Glenn Greenwald : Les efforts d’Obama pour pérenniser la « guerre contre la Terreur »


Le "National Counter terrorism Center", le site d’une nouvelle bureaucratie
pour institutionnaliser la "liste des assassinats"


Les efforts d’Obama pour pérenniser la "guerre contre la Terreur"


Parachevée par l’euphémisme orwellien, nouvellement forgé, qui donne la chair de poule – « Le décret Matrix » – l’administration institutionnalise les pouvoirs les plus extrêmes auxquels un gouvernement puisse prétendre.

Par Glenn Greenwald, le 24/10/2012 sur The Guardian

Traduit par Daniel pour ReOpenNews
 
 
(Mise à jour ci-dessous – Mise à jour II – Mise à jour III)
 
Une raison essentielle de s’opposer à l’acquisition de pouvoirs abusifs et à l’érosion des libertés de la société civile, c’est que, presque toujours, ces pouvoirs deviennent permanents au profit, non seulement des dirigeants actuels, on peut les aimer et leur faire confiance, mais aussi de futurs fonctionnaires, ce qui semble plus menaçant et moins bénin.
 
Greg Miller du Washington Post rapporte une histoire cruciale et troublante sur les efforts concertés de l’administration Obama pour institutionnaliser – de façon permanente, officiellement – les pouvoirs les plus extrémistes qu’il a exercés au nom de la guerre contre le terrorisme.
 
Basé sur des entretiens avec des « fonctionnaires actuels et anciens de la Maison Blanche et du Pentagone, ainsi que les agences de renseignement et de lutte contre le terrorisme », Miller rapporte que les "guerres classiques des Etats-Unis tirent à leur fin", l’administration Obama "espère continuer à ajouter, pendant des années, des noms aux listes de personnes à assassiner ou à capturer" (la partie "capture" sur cette liste est à peine plus que symbolique, l’accent américain étant très largement sur la partie "assassinat"). Plus précisément, "parmi les hauts responsables de l’administration Obama, il existe un large consensus que de telles opérations sont susceptibles d’être étendues au moins une décennie." Comme le dit Miller : « Ce calendrier donne à penser que les Etats-Unis ont atteint seulement le milieu de ce qui était autrefois connu sous le nom de la guerre globale contre le terrorisme ».
 
Dans la poursuite de cet objectif, le conseiller de la Maison Blanche sur le contre-terrorisme, John O Brennan, cherche à codifier l’approche de l’administration en vue de nourrir les listes assassinat/capture, cela fait partie d’un effort plus large pour guider les administrations futures à travers les processus de lutte contre le terrorisme que M. Obama a adoptés." Tout cela, écrit Miller, démontre « dans quelle mesure, Obama a institutionnalisé la pratique hautement classifiée de l’assassinat ciblé, transformant des éléments temporaires en une infrastructure capable de soutenir une guerre apparemment permanente. »
 
L’article du Post cite de nombreux développements récents traduisant cet effort d’Obama, dont le fait que « le directeur de la CIA, David H Petraeus, ait insisté en faveur d’une expansion de la flotte de drones armés de l’agence », qui « reflète la transformation de l’agence en une force paramilitaire, et met en évidence le fait qu’elle n’a pas l’intention de démanteler son programme de drones et de revenir à son statut d’avant le 11-Septembre : la collecte de renseignements. » L’article décrit également l’expansion rapide des opérations de commandos par le commandement américain des opérations spéciales (US Joint Special Operations Command – JSOC) et, peut-être plus inquiétant encore, la création d’une infrastructure bureaucratique permanente permettant au président d’assassiner à sa guise :
"Le JSOC a également établi un centre secret de ciblage de l’autre côté du fleuve Potomac à Washington, disent des responsables américains anciens ou présents. Les cellules ciblantes du commandement d’élite ont toujours été situées près des lignes de front de ses missions, y compris en Irak et en Afghanistan. Mais le JSOC a créé un groupe de travail dénommé « région de la capitale nationale » qui est à 15 minutes à pied de la Maison Blanche afin que celle-ci puisse participer plus directement aux délibérations sur les listes d’al-Qaïda."
L’aspect de cette évolution qui donne la chair de poule est le nom de baptême du nouvel euphémisme orwellien pour désigner ce processus d’assassinats présidentiels: « règlement Matrix ». Écrit Miller :
 
« Au cours des deux dernières années, l’administration Obama a secrètement mis au point un nouveau plan pour la poursuite des terroristes, une liste de nouvelle génération des cibles appelée le «règlement Matrix ».
"Matrix contient les noms des personnes suspectées de terrorisme ainsi qu’un inventaire des ressources mises en œuvre pour les traquer, avec les actes d’accusation scellés et les opérations clandestines. Les responsables américains ont déclaré que la base de données est conçue pour aller au-delà des listes d’assassinats, existantes, planifiant des opérations pour "les suspects hors de portée des drones américains."
"Matrix" a été élaboré et sera supervisé par le National Counterterrorism Center (NCTC). Un de ses objectifs est « d’étendre » les listes d’assassinats « séparées mais qui se chevauchent » gérées par la CIA et le Pentagone : pour servir, en d’autres termes, de bureau central déterminant qui sera exécuté, sans procès équitable, en fonction dont on se situe dans la branche exécutive de « Matrix ». Comme Miller le décrit, c’est « une seule base de données en constante évolution » qui comprend « les biographies, les lieux, les associés connus et les organisations affiliées » ainsi que « les stratégies pour s’emparer des cibles, y compris les demandes d’extradition, la capture, les opérations et patrouilles de drones ». Ce système d’analyse qui détermine le « traitement » à appliquer aux personnes sera sans aucun doute complètement secret, Marcy Wheeler a dit ironiquement qu’elle « était impatiente d’entendre l’argumentation du gouvernement expliquant pourquoi le règlement Matrix ne sera pas communiqué à l’ACLU (American Civil Liberties Union) au titre de la FOIA » (Freedom Of Information Act).
 
Tout cela a été motivé par le refus d’Obama d’arrêter ou de détenir de supposés terroristes, et sa décision qui en résulte : de les tuer simplement, à volonté (sa volonté). Miller cite "un ancien fonctionnaire de la lutte contre le terrorisme qui a participé à l’élaboration de Matrix" qui explique l’élan donné au programme de cette façon: « Nous avons eu un problème de traitement ».
 
Le rôle central joué par le CNCT pour déterminer qui doit être tué – "Il est le gardien des critères", explique un responsable du Post – est, en soi, plutôt odieux. Comme Kade Crockford de l’ACLU du Massachusetts l’a indiqué dans la réponse à cette histoire, l’ACLU a longtemps mis en garde que le véritable objectif du CNCT – en dépit de ses objectifs originaux sur le terrorisme – est la « collecte massive de données secrètes et l’exploitation de milliers de milliards de données concernant la plupart des gens aux États-Unis ».
 
En particulier, le NCTC exploite une gigantesque opération d’exploration de données, dans laquelle toutes sortes d’informations au sujet d’américains innocents sont systématiquement contrôlées, stockées et analysées. Cela inclut les « enregistrements à partir des enquêtes de police, des renseignements médicaux, les antécédents professionnels, les voyages et les dossiers des étudiants » – "littéralement tout ce que collecte le gouvernement est considéré comme de bonne guerre". En d’autres termes, le CNCT – désormais investi du pouvoir de déterminer le bon « traitement » de personnes soupçonnées de terrorisme – est la même agence que celle qui est au centre de l’omniprésente, surveillance discrétionnaire visant les citoyens américains.
 
Pire encore, comme l’a expliqué en juillet Chris Calabrese, le conseiller législatif de l’ACLU, dans une analyse, les responsables nommés par Obama ont très récemment aboli les garanties sur l’utilisation de ces informations. Alors que l’agence, durant les années Bush, a été empêchée de stocker plus de 180 jours les informations non reliées à des faits de terrorisme, concernant des américains innocents – une limite qui « signifiait que NCTC n’a pu collecter de grandes bases de données remplies d’informations sur les américains innocents » – il est maintenant libre de le faire. Les responsables nommés par Obama ont supprimé cette contrainte en autorisant la NCTC « à recueillir et évaluer continuellement" les informations sur les américains innocents pour une durée maximum de cinq ans ».
 
Et, comme d’habitude, cette agence s’engage dans ces processus incroyablement puissants et envahissants sans pratiquement aucun aval démocratique :
« Tout cela se passe pratiquement sans contrôle. Ceux-ci, sur le NCTC, sont essentiellement internes au bureau du DNI, et les organes de contrôle importants tels que le Congrès et le Conseil de Surveillance du Renseignement du Président ne se voient même pas notifier des manquements « significatifs » à l’observation des directives. Les protections juridiques fondamentales sont éludées. Par exemple, en vertu des nouvelles lignes directrices, le "Privacy Act Notice" (exigences légales pour décrire la façon dont les bases de données sont utilisées), doit être rempli par l’organisme qui collecte des informations. Ceci en dépit du fait que ces agences n’ont aucune idée de ce que NCTC est en train de faire avec l’information une fois qu’elle est recueillie».
 
« Tout cela revient à un redémarrage clandestin du programme "Total Information Awareness" que les Américains ont rejeté si vigoureusement juste après le 11/9. »
Nul besoin de théorie conspirationniste pour voir ce qui se passe ici. En effet, il faut une extrême naïveté, ou un aveuglement volontaire, pour ne pas le voir.
 
Ce qui a été créé ici – de façon pérenne, institutionnalisée – est une agence d’une branche exécutive hautement secrète qui s’engage simultanément à deux fonctions :
  1. Elle recueille et analyse des quantités massives de données de surveillance sur tous les américains sans aucun contrôle législatif et encore moins de mandats de recherche,
  2. Elle crée et met en œuvre une « matrice » qui détermine le « traitement » des suspects, jusqu’à y compris leur exécution, sans un soupçon d’une procédure régulière ni de supervision.
C’est à la fois un état de surveillance et un corps judiciaire secret discrétionnaire qui analyse qui vous êtes et puis décrète ce qui devra être fait de vous, comment vous devrez être « traité », en dehors de toute instance de contrôle et sans même une transparence minimale.
 
Miller du Post, reconnaît le tournant que cela représente: « La création de la matrice et l’institutionnalisation des listes assassinat/capture reflètent un changement aussi psychologique que stratégique. » Comme il l’explique, l’assassinat extra-judiciaire était autrefois considéré comme une mesure si extrême que des délibérations très approfondies ont été nécessaires avant que Bill Clinton ne cible, pour le tuer, même Oussama ben Laden en lançant des missiles de croisière en Afrique de l’Est. Mais : L’assassinat ciblé est maintenant tellement routinier que l’administration Obama a passé une grande partie de l’année écoulée à codifier et rationaliser les processus qui le régissent.
 
Pour comprendre l’héritage d’Obama, veuillez relire cette phrase. Comme Murtaza Hussain l’a exprimé en réagissant à l’histoire du Post : "Les Etats-Unis ont longuement hésité à assassiner Ben Laden à la ferme de Tarnak en 1998, maintenant ils tuent des gens sur lesquels ils n’ont que de minces soupçons, de façon routinière."
 
L’inanité de la mentalité pragmatique qui dirige cela est évidente : comme je l’ai dit hier (et à bien d’autres occasions), l’assassinat n’élimine pas la violence dirigée contre les américains, mais garantit plutôt son expansion permanente. En conséquence, écrit Miller, "les officiels indiquent qu’aucune fin n’est prévisible" quand il s’agit de la guerre contre les « terroristes » car, d’après un fonctionnaire, « nous ne pouvons pas tuer tous ceux qui veulent nous faire du mal » mais essayer est « une composante nécessaire de ce que nous faisons ». Bien sûr, plus les Américains tuent et tuent et tuent, et plus il y a de gens qui "veulent nous faire du mal". C’est cette logique qui a conduit à une guerre permanente contre le terrorisme.
 
Mais encore plus important est la véritable vision radicale du gouvernement sur quoi tout cela est basé. La garantie de base de la justice occidentale depuis que la Magna Carta a été codifiée aux États-Unis par le cinquième amendement de la Constitution : « Nul ne peut être privé de … la vie, la liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ». Vous ne pouvez pas avoir une société libre, un système politique valable, sans que cette garantie soit respectée, cette contrainte sur le pouvoir abusif ultime de l’État.
 
Et pourtant, ce que le Post décrit, ce que nous avons eu pendant des années, est un système de gouvernement qui – sans hyperbole – est l’antithèse même de cette liberté. Il est littéralement impossible d’imaginer une répudiation plus violente du modèle de base de la république que le développement d’une agence exécutive, secrète, totalement irresponsable qui recueille simultanément des informations sur tous les citoyens, puis applique une « matrice d’action » pour déterminer quelle peine doivent être infligées. C’est une classique contre-utopie politique amenée à la réalité (Bien qu’une telle conclusion découle de faits indiscutables, de nombreux Américains voient un tel énoncé comme une exagération, une paranoïa, ou pire à cause de cette dynamique psychologique que j’ai décrite ici qui conduit bon nombre d’occidentaux passifs à croire que la véritable oppression, par définition, est quelque chose qui n’arrive qu’ailleurs).
 
En réponse à l’histoire du Post, Chris Hayes a demandé : «Si vous avez une « liste d’assassinats », mais que la liste ne cesse de croître, êtes-vous en train de réussir ?" La réponse dépend de l’objectif.
 
Comme tous les Pères Fondateurs (de la Constitution américaine, NdT) l’ont reconnu, rien ne protège mieux les élites au pouvoir (et aux profits) qu’un état de guerre. C’est pourquoi il doit y avoir des obstacles considérables pour déclarer et poursuivre les guerres : la nécessité d’une déclaration du Congrès, l’interdiction constitutionnelle sur le financement de l’armée sur plus de deux ans à la fois, l’interdiction d’armées permanentes, etc. Voici comment John Jay l’exprime dans le "Federalist N°4 :
 
"Il n’est que trop vrai, même si cela ne flatte pas la nature humaine, que les nations en général se font la guerre dès qu’elles y voient la perspective d’obtenir quel que gain que ce soit; que dis-je, des monarques absolus souvent font la guerre même lorsque leurs pays n’ont rien à y gagner, mais pour des fins et des objectifs purement personnels, tels que la soif de gloire militaire, la vengeance pour des affronts personnels, l’ambition, ou des accords privés visant à agrandir ou à soutenir leurs familles particulières ou des alliés. Ces motifs et une variété d’autres, qui affectent seulement l’esprit du souverain, souvent l’amènent à s’engager dans des guerres non sanctifiées par la justice, la voix et les intérêts de son peuple. "
 
En somme, il y a des factions dans de nombreux gouvernements qui ont soif d’un état de guerre indéfini, parce que c’est alors que le pouvoir est le plus facile à exercer et que les profits sont les plus abondants. Ce que le Post rapporte est encore un autre pas important vers cet état, et ce pas est entrainé, sans aucun doute, au moins de la part de certains, par un désir égoïste d’assurer la continuation de la guerre sans fin avec les pouvoirs et les profits qu’elle procure.
 
Donc pour répondre à la question de Hayes : l’expansion indéfinie d’une liste d’assassinats à commettre et le pouvoir discrétionnaire, toujours en expansion, nécessaires à sa mise en œuvre, représentent en effet un grand succès pour beaucoup. Lisez ce que John Jay a écrit dans le passage ci-dessus pour voir pourquoi il en est ainsi, et pourquoi pratiquement aucun autre développement politique ne devrait être regardé comme plus pernicieux.
 
 
Les politiques de détention
 
En supposant que les estimations du Post soient correctes – que « parmi les hauts responsables de l’administration Obama, il y ait un large consensus que de telles opérations sont susceptibles d’être étendues au moins une décennie » – cela signifie une durée de plus de vingt ans pour la guerre contre le terrorisme, bien plus longtemps que toute autre guerre américaine. C’est ce qui a toujours fait la raison d’être de la détention illimitée – qu’il est permis de détenir des personnes sans procédure régulière jusqu’à la « fin des hostilités » – ainsi détournée dans ce contexte. Ceux qui préconisent cela ne font rien moins que de proposer la prison à vie – l’incarcération permanente – sans aucune charge ni possibilités de contester les accusations.
 
 
Que des gens soient maintenant en train de mourir à Guantanamo, après presque une décennie passée dans une cage, sans aucune charge invoquée contre eux, met en évidence à quel point ce pouvoir est répressif. Prolongez cette mentalité au processus secret d’assassinat ciblé – quelque chose à laquelle le gouvernement américain a clairement l’intention de convertir en un élément permanent de la vie politique américaine – et il n’est pas difficile de voir combien les promoteurs de cette "guerre contre le terrorisme", des deux partis, sont devenus de véritables extrémistes antidémocrates.
 
 
MISE À JOUR
 
Comme je l’ai noté hier, les autorités afghanes ont indiqué que trois enfants afghans ont été tués samedi par des opérations de l’OTAN. Aujourd’hui, rapporte CNN, "des missiles ont détruit une partie d’un bâtiment mercredi au nord-ouest du Pakistan, tuant trois personnes – dont une femme" et ont ajouté : "la dernière frappe supposée d’un drone américain est soupçonné d’avoir également blessé deux enfants". Pendant ce temps, l’ancien secrétaire de presse de Barack Obama et le conseiller de campagne actuel Robert Gibbs, a justifié le meurtre d’un américain de 16 ans Awlaki Abdulrahaman, tué par un drone américain au Yémen deux semaines après son père, au motif qu’il « aurait dû avoir un père beaucoup plus responsable ».
 
 
Hier également, CNN a profilé Abu Sufyan Said al-Shihri, accusé d’être un haut responsable d’al-Qaïda au Yémen. Il a souligné « que les frappes de drones américains aident al-Qaida au Yémen en raison du nombre de victimes civiles qu’elles provoquent. » De nombreuses preuves soutiennent son observation.
 
Pour résumer tout cela : les Etats-Unis n’interfèrent pas dans le monde musulman et y maintiennent une guerre sans fin contre le terrorisme en raison d’une menace terroriste. Il existe une menace terroriste en raison de son interférence dans le monde musulman et sa guerre sans fin contre le terrorisme.
 
 
MISE À JOUR II
 
Le conseiller en relations internationales, Micah Zenko, écrivant aujourd’hui à propos de l’article du Post, rapporte :
 
« Récemment, j’ai parlé à un responsable militaire ayant une vaste expérience et de grande envergure dans le monde des opérations spéciales, et qui a eu une exposition directe au programme assassinat ciblé. Pour souligner la facilité qui préside aujourd’hui aux meurtres ciblés par les forces d’opérations spéciales ou des drones, cet officiel agita sa main en arrière à plusieurs reprises, en déclarant: "C’est vraiment comme chasser les mouches. Nous pouvons le faire facilement et on ne ressent jamais rien. Mais combien de fois y pensez-vous vraiment quand vous tuez une mouche ? »
Il est inquiétant que ce soit compatible avec les précédents rapports que le terme d’argot militaire pour les victimes de drones est "cafard aplati". Ce pouvoir déformé et l’état d’esprit déshumanisant qui l’accompagne, c’est ce qui est institutionnalisé comme un élément permanent de la vie politique américaine par le président actuel.
 
 
MISE À JOUR III
 
Dans Wired (Magazine Américain, Ndt), Spencer Ackerman réagit à l’article du Post dans une analyse intitulée « Le président Romney peut remercier Obama pour sa Liste Permanente d’Assassinats Automatisée ». Voici son paragraphe de conclusion :
"Obama n’a pas concouru pour la présidence afin de présider à la codification d’une guerre globale secrète. Mais c’est son héritage …. Micah Zenko au Conseil des Relations Internationales (CFR) écrit que les prédécesseurs d’Obama à l’administration Bush « étaient en réalité beaucoup plus conscients et réfléchis sur les implications à long terme des assassinats ciblés », parce qu’ils craignaient les conséquences politiques qui pourraient se présenter lorsque les Etats-Unis font quelque chose, plus ou moins similaire à un assassinat. Quiconque suivra Obama dans le bureau ovale pourra le remercier d’avoir démontré que ces conséquences n’existent pas de façon significative – comme il ou elle examine la liste des noms figurant dans le règlement Matrix".
 Ça vaut la peine d’y réfléchir un instant.

 


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4 Responses to “Glenn Greenwald : Les efforts d’Obama pour pérenniser la « guerre contre la Terreur »”

  • supedro

    Merci pour l’article qui fait une bonne synthese de l’état policier US et de Saint Obama le Prix Nobel de la Paix par la Mort

  • Juan Sevilla

    Oh le quartier general de tous les complots d’assasinats…en photo … mais vide de tout visages car ce serait trop eloquent?!
    Je pense que c’est ce genre de lieu que le peuple americain devrait saccager en premier lieu, en second le pentagone et puis la maison blanche !!!!!!!!!

  • Candide

     » Prix Nobel de la Paix par la Mort  »

    Formule excellemment précise et concise.

  • chb

    Une tentative de false flag en Syrie vient d’être dénoncée, suite à fuite de documents de la compagnie de mercenaires BRITAM. Il s’agissait de monter une provocation avec utilisation d’armes chimiques, laquelle ouvrirait la voie à une intervention américaine.
    http://www.strategic-culture.org/news/2013/01/31/britamgate-staging-false-flag-attacks-in-syria.html

    Traduction de la conclusion :
     » En résumé : de ces faits nous pouvons conclure qu’une provocation en Syrie est la seule option qui reste à ces bellicistes. Recevant des informations exhaustives sur la situation réelle en Syrie, et étant conscients de l’incapacité des groupes corrompus de rebelles à provoquer un changement significatif à Damas, ils n’ont rien d’autre à avancer que de louer les services d’un sous-traitant de sécurité de second ordre pour exécuter de nouvelles basses oeuvres.
    Il n’y a aucun doute que l’on a ordonné nombre des tragiques « révélations » sur les atrocités « commises par l’armée pro Assad » qui ont été retransmises ad nauseam par YouTube au cours de ces deux dernières années, pour le plus grand bénéfice de quelques anciens « bérets » britanniques. La dernière fuite mérite une enquête minutieuse, et la prise en compte au niveau politique international. Il est temps de circonscrire ce BRITAMGATE. »

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