Le Pentagone incapable de justifier de plusieurs centaines de millions de dollars irakiens portés manquants
Le Département de la Défense américain ne sait plus ce que sont devenus… 1,7 milliard de dollars, un pactole qui était en grande partie géré par la Réserve fédérale de New York "au nom du peuple irakien" (sic). Ces fonds provenaient essentiellement des avoirs du régime de Saddam Hussein gelés lors de la guerre d’Irak en 2003, et ils étaient destinés à la "reconstruction" de l’Irak. Mais impossible de remettre la main sur ces satanées feuilles Excel qui expliqueraient comment et pourquoi ces sommes faramineuses ont été dépensées par le Pentagone. Et évidemment, aucune sauvegarde informatique, aucune copie n’est disponible… En plus d’avoir été ravagé pendant 7 ans par les troupes US et britanniques, l’Irak a donc vu l’argent destiné à sa reconstruction disparaitre corps et bien. "Mission accomplished" comme dirait l’autre.
*** EGALEMENT PUBLIÉ SUR AGORAVOX ***
Le bâtiment de la Réserve fédérale de New York
Le Pentagone incapable d’expliquer les millions de dollars irakiens manquants
Par Eamon Javers, sur CNBC, le 30 janvier 2012
Traduction GV pour ReOpenNews
Le Pentagone ne sait pas ce que sont devenus plus de 100 millions de dollars « cash » découverts dans le palais de Saddam Hussein à Bagdad pendant la guerre d’Irak, d’après un nouveau rapport de l’Inspecteur spécial général pour la reconstruction de l’Irak.
Mais il y a pire encore; le rapport indique que le Pentagone ne retrouve pas les documents expliquant comment ont été dépensés les 1,7 milliards de dollars du fonds géré au nom du gouvernement irakien par la Réserve fédérale de New York.
Ces documents manquants soulèvent de nouvelles interrogations sur la façon dont le gouvernement US a dépensé les milliards de dollars du fonds irakiens pendant la guerre.
Ce nouveau rapport, résultat d’une enquête de plusieurs années menée par l’inspecteur général sur les fonds irakiens disparus, montre des responsables du Pentagone en train de fouiller parmi les boites d’archives à la recherche de feuilles Excel imprimées qui restent introuvables, de rapports mensuels et d’autres fiches qui auraient dû être conservés, et qui détaillaient où ces sommes étaient passées, et pour quelles raisons elles avaient été dépensées. Il n’existe apparemment aucune sauvegarde informatique de documents concernant ces dépenses.
Le rapport de l’inspecteur général conclut qu’il s’agit seulement d’un problème de « gestion des archives. » Mais il explique également que l’absence de ces documents empêche de retracer complètement ce qu’il est advenu de ces fonds.
L’argent manquant provenait du Fonds de Développement pour l’Irak (FDI), et correspondait aux avoirs gelés du régime de Saddam Hussein qui totalisaient plusieurs milliards de dollars et étaient gérés par la Réserve fédérale de New York au nom du peuple irakien.
Après que l’Autorité provisoire de la Coalition (CPA) eut rendu sa souveraineté au nouveau gouvernement d’Irak en 2004 suite à l’invasion, ce gouvernement a remis environ 3 milliards au Pentagone pour aider à financer les contrats que le CPA avait autorisés avant de passer la main. La plus grande partie de cet argent se trouvait sur un compte de la Reserve fédérale de New York pour un montant de 2,8 milliards de dollars, les 217,7 millions restants étaient conservés dans le palais de Saddam (ci-contre).
Même si la Réserve fédérale de New York a bien été en mesure de fournir des informations sur les paiements électroniques faits depuis ce fonds, le Département de la Défense (DoD) s’est montré incapable de fournir les documents expliquant pourquoi il avait autorisé cette dépense de 1,7 milliard de dollars provenant du fonds géré par la Fed de New York. De même, sur les 193,3 millions de dollars cash conservés au palais de Saddam que le Pentagone a dépensés, les officiels sur place ont expliqué à l’inspecteur général qu’ils ne parvenaient pas à retrouver les documents concernant 119,4 millions.
Les dirigeants de la Réserve fédérale de New York ont indiqué à l’Inspecteur général que tout ce dont ils avaient besoin pour effecteur des paiements depuis le compte du FDI était l’autorisation de certains officiels à la Banque centrale d’Irak. Et la Fed de New York a aussi expliqué avoir autorisé par écrit des dépenses à hauteur de 2,7 milliards de dollars payés par le compte du FDI. La majeure partie de cet argent a pu financer les projets d’ingénierie des corps d’armée US.
L’inspecteur général a expliqué que le Département de la Défense était incapable de justifier [ces dépenses] parce qu’ils avaient égaré les documents. D’après le rapport, « des responsables du DoD ont produit des tableaux Excel détaillant 1 milliard sur les 2,7 (environ 37%) qu’il a utilisé sur ce compte. Ces tableaux couvrent les quatre premiers mois de paiements depuis ce compte sur la période postérieure à la dissolution du CPA. Le DoD recherche la documentation relative au 1,7 milliard de dépenses restant. »
Le Département de la Défense a déclaré à l’Inspecteur général qu’il avait conduit une recherche exhaustive parmi ses documents papier. On peut lire dans le rapport que « les contrôleurs officiels nous ont affirmé qu’ils avaient fouillé plus de 100 boites d’archives et sondé de nombreuses bases de données contenant les documents du FDI au cours de leurs recherches des tableaux manquants. » Et il ajoute que des responsables du Dod ont affirmé n’avoir aucune sauvegarde de ces enregistrements ou documents.
Dans sa réponse écrite à ce récent rapport, l’officier adjoint au directeur financier, Mark Easton, a écrit que le DoD reconnaissait que « la difficulté de localiser les documents du FDI pour l’ensemble de la période (2004 – 2007) était due à des problèmes de gestion des archives. »
Eamon Javers
Traduction GV pour ReOpenNews
En lien avec cet article :
- Le coût exorbitant de la « Guerre au Terrorisme » par Manlio Dinucci, sur mondialisation.ca le 12 juillet 2011
- A Fallujah, les Américains ont utilisé des armes interdites et inconnues par Andrea Bertaglio, sur IlFattoQuotidiano, le 20 novembre 2011, et repris par Megachip
- Irak : l’âge des ténèbres (1/2). Un bilan dévastateur par Dirk Adriaensens, Newsletter du BRussells Tribunal, nov. 2010
- USA : Pour de nombreux vétérans post 11-Septembre, ces guerres n’en valaient pas la peine paru sur GateHouse News Service, le 8 novembre 2011
C’est tout de même étrange, ces personnes sont toujours très douées pour se remplir les poches et celles de leurs amis financiers et cie, par contre pour aider les peuples, gérer leurs argents, reconstruire, ces mêmes personnes s’avèrent incroyablement maladroites.
Reprenez-moi si je me trompe : La dernière fois que le Pentagone avait « mystérieusement » perdu de l’argent (2300 milliards de dollars) c’était dans le crash du Pentagone, un certain 11 septembre 2011 ?
Moi, quand je dis à mon contrôleur du Fisc que je ne retrouve plus le fichier Excel de mes comptes, est-ce qu’il raye ma dette? Alors qu’ils retrouvent ou non ces fichiers excel ne regarde que leur propre comptabilité. Ils doivent reverser ces sommes, un point c’est tout.
« On peut pas avoir le beur, et l’argent du beur »…
Excellent !
Comme l’on rit à voir la plus grande puissance mondiale, superbe de modernité, sublime de technologie, magnifique de conscience professionnelle… se retrouver à fouiller dans des boîtes à archives à la recherche de tableaux Excel imprimés (mais pas sauvegardés !!).
Il faut avoir un sacré manque d’orgueil pour se laisser passer pour aussi incompétent aux yeux de ses citoyens et aux yeux du monde.
Mais bon, le ridicule ne tue pas… en l’occurrence il enrichit. Petit sacrifice d’image pour gros bénéfices pécuniaires.
Pourquoi s’en priver, ça fonctionne très bien.
Ça me rappelle une histoire de recomptage de voix en Floride, lors d’une élection, en 2000 !
Tapez « 2000 florida elections » dans Google -> Images, vous allez bien rire en (re)voyant « la plus grande puissance mondiale, superbe de modernité, sublime de technologie, magnifique de conscience professionnelle… » essayer de voir si le trou laissé dans les bulletins de vote ultra-modernes (le genre que notre conscience collective n’oserait même pas imaginer en URSS), et un « vrai » trou ou non.
‘reusement, un certain Theodore (Ted) Olson a volé au secours de George W. Bush pour, lors d’un procès qu’il a mené et remporté, mettre définitivement fin à ce recomptage et faire définitivement valider l’élection de son « client » et néanmoins ami.
Ted Olson, né un 11 septembre… et mari de Barbara (qui passa le coup de fil très suspect depuis le vol 77 qui s’est peut-être crashé sur le Pentagone… ou peut-être pas).
Bizarrement ça ,ne fais pas plus de bruit que ça dans les médias !
Si ça vient des US, alors c’est considéré comme parole d’évangile. Puisqu’on vous dit que ce pays fait une croisade contre le mal, c’est donc qu’il ne peut faire que le bien !
Faites ce que je dis (la démocratie, la mondialisation, la charte de Genève, l’altruisme, l’écologie, etc…) mais ne faites pas ce que je fais (les réseaux d’influence, le protectionnisme, Guantanamo et Abou grahib, ponctionner dans les caisse de l’Irak, une pollution démesurée, etc…)
Raz le bol d’une telle arrogance. Je ne suis ni musulman, ni jihadiste, ni du moyen-orient, ni arabe, ni terroriste, mais je commence à en avoir raz le ponpon, de ce &@!<§?%$ de pays.
Je suis très étonné que ce fichier Excel existe, et même qu’il puisse comporter une seule ligne.
En effet, si ce fichier comporte plus d’une ligne, cela veut bien dire que cet argent aurait été « dérouté » vers plusieurs destinations ? Et pour quelles obscures raisons ? Qui a bien pu avoir l’idée de partager ce gâteau en plusieurs destinations financières ?
Le simple fait que ce fichier puisse exister est déjà un aveu, doublé d’une perfidie suspecte, proférée par l’état même qui fait la promotion planétaire de (son) idéal de démocratie.
Et à défaut de pouvoir retrouver le fichier, on doit bien pouvoir en retrouver le ou les auteurs…
Et à défaut de retrouver le fichier et/ou les auteurs, l’état doit bien pouvoir rembourser intégralement cette somme « perdue », due aux irakiens…
« Quand les US sont pris la main dans le sac, cela s’appelle de l’incompétence »
(Car la chaine de commandement US est immaculée de toute possible perversion. Qu’on se le dise…)