[Brève] Un blogueur du JDD condamné pour injure publique envers Kassovitz

Le Point : Lilian Massoulier avait taxé le réalisateur de "révisionnisme" (*)après ses propos polémiques sur les attentats du 11 septembre 2001.

AFP : Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré, mardi, un blogueur du Journal du dimanche coupable d’injure publique envers Mathieu Kassovitz, mais a débouté le réalisateur qui avait également poursuivi France Info et L’Express pour l’avoir taxé de "révisionnisme" après ses propos polémiques sur les attentats du 11 septembre 2001.

La polémique remonte au 15 septembre 2009. Invité de l’émission Ce soir ou jamais sur France 3, Mathieu Kassovitz avait mis en doute les conclusions de l’enquête officielle sur ces attentats. Dans un texte intitulé "Kassovitz redonne des couleurs à Goebbels", mis en ligne deux jours plus tard sur le site internet jdd.fr, Lilian Massoulier, un directeur de librairie, avait qualifié Joseph Goebbels, qui fut ministre de l’Information et de la propagande de Hitler, de "nouveau maître à penser" de l’acteur et réalisateur.

L’expression "revêt un caractère outrageant et dépasse les limites autorisées de la liberté d’expression", écrit la 17e chambre dans son jugement. Elle a condamné Lilian Massoulier à une amende de 1 000 euros avec sursis et à verser à Mathieu Kassovitz un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500 euros au titre des frais de justice.

Liberté d’expression

Le tribunal a en revanche relaxé Jean-Luc Hees, directeur de la publication de France Info, et le journaliste Patrice Bertin, qui, dans une chronique diffusée sur cette radio, avait qualifié Mathieu Kassovitz de "révisionniste". Ces propos constituent, selon les juges, "un jugement de valeur tenu par un journaliste dans le cadre de sa liberté d’expression". Marc Feuillée, directeur de la publication du site L’express.fr, et le journaliste Renaud Revel, qui l’avait comparé à l’historien révisionniste Robert Faurisson, ont également été relaxés.

"L’histoire, je ne la révise pas, je la questionne", avait dit Mathieu Kassovitz devant le tribunal correctionnel, réfutant le terme de "révisionniste" qui, pour lui, revenait forcément à nier la Shoah. Les magistrats ont jugé au contraire : "La lecture de la chronique de Renaud Revel dans son entier n’impute aucunement à Mathieu Kassovitz d’exprimer ou de partager (…) les thèses soutenues par Robert Faurisson sur le génocide des Juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale."

Source LePoint / AFP

 

Note ReOpenNews : (*) En fait, Le Point s’est fourvoyé dans le titre de son article. Le journaliste du JDD n’est pas condamné pour l’emploi du terme "revisionnisme" mais pour la comparaison à Goebbels, le bras droit d’Hitler.


MISE A JOUR -  le 15 novembre – 18 h 00

Lu sur Rue89 : (extrait)

Joint par Rue89, l’avocat du cinéaste, Me William Bourdon, s’est dit « globalement satisfait » de ces jugements. Il n’exclut cependant pas de faire appel de celui rendu en faveur de L’Express :

« Cette expression de “Faurisson du 11 Septembre” est extrêmement outrageante. Or, le tribunal ne va pas au bout de son propos, car il reconnaît son caractère blessant tout en lui attribuant un second degré inédit, et pour le moins peu évident. »

 * * *

Lu dans La Dépêche (avec VIDEO) :

Pour son prochain long-métrage, Mathieu Kassovitz pourrait aborder un sujet encore encore plus sensible : le 11 Septembre, événement sur lequel le réalisateur avait tenu des propos polémiques en 2009.

 


En lien avec cet article :

"Le 4 octobre dernier s’est tenu devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procès que l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz a intenté il y a deux ans déjà à deux journalistes de Radio France et de l’Express et un blogueur du Journal du Dimanche pour "injures publiques", à la suite des commentaires infamants qui ont été formulés à son sujet concernant la position qu’il avait exprimée publiquement à propos du 11-Septembre durant l’émission de débat de Frédéric Taddeï "Ce soir ou jamais", le 15 septembre 2009 [1]. Mathieu Kassovitz avait, à cette occasion, remis en cause les conclusions de l’enquête officielle sur les attentats de 2001. Et dès le lendemain, le réalisateur avait connu un lynchage médiatique d’une incroyable violence."

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Et aussi :


 

 

7 Responses to “[Brève] Un blogueur du JDD condamné pour injure publique envers Kassovitz”

  • Quentin

    La justice condamne un petit bloggeur du JDD alors que des poids lourds comme JL. Hees ou P. Bertin courent toujours. Pour autant, l’outrage a bien été unilatéral.

    Pour moi il s’agit bien là d’une décision de justice à minima, destinée à préserver les institutions de presse en présence, tout en empêchant les citoyens moyens d’y rien comprendre.

    En bref : « Oui, il est possible d’insulter les chercheurs de vérité, mais ça dépend qui c’est… »

  • IKAR

    En effet, c’est uniquement parce qu’il n’est pas journaliste professionnel que Lilian Massoulier a été condamné, et pas les autres. « Selon que vous êtes puissant … » disait La Fontaine … Drôle de justice qui condamne ou non des propos similaires en fonction de la qualité des individus !
    En tous cas, bravo à Matthieu Kassovitz pour avoir été au bout de sa démarche

  • Bernard

    Donc si je comprends bien, une déferlante de journalistes pourra dorénavant taxer tous les truthers de « révisionisme » sans aucune justification, il s’agira dorénavant toujours de « liberté d’expression ».

    Hé ben ! On n’est pas rendus…

  • Bien qu’étant de tout cœur avec Matthieu Kassovitz, le recours à la justice contre des propos injurieux est une arme très dangereuse et à double tranchant.

    La liberté d’expression est pour moi une et indivisible, elle est comme celle de la Presse, c’est à dire qu’elle « ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ».
    Voltaire (de mémoire) : » je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais pour que vous puissiez le dire ».

    Ceci est valable même pour Bertin et Hees, même s’il faudrait ajouter… HÉLAS!

    En admettant qu’il fallait mêler la Justice à cette affaire, c’est un droit de réponse qui aurait du être réclamé par ses avocats, mais surtout pas de condamnation, car qui dit condamnation dit interdiction…. et là je suis en totale opposition!
    Droit de réponse sur le blog de Massoulier…oui
    Droit de réponse sur France Inter…oui
    Condamnation…non!

    « L’expression « revêt un caractère outrageant et dépasse LES LIMITES AUTORISÉES DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION »
    … écrit la 17e chambre dans son jugement.

    …limite…liberté d\’expression, quelle association d’idée effrayante!
    Quel pouvoir, quelle autorité peut-elle s’arroger le droit de fixer ce genre de limites?
    N’en sommes nous pas victimes en premier?
    Demie victoire,… piteux jugement!

  • Laissons-leur l’insulte, les pauvres : ils n’ont que ça.

  • Terre Chouanne

    L’insulte n’est un problème que dans la mesure ou elles ont une réelle influence les personnes qui veulent se faire une opinion sans avoir rien étudié ni analysé. Le jour ou nous serons assez courageux et avides de vérité, les insultes redeviendront ce qu’elles sont c’est à dire des négations de débat.

  • lefebure

    La liberté d’expression est le propre d’une démocratie. Cette liberté revendiquée par tous semble ne profiter qu’à certains. Mais sommes nous vraiment en démocratie ?
    Les journalistes d’information se doivent par déontologie de rester objectifs, de présenter des faits et non pas de commenter ces faits de manière partiale et discréditer des personnes.
    Peuvent-ils comparer le petit-fils d’un rescapé de camp de concentration à un négationniste au nom de la liberté d’expression ? C’est blessant et maladroit. Mais désormais oui, ils en ont le droit et il y a jurisprudence.
    L’étape suivante reste à franchir, c’est à dire pouvoir parler de cet imbécile de … ou de ce c…rd de … Dernière étape avant d’en arriver au patriot act.
    Mettre au pilori est encore une expression, je crains fort que l’on passe à la pratique dans peu de temps.
    Je suis déçu par la décision de justice. Matthieu Kassovitz aurait du bénéficier d’un droit de réponse. Mais curieusement il ne bénéficie pas de ce droit et de la liberté d’expression. Dura Lex, Sed Lex, surtout pour le lampiste du JDD qui subit une condamnation mais c’est connu « Selon que vous soyez … »

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