talibans contre les femmes et les enfants de méprisable, semble désireux de plaire aux fondamentalistes pour décrocher le contrat lucratif des pipelines."

Selon un correspondant de la BBC régionale : "La proposition de construire un gazoduc à travers l’Afghanistan fait partie d’une course à l’international pour profiter du développement des ressources de la mer Caspienne riche en énergie." [BBC, 4/2/1997; Daily Telegraph, 14/12/1997]
On a affirmé que les talibans ont rencontré des responsables d’Enron au Texas (conf. 1996-11 septembre 2001). A l’époque, Enron, basé au Texas, avait des intérêts financiers importants dans les pipelines (conf. 24 Juin 1996).
Les talibans ont également rendu visite à l’universitaire Thomas Gouttierre, de l’Université du Nebraska et consultant pour Unocal, qui a également été rétribué par la CIA pour ses travaux en Afghanistan (conf. 1984-1994 et décembre 1997). Gouttierre les a emmenés visiter le Mont Rushmore. [Dreyfuss 2005, pp. 328-329]

12 février 1998 : Le Vice-président d’Unocal préconise les pipelines afghans devant le Congrès
le Vice-président d’Unocal, John J. Maresca – devenu plus tard ambassadeur spécial en Afghanistan – témoigne devant la Chambre des représentants que, jusqu’à ce qu’un gouvernement unique, unifié, favorable soit mis en place en Afghanistan, le pipeline trans-afghan ne sera pas construit.
Selon lui, un pipeline à travers l’Afghanistan permettrait de produire dans le bassin de la Caspienne 20% de tout le pétrole hors OPEP dans le monde d’ici 2010. [Congrès américain, 12/2/1998]

Mi-avril 1998 : Les officiels américains rencontrent les talibans; promouvoir les pipelines afghans.
Bill Richardson, ambassadeur américain à l’ONU, rencontre les responsables des talibans à Kaboul. (Toutes ces réunions sont illégales, car les Etats-Unis reconnaissent toujours officiellement le gouvernement, que les talibans ont chassé, comme étant le dirigeant légitime de l’Afghanistan.)
Des responsables américains en poste désignent le projet sur le pétrole et les gazoducs comme "une fabuleuse opportunité" et sont particulièrement motivés par la perspective "de contourner l’Iran, ce qui offre une autre voie pour les pipelines." [The Boston Globe, 20/9/2001]
Richardson tente de persuader les talibans de livrer ben Laden aux Etats-Unis, tout en promettant de mettre fin à l’isolement international du régime taliban s’ils coopèrent. [Reeve 1999, p. 195]

21 juillet 2001: Un officiel américain menace les talibans d’une éventuelle action militaire en octobre si (le projet des) pipelines n’est pas poursuivi.
Trois anciens responsables américains, Tom Simons (ancien ambassadeur américain au Pakistan), Karl Inderfurth (ancien sous-secrétaire d’État aux Affaires du Sud asiatique), et Lee Coldren (ex-experts sur l’Asie du Sud au Département d’Etat) se réunissent avec les agents de renseignements pakistanais et russes dans un hôtel à Berlin. [Salon, 16/8/2002] Il s’agit de la troisième conférence non officielle d’une série appelée "brainstorming sur l’Afghanistan."
Les représentants des talibans ont assisté aux précédentes réunions, mais celle-ci a été boycottée en raison de l’aggravation des tensions. Toutefois, l’ISI pakistanais rend compte de la réunion aux talibans. [Guardian, 22/9/2001]

Lors de la réunion, Coldren transmet un message des fonctionnaires de Bush. Il dira plus tard : "Je pense qu’il y a eu une discussion sur le fait que les États-Unis ont été tellement dégoûtés par les talibans qu’ils pourraient envisager une action militaire." [Guardian, 26/9/2001]
Les comptes-rendus varient, mais l’ancien Secrétaire pakistanais des Affaires étrangères Niaz Naik dira plus tard que de hauts responsables américains à la réunion lui ont raconté que l’action militaire pour renverser les talibans en Afghanistan est prévue "avant que les premières neiges ne commencent à tomber en Afghanistan, vers la mi-octobre au plus tard. " Le but est de tuer ou de capturer ben Laden et le chef taliban, le Mollah Omar, de renverser le régime taliban, et d’installer à sa place un gouvernement de transition afghan modéré. La Russie et l’ Ouzbékistan participeraient également.

Naik dit aussi: "On pouvait douter que Washington renonce à son plan, même si les talibans remettaient immédiatement Ben Laden." [BBC, 18/9/2001]
Une menace particulière est posée lors de cette réunion : les talibans peuvent choisir entre "un tapis de bombes" – l’invasion – ou "un tapis d’or" – les pipelines. [Brisard et Dasquié, 2002, p. 43.]
Naik soutient que la déclaration des "tapis " est de Tom Simons. Simons affirme : "Il est possible qu’un espiègle participant américain, après plusieurs verres, ait pu penser qu’il était malin d’évoquer des tapis d’or et des tapis de bombes. Même les Américains ne peuvent résister à la tentation d’être espiègle." Naik et les autres participants américains nient le fait que les pipelines ont été un problème lors de la réunion. [Salon, 16/8/2002]

2 août 2001: Dernière tentative pour sécuriser le marché sur les pipelines : des officiels américains rencontrent secrètement l’ambassadeur taliban.
Christina Rocca, directrice des affaires asiatiques au département d’État, rencontre secrètement l’ambassadeur taliban à Islamabad, apparemment dans une dernière tentative pour conclure un marché sur les pipelines. Rocca était précédemment en charge à la CIA des contacts avec les groupes de guérilla islamique; elle a supervisé la livraison de missiles Stinger aux moudjahidin afghans dans les années 1980. [Irish Times, 19/11/2001; Brisard et Dasquié, 2002, pp. 45; Salon, 8/2/2002]
Vers la même époque, les responsables de l’ambassade américaine à Islamabad ont eu des entretiens secrets avec Rasoli Hameed, le chef de la sécurité des talibans.

9 février 2002: Les dirigeants pakistanais et afghans relancent l’idée de pipelines en Afghanistan
Le président pakistanais Pervez Musharraf et l’afghan Hamid Karzaï annoncent leur accord pour "coopérer dans tous les domaines d’activité", y compris le projet du gazoduc d’Asie centrale, qu’ils disent être "dans l’intérêt des deux pays." [Irish Times, 9/2/2002; Gulf News, 2/9/2002]

14 février 2002 : Les bases militaires s’alignent sur la route des pipelines afghane
Le quotidien israélien Ma’ariv note : "Si l’on regarde la carte des grandes bases américaines créées [durant la guerre en Afghanistan], on est frappé de voir qu’elles sont totalement identiques à l’itinéraire de l’oléoduc projeté vers l’ Océan Indien. "

Ma’ariv précise également : "Oussama ben Laden ne comprenait pas que ses actions servaient les intérêts américains … Si j’étais un partisan de la théorie du complot, je penserais que ben Laden est un agent américain. N’en étant pas, je ne peux que m’étonner de la coïncidence". [Chicago Tribune, 18/3/2002]

Source: http://truthgonewild.blogspot.com

Traduction apetimedia pour ReOpenNews

 


Note ReopenNews

  1. Paul O’Neill : appelé par son ami Dick Cheney au poste de secrétaire au Trésor en janvier 2001, Paul O’Neill a été pendant deux ans au cœur de l’administration Bush. Mais sa liberté de ton, sa réputation de " diseur de vérités " dérangent. En décembre 2002, il est limogé. " Le Président veut que j’annonce publiquement mon désir de retourner à la vie privée. Je n’ai jamais menti pendant tout ce temps et je ne vais pas m’y mettre aujourd’hui. Il peut bien nommer qui il veut… Mais je ne dirai pas que c’est moi qui démissionne.
  2. Ron Suskind : journaliste américain, R. Sunskind vit à Washington. Chef du service de politique intérieure du Wall Street Journal de 1993 à 2000, il a reçu le prix Pulitzer en 1995. Aujourd’hui, il collabore au New York Times Magazine et au Esquire Magazine. Source
  3. Ron Suskind est l’auteur de : "The Price of Loyalty", publié en janvier 2004 chez Simon & Schuster. Ce best-seller a été traduit en français sous le titre "Le roman noir de la Maison Blanche" par les éditions Saint-Simon, il peut être commandé en ligne. "Plus de dix-neuf mille documents qui, couplés avec les témoignages de Paul O’Neill lui-même et de plusieurs hauts fonctionnaires, permettent au journaliste Ron Suskind de révéler au grand jour les mensonges et les véritables ambitions du gouvernement Bush. En s’appuyant sur des preuves tangibles, ce récit brûlant, qui a déclenché une vive polémique à sa sortie aux États-Unis, décrit dans les moindres détails les coulisses de l’hyperpuissance américaine."

 


En lien avec les documents :

Articles

  • Lien entre Irak et 11/9 : les magouilles de la Maison Blanche révélées ? / Agoravox
  •  Irak : les 935 mensonges de Bush / L’Express.fr
  • La porte du pétrole irakien s’ouvre en grand (par M. K. Bhadrakumar, ancien diplomate aux services indiens, ambassadeur en Turquie et en Ouzbékistan / Asia Times Online
  • Pétrole irakien : Washington critiqué pour sa gestion / rfi

Vidéos

  • Conférence à Paris le 14 mars 2008 de l’historien Daniele Ganser sur la prétendue guerre contre la terreur et le pic pétrolier ainsi que sur le terrorisme d’Etat. Cette conférence faisait suite à la projection de l’excellent documentaire suivant :
  • Oil, Smoke & Mirrors : au travers d’une série d’interviews extraordinairement éloquentes, ce film montre que les événements du 11-Septembre et la mise en place de la prétendue "guerre contre la terreur" peuvent être mieux compris dans le contexte plus large de l’imminence d’une crise pétrolière.

    A propos de Daniele Ganser :
    Historien spécialisé dans l’histoire contemporaine et les relations internationales depuis 1945, Daniele GANSER enseigne à l’université de Bâle. Ses travaux portent sur la prétendue « guerre contre la terreur » et le pic pétrolier. Invité à maintes reprises par le Parlement et la télévision nationale suisses pour partager son expertise en matière de politique étrangère et de sécurité, Ganser voit ses livres, articles scientifiques, articles de journaux et interviews publiés dans différents pays. Il est notamment l’auteur du livre Les armées secrètes de l’OTAN aux Éditions Demi Lune.

 





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