Affaire Mike Gravel / Association « 9-11 Citizens Commission Campaign » : (Partie 2 – 911 Truth News publie une lettre accusatrice contre M. Gravel)

Le Mouvement pour la vérité sur le 11/9 n’avait vraiment pas besoin de cela, mais les faits sont là. Une importante scission est apparue fin 2011 suite à la décision de l’ex-sénateur Mike Gravel de changer de stratégie en abandonnant le projet 9-11cc.org pour privilégier sa nouvelle organisation qui vise à l’établissement de la "démocratie directe", emportant avec lui le reste de l’argent collecté. Sans prendre parti (pour l’instant), et après avoir publié la lettre que Mike Gravel a adressée début 2012 à tous les donateurs, nous nous devons de relayer ce billet accusateur de Brian Romanoff, un ex-membre d’Architectes et Ingénieurs pour la vérité sur le 11/9, qui porte un jugement extrêmement sévère sur l’ex-sénateur Mike Gravel, mais qui représente sans doute une partie significative du Mouvement.

 

 


Que vous arrive-t-il, Mike Gravel ?

Par Brian Romanoff, sur 911TruthNews, le 27 février 2012

Traduction GV pour ReOpenNews

L’ex-sénateur Mike Gravel (auteur de la lecture des Pentagon Papers pour leur passage dans le domaine public et les archives) s’était récemment engagé de façon active dans le Mouvement pour la vérité et la justice sur le 11/9, durant l’année 2011. Cela est maintenant terminé.

Mike Gravel a pris l’argent qui avait été donné à la 9/11 Citizens Commission (9-11cc) et l’a reversé ailleurs sans l’autorisation du « Bureau » du 9-11cc ou celle des donateurs. L’entité à laquelle il a transféré ces fonds est une organisation qu’il a lui-même fondée et qu’il préside – et n’a rien à voir avec le 11-Septembre. La chronologie des discussions est disponible ici et commence de la manière suivante :

  1. Le 26 décembre, le bureau du 9-11cc expédie un courrier à l’adresse de tous ses soutiens, ses conseillers et des principaux donateurs. Cette lettre a ensuite été raccourcie et envoyée à tous les donateurs le 21 janvier 2012.
  2. Mike Gravel a transmis sa réponse au bureau du 9-11cc le 3 février.

Le détail de ces deux courriers est discuté plus bas.

(1) Le 21 janvier, le bureau du 9-11cc a envoyé un email à tous les donateurs de son organisation. Cet email a été posté sur un fil de discussion de Truth Action dans la semaine, puis sur une page FaceBook. Parmi toutes les informations contenues dans cette lettre du bureau, les principales sont soulignées ici :

… il est de notre responsabilité de vous faire part de certains événements graves et extrêmement sérieux : un clash a eu lieu entre Mike Gravel et le reste de l’équipe de 9-11cc. En bref, l’événement-clef de cette scission nous est apparu à la mi-décembre, lorsque nous nous sommes aperçus que notre compte bancaire, qui est sous le contrôle exclusif de Mike Gravel, avait subi des prélèvements importants pour des virements non autorisés destinés au financement d’une autre campagne de Mike Gravel, la National Initiative for Democracy (NI4D). Cette troublante affaire a été rajoutée à l’agenda de la réunion de l’équipe de la Campagne 9-11cc, mais Mike Gravel, pour une fois, a décliné l’invitation, et a préféré envoyer une longue lettre dans laquelle il exprimait son intention de dissoudre l’entité juridique que notre organisation 9-11cc avait mise sur pied pour nous permettre de collecter des fonds. Mike Gravel nous a informés de son intention de transférer les fonds de 9-11cc vers ceux de sa propre campagne NI4D, qui n’a aucun lien [avec nous]. Les deux propositions de Mike furent rejetées par tous les autres membres du bureau. Bien que nous ayons eu, depuis plusieurs mois, des discussions sur la façon d’améliorer, d’affiner notre stratégie, les décisions radicales et unilatérales de Mike Gravel furent un choc total pour nous. Juste après, notre trésorier, George Ripley, demanda en vain à notre comptable de geler le compte bancaire afin d’empêcher tout nouveau virement ou dépense non autorisés. Alors que le Bureau prévoyait de se réunir deux jours plus tard (une réunion à laquelle Mike Gravel a choisi encore une fois de ne pas assister), nous avons découvert que 25 000 $ de plus avaient été retirés le même jour de notre compte en banque, ne nous laissant que 6000 $ (qui se sont maintenant réduits à 1000 $).

Nous avons essayé par tous les moyens de raisonner et de presser Mike Gravel de revenir à un niveau de communication raisonnable avec le reste du bureau, et de le persuader de rendre les donations faites à la Citizen’s Commission Campaign… en vain.

Le bureau du 9-11cc a évidemment commis l’erreur de laisser cet argent sous le seul contrôle de Mike Gravel. Mais cette erreur n’excuse pas les comportements de Mike Gravel.

2) Deux semaines plus tard, le 3 février, Mike Gravel a répondu par email au bureau du 9-11cc. Sa réponse a été postée sur le forum de Truth Action. Les points importants de ce courrier sont les suivants :

En mai 2011, Ken Jenkins et George Ripley (Freeland nous a rejoints en août comme employé rémunéré) me poussaient à prendre un rôle de leader au sein du Mouvement pour la vérité sur le 11/9, rôle que j’étais réticent à endosser… Les formulaires permettant de créer le Comité de collecte californien appelé « Citizens 911 Commission » furent remplis le 13 mai 2011 avec le secrétaire d’État. Mon nom en tant que « Directeur exclusif et Trésorier » est le seul nom officiellement associé avec cette entité en Californie. Cela m’a permis de me procurer un numéro EIN auprès de l’IRS et d’ouvrir un compte chez Wells Fargo. Aucun autre nom n’était légalement associé avec l’entité californienne ni avec le compte bancaire.

En tant que signataire autorisé qui avait ouvert le compte chez Wells Fargo, j’ai donné délégation à Jenkins, Belitsos et Ripley pour qu’ils puissent consulter les comptes et voir son activité en temps réel…

En tant que Comité de collecte californien, nous n’étions soumis à aucun règlement et personne ne devait être enregistré par l’État. Par la suite, j’ai commencé à ébaucher les statuts et le règlement en vue de la création d’une corporation IRS C4, ce qui était l’étape suivante logique de notre montée en charge, puisque nous passions d’un groupe de bénévoles à celui d’une entité juridique « corporate ».

Au début, notre intention était d’appeler à un référendum en Californie. J’ai rencontré les avocats et ai travaillé avec eux lors du Conseil législatif de l’État à Sacramento, jetant les bases de mon concept pour former une proposition acceptable de référendum. Cependant, il devenait évident qu’une campagne référendaire en Californie était illusoire à l’époque ; cela demanderait plusieurs millions de dollars pour valider un référendum en vue du scrutin, et encore plus pour financer une campagne de promulgation viable.

Étant donné que nous n’avions prévu aucune activité politique en Californie et que nous étions limités dans le montant de notre collecte de dons, il était clair pour tous ceux impliqués dans ce projet (Jenkins, Freeland, Belitsos et Ripley) qu’il fallait dissoudre le Comité de collecte avant la fin de l’année sous peine de devoir faire face à de coûteux et longs rapports qui étaient hors de propos vu notre activité locale et nationale. La loi californienne est très claire là-dessus : au moment de la dissolution, tout l’argent restant sur le compte en banque du Comité devait être donné à une organisation de charité reconnue par le gouvernement ou rendu aux donateurs au prorata de ce qu’ils avaient versé.

Rendre l’argent aux donateurs au prorata de leurs versements aurait été coûteux du point de vue comptable et d’un impact minimal pour tous les donateurs sauf un. J’ai décidé de transférer tous les fonds restants sur le compte de « The Democracy Foundation », une organisation de charité de type 501 C3, reconnue par la loi fédérale. The Democracy foundation, que j’ai fondé et que je préside, est le sponsor pédagogique de National Initiative (www.NI4D.us), qui a maintenant été rassemblée au sein de la National Citizens Initiative (NCI) [en français Référendums citoyens nationaux – NdT]. Le NCI, lorsque la loi sera promulguée, donnera aux citoyens le pouvoir de légiférer dans toutes les juridictions gouvernementales des États-Unis. Évidemment, si nous pouvons faire acter ces Référendums citoyens nationaux, cela fournirait un excellent moyen pour proposer une loi fédérale créant une Commission d’enquête citoyenne sur le 11/9 dotée de pouvoirs fédéraux bien supérieurs à tout ce que nous aurions pu attendre des référendums organisés par États…

En tout, nous avons levé 85 000 $ en 2011 ; et plus de la moitié a été dépensée en voyages, frais de communication, et autres frais du Comité.

Mike Gravel a simplement choisi de transférer les fonds vers une organisation qu’il a créée et qu’il préside, sans demander l’autorisation des donateurs.

Peut-être que M. Gravel pensait que les gens faisaient des dons à lui-même et non à l’organisation visant à la mise en place d’une enquête citoyenne sur le 11/9 ? Ce serait une grave erreur : Gravel a collecté l’argent donné par les activistes du 11/9, c’est pourtant simple.

L’ironie de donner de l’argent volé par une « Democracy Foundation » fondée et présidée par le voleur ne nous a pas échappée. Est-ce là l’idée que Gravel se fait du « Citizen Power » ?

Gravel déclare un peu plus loin que le fait de redistribuer l’argent aux donateurs « aurait été coûteux du point de vue comptable et d’un impact minimal ["de minimis", en anglais - NdT] pour tous les donateurs sauf un. » Mike Gravel cherche-t-il à minimiser l’impact de ses actions en arguant qu’une seule personne serait affectée de manière significative ? Foutaises !

Avant de publier cette lettre, j’ai contacté le bureau du 9-11cc pour voir si je pouvais en savoir un peu plus. L’information en retour est la suivante :

« Une personne a fait don de presque 48 000 $. Le 2e montant plus important est de 10 000 $. Le suivant, de 2500 $. Et plusieurs personnes ont donné 1000$ ou plus. D’autres encore ont fait un don de 500 $ ou plus. »

Je ne considère pas cela comme des montants « faibles » ou d’un « impact minimal. »

L’économie est en pleine crise et plus d’un quart des Américains n’a pas de travail. Les activistes du 11/9 font face à suffisamment d’obstacles sans que Mike Gravel s’en mêle en déclarant sans les consulter, que ce n’est pas important, que ça ne vaut pas la peine de rendre ces sommes aux donateurs.

Et même cette discussion détourne l’attention du fait que Mike Gravel aurait pu choisir un moyen plus élégant et plus respectueux de se distancier d’un rôle qu’il avoue lui-même « avoir eu du mal à endosser », si cela n’a d’ailleurs jamais été le cas : durant mes échanges avec lui, il ne semblait pas si réticent que cela au sujet de 9-11cc.

En résumé, et dit avec des mots simples : Mike Gravel est un voleur et un menteur.

Le bureau du 9-11cc a demandé des comptes à Mike Gravel seulement après s’être aperçu que de l’argent avait disparu sans autorisation en novembre dernier. Après que Gravel ait été questionné au sujet de ces sommes manquantes, il a de nouveau prélevé 25 000 $, sans autorisation, en décembre, et a cessé tout contact avec le bureau du 9-11cc.

Mike Gravel n’a pas rendu l’argent au bureau du 9-11cc ni aux donateurs. Je déteste dire cela, mais la seule chose qui me vient à l’esprit est une vieille chanson de Steve Miller. Mike Gravel doit rendre l’argent, un point c’est tout.

Brian Romanoff

 

Traduction GV pour ReOpenNews


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7 Responses to “Affaire Mike Gravel / Association « 9-11 Citizens Commission Campaign » : (Partie 2 – 911 Truth News publie une lettre accusatrice contre M. Gravel)”

  • Marie C

    Manquait plus que ça!.

    Il vaut mieux en rire, 85 000 dollars ce n’est pas rien, mais l essentiel est que toutes les actions menées – et toutes ne peuvent pas être réussies entièrement – éveillent l opinion internationale
    Et cela, Grace à reopen et autres truthers, est indéniablement en marche

  • Corto

    il me semble que les membres du 911cc ont fait confiance à gravel, et nous avec, pôur faire campagne pour obtenir davantage. le mouvement paye ici sa naïveté récurrente (et mondiale, hélas), et le caractère bénévole et largement au dessus de ses moyens en termes de réseaux d’influence, de son action.

    le mouvement international pour la vérité sur le 11/9 est habité par une certaine vision idéaliste de l’homme, et peuplé d’activistes en manque d’expérience de terrain. A ce titre, ceux qui signent ci-dessus et à vrai dire tous les membres mondiaux, sont solidairement responsables de ce blanc seing. A moins que des témoignages précis viennent démontrer que M. Garvel a promis de rendre l’argent pour le cas où les sommes récoltées ne permettraient pas de mener l’initiative à son terme, dans les termes évoqués par M. Gravel sur leur site, et lors d’7e ses interventions comme celles de Toronto ou Paris….

    par contre il est clair que le reste des sommes disponibles à la date de la réclamation des membres qui signent ci-dessus, doit être restitué au mouvement et donc à la 911cc.

    les donateurs doivent être consultés sur la suite à donner à leur don, au pro rata de ce qui reste, en espérant que Mike Gravel préfère les FORMULE1 aux SOFITELS…

  • Corto

    peut-être que M. Gravel, eminent juriste par la force de son expérience, considère que le temps passé vaut salaire… ce qui bien évidemment est absolument contraire à l’éthique implicite du mouvement international, basé sur le bénévolat, éventuellement le défraiement….

    peut-être que M. Gravel croit en sa bonne foi, auquel cas il devrait en répondre lors d’une vraie réunion in vivo.

    là aussi, il faut la vérité et une enquête !

    Comme si le mouvement n’avait que cela à faire, ce qui culpabilise les 2 parties vis à vis des donateurs, mais qui culpabilise les donateurs eux-mêmes car ils font partie du mouvement…

    en résumé: à part récupérer ce qui reste, l’intégralité ne sera jamais selon moi récupérée ni récupérable, et les torts sont largement partagés, sauf à sauver ce qui peut l’être.

  • Alex6

    Et dire que j’ai donné ! Je suis écoeuré …

  • Phrygane

    Ne soyons pas naîfs, Gravel est une taupe du système.

    Il était prévu dès le début qu’il se tire avec le « nerf de la guerre ».

    Mais on peut aussi croire à une malheureuse coîncidence, une mauvaise rencontre…dans un Monde où les « inside jobs »
    n’existeraient pas.

  • Olivier

    Aussi délétère puisse être cette sale affaire de gros sous, après tout ce n’est qu’une affaire de gros sous.

    Et paradoxalement, si ça fait la une de certains médias, ça ferait peut-être même plus parler du mouvement que n’importe quelle « vraie » action de communication.

    Par exemple :
    - le FMI est infiniment mieux compris à l’échelle planétaire, depuis une certaine histoire survenue au Sofitel de New-York.
    - Bayrou a vu ses sondages favorables s’envoler, après avoir balancé une claque à un gosse en 2007
    - Un certain parti politique français d’extrême droite est davantage connu par ses scandales répétés que par son programme économique

    Etonnant, non ? En fait, il faudrait faire un coup-double médiatique.

    1 – Faire tomber la statue de la liberté (en plein nuit, pour ne faire aucune victime) avec de la thermite. Ca montrerait que c’est possible techniquement
    2 – Cela mettrait également fin à ce symbole, usurpé par les US. Ils ne méritent plus de porter cet étendard, depuis la loi qu’Obama (Prix nobel de la Paix) a signée en catimini le 2 janvier 2012.

  • kidkodak

    Incroyable que le compte eu été administré uniquement par Gravel.
    De l’autre coté aussi il y a quelque chose qui cloche.

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