Le 11-Septembre et la Spirale du Silence

Le huitième anniversaire du 11-Septembre fut marqué, comme le précédent, du sceau de la polémique, et Mathieu Kassovitz fut, cette année, notre victime expiatoire. Sacrifiée pour l’exemple. Dans le même temps, le journaliste Bruce Toussaint nous laissa entendre qu’il avait tout compris du 11-Septembre. On l’appelle désormais l’Oracle de Canal. Kassovitz n’avait qu’à le consulter avant d’aller l’ouvrir chez Taddeï… Plus sérieusement, comment comprendre la sévérité de nos médias face à la sortie du sceptique Kassovitz ? Quel mécanisme permet d’en rendre compte ? Et quelle attitude, justement, les sceptiques doivent-ils adopter s’ils veulent sortir de ce conflit, qui les oppose aux médias, par le haut ? Ces derniers jours nous ont permis de nourrir une petite analyse à ce propos.

La critique qui suit n’épargne aucun camp, et seuls ceux qui n’ont pas la vérité comme seul horizon en seront, j’imagine, irrités.

Par Taïké Eilée pour Agoravox, le 23 septembre 2009

La sortie du livre d’Éric Raynaud sur les Vérités cachées du 11-Septembre aurait pu être l’occasion d’un grand débat en France, à la manière dont la télévision russe en avait organisé un l’an dernier. En guise de débat, nous eûmes droit – c’est une habitude – à de la polémique stérile. Et à une formidable chasse aux sorcières dont, cette année, après Marion Cotillard et Jean-Marie Bigard, le réalisateur Mathieu Kassovitz fit les frais. Son crime : avoir considéré, en direct sur France 3, que l’on devait continuer à se questionner sur le 11-Septembre, au regard de nombreuses bizarreries et zones d’ombre, et que ce travail devait se faire à la télévision, et pas seulement sur Internet.

"C’est votre droit de ne pas nous le répéter"

Inutile de revenir en détail sur le lynchage dont le cinéaste fut l’objet (une compilation vidéo en fait déjà le tour). On en soulignera simplement le caractère odieux lorsque les journalistes Renaud Revel (L’Express) et Nathalie Levy (France 5) comparèrent Mathieu Kassovitz au négationniste Robert Faurisson.

On n’oubliera pas non plus comment Nicolas Poincaré (France Info) essaya de piéger Frédéric Taddeï, l’animateur de Ce Soir ou jamais, lieu du "scandale", en tentant de lui faire dire – en vain – qu’il était d’accord avec son invité : "Merci Frédéric Taddeï, même si vous n’avez pas voulu nous dire le fond de votre pensée, moi j’avais l’impression en vous regardant un peu, que vous aviez l’air un peu d’accord avec Mathieu Kassovitz, mais c’est votre droit de ne pas nous le répéter". Cette remarque fait inévitablement penser à l’oeil de Big Brother dans 1984 de George Orwell, sur le point de mettre à nu un crime par la pensée… On imagine que la carrière de Taddeï aurait pu s’arrêter sur-le-champ s’il avait laissé échapper la moindre parole hétérodoxe.

Bruce Tout-Puissant : omniscient…

Ce qui fut le plus frappant ces derniers jours, dans les réactions médiatiques au pseudo "dérapage" de Kassovitz, c’est l’ignorance crasse de nos journalistes sur le "sujet interdit". Certes, on le savait déjà, mais c’est encore plus flagrant aujourd’hui. La Palme de l’Ignorance revenant sans conteste à Bruce Toussaint, animateur de L’Édition spéciale sur Canal Plus, qui déclara le 17 septembre, accrochez-vous, ne pas savoir où se situeraient les soi-disant "zones d’ombre" du 11-Septembre, auxquelles faisaient référence les internautes qui, durant son émission, le submergeaient de mails.


 

Cette déclaration, sortie de la bouche d’un journaliste de ce niveau, est absolument surréaliste. Pour Bruce Toussaint, le 11-Septembre ne comporte aucune zone d’ombre. C’est ce même journaliste qui, rappelons-le, avait mis en scène l’an dernier dans un "vrai-faux JT", Breaking News, une fausse arrestation de Ben Laden, dans le "but de créer une interrogation sur le pouvoir des images", "sur la vérité des images que l’on peut détourner si facilement".

Comme je suis charitable, je le renverrai à un seul livre : La Face cachée du 11-Septembre du grand reporter Éric Laurent, où il en découvrira un certain nombre, de zones d’ombre… Le 11 septembre 2006, Éric Laurent était l’invité de 2000 ans d’histoire sur France Inter pour discuter de son livre. En moins de 30 minutes, Bruce Toussaint pourra acquérir un peu plus de lucidité.


 

Les joies de la caricature

Il est intéressant justement de s’arrêter sur le cas d’Éric Laurent. Car il incarne une forme de contestation de l’histoire officielle qui refuse en même temps le "conspirationnisme", tel qu’il est dénoncé dans nos médias. Voici ce qu’il écrivait, il y a trois ans, sur AgoraVox : "Cinq ans après les attentats du 11 septembre, les nombreux mensonges et silences officiels qui entourent cette tragédie n’ont toujours pas été levés. Désormais, deux lectures de l’événement dominent. La première (…) reprend sans sourciller la version officielle, sur une grave lacune des services de renseignements américains dûment avertis de l’imminence d’un attentat, mais incapables de réagir à temps. Une thèse aussi fausse que celle défendue par certains « conspirationnistes » qui voient, par exemple, dans le détournement des quatre avions de ligne un complot monté par les autorités américaines avec la complicité même d’Israël, afin de créer un choc dans l’opinion qui ouvrirait la voie à une intervention militaire en Irak. Ces deux lectures opposées me paraissent également ineptes et dangereuses. Dans le premier cas, elles accréditent une vérité tronquée et dans l’autre, elles ouvrent la voie au pire délire, tout en laissant de côté des faits réels et troublants."

Or, lors des polémiques médiatiques autour du 11-Septembre, comme celle que nous venons de vivre avec Mathieu Kassovitz, on remarque que la position d’Éric Laurent, que l’on qualifiera de modérée, n’est jamais évoquée, nos médias réduisant tous les esprits critiques à des "conspirationnistes", dont la croyance serait : Al-Qaïda n’est en rien mêlée au 11-Septembre, et ce sont les services secrets américains, voire israéliens, qui ont tout organisé. La simplification permet ici le mépris. Et c’est alors que l’accusation de "négationnisme" tombe (ils nient le 11-Septembre, lit-on parfois), qu’on appuie souvent par l’idée, défendue par certains, selon laquelle aucun avion de ligne ne se serait écrasé sur le Pentagone… Quand on est malhonnête comme Philippe Val, on avance aussi l’idée selon laquelle aucun avion ne se serait écrasé sur les Twin Towers, ou encore celle selon laquelle aucun Juif ne s’y serait trouvé (Complément d’enquête, France 2, 1/12/08). Des idées absurdes, partagées par à peu près personne, mais bien utiles pour calomnier et s’éviter toute discussion sérieuse.

Ceci posé, on peut ensuite affirmer, comme le fait encore Val, que les tenants de la "théorie du complot" ont un but : "aider Al-Qaïda", et sont de "purs criminels", animés par la "haine de l’Amérique", la "haine du Juif", la "haine de la démocratie" et la "haine de l’autre" (Soirée Théma « De quoi j’me mêle : Tous manipulés ? », Arte, 13 avril 2004). On peut aussi les traiter de "sales cons"… Récemment, c’est Franz-Olivier Giesbert, organisateur, non pas, comme il le prétend, d’un débat avec Éric Raynaud, mais d’un traquenard, qui osa ranger les "conspirationnistes" dans "la même famille" que les "scientologues" et les "Témoins de Jéhovah".


 

La religion des faits

Éric Laurent, lui, n’a jamais défendu de "thèse" ou de "théorie" sur le 11-Septembre. La lecture de son livre laisserait bien imaginer qu’il se situerait plutôt du côté de celle du "laisser-faire". C’est l’impression qu’il fit à Annie Lemoine, chroniqueuse dans On a tout essayé il y a quelques années : "Vous sortez de la lecture de ce livre avec une seule question : pourquoi les Américains ont laissé faire le 11-Septembre ?", lui avait-elle demandé. C’est aussi l’impression qu’il fit à Bruno Gaccio sur le plateau de Tout le monde en parle, le 23 octobre 2004 : "Vous êtes en train de dire, en gros, qu’ils ont laissé deux Boeing rentrer dans des tours plutôt que de les intercepter, alors qu’ils pouvaient le faire", avait fini par lancer l’auteur des Guignols, agacé par la prudence du journaliste, qui s’en tenait à sa "religion des faits", refusant d’en rien déduire. Même Patrice Gélinet, au début de son entretien avec Laurent dans 2000 ans d’histoire, lui avait demandé si c’est parce qu’on avait laissé faire ou provoqué l’attaque, comme possiblement celle de Pearl Harbor, qu’on avait menti sur le 11-Septembre. Jamais Laurent ne répondra à cette question qui brûle toutes les lèvres, ne livrera la moindre intime conviction

L’enquêteur rapporte des faits, il a inévitablement des soupçons, à moins de s’empêcher de penser, mais il peut ne rien croire – ce que nos journalistes médiatiques ont du mal à comprendre, cherchant toujours la "théorie" se cachant derrière le questionnement.

Théories piégées

Cette prudence permettra à Laurent de ne jamais être attaqué, comme le fut par exemple Aymeric Chauprade, qui ne défendit certes aucune "théorie", mais en exposa une tout de même, dans Chronique du choc des civilisations : "Si l’on fait la synthèse de ces trois volets, chacun ébranlant fortement la thèse officielle, on voit alors s’esquisser une sorte de complot – pas nécessairement à un niveau gouvernemental ou présidentiel, mais associant obligatoirement des composantes du renseignement américain et (ou) israélien – se superposer au complot islamiste. Une conspiration chargée de réussir un attentat sous « faux drapeau » de façon à justifier des choix politiques américains forts. Al-Qaïda, dont la responsabilité dans le 11 septembre proprement dit n’a jamais vraiment été établie, ne serait dès lors que le réseau exécutant et le responsable visible de cette conspiration. Des avions pilotés à distance auraient été téléguidés sur des tours qui devaient s’effondrer sous l’effet de destructions contrôlées à l’explosif, orchestrées à partir du centre de contrôle du bâtiment 7. Le vol AA 77 aurait atterri sur une base militaire de l’Ohio où il aurait disparu avec ses passagers et il aurait été remplacé par un drone Global Hawk envoyé sur l’aile en réfection du Pentagone…" On remarque que même dans ce scénario, qualifié de "théorie du complot", Al-Qaïda n’est pas absente, et Bush pas nécessairement impliqué, alors que nos médias présentent généralement la "théorie du complot" comme dédouanant complètement Al-Qaïda et accablant George W. Bush… Illustration encore de la grande légèreté avec laquelle ils abordent ce sujet.

C’est que nos médias sont souvent restés braqués sur les seuls propos de Thierry Meyssan, qui incarne, pour eux, le "conspirationnisme", et tend à éclipser les esprits critiques plus modérés et prudents. Meyssan, à la différence de Chauprade, propose une "théorie". Dans son dernier article, paru le 15 septembre 2009 dans l’hebdomadaire russe Odnako, il prétend nous "révéler" ce qui s’est passé le 11-Septembre. Et cette révélation a de quoi laisser perplexe. Meyssan laisse entendre, sans jamais livrer de preuve décisive, que les avions qui ont percuté les Twin Towers n’étaient pas les Boeing détournés, mais des avions cargos sans passagers… D’ailleurs, aucun avion n’aurait été détourné : "Nous savons aujourd’hui (…) que les avions n’ont pas été détournés, mais substitués", écrit-il. Et puis, il laisse entendre que les terroristes n’ont même pas embarqué… Concernant le crash sur le Pentagone, il écrit : "Les témoins décrivent un missile". Faux : aucun témoin n’a jamais dit avoir vu un missile. Certains témoins auditifs ont décrit un son qui leur a rappelé celui d’un missile. Mais tous les témoins visuels ont vu un avion (un gros avion de ligne le plus souvent, un petit avion plus rarement). Meyssan évoque encore un autre missile… au World Trade Center : "Au moment exact du second impact, un missile traverse le champ de vision de la caméra de la chaîne New York One. Il est tiré par un aéronef masqué par la fumée de l’impact et se dirige en diagonale vers le sol. On n’entendra plus jamais parler de ces images incongrues." Où sont les images ? Qui les a vues ? Mystère.

Selon lui, l’un des kamikazes, Walid al-Asheri, est toujours en vie : il "est un pilote de ligne de Royal Air Maroc. Il vit à Casablanca où il a donné plusieurs conférences de presse…" Cette intox, que Meyssan n’est pas le seul à propager (Éric Laurent aussi…), a pourtant été depuis longtemps élucidée : des homonymes s’étaient bien manifestés après les attentats, et des médias avaient relayé leurs protestations, mais c’était avant la parution des photos des pirates de l’air le 27 septembre 2001 (lire Der Spiegel et BBC). Si un seul des 19 terroristes exhibés sur les photos du FBI était encore en vie, un "chercheur de vérité" aurait bien eu l’idée d’aller le filmer, non ? La vidéo aurait fait le tour du monde en quelques heures sur YouTube et Dailymotion, et la supercherie du 11-Septembre aurait été avérée. Pourtant, personne, à ce jour, n’a eu l’idée de réaliser une telle vidéo.

Et puis Meyssan rapporte un autre épisode de cette journée du 11-Septembre, très troublant et significatif pour lui : "À 18h42, Donald Rumsfeld donne une conférence de presse au Pentagone, encadré par les leaders républicains et démocrates de la Commission sénatoriale de la Défense. Ensemble, ils réaffirment l’unité nationale dans ce moment tragique. Soudain, Rumsfeld prend le sénateur Carl Levin à partie et lui demande si les événements du jour suffisent à le convaincre d’augmenter les dépenses militaires". Cet épisode avait déjà été rapporté dans deux autres articles du Réseau Voltaire, le 14 décembre 2001 et le 16 avril 2003. Il y était précisé que la scène avait eu lieu "au milieu de la conférence, en direct devant les caméras de la presse internationale", et la citation exacte de Rumsfeld était donnée. Problème : ce n’est pas Rumsfeld qui est le véritable auteur de la citation, et qui interpelle Carl Levin… mais un journaliste dans la salle. La preuve en images (à 11 min 30) : 



Pour accréditer ses dires, Meyssan nous renvoie donc à des images de télévision… qui le contredisent. David Ray Griffin, citant Meyssan, reproduira cette erreur dans Le Nouveau Pearl Harbor (page 132). Meyssan affirme encore qu’on a retrouvé le passeport de Mohamed Atta dans les décombres des tours, alors qu’il s’agit en fait de celui de Satam Al Suqami.

Nous avons donc là un auteur qui, certes, soulève parfois de bons problèmes, mais suppute aussi, imagine, et prétend bientôt révéler la vraie histoire, dont il ne doute guère plus, semble-t-il, une histoire qu’il parsème pourtant d’erreurs et d’informations hautement douteuses… Cette démarche a régulièrement été dénoncée dans les médias, ce que l’on comprend. Mais, là est la faute des médias, ils ont presque systématiquement traité tous les sceptiques comme des "adeptes de Thierry Meyssan" – ce qu’ils ne sont pas. Beaucoup d’entre eux conservent, fort heureusement, leur liberté de jugement.

La règle

On l’aura compris, ce qui est est condamné dans les médias, ce n’est pas tant le questionnement, dont la légitimité est heureusement parfois reconnue, mais ce qui peut s’ensuivre (et qu’on confond trop souvent avec le questionnement lui-même) : l’élaboration d’une "théorie" alternative ne reposant pas sur des éléments suffisamment probants (mais sur des "suspicions", des "hypothèses", des "constructions spéculatives"). C’est cette "dérive" qui est appelée "conspirationnisme". Serge Kaganski, des Inrocks, exprime bien cette distinction le 19 septembre sur son blog : "Certes, le 9/11 est un évènement tellement complexe et hors normes qu’on est loin d’en avoir saisi tous les aspects. Certes, il demeure de nombreuses zones d’ombres, de nombreuses questions, de nombreux détails de l’affaire à élucider. Certes, le gouvernement Bush garde ses secrets d’État, comme tous les états de la planète. Par conséquent, s’interroger sur le comment et le pourquoi du 11 septembre, vouloir élucider certains de ses aspects obscurs est un réflexe naturel de citoyen. Jusque-là, comme dirait je ne sais plus qui, tout va bien. Le problème, c’est que ce besoin légitime d’en savoir plus sur le 9/11 peut entraîner facilement vers les rumeurs, les amalgames, les fantasmes, les supputations, les projections paranoïaques, les scénarios les plus délirants, les thèses complotistes – toutes choses qui pullulent sur le net et n’ont plus rien à voir avec une info vérifiée."

Ne pas supputer – comme le ferait selon lui Kassovitz, sur le fait que "Bush aurait fait le 9/11 pour justifier à postériori sa “guerre à la terreur” (et détruire au passage les archives de la CIA)" : telle est la règle à laquelle il faudrait se tenir pour critiquer avec le plus d’efficacité la "version officielle". Et j’en serais assez d’accord. Car la critique est aujourd’hui si facile, qu’il est dommage qu’elle soit rendue inaudible par d’inutiles supputations. Les sceptiques devraient s’en tenir à rapporter les mensonges flagrants, les erreurs manifestes, au maximum les coïncidences troublantes, qu’il ne s’agirait pas d’interpréter, mais simplement d’interroger. Seule la réouverture d’une véritable enquête pourrait permettre d’aller plus loin. Il faut se contenter d’en montrer la légitimité et même la nécessité.

Incomplet, mais vrai ?

Quand Serge Kaganski parle de "la version “officielle”, qui jusqu’à preuve du contraire est la vraie (même si elle est incomplète)", il résume bien le paradoxe dans lequel baignent tous ceux qui se contentent de la version officielle : incomplète, celle-ci serait néanmoins vraie. Étrange postulat, selon lequel ce qui manque est forcément secondaire. Mais comment le savoir avant d’avoir enquêté ?

Quand un rapport du Congrès censuré par Bush en 2003 prétend justement apporter des "preuves" (selon le sénateur Bob Graham) de l’implication saoudienne, est-ce secondaire ? Quand le Times of India et d’autres journaux évoquent la "preuve", obtenue par le renseignement indien et le FBI, du lien entre le kamikaze Mohamed Atta et le chef des services secrets pakistanais, est-ce là une information périphérique ? (J’avais joint l’auteur du papier du Times of India, pour lui demander le degré de fiabilité qu’il lui accordait ; il m’a finalement répondu : "Franchement je n’ai rien de plus à dire sur ce sujet. J’ai été questionné par beaucoup de monde, mais tout ce que je peux dire, c’est que cette information était fondée sur une haute source ministérielle dans le gouvernement indien"). Quand Sibel Edmonds affirme que des documents classifiés qu’elle a eus entre les mains pourraient "prouver" que les États-Unis ont utilisé Ben Laden jusqu’au 11-Septembre dans des opérations en Asie centrale, est-ce sans intérêt ? Quand des journaux comme Haaretz et Forward rapportent l’arrestation de cinq agents du Mossad suite à leur comportement choquant face aux Tours, l’un d’eux déclarant plus tard : "notre but était de documenter l’événement" (ABC News), est-ce totalement anodin ? Une troublante affaire remise au goût du jour, il y a à peine deux mois, par le criminologue Xavier Raufer… Quand toute l’administration Bush a menti en affirmant que les attaques du 11-Septembre étaient "inimaginables" et qu’aucun avertissement n’avait été reçu, est-ce là sans importance ? Qu’aucune mesure de sécurité n’ait été prise, malgré les alertes (voir le coup de gueule du sénateur Bob Kerrey sur CNN), sauf pour quelques personnalités importantes, n’est-ce pas troublant ? Les probables délits d’initiés, est-ce que ça compte pour du beurre ? Les exercices militaires qui simulent des détournements d’avions et un crash sur le NRO, à 40 km du Pentagone, au moment même où ont lieu les attentats, est-ce forcément le fruit du hasard ? N’est-ce pas une concomitance intéressante à creuser ?

 

Si l’expression "la version officielle est vraie" signifie simplement, pour Serge Kaganski, qu’Al-Qaïda a réalisé l’opération, on pourra lui concéder que c’est sans doute vrai (même si tout le monde n’en sera pas d’accord). Mais est-ce là toute la vérité ? Est-ce là la vérité suffisante ? On comprend bien, au vu des quelques informations qui précèdent, que non. Des complicités, des manipulations pour ne pas entraver les attaques, voire pour les favoriser… tout cela doit être interrogé, et les informations "troublantes" déjà parues à ce jour (pas des supputations) légitiment une telle recherche, qui peut modifier considérablement la vision que l’on a du 11-Septembre, quand bien même Al-Qaïda serait responsable, voire le principal responsable.

Du mal à comprendre

Daniel Schneidermann avait reproché à Eric Laurent d’avoir abusé, lors de son passage chez Ardisson en 2004, d’expressions comme "La chose vraiment étonnante", "La chose la plus troublante", "Il y a un truc incroyable"… mais c’est que ces choses "troublantes" existaient bel et bien… Le journaliste de Libération ne percevait dans l’enquête du grand reporter qu’un acharnement contre Bush, allant jusqu’à résumer son message à cette formule sortie de nulle part : "Bush est Le Mal". Le reporter était accusé de participer au "quart d’heure de la haine" quotidien envers Bush et l’Amérique. A l’époque déjà, comme on le voit, la critique n’était pas bien fine… Elle était pourtant emblématique.

Schneidermann s’était aussi scandalisé de la révélation selon laquelle des délits d’initiés avaient eu lieu avant les attentats et s’étaient poursuivis… jusqu’à l’effondrement des tours : "A-t-on bien compris ? Les traders présents dans les tours lors de l’attaque auraient spéculé au milieu des flammes ?", avait-il demandé, incrédule. Puis, plus loin, il avait dénoncé "cette obsession qui nous présente (…) ce soir les victimes du World Trade Center comme des monstres qui, jusqu’au dernier instant, ont continué à spéculer dans leur tour en feu, jouant à la baisse les compagnies aériennes". L’ennui, c’est que Daniel Schneidermann avait mal compris ; jamais en effet Eric Laurent n’a prétendu (et encore moins écrit) que les victimes elles-mêmes spéculaient dans les tours en flammes… Il s’en expliquera lui-même, le 7 novembre 2004, dans Arrêt sur images : les manipulations n’étaient pas le fait de traders coincés dans les tours, les disques durs appartenant à une société de "clearing" qui ne faisait qu’enregistrer des transactions qui avaient lieu ailleurs (peut-être sur le marché des options de Chicago). Une mauvaise interprétation durant sa lecture, ajoutée au préjugé selon lequel toute critique du discours officiel repose sur un anti-bushisme, voire un anti-américanisme, avait donc été cause de la colère de Schneidermann.

Mais encore, lui, avait-il lu… Tous nos journalistes n’ont pas eu le même sérieux. Ainsi, Stéphane Malterre, auteur d’un documentaire assassin (et manipulateur) sur Loose Change et David Ray Griffin, reconnut, contraint et forcé, qu’il n’avait lu qu’en partie le livre de ce dernier… Schneidermann lui-même reconnut ne pas avoir vu le documentaire 9/11 Press for Truth, pourtant incontournable… Christine Ockrent, à qui l’on voulait offrir, lors d’un salon du livre, Le Nouveau Pearl Harbor du même Griffin, refusa le présent… Quant à Nicolas Poincaré, agacé par les doutes de Kassovitz, il reconnut n’avoir pas lu le livre d’Eric Raynaud, pourtant à l’origine de la polémique. Comment ensuite s’étonner que nos journalistes, à l’image de Bruce Toussaint, tombent des nues quand on leur parle de "zones d’ombre" au sujet du 11-Septembre ? S’ils n’y connaissent rien ?

Un rapport de forces inversé

Là est bien la grande leçon de ces derniers jours (et de ces dernières années en vérité). Les journalistes sont dépassés par leurs lecteurs, qui en savent souvent bien plus qu’eux. Dan Gillmor, célèbre journaliste de la Silicon Valley, l’avait dit dès 2004 : "Mes lecteurs en savent plus que moi" ; mais lui incitait à la coopération entre journalistes et citoyens (ou amateurs), espérant un gain qualitatif dans l’information. Nos journalistes, eux, n’ont pas encore accepté cette coopération, et prétendent demeurer sur leur piédestal, et continuer à faire la leçon. Sauf que leurs élèves les ont dépassés… et ont parfois mené, à leur insu, cette coopération (voir le remarquable travail documentaire et critique du journaliste citoyen Paul Thompson). Les journalistes professionnels ont certes conservé l’autorité du maître, sa crédibilité de façade (ce pourquoi leurs avis et approbations nous paraissent encore si importants, car ils crédibilisent l’information) ; mais ils n’ont plus la supériorité réelle du maître. Sur le 11-Septembre en particulier, où de solides préjugés leur ont fait refuser de se pencher sur ce dossier trop sensible et propice aux "délires", et leur ont fait prendre un retard considérable face aux amateurs (au sens de passionnés).

On a souvent entendu des journalistes railler ces amateurs, qui s’acharneraient sur des détails, une multitude de détails, une masse de détails… forcément "insignifiants". Mais comment mène-t-on une enquête, si ce n’est justement en examinant une foule de détails, de faits ? Les journalistes ont sans doute été, dans leur majorité, effrayés par cette masse d’informations, absolument énorme. Leurs conditions de travail, sans doute, ne leur permettaient pas de s’y consacrer. Charge impossible. Du coup, ils prirent souvent le parti de tout envoyer promener, d’un simple revers de main. Découragés.

François Bayrou avait vu juste à ce sujet, lorsqu’il avait regretté, en mai dernier, que la presse n’ait plus les moyens de saisir la réalité dont elle parle : "Pour faire sortir des choses, il faut du temps et de la persévérance, mais les rédactions n’ont plus d’argent pour le faire, et plus le temps à cause de la culture du zapping. Du coup, on n’approfondit plus", avait-il déploré… Avant d’ajouter qu’Internet constituait un espoir pour approfondir les dossiers que la presse ne parvenait plus à traiter. Un espoir, Internet ? Pour la plupart des journalistes qu’on a entendus ces derniers jours, Internet rimait plutôt avec poubelle… Mais l’explication de Bayrou, sur l’absence d’enquête dans la presse, et même de curiosité, n’est pas suffisante pour rendre compte de ce qui se passe autour du 11-Septembre.

La Spirale du Silence

Quel mal frappe donc nos journalistes ? Sont-ils "à la solde de Bush et de la Pensée Unique" ? Et la presse est-elle "corrompue, ligotée, aux ordres" ? Non, Serge Kaganski, ces idées sont bien sûr trop caricaturales. En revanche, l’assimilation de tout questionnement sur les zones d’ombre (réelles) du 11-Septembre au "conspirationnisme" (Al-Qaïda est innocente et tout est de la faute d’un grand complot américano-sioniste), au "négationnisme" (les attentats n’ont pas eu lieu), voire à l’antisémitisme (douter de la version officielle du 11-Septembre, c’est bientôt nier l’existence des chambres à gaz – cf. Marin Karmitz) crée une peur – d’exclusion sociale – qui entraîne naturellement un refoulement de toute question, et bientôt… le silence. Nous sommes ici en plein dans le processus décrit en 1984 par la sociologue Elisabeth Nöelle-Neumann sous le nom de "spirale du silence".

En voici une courte présentation par son auteur :

"La thèse de la spirale du silence est fondée sur l’hypothèse que les hommes ont une double nature : un caractère individuel et une nature sociale. La nature sociale de l’homme a besoin d’assentiment, d’approbation, de reconnaissance, de popularité ; et cela, non seulement avec les personnes de l’environnement immédiat, mais aussi avec le public anonyme. Les individus scrutent constamment leur environnement, observent sans cesse ce que les autres pensent. Ils souhaitent savoir avec quel comportement et avec quelles opinions ils se feront accepter et avec quel comportement et avec quelles opinions ils seront refusés en conséquence isolés. S’ils remarquent que leurs opinions sur des questions controversées et moralement chargées rencontrent l’approbation, ils les prononcent fort, en parlent beaucoup. Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont l’impression que leur opinion diffère de celle qu’ils estiment être l’« opinion légitime », ils deviennent prudents, en parlent de moins en moins. Et comme une partie des individus parle fort – ceux qui pensent être du côté de l’« opinion légitime », comme l’on n’entend parler qu’eux, cette partie semble plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Et comme la contrepartie se tait de plus en plus (car les individus de ce camp se sentent minoritaires), ce camp semble plus faible qu’il ne l’est réellement. Ce mouvement se poursuit en rotation de spirale jusqu’à ce que l’un des deux camps maitrise complètement l’opinion et que l’autre soit pour ainsi dire noyé".

Mais pourquoi ce funeste amalgame entre sceptiques et "conspirationnistes" ? Sans doute à cause de la combinaison de deux facteurs : d’abord, une ignorance des faits problématiques qui taraudent à juste titre les sceptiques, et, ensuite, l’envie de se protéger des dérives conspirationnistes, qui isolent. Les journalistes rendent alors compte des questionnements incessants (et incompréhensibles pour eux) des sceptiques en recourant hâtivement à des schémas explicatifs clé en main sur la "théorie du complot" (écoutez le sociologue Pierre Lagrange), pas faux en général, mais parfois inadéquats. Et voici les sceptiques ramenés au rang de "conspirationnistes", et sommés de se taire, sous peine d’être diabolisés et rejetés.

La Toile pour sortir de la spirale ?

Internet permet en partie d’échapper à cette terreur qui confine au silence. L’anonymat, dont les risques ne sauraient, certes, être niés (déresponsabilisation en particulier), peut aider à l’expression de ce que l’on pense réellement, sans craindre une mise à l’écart du groupe, une exclusion sociale, une sanction. Le bénévolat des amateurs est aussi un gage de leur liberté : aucune contrainte économique ne vient entraver leur plume vagabonde. Et puis, Internet rend possible un échange de points de vue fort variés, introuvable ailleurs, qui permet de mesurer l’écart entre l’opinion dominante (des médias traditionnels) et l’opinion récalcitrante (sur le Net), et de se rendre compte que son opinion n’est pas forcément aussi minoritaire qu’on l’avait cru. 

Internet nous aura ainsi permis d’entendre le seul débat contradictoire organisé en France à l’occasion du 8e anniversaire des attentats ; un débat d’1h30, diffusé à l’origine sur Radio Courtoisie, avec, entre autres, Jean Robin et Kropotkine (l’un des bons connaisseurs du sujet). Il nous aura aussi permis de voir que la télévision norvégienne est bien plus ouverte au débat que la nôtre, ou encore d’assister à une très belle interview d’Éric Laurent, réalisée le 5 décembre 2008 (mais encore peu vue) par des étudiants de Sciences-Po, ce genre d’échange, libre et tout en longueur (50 min), qui fait encore le charme d’Internet face aux médias traditionnels. Simples exemples…

Terminons avec deux petites notes d’espoir, que la Toile permettra justement de faire circuler : d’abord, les propos du philosophe Cédric Lagandré, passés un peu inaperçus lors de la soirée où Kassovitz exposa ses doutes ; il remarqua l’existence de "dispositifs de pouvoir horizontaux" dans nos médias, pourtant libérés de toute "censure verticale", et un usage abusif de l’expression "théorie du complot", sorte de "pare-feu" pratique pour éviter toute discussion – une discussion légitime à ses yeux.


 

Quant à Eric Zemmour, l’un des rares esprits plutôt libres de notre paysage médiatique, il a reconnu, samedi 19 septembre, la légitimité d’un débat ouvert sur le 11-Septembre. "Il faut prendre des risques", a-t-il conclu, face aux peurs, somme toute compréhensibles, de ses interlocuteurs. C’est par la prise de position de tels leaders d’opinion que la parole peut se libérer. Que des personnalités facilement ridiculisables (show-biz…) ne soient plus les seules à dire de telles évidences (oui au débat, oui à la recherche), et chacun osera les faire siennes, et les dire. La parole et la pensée seront alors libérées. Merci donc à Éric Zemmour pour ces quelques secondes de bon sens.


 

11 Responses to “Le 11-Septembre et la Spirale du Silence”

  • Simon

    Ça fait plaisir de lire quelque chose d’intelligent. Je ne suis pas obligé d’être d’accord sur tout pour apprécier le ton, et le gros travail de compilation fait par l’auteur.

    petite précision tout de même: Thierry Meyssan semble avoir corrigé son erreur sur la conférence de presse avec Rumsfeld.

  • JLFG

    « Al Qaida aurait réalisé l’opération »

    Oui, mais pas la Al Qaida présentée par les médias ou le mythe du complot islamiste mondial, plutôt la Al Qaida décrite par nombre d’investigateurs comme la légion arabe de la CIA ou encore comme un bras armé des opérations secrètes de l’OTAN.

     » quand bien même Al-Qaïda serait responsable, voire le principal responsable  »

    Là, c’est faux puisque le principal responsable d’un attentat n’est jamais le poseur de bombe -ou autre- ( le bras), mais le commanditaire et/ou le cerveau, une même personne pouvant évidemment jouer les trois rôles à la fois, mais c’est très rare et ça ne fait pas 3000 morts et ça ne déclenche pas deux guerres…

  • teacup

    Bon article.

    Mais en dehors « des personnalités facilement ridiculisables (show-biz…)  » et des journalistes, je me demande qui pourrait vraiment s’exprimer sur le sujet, parce que des scientifiques, ils ne peuvent chaque fois faire qu’étudier une partie du sujet vu son carractère multidisciplinaire. Mais en dehors de la chute des tours et des nano particules, on peut difficilement faire un vrai travail scientifique. Sauf une nouvelle enquête.

  • Effectivement que ce n’est pas en suivant la parole des leaders qu’un débat peut s’ouvrir.
    Seule la liberté de parole arrive à le permettre et le courage des personnes qui se font moquer est bien plus grand que ceux qui suivent la meute à ne rien risquer.
    BB

  • Arturo

    Excellent article.
    Reopen911 vérifie les informations et signale les erreurs des sceptiques eux-mêmes.
    Les pro-VO (pour simplifier) ne devraient pas avoir peur d’un débat contradictoire car ils auraient une réserve d’erreurs en stock contre les sceptiques qu’ils pourraient ressortir le moment venu.
    Des pro-VO bien préparés pourraient jeter le doute sur le sérieux des sceptiques en étant très pointilleux comme les sceptiques. Le jeu serait renversé : si les sceptiques ont menti ici, ils ont peut être menti ailleurs et le doute s’installerait. Un débat équilibré serait probable et il n’est pas certain que les sceptiques convainquent si leur nouvelle théorie est encore plus incroyable pour le citoyen lambda. Dire que les avions ont été substitués, les pirates jamais embarqués, les téléspectateurs seront déroutés. C’est trop gros. Et pourtant il faut lire M. Elias Davidsson, membre de ReOpen911…
    Les théories des sceptiques sont souvent plus incroyables que celles des pro-VO. Toutefois, il est plus facile de croire que les avions peuvent faire tomber les tours que les terroristes n’ont pas embarqué.

  • Cathy des airs

    Je trouva agaçant la façon dont certains chercheurs (comme l’auteur de cet article) prétendent détenir les clés de l’objectivité autant que guider les autres sur le chemin de la vérité, tout en les empêchant de « penser » précisément, c’est-à-dire d’extrapoler, d’imaginer, d’émettre des hypothèses, de faire des rapprochements ( de « spéculer » au sens premier du terme, qui est en soi positif puisqu’il concerne le miroir, où la pensée se réfléchit, ).
    Car il n’est pas de fonctionnement psychique « sain » sans un aller et retour permanent de la raison à l’intuition( liée à la fonction imaginaire ) ni de l’inconscient à la conscience ; l’être humain ne peut pas se servir de son hémisphère cérébral gauche (centre de la parole, du raisonnement, de la fonction analytique et de la pensée dite « focalisée ») sans utiliser, dans le même temps, son hémisphère droit (centre des perceptions immédiates, infra-verbales, non rationnelles, et de la pensée dite « flottante »)
    Ces deux formes d’intelligence sont le siège d’interactions permanentes, et comme nous le rappellent M.Chevalier et Gheerbrant, co-auteurs du dictionnaire des symboles :
    « L’imagination est la sœur jumelle de la raison » …
    Stigmatiser l’une, c’est donc tôt ou tard réprimer (voire BLOQUER) l’autre aussi…c’est-à-dire empêcher les gens ( la masse du peuple – non expert – mais doué de bon sens, dont je m’honore de faire partie ) de PENSER par eux-mêmes, donc de prendre des risques, d’émettre des hypothèses, d’explorer toutes les pistes, sachant, qu’en effet, certaines comporteront des erreurs mais peut-être beaucoup de vrai aussi.
    A ce titre, je trouve réductrice la façon dont on pointe ici du doigt quelqu’un comme Thierry Meyssan, suspecté de commettre le péché suprême de « supputer » ou d’émettre des théories qui, paraît-il, laissent certains perplexes… (encore une fois, depuis quand le fait de concevoir des idées est-il devenu un crime ? alors que c’est un procédé indispensable à la pensée elle-même, y compris investigatrice…)
    Sans doute y a-t-il des lacunes, des erreurs, dans ce qu’avance parfois Meyssan, mais cela ne signifie pas non plus qu’il s’égare sur l’essentiel.
    En quoi, par exemple, sa « théorie des avions cargos sur les Twin Towers » serait-elle aussi négligeable et malvenue que Taïké Eilée semble le suggérer ici ?
    Cette possibilité n’est-elle pas d’ailleurs reprise (sur la base de témoignages et de documents officiels,vidéos, photos) par d’autres chercheurs (et non des moindres) comme :
    - M. Jacques Kotoujansky (lettre ouverte du Dr Jacques Kotoujansky à 3000 cadres français, parlementaires, politiques, intellectuels, etc., datée du 10 septembre 2008 : )
    - M. Jean-Pierre Petit (: Un missile sur une des tours jumelles ? 10 mai 2004)
    - le site « Analyse medias 911 » ( Exercices et simulations équivoques)
    - ou encore l’association des « Pilots For 9/11 Truth » (essai du colonel à la retraite de l’US Air Force, George Nelson : « Il est impossible de prouver une vérité mensongère » 2006 ) ?

  • Cathy des airs

    Voici les « théories » meyssaniennes que ces personnes ou ces groupes déjà cités plus haut (J. Kotoujansky, J.P.Petit, Analyse medias 911, Pilots For 9/11 Truth, ont « osé » émettre, par ordre de citation :

    « Que peut-on dire des avions censés frapper les tours ? La réponse suit d’un raisonnement simple. Si l’on accepte le fait certain que les tours étaient minées, il était impossible pour les comploteurs de prendre le risque qu’un détournement avec pirates échouât, ce qui eût conduit, lors de l’examen de la tour restante, à la découverte des explosifs. Les avions qui frappent ne sont pas les avions originaux détournés par des pirates ! Et du reste les listes de passagers publiées après le 11/9 ne comportent pas de noms à consonance arabe. Il n’y avait donc tout simplement pas de pirates dans les avions qui ont décollé ! Il s’est agi d’une mise en scène […]
    Comment a-t-on pu substituer des avions ?[…]
    Le phénomène central à expliquer est la coupure des transpondeurs des quatre avions. Quel en aurait été l’intérêt pour de vrais pirates ? Tout le monde sait que les avions sont alors suivis par le contrôle aérien civil et militaire à partir de l’écho « primaire » des radars au sol ou par les radars embarqués des pilotes de chasse. Ces derniers sont entraînés à l’interception d’un avion sans transpondeur, ce qu’est évidemment un aéronef hostile. Le 11/9, de tels exercices étaient précisément en cours. En revanche, le transpondeur coupé, l’avion apparaît comme un simple « blip » sur les écrans radar. Dès lors, si un aéronef militaire (avions, missile ou drone) sans transpondeur, piloté ou téléguidé vole à proximité de l’avion original muet, les « blips » se confondent et, lorsqu’ils se séparent, le vol civil peut devenir le vol militaire et réciproquement. »
    ( Dr Jacques Kotoujansky : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71025 )

    À propos du « pod » entrevu sous le vol UA 175, dans la vidéo des frères Naudet :
    « Il est difficilement imaginable qu’un avion civil se présentant sur un runway avec un « gadget » aussi insolite ait pu passer inaperçu des contrôleurs d’aéroport, ou même de multiples témoins, passagers ou employés.
    Mais, dans cette affaire, tout reste possible, comme le fait que cet appareil ait été un avion militaire, ou militarisé, spécialement équipé, tandis que l’avion de ligne aurait été détourné pour être détruit au dessus de la mer, après que l’ont ait pris le contrôle de ses commandes de vol par télécommande et neutralisé ses moyens de télécommunication. Qu’on pense au caractère insolite de la destruction de l’appareil au dessus de la Pennsylvanie, où on a retrouvé force débris à des kilomètres d’un point d’impact, exempt de débris, ressemblant fort à celui d’une simple bombe.»
    (Jean-Pierre Petit : http://www.jp-petit.org/Divers/PENTAGATE/twin_towers1.htm )

    « Des enregistrements audio du centre de commandement Nord-Est de NORAD et d’autres documents démontrent clairement que les militaires n’ont jamais eu aucun des avions de ligne détournés en vue et qu’ils ont à un certain moment poursuivi un avion fantôme – le vol American Airlines 11 – longtemps après qu’il se soit écrasé sur le World Trade Center..
    Souvenons-nous ensuite qu’aucune image ne permet de distinguer clairement le premier avion à frapper la tour Nord à 8h46, le vol 11 supposément, et que le commissaire Stephen Gregory a rapporté que de nombreux témoins visuels ont décrit l’avion comme étant VERT et DE TYPE MILITAIRE.
    Comment un ‘avion fantôme’ émettant l’identité du vol 11 a-t-il pu apparaître tout bonnement sur les radars de la plus grande puissance mondiale et ensuite réussir à distraire tous les militaires au pire moment possible ?  »
    (Analyse medias 911 : http://analysemedia911.blogspot.com/2008/11/exercices-et-simulations-quivoques.html )

    « Le gouvernement affirme que quatre gros avions de ligne se sont écrasés le matin du 11 Septembre, provoquant la mort de plus de 3000 êtres humains, et pourtant aucune preuve matérielle n’a été produite pour tenter d’identifier formellement un seul des quatre avions. Au contraire, il semble seulement que toutes les preuves potentielles ont délibérément été cachées au public.
    - Vol 93 United Airlines : Ce vol a été rapporté par le gouvernement fédéral comme étant celui d’un Boeing 757, avec le numéro d’enregistrement N591UA.[…]
    Le gouvernement n’a produit aucune preuve physique identifiant spécifiquement l’avion qui s’est prétendument écrasé sur ce site. Au contraire, il a été rapporté que le numéro d’enregistrement N591UA était toujours en activité plusieurs semaines après le 11 septembre 2001.
    - Vol 11 d’American Airlines : Ce vol a été rapporté par le gouvernement comme étant celui d’un Boeing 767-200, avec le numéro d’enregistrement N334AA.[…]
    Une nouvelle fois, le gouvernement n’aurait eu aucune difficulté à prouver ses dires si seulement quelques-unes des centaines de pièces avec numéros de série avaient été ramassées pour identifier formellement l’avion.
    - Vol 175 d’United Airlines : Ce vol a été rapporté comme étant celui d’un Boeing 767-200, avec le numéro d’enregistrement N612UA.[…]
    Encore une fois, le gouvernement n’a toujours pas produit une seule pièce avec numéro de série qui aurait dissipé les doutes concernant l’identité de cet avion.
    - Vol 77 d’American Airlines : Ce vol a été rapporté comme étant celui d’un Boeing 757, avec le numéro d’enregistrement N644AA.[…]
    Il a été rapporté que cet avion, avec son envergure de 38m, a percuté le Pentagone, laissant un trou d’entrée pas plus large que 5m. […]
    Des pièces aérospatiales semblent avoir été retrouvées sur le site mais aucune tentative n’a été faite pour relever des numéros de série ou pour identifier des pièces spécifiques. Certains éléments retirés du bâtiment ont en réalité été cachés au public. »
    (Colonel George Nelson, membre de “Pilots For 9/11 Truth” : http://www.reopen911.info/News/2008/09/22/11-septembre-l%e2%80%99attaque-du-pentagone-remise-en-question-par-des-pilotes/)

    Par conséquent, nous pouvons affirmer (sans fantasme) qu’aucune des pièces spécifiques des quatre avions sinistrés ce jour-là – AUCUNE – n’a été à ce jour officiellement authentifiée… Ceci n’est pas une « supputation », une « théorie » hasardeuse, mais un fait, un FAIT plus que troublant ! Puisqu’il pourrait tout bonnement impliquer que les avions crashés n’étaient pas ceux qu’on pense.
    Qui donc, face à des opérations aussi sophistiquées, pourrait encore croire, alors, à la SEULE responsabilité d’al Qaida ?

  • Cathy des airs

    En ce qui concerne, enfin, les « archives détruites de la CIA », je ne vois guère non plus en quoi Matthieu Kassovitz aurait été approximatif ou quelque peu fantaisiste.
    Bien d’autres observateurs affirment, en effet, que le Wtc7 comprenait des bureaux de la CIA en son sein, et l’on voit mal comment son implosion contrôlée, intégrale, ainsi que l’incendie préalable qu’il a subi, n’auraient pas détruit une « certaine » partie de ses documents, dans la foulée :

    >>> « Le WTC7 abritait, entre autres:
    des bureaux de la C.I.A.,
    des services secrets, de l’I.R.S. (Internal Revenue Service, le fisc américain),
    le bunker du maire de New York, Rudolph Giuliani,
    ainsi que le SEC (Securities & Exchange Commis¬sion), qui a perdu quelque 3 000 à 4 000 dossiers concernant des fraudes importantes à Wall Street (ex. World.com, Enron, etc.). »

    http://209.85.229.132/search?q=cache:Us2P1aMMm-gJ:librepensee-et-conspiration.over-blog.com/categorie-10560814.html+webster+tarpley+les+archives+de+la+cia+au+wtc+7&cd=2&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

    >>> À propos du Bâtiment7, Kurt Sonnenfeld, ancien cinéaste de la FEMA au Ground Zero, déclare :
    « Les services secrets, le Ministère de la Défense, le FBI, l’IRS (l’équivalent du Fisc aux Etats-Unis, NdT), la SEC (le « gendarme de la Bourse » américain, NdT) et le « centre de crise » de la FEMA y occupaient de nombreux bureaux, sur plusieurs étages. D’autres agences fédérales y avaient des bureaux également.
    Après le 11 Septembre, on a découvert dissimulée au sein du bâtiment 7 le plus grand POSTE CLANDESTIN DE LA CIA en dehors de Washington DC, un centre d’opération dédié à l’espionnage de diplomates des Nations Unies et à la conduite de missions de contre-terrorisme et de contre-espionnage. »
    Publié sur le site du réseau Voltaire, le 22 juin 2009
    Traduction Spotless Mind pour ReOpenNews http://www.reopen911.info/News/2009/06/29/kurt-sonnenfeld-un-temoin-genant-du-119/comment-page-1/

    A voir aussi la vidéo de l’interview de Kurt Sonnenfeld sur Dailymotion, où il révèle que sous le bâtiment 6 voisin, partiellement effondré, a été découverte une autre DÉPENDANCE SOUTERRAINE DE LA CIA, avec des documents secrets qui ont tous disparu :
    http://www.dailymotion.com/video/x9qred_exclusif-kurt-sonnenfeld-de-la-fema_news

    >>> Et voici un dernier rappel de Jean-Pierre Petit, au sujet des bureaux que la CIA occupait dans le WTC7 :
    « A titre indicatif, voici les occupants d’un certain nombre d’étages :
    ……………………………………………………………………………
    25 Department of Defense (DOD)
    25 Central Intelligence Agency (CIA)
    9-10 US Secret Service
    ……………………………………………………………………………
    L’information comme quoi ce bâtiment abritait des services et des archives de la CIA et des services secrets se trouve donc confirmée. Il ne s’agit pas d’un « nième faux-bruit ». »

    (Jean-Pierre Petit, 14 mai 2004 : A propos de l’effondrement du bâtiment voisin, le bâtiment 7
    http://www.jp-petit.org/Divers/PENTAGATE/twin_towers1.htm )

  • Quidam

    J’aime bien la remarque de Domenach qui parle de relents antisémites des conspirationnistes en oubliant au passage que Kassovitz est juif.

    Si je puis me permettre, une petite remarque sur la forme des articles de ce blog. Les articles longs de 3km pullulent sur les sites de conspirationnistes et mythos de tous bord, à tel point que c’est devenu une marque de fabrique (ceux-ci pensant peut-être que longueur rime avec crédibilité). De plus, le lecteur lambda va décrocher avant la fin, ce qui n’est pas à mon sens le but recherché. Vous gagneriez en crédibilité en faisant des articles plus courts.

  • Excusez ma naïveté. Je croyais que les « conspirationnistes » étaient ceux qui ont propagé l’idée d’un « complot islamiste » mondial à la tête duquel serait le personnage que vous savez et pour les raisons que vous savez (l’Afghanistan et le gaz, l’Iraq et le pétrole, etc.)…
    cordialement.
    TD

  • Olive

    Les journalistes , qui ne sont pas des idiots, comprennent que le format émission de débat télé-officielle (propriété des vendeurs d’armes et autres bétonneurs) est mort… on dirait des réunions du parti communistes sous Andropov! les journalistes ont les yeux qui suintent la trouille de ne pas être dans les clous, les intervenants se font souffler par les gardiens du temple les réponses pour ne pas dires des choses qui les mettraient sur la longue longue liste des « persona non grata »… C’est à hurler de rire, ou à faire pleurer…

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