Les attentats du 11 Septembre : un alibi pour sortir du traité ABM ?

par RAG pour ReOpen911.info, le 04 août 2008

En 2000, les futurs conseillers de l’administration Bush II, réunis au sein du groupe de réflexion « Project for the New American Century » (PNAC) rendent un rapport intitulé « Reconstruire les Défenses de l’Amérique ». Ce projet décrit la stratégie des forces armées américaines nécessaires pour la « Pax Americana ». Leur ambition est de créer une armée spatiale et de poursuivre le développement du bouclier anti-missiles afin d’établir l’hégémonie des Etats-Unis.

 

Albert Wohlstetter (1913-1997) était professeur à l’université de Chicago et conseiller de la Rand Corporation. Il fut l’inspirateur du néo-conservatisme et dans The Delicate Balance of Terror il préconisait dès 1958 l’utilisation d’armes nucléaires tactiques en liaison avec d’autres armes téléguidées suffisamment précises pour éviter les dommages collatéraux, c’est-à-dire la mort de populations civiles.
Ce faisant, c’était un adversaire du traité de désarmement nucléaire signé entre l’Union Soviétique et le gouvernement américain qui selon lui, limitait la créativité technologique des États-Unis tout en ne maintenant qu’un équilibre artificiel avec l’URSS.

Le traité ABM (anti-missiles Balistiques) conclu en 1972 entre Nixon et Brejnev obligea les Américains à stopper officiellement la militarisation de l’espace. Le 8 mars 1983, en pleine Guerre Froide, Reagan qualifia l’Union Soviétique d’« Empire du mal ». La politique du Président américain en matière de défense s’articulait autour de la doctrine « Paix dans la force ». Ainsi naquit « Star Wars », qui désignait le programme américain de défense anti-missiles, aussi appelé « Initiative de Défense Stratégique » (IDS). Son lancement intervint le 23 mars 1983. Il s’agissait d’un projet de réseau de satellites capable de détecter et détruire les missiles balistiques lancés contre les États-Unis.

17 ans plus tard, en 2000, les néoconservateurs du PNAC réclament la maîtrise de l’espace et constatent que leur programme, qui nécessite une forte augmentation du budget militaire du Pentagone, ne pourra se réaliser qu’à la faveur d’un événement d’une exceptionnelle gravité, tel qu’un nouveau Pearl Harbor.
Alors qu’il était administrateur de la Rand Corporation et juste avant qu’il ne devienne secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld a théorisé l’arme spatiale. Son ambition était de créer un nouveau type d’armée et de mettre en œuvre le fameux bouclier anti-missiles. Rumsfeld s’est demandé si le seul événement capable de galvaniser les énergies de la  nation et de forcer le gouvernement à agir, ne serait pas une attaque destructrice contre les USA, un « Pearl Harbor spatial. »

Delmart Vreeland, agent des services secrets de l’US Navy, avait décrit ce programme lors d’un entretien avec Mike Ruppert où il expliquait en ces termes les raisons de sa présence à Moscou fin 2000 : « J’avais été envoyé là-bas par le gouvernement des États-Unis et par l’ONI [Office of Naval Intelligence]. J’ai reçu mes ordres entre le 4 et le 7 septembre 2000. C’était pour travailler à l’ambassade canadienne sur des diagrammes et des projets concernant un système d’armes défensives [weapons defense system]. Le nom de ce système de défense est SSST [Stealth Satellite System Terminator - Système de satellite furtif Terminator]. La seule partie dont j’ai parlé publiquement est un élément relatif à des satellites réellement en orbite actuellement, qui ne sont pas à ce jour la propriété du gouvernement des Etats-Unis. Sur conseil de mon avocat, je ne peux pas parler des autres composants. ». Vreeland donnait une description du système ABM américain et précisait que les satellites utilisés étaient de type civil.

En juin 2001 eut lieu un exercice de simulation militaire appelé Amalgam Virgo. Le visage de ben Laden apparaissait dans le document d’Etat-major. Le scénario envisagé, une frappe d’un missile de croisière, ressemblait en tous points à l’attaque du Pentagone. Cet exercice sera cité en 2004 lors de la Commission d’Enquête sur les attentats mais aucune investigation ne sera menée. Autre coïncidence, le jour des attentats du 11 Septembre se déroulait aussi un exercice de simulation de guerre nucléaire appelé Global Guardian.  La marine américaine (US Navy) faisait partie de cette opération et était en mesure d’envoyer un missile sur le Pentagone grâce au système AEGIS.
Au lendemain d’une agression terroriste inédite sur leur propre sol, et se considérant en guerre, les États-Unis se voient reconnaître par le Conseil de sécurité de l’ONU le droit à la légitime défense.

L’annonce du retrait du traité ABM fut rendue publique dès le 13 décembre 2001. Le mardi 12 juin 2002, à Madrid, George W. Bush affirmait que c’était désormais « un vestige du passé ». Le lendemain, les Etats-Unis étaient officiellement désengagés de ce traité.
Ce retrait unilatéral fit sauter le verrou qui empêchait le développement du bouclier spatial. Non seulement ce programme retrouvait ainsi une actualité, mais c’était désormais l’US Navy qui était en position centrale dans ce qui succédait au programme IDS : la National Missile Defense mise en œuvre par la Missile Defense Agency (MDA).

Les attaques du 11 Septembre, venues du ciel, ont vraiment constitué une aubaine pour les « va-t-en guerre » néoconservateurs. En faisant voter au Congrès américain le plus gros budget de défense militaire, de l’histoire, la guerre au terrorisme a pu être lancée en Afghanistan, fief des Talibans, de ben Laden et d’Al-Qaida.  La traque de ben Laden, commencée il y a sept ans, s’est avérée infructueuse et étrangement, il n’est toujours pas inculpé par le FBI pour les attentats du 11/09.

Conclusion

Les attentats du 11 Septembre ont clairement constitué pour les USA, le bon de sortie du traité ABM de 1972.

Au mois de mai 2008, le PNAC a arrêté la diffusion de son site internet, cependant la doctrine des néoconservateurs a été reprise par l’American Committee for a Strong Europe qui prévoit de reconstruire les forces armées européennes par l’intermédiaire de l’OTAN et par l’adoption de la politique de défense commune du mini-traité de Nicolas Sarkozy. Le projet de bouclier anti-missiles qui était une arme défensive devient maintenant offensive et nous rappelle les tristes heures de la crise des missiles de Cuba.

Comme le dit Noam Chomsky:

« En isolant le pays (USA) des représailles, la défense anti-missiles garantira la capacité et la disponibilité des Etats-Unis à modeler l’environnement dans d’autres régions du monde. »

« La défense anti-missiles ne sert pas à protéger l’Amérique. C’est un outil visant à la domination mondiale. »

« L’installation d’un système de défense anti-missiles en Europe orientale est pratiquement une déclaration de guerre. »  

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