USA : Importantes failles de sécurité dans des bâtiments fédéraux

Nous savons déjà que le gouvernement US menait autour de la date du 11 septembre 2001 des exercices sur des effondrements d’immeubles (Red ex), des détournements et des crash d’avions, de menace bactériologique (tripod II) et même… des simulations de crash d’un avion contre le World Trade Center la semaine du 11-Septembre. Voici que le Washington Post nous révèle que le gouvernement fédéral va jusqu’à introduire, pour des raisons de "sécurité,"  des bombes dans les bâtiments fédéraux pour tester l’efficacité de leur surveillance, et que ses agents ont "par le passé (…) [mené] des opérations d’infiltration dont les motivations n’étaient pas liées à une évaluation des risques fondée sur le Renseignement." John O’Neil (décédé le 11-Septembre) a témoigné du fait que peu avant le 11/9, les agents de sécurité du World Trade Center recevaient énormément de coups de téléphones anonymes relatifs à des menaces de bombes1.

Bien sûr, cela ne doit pas nous amener à conclure quoi que ce soit, mais nous savons maintenant, grâce à cet article de Ed O’Keefe du Washington Post, qu’il est possible pour le gouvernement fédéral d’amener des explosifs à l’intérieur de grands bâtiments, et dans ce contexte il ne sera pas inintéressant de relire, après celui-ci, l’article de Kevin Ryan sur les noms des personnes liées à la sécurité des Tours Jumelles

 

La couteuse et défaillante agence FPS
(Federal Protective Service) fait aujourd’hui

 


Government Accountability Office : Importantes failles de sécurité dans des bâtiments fédéraux
 
Par Ed O’Keefe, Washington Post, juillet 2009

Traduction Vincent pour ReOpenNews

L’agence de police responsable de la protection de milliers de bâtiments fédéraux à travers le pays a échoué l’an dernier dans sa mission de protéger les installations de haute-sécurité contre l’introduction de matériaux servant à la fabrication de bombes, selon la déclaration du Congrès fournie par les aides sénatoriales. L’an passé, des enquêteurs ont réussi à introduire des matériaux utilisés pour la fabrication de bombes à l’intérieur de dix bâtiments fédéraux de haute sécurité, puis ont fabriqué des bombes, et se sont promenés autour des bâtiments sans être détectés, mettant ainsi en évidence les trous de sécurité du Service Fédéral de Protection (FPS).

Plus d’un million de fonctionnaires travaillent au sein de 9000 installations surveillées par le FPS à travers le pays, dont au moins 350 000 dans la région de Washington. Ces révélations surviennent au moment où l’Administration Obama se prépare à réorganiser l’agence dans les prochaines semaines.

Les enquêteurs transportaient des explosifs liquides et des détonateurs de faible puissance – des matériaux qui selon les enquêteurs ne sont normalement pas introduits dans les bâtiments fédéraux. Le GAO (General Accounting Office2) a déclaré que des préoccupations sécuritaires l’empêchaient de révéler les endroits exacts ou les villes des installations touchées, mais que huit d’entre elles étaient la propriété du gouvernement, et deux sous contrat de bail. Le GAO a rapporté que ces installations incluaient les bureaux d’un membre de la Chambre et du Sénat des Etats-Unis, ainsi que des bureaux des Départements de la Sécurité Intérieure, de la Justice et du Département d’Etat. Pour l’un de ces bâtiments, le GAO a obtenu la vidéo d’une caméra de sécurité qui a filmé un enquêteur en train de franchir un contrôle de sécurité avec des matériaux destinés à la fabrication de bombes.

Par le passé, des experts en sécurité ont critiqué certains enquêteurs du GAO pour avoir rendu publiques des constatations sensationnelles ou des opérations ‘d’infiltration’ dont les motivations n’étaient pas liées à l’évaluation des risques fondée sur le Renseignement. Des enquêteurs appartenant à l’agence d’audit du Congrès insistent cependant sur le fait que pour cette série de tests, ils se sont conformés aux normes habituellement admises par le gouvernement.

« Il est tout simplement inacceptable que des employés fédéraux travaillant au sein de bâtiments sous la protection du FPS, ainsi que les visiteurs qui s’y rendent, soient autant exposés à des attaques potentielles de terroristes et de gens mal intentionnés, » déclare le sénateur Joseph I. Lieberman (Indépendant-Connecticut). Il préside le Comité du Sénat sur la Sécurité Intérieure et les Affaires Gouvernementales (Senate Homeland Security and Governmental Affairs Committee), qui tiendra demain une audience sur ces constatations. « Nous savions que le FPS était une agence désorganisée, mais le fait que le GAO puisse pénétrer le dispositif sécuritaire dans ces bâtiments et fabriquer des bombes sans être détecté est vraiment choquant. »

« Les contribuables américains ne bénéficient tout simplement pas de la sécurité pour laquelle ils payent et auxquels le Service Fédéral de Protection doit pourvoir, » a déclaré la sénatrice Susan Collins (Républicain-Maine), haute représentante du parti républicain.

L’agence (FPS) passera en revue l’ensemble de ses procédures de sécurité et de formation dans les deux prochains mois, et procédera à de nouveaux exercices afin de tester les éventuelles vulnérabilités, d’après le témoignage du directeur Gary W. Schenkel en vue de l’audition qui aura lieu demain.

Le FPS dispose de 1200 employés à plein temps et de grosso modo 13 000 gardes contractuels déployés dans 2300 des 9000 installations fédérales. Il utilise des caméras de surveillance et des éclairages périphériques pour aider à la protection des autres sites.

Les résultats dévoilés aujourd’hui sont en concordance avec d’autres enquêtes récentes sur le fonctionnement de l’agence. Un rapport d’avril (2009) de l’inspection générale pour la Sécurité Intérieure se révélait accablant pour ses méthodes de recrutement [de FPS], et une étude du GAO réalisée en 2008 avait [déjà] considéré  que le manque de personnel dans l’agence exposait les bâtiments à des risques d’attaques terroristes.

Le FPS a [véritablement] été la « patate chaude » de la bureaucratie ces dernières années, passant en 2003 de l’Administration des Services Généraux au Département de la Sécurité Intérieure. Après quoi, il fut rattaché à l’Agence de Contrôle de l’Immigration et des Douanes, ce qui fut reconnu comme un mauvais transfert par la plupart des observateurs. La transition a également coûté des centaines de millions de dollars à l’agence en termes de subventions annuelles, l’obligeant à réduire son personnel et à dépendre encore plus de personnels de gardiennage contractuels. La loi adoptée l’an dernier a de nouveau accru les dotations en personnel.

Le projet de loi de Finances du DHS à l’étude cette semaine prévoit à nouveau de transférer le FPS de l’Agence de Contrôle de l’Immigration et des Douanes à la Protection Nationale et Direction des Programmes, un ensemble de divisions dont la mission est d’évaluer les risques en matière de sécurité. La Maison Blanche a annoncé aujourd’hui son soutien à cette opération de transfert, déclarant qu’elle fournirait plus de détails sur la réorganisation dans les semaines à venir.

Ed O’Keefe

Washington Post, juillet 2009  (Le rédacteur Spencer S. Hsu a contribué à ce rapport)

 

Traduction Vincent pour ReOpenNews


Notes ReOpenNews :

  1. Le 7 septembre 2001, O’Neil s’était plaint de plusieurs problèmes relatifs à la sécurité du WTC, il avait expliqué par exemple que leurs téléphones n’avaient pas d’afficheur d’appel et qu’ils recevaient depuis peu des menaces de bombes. Le World Trade Center était en état d’alerte depuis la réception de nombreuses menaces. Le journal The Independant rapporta que fin août 2001, « les mesures de sécurité au World Trade Center ont été augmentées avec l’arrivée de chiens renifleurs d’explosifs et une vérification systématique des camions de marchandises. Aucune explication n’a été donnée quant à cette augmentation de la sécurité. » Dans le même temps, les agents de sécurité devaient faire des rondes supplémentaires à cause des appels concernant les menaces à la bombe. Cependant, le 6 septembre, les chiens renifleurs d’explosifs furent retirés et le niveau de sécurité abaissé sans explications.
  2. Le GAO : Governement Accountability Office. C\est un peu l’équivalent de la Cour des Comptes en France.  Selon thefreedictionary.com, "sa mission est :  d’aider le  Congrès US, ses commissions,et ses membres à assurer leurs responsabilités législatives, en accord avec son rôle d’agence indépendante et non politique au sein de la branche législative; de mener des audits légaux, comptables et de faire des propositions dans le respect des programmes fédéraux du gouvernement et des opérations qui lui sont assignées par le Congrès; et d’émettre des recommandations dans le but de renforcer l’efficacité des actions du gouvernement." Source http://legal-dictionary.thefreedictionary.com/Government+Accountability+Office

 


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One Response to “USA : Importantes failles de sécurité dans des bâtiments fédéraux”

  • Que penser du NIST qui continue à affirmer qu’il aurait été impossible de mettre en oeuvre une démolition contrôlée dans la tour 7, sans être repéré… Alors certes, une démolition contrôlée est une opération plus élaborée à mettre en oeuvre que l’introduction de « simples » bombes comme celles décrites dans l’article, mais l’avantage de la DC est qu’une partie du travail peut être camouflé en chantier électrique tout à fait banal. C’est pourquoi le NIST ne peut pas faire l’économie d’une enquête (qui serait d’ailleurs du ressort du FBI, puisque policière et non scientifique), s’il veut maintenir son affirmation (« impossible sans détection »). Car ce qui est possible à petite échelle peut l’être à une plus grande, avec des moyens en proportion.

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