Un membre de l’administration Obama veut une «infiltration cognitive» des groupes conspirationnistes du 11 Septembre

Comment ne pas se pincer quand on lit cet article ? Un proche collaborateur de Barack Obama, chargé par ce dernier de diriger le Bureau des Affaires de l’Information et des Réglementations avait auparavant rédigé un mémo selon lequel il devenait nécessaire d’infiltrer le Mouvement pour la Vérité sur le 11/9. Sans vouloir faire de procès d’intention, il est fort probable que cette infiltration a commencé depuis longtemps, et que nous ne sommes pas près d’obtenir de l’actuel gouvernement américain davantage de coopération et de transparence sur les événements du 11-Septembre qu’avec la précédente et si détestée administration Bush.

 

Cass Sunstein, professeur de droit à Harvard

 


Un membre de l’administration Obama veut une « infiltration cognitive » des groupes conspirationnistes du 11 Septembre

Par Daniel Tencer, paru sur GlobalResearch.ca, le 31 janvier 2010

Dans un document universitaire de 2008, le membre de l’administration Obama mandaté pour diriger l’ "Office of Information and Regulatory Affairs" [NdT : littéralement Bureau des Affaires de l'Information et des Réglementations ; L'OIRA fut créé par le décret du Congrès sur le "Paperwork Reduction Act" de 1980. L'OIRA traite de la dématérialisation des tâches administratives, de la révision des règles fédérales, et de la surveillance des politiques relatives au privé, à la qualité de l'information, et aux programmes statistiques.] a préconisé une "infiltration cognitive" des groupes  partisans des «théories du complot», du type de celles entourant le 11 Septembre.

Cass Sunstein, professeur de droit à Harvard, a co-écrit un article universitaire intitulé "Théories du complot : causes et remèdes", dans lequel il affirme que le gouvernement devrait furtivement infiltrer les groupes qui proposent des théories alternatives sur des événements historiques par l’intermédiaire de "forums de discussion, de réseaux sociaux en ligne ou même de groupes du monde réel, et tenter de détruire" ces groupes.

A la tête du Bureau des Affaires de l’Information et des Réglementations, Sunstein est responsable de "la surveillance des politiques relatives à la vie privée, de la qualité de l’information et des programmes statistiques ", selon le site de la Maison-Blanche.

L’article de Sunstein, publié dans le Journal of Political Philosphy [NdT : litt. Journal de Philosophie Politique] en 2008 et récemment découvert par le blogueur Marc Estrin, indique que "notre assertion principale est que les théories du complot ne sont habituellement pas issues de l’irrationalité ou d’une maladie mentale quelconque, mais d’une "épistémologie invalide" du fait d’un nombre trop  limité de sources (pertinentes) d’information.

Par "épistémologie invalide" Sunstein signifie que les gens qui croient dans les théories du complot n’ont confiance qu’en un nombre limité de sources d’information. Par conséquent, Sunstein affirme dans l’article qu’il ne suffirait pas de simplement réfuter publiquement des théories du complot, mais que les sources mêmes auxquelles croient les théoriciens du complot devraient être infiltrées.

Sunstein, dont l’article porte essentiellement sur les théories conspirationnistes du 11 Septembre, suggère que le gouvernement "enrôle des  fonctionnaires non gouvernementaux dans l’effort de réfutation des théories. Cela pourrait garantir que des experts indépendants crédibles mènent la réfutation, plutôt que des représentants du gouvernement eux-mêmes. Il existe toutefois un compromis entre crédibilité et contrôle. Le prix de la crédibilité est que le gouvernement ne doit pas être perçu comme contrôlant les experts indépendants."

 
Télécharger un PDF de l’article ici. (VOIR L’ARTICLE TRADUIT CI-DESSOUS)

Sunstein soutient que "le gouvernement pourrait mettre en place des tactiques (légales) afin de briser les groupements cognitifs hermétiques des théories extrêmes". Il suggère que "des agents du gouvernement (et leurs alliés) intègrent les forums de discussion, les réseaux sociaux en ligne ou même les groupes du monde réel, et tentent de saper les théories du complot qui se répandent en soulevant des doutes au sujet de leurs bases factuelles, de leur logique de causalité ou de leurs implications sur l’action politique."

"Nous attendons de telles tactiques plutôt de la part de flics en civil ou du FBI», écrit Estrin sur Rag Blog, s’étonnant qu ‘ "un conseiller présidentiel de haut niveau " soutienne  une telle stratégie.

Estrin note que Sunstein préconise dans son article l’infiltration de groupes "extrémistes" de manière à saper la confiance des groupes à tel point que "les nouvelles recrues seront suspectes et que les participants aux réseaux virtuels douteront mutuellement de leur bonne foi".

Sunstein a été lui-même la cible de nombreuses "théories du complot" venant pour la plupart de l’aile droite du monde politique, les têtes pensantes conservatrices prétendant qu’il voulait favoriser l’adoption d’ "un deuxième Bill of Rights" [NdT : le Bill of Rigth, litt. Charte des droits et des libertés, correspond aux 10 premiers amendements de la Constitution américaine] , ] qui abolirait le Deuxième Amendement. Le récent livre de Sunstein  "On Rumors: How Falsehoods Spread, Why We Believe Them, What Can Be Done"   [NdT : Rumeurs : comment les mensonges se répandent, pourquoi nous les croyons, ce qui peut être fait], a été critiqué par certains, à droite, comme "un schéma directeur pour la censure en ligne".

Sunstein "veut tenir les services d’hébergement de blogs et de sites web pour responsables des remarques des commentateurs sur les sites tout en modifiant les lois sur la diffamation, ceci afin qu’une action pour diffusion de rumeurs soit plus facilement intentée", a écrit Ed Lasky à l’American Thinker
 


Article de Sunstein traduit :

Théories Conspirationnistes

Cass R. Sunstein
Université de Harvard – Ecole de Droit de Harvard

Adrian Vermeule
Université de Harvard – Ecole de Droit de Harvard

15 janvier 2008

Harvard Public Law Working Paper No. 08-03
U of Chicago, Public Law Working Paper No. 199
U of Chicago Law & Economics, Olin Working Paper No. 387

Résumé:

Plusieurs millions de personnes soutiennent des théories du complot ; elles croient que les puissants ont travaillé ensemble pour cacher la vérité sur certaines pratiques importantes ou quelque terrible événement. Un exemple récent est la croyance, largement répandue dans certaines parties du monde, que les attentats du 11 Septembre ont été commis non par Al-Qaïda, mais par Israël ou les États-Unis. Ceux qui souscrivent à des théories du complot peuvent générer des risques graves, y compris des risques de violence, et l’existence de telles théories soulève des défis importants pour la politique et le droit. Le premier défi est de comprendre les mécanismes par lesquels les théories du complot prospèrent, le deuxième défi est de comprendre comment ces théories pourraient être compromises. Ces théories se propagent à la suite de bévues cognitives identifiables, opérant en conjonction avec des influences informatives réputées. Un trait distinctif des théories du complot est leur qualité d’auto-suffisance. Les théoriciens du complot ne sont pas censés se laisser convaincre par une tentative d’évincer leurs théories, ils peuvent même qualifier cette tentative de "preuve supplémentaire du complot". Parce que ceux qui soutiennent les théories du complot souffrent généralement d’une épistémologie invalide en regard de laquelle il est rationnel de tenir de telles théories, la meilleure réponse consiste en des infiltrations cognitives de groupes extrémistes. Des dilemmes politiques variés, comme la question de savoir s’il vaut mieux pour le gouvernement réfuter les théories du complot ou les ignorer, sont explorés sous cet éclairage.
 

traduction Pascal pour ReOpenNews

14 Responses to “Un membre de l’administration Obama veut une «infiltration cognitive» des groupes conspirationnistes du 11 Septembre”

  • Pour déjouer les théories alternatives du complot, le gouvernement Etats-unien ferait mieux de déclassifier les documents et vidéos qui pourraient montrer que ces théories ne tiennent pas, et répondre aux questions posées. Tant qu’il ne le fat pas, nous aurons toutes les raisons de rester « paranoïaques ».

  • Blue Rider

    \ »Il existe toutefois un compromis entre crédibilité et contrôle. Le prix de la crédibilité est que le gouvernement ne doit pas être perçu comme contrôlant les experts indépendants.\ »

    si ils apportent de nouvelles réponses crédibles, trés bien, sinon dégagez y a rien à voir, et ils vont vite le voir.

    à force de tourner autour du pot depuis 8 ans, les membres du mouvement international pour la vérité ont une idée \ »assez précise\ » c\’est le moins qu\’on puisse dire, de ce qu\’ils veulent savoir…. pas besoin de nouveau mollah de la pensée pour leur asséner une fatwa aussi soft que débile.

    ces gens de Harvard ont pondu des niaiseries. Qu\’ils répondent si ils le peuvent à nos questions, et basta.

  • Job

    Il serait étonnant que chez Reopen aussi, les RG n’aient pas mis leur nez. Quand il y a contestation, il y a forcément conspiration contre un ordre établi.
    Je vais raccrocher… Quelqu’un me suit…

  • Bobby

    Pour résumer, Sunstein pense que les théories du complot se développent chez des individus disposant de trop peu d’informations, fausses de surcroît. Ils sont victimes de l’information dont ils disposent, mauvaise et limitée : « ceux qui soutiennent les théories du complot souffrent généralement d’une épistémologie invalide en regard de laquelle il est rationnel de tenir de telles théories ».

    Sunstein pointe du doigt le danger que représentent des communautés isolées (comme ReOpen ?), fermées sur elles-mêmes, où tout le monde pense la même chose, et où les avis des uns renforcent ceux des autres. L’extrémisme grandit dans des communautés homogènes où l’on délibère : la discussion entre personnes d’opinions proches conforte les convictions.

    D’où sa préconisation : infiltrer ces groupes isolés pour les ouvrir à de l’information plus diversifiée (et meilleure selon lui) et leur mettre le doute.

    Il n’exclut pas que certains conspirationnistes soient des malades mentaux, mais leur nombre important dans le monde entier le dissuade de faire de cette hypothèse une règle générale.

  • jp

    oui, de la littérature moderne et sans fond…..
    répondre aux questions simples par des réponses simples, et lever le secret défense sur ces odieux crimes serait plus profitable à la littérature des décennies qui vont suivre….

  • rag

    Ceci s’appelle un avertissement.
    A quand la menace?

  • Les mêmes techniques sont déjà misent en oeuvre en Israël par les services secrets pour infiltrer les réseaux sociaux et associatifs israéliens qui soutiennent l’idée d’une paix avec la Palestine.
    Ces méthodes doivent pouvoir être retournées contre leur auteurs.
    Prenons l’exemple de ce M. Sunstein : a-t-il un blog ? Met-il en ligne des articles dans son université ? Y-a-t-il des critiques littéraires de ses ouvrages où l’on puisse donner son avis ?, est-il membre d’une asso, d’un parti avec un forum, etc,…
    C’est un travail que peux mener une organisation de truthers fédérée au niveau international dans le cadre d’une « veille de l’information ».
    C’est ce que fait Reopen a l’échelle nationale avec sa rubrique News. Reste à mettre en place des actions qui s’apparente à du lobbying (pas de l’infiltration parce qu’il vaut mieux signer la controverse)
    Il s’agit de porter la controverse systématiquement (un sacré boulot d’équipe !)
    En ce qui concerne les infiltrations, Reopen est déjà infiltré (c’est dans la logique du renseignement intérieur) et d’une certaine manière ses membres « infiltrent » déjà. Ne me dites pas que vous n’êtes jamais allé sur un blog Pro-VO pour y mettre un peu le box ?
    Cet article pose surtout la question du Forum comme lieu privilégié du débat et du déballage d’idées.
    Il vaut mieux se réunir pour discuter ensemble des actions, même en présence d’un RG. Reopen étant légaliste (enfin je crois,…) il n’a rien à cacher. En ligne, avec l’anonymat, on peut détruire un débat, le réorienter ou le noyer d’info contraires.
    Perso je prends les menaces de Sunstein très au sérieux, ayant vécu la récupération ou l’infiltration de mouvements sociaux de l’intérieur.

  • nosferatus

    [quote]
    « Ceux qui souscrivent à des théories du complot peuvent générer des risques graves, y compris des risques de violence »

    Comme si la théorie de la V.O. n’avait pas été la base de centaines de milliers de victimes, principallements inocentes. Et ça c’est un fait indéniable.

  • Je suis sûr qu’un jour je taperai « reopen » dans la barre de recherche google et rien ne s’affichera.
    Il faudra bien un jour censuré car ils savent que de plus en plus de personnes sont au courant…

  • Sébastien

    Oh non, pas de censure! Un petit procès stalinien mené par une autre association bien-pensante accréditée par les médias et le tour est joué. Toucher au porte-monnaie est une des armes du soft-totalitarisme: intimidation, mensonges, menaces vicieuses.

  • Cocagnus

    Tout à fait d’accord avec doume.
    Le fait d’intellectualiser les évènements, n’ajoute rien à la clarification pourtant si nécessaire à la vérité.
    Montrer les vidéos, sortir les documents et témoignages, les éléments techniques et les indices. C’est tout ce que réclame la vérité.
    Tout le reste c’est du flou artistique.

  • Antoine

    En tout cas, des questions sensées faire douter de nos fondements ne peut qu’au final les renforcer !!

  • Bastien

    comme quoi, leur plus grand danger est bien Internet, les « mouvements pour la vérité »… Et la faille grosse comme une maison ce sont ces fameux attentats du 11 septembre… !
    Le meilleur moyen de nous défendre avant la répression c’est d’intensifier la diffusion de nos informations afin, espérons-le, qu’un véritable débat ait lieu au sein de la population.





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