Karachi: la DGSE évoquait une « piste financière » le jour-même de l’attentat

Dans cette affaire du "Karachigate", l’information, la "vraie", était là depuis le début, dans une note des Services secrets français qui déjà montrait du doigt la piste "financière". Mais nous sommes en 2002, à peine 6 mois après les attentats aux USA, et en pleine psychose "al-Qaida". L’occasion est trop belle de faire porter le chapeau à ces terroristes islamistes et d’enterrer au plus vite cette affaire. Al-Qaida a bon dos, et encore une fois, comme pour les attentats du 11-Septembre, c’est aux familles de victimes et à leur combat incessant que nous devons la levée d’une partie du voile. Nous la devons aussi à la saisie de cette affaire par Marc Trévidic, un juge apparemment plus efficace et objectif que Jean-Louis Bruguière qui avait instruit l’affaire. Ce dernier apparait de plus en plus comme un relai des autorités françaises (mais pas seulement !), et l’actuel rejugement par la Cour de cassation des "5 Français de Guantanamo" nous apprend que le juge Bruguière qui instruisait cette affaire à l’époque avec Jean-François Ricard, informait régulièrement l’ambassade américaine des avancées du dossier.

A noter aussi que Marc Trévidic, le juge d’instruction désormais chargé de l’enquête sur Karachi, avait déjà succédé à Jean-Louis Bruguière dans l’affaire de l’assassinat des moines de Tibéhirine, révélant que ces derniers avaient en réalité été assassinés par l’armée algérienne.

M. Trévidic, voulez-vous que nous vous fassions parvenir quelques pièces du dossier "11-Septembre" ?

 

Site de l’attentat de Karachi qui a fait 14 morts et 12 blessés
le 8 mai 2002   (REHAN ARIF AFP.COM)

 


Karachi: la DGSE évoquait une "piste financière" le jour de l’attentat

paru sur lci.tf1.fr, le 21 janvier 2011

La Direction générale de la sécurité extérieure écartait dès le jour de l’attentat de Karachi, le 8 mai 2002, la piste Al-Qaïda et évoquait une "piste financière" liée à un contrat franco-pakistanais, selon une source proche du dossier.

Le juge antiterroriste Marc Trevidic, chargé de l’enquête sur l’attentat de Karachi, au Pakistan,qui a tué 15 personnes dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN), a obtenu la déclassification d’une note de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) écrite le 8 mai 2002, quelques heures après les faits. Dans cette note, révélée vendredi par Le Monde et Mediapart, la DGSE indique clairement que "l’attentat contre les ressortissants français de Karachi ne porte pas les marques d’une opération montée par Al-Qaïda".

La DGSE précise que "si l’attentat visait spécifiquement des ressortissants français, on ne peut écarter la possibilité d’une piste financière". Cette note fait partie de 26 documents dont le juge Trevidic a obtenu début 2011 la déclassification. Le magistrat suit la thèse d’un mobile financier, lié à un arrêt du versement de commissions sur un contrat d’armement, pour expliquer l’attentat. Son prédécesseur de 2002 à 2007, Jean-Louis Bruguière, suivait pour sa part la piste islamiste.

 


 

 

En lien avec l’article :

  •  Karachi : la "bombe Millon" avait déjà explosé dans un livre | Arrêt sur Images | 17 nov.
  • Attentat de Karachi : le combat des familles des victimes  | Blog de Sébastien Musset | 10 nov.
  •  Lois anti-terroristes : discours de Jean-Claude Paye à l’Assemblée Nationale  | Jean-Claude Paye, Colloque à l’Assemblée nationale | 28 oct.
  • Karachi : le parquet fait appel de la décision du juge Van Ruymbeke d’enquêter sur de possibles rétrocommissionsLEMONDE.FR | 07.10.10
  • Médias, pouvoir et lobbying | Philippe Merlant et Luc Chatel, Lemonde.fr | 25 sept.
  • Sarkozy dément fermement que l’attentat de Karachi soit "une affaire d’Etat" | LEMONDE.FR | 18 juin 2009
  • Pakistan, l’ex-barbouze Claude Thévenet dans le rôle de l’informateur  | Xavier Monnier, Nicolas Bea sur Bakchich.info | 23 juin 2009
  • Nos révélations sont vraies, Entretien avec Jean-Baptiste Rivoire  | CONFLUENCES Méditerranée – N°45 | Printemps 2003

 

Et deux livres :

  • Le contrat. "Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier"  : ce livre évoque les dessous politique d’une vente d’arme / Auteurs : les journalistes du site Mediapart, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi / Editions Stock, mai 2010

 

  • "On nous appelle les Karachi" de M.Drouet, S.Leclerc. ed.fleuvenoir, 250 pages, en librairie le 10 novembre.

 

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