Délit d’initiés du 11/9 : Une clef pour décrypter l’énigme

La TéléLibre se penche sur les délits d’initiés du 11/9 à la faveur d’un nouveau rapport que vient de publier la chaire d’économétrie de l’Université de Zürich. Voici leur article, précédé d’un rappel : l’interview du professeur de finances Marc Chesney (ancien HEC, Université de Zürich) réalisée par Jean Jacques Bourdin sur RMC le 11/9/2007 à 11H00.

De nombreuses questions continuent en effet d’être posées concernant la méthode, les institutions et surtout les bénéficiaires de ces opérations boursières effectuées autour du 11 septembre 2001, dont la Commission d’enquête du Sénat américain n’a pas jugé utile de révéler les identités puisque – dixit son président Thomas Kean – "ils n’ont aucun lien avéré avec al-Qaida".

L’économiste Marc Chesney


Interview de l’économiste Marc Chesney sur RMC

 


 
 
extrait de l’interview du 11/9/2007:
 
JJB “Est-ce qu’un Etat, hein, est-ce qu’un Etat qui a eu l’un de ses ressortissants tué le 11 Septembre pourrait porter l’affaire sur le plan juridique ?”
MC -Bien sûr bien sûr bien sûr, à partir du moment où un état le souhaite, on trouve les identités…
 ( … )
JJB "Et je vous remercie pour ce travail, vous allez le poursuivre ce travail ? "
MC – Oui oui, certainement, j’y travaille depuis 2001, oui oui je vais continuer
JJB – Eh bien continuez, nous vous appellerons, merci Marc Chesney 
 
 

 "Une clef pour décrypter l’énigme"

Enquête et reportage de Hicham Hamza pour La TéléLibre

Huit ans après les attentats du World Trade Center, l’ombre d’un gigantesque délit d’initié plane toujours sur l’événement. Des spéculateurs, pour le moins avisés, ont réalisé d’importants profits suite aux attaques terroristes, en ayant misé la veille au plus juste. Bizarre…

Qui savait quoi et à quel moment? Au-delà des polémiques sur les causes de l’effondrement des tours ou les carences de l’enquête officielle, le soupçon de délit d’initié relatif au 11-Septembre constitue également une énigme incontournable autour de ces attentats.

Nous savons désormais que l’administration Bush avait été prévenue de l’imminence d’attaques terroristes, c’est un fait établi. De même, de nombreux services de renseignements à travers le monde étaient informés de la menace. On peut donc en déduire que certains acteurs de la finance, proches des lieux de pouvoir, auraient pu bénéficier de ces informations ultra-sensibles. Il n’est pas exclu non plus que les terroristes eux-mêmes aient pu faire profiter certains de leurs parrains boursicoteurs. Voilà où nous en sommes. A ce jour, concernant ces spéculateurs, rien ne permet de désigner un quelconque complot d’Etat ou quelque réseau financier d’Al Qaïda. Et là réside tout le problème : huit ans après, le doute persiste sur la nature et la provenance de ces transactions.

Une nouvelle étude scientifique, publiée le 11 décembre par l’Université de Zurich et dirigée par le professeur de finance Marc Chesney, confirme le mauvais pressentiment des analystes économiques, exprimé une semaine après la tragédie, lors de la réouverture des marchés. Des spéculateurs non identifiés, opérant depuis différentes places boursières à travers le monde, ont acquis, avant le 11-Septembre, le droit de vendre à un prix prédéfini les actifs des principales compagnies aériennes et d’assurances qui allaient être affectées par les attentats terroristes, et dont les actions en bourse allaient s’effondrer. La vente effective dès la chute de la valeur boursière a permis à certains d’engranger des profits colossaux.

Coïncidence extraordinaire ou décision prise en connaissance de cause?  Seule une enquête exhaustive, internationale et transparente, permettrait de trancher la question. En cas de préméditation, un « délit d’initié », opération financière consistant à réaliser des gains illicites sur la vente ou le rachat d’actions en raison d’informations confidentielles, serait alors constitué.

Qui sont les spéculateurs ?

Sujet épineux, à la fois technique et politique, mais fondamental pour comprendre la genèse et le contexte des attentats. Identifier ces spéculateurs -dont certains ont opéré depuis de prestigieuses institutions financières telle la Deutsche Bank- est primordial. Il s’agit, en définitive, de remonter le circuit sinueux d’une information, plus ou moins détaillée, circulant durant l’été 2001 et concernant les cibles, les méthodes ainsi que la date d’exécution d’un acte terroriste à grande échelle. En cas d’enquête judiciaire, retracer la transmission de ce précieux secret permettrait de se rapprocher au plus près de sa source, située en amont, autour du réseau criminel constitué par les commanditaires des attentats, leurs exécutants et leurs complices. L’identité des «initiés» est un chaînon manquant, parmi tant d’autres, du 11-Septembre.

Je suis allé interroger les protagonistes qui ont tenté d’alerter l’opinion publique, ceux qui ont soulevé une partie du voile sur ce scandale politico-financier silencieux, ignoré ou réfuté par la plupart des «gendarmes boursiers». Outre les analyses du professeur Marc Chesney, j’ai également recueilli les témoignages, entre autres, d’Eric Laurent, grand reporter et auteur de la  « Face cachée du 11-Septembre », et de Max Keiser, ancien trader de Wall Street, désormais reconverti dans l’édito économique pour chaînes tout-info et réalisateur d’un prochain documentaire sur ces délits d’initiés.

Enfin, bien qu’il ait décidé de ne plus aborder publiquement le sujet controversé du 11-Septembre, un célèbre journaliste d’investigation américain, Michael C. Ruppert, qui fait actuellement l’objet d’un film au cinéma et qui fut parmi les premiers à enquêter sur cette énigme, a accepté, pour la Télé Libre, de rompre son silence afin de nous confier son intime conviction.

Ces échanges avec différents experts ont affermi ma volonté initiale d’explorer une piste inédite: celle consistant à identifier les groupes et les individus qui se seraient prêtés à ces fructueuses spéculations depuis Paris. Selon le rapport d’enquête de la Commission des Opérations de Bourse, publié en 2002, «les éléments recueillis n’ont pas permis de mettre en évidence que des groupes financiers liés aux instigateurs des attentats aient pu utiliser le marché de la Bourse de Paris pour réaliser des opérations sur le marché». Une conclusion d’enquête pour le moins insuffisante, accompagnée d’un curieux raisonnement : puisque les personnes identifiées n’avaient pas de lien avéré avec les structures financières proches d’Al Qaïda, elles seraient donc insoupçonnables.
Or, certains témoignages «de l’intérieur», comme une déclaration «off» de l’ex-trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, ou la révélation méconnue d’un banquier allemand, s’exprimant le 20 septembre 2001, sous couvert d’anonymat, auprès du correspondant de l’agence Reuters, suggèrent bel et bien l’existence probable de personnes “bien informées”, d’initiés, parmi les opérateurs français. Si ces confidences particulières, anonymes ou « off », ne constituent pas le début d’une preuve, elles encouragent cependant davantage l’investigation de la piste parisienne.

Il en va des enquêtes comme des voyages : il importe parfois d’improviser l’itinéraire, voire de s’égarer, pour faire certaines découvertes. Je n’avais pas soupçonné, en débutant mes recherches, que la problématique du délit d’initiés autour du 11-Septembre serait autant riche en révélations. Entre autres, ces deux constats inattendus:  d’une part, l’étonnante  « globalisation » des transactions suspectes, attestées en Amérique du nord, en Europe et en Asie du Sud-est; d’autre part, l’existence d’un désaccord inhabituel entre les divers «gendarmes boursiers», prompts à enterrer officiellement l’affaire au travers d’enquêtes opaques, et la plupart des experts financiers qui jugent vraisemblable le délit d’initié autour des attentats.

C’est à ceux-là comme à ceux qui s’interrogent sur la signification de ce phénomène que nous avons donné aujourd’hui la parole.

Quant au but poursuivi à ce sujet par la Télé Libre, il est clair : pointer les incohérences et continuer à chercher, avec vous, à comprendre le 11-Septembre. Au regard de ses innombrables conséquences, comme la présence militaire française en Afghanistan, il importe plus que jamais d’en dérouler toute la trame. L’enjeu, civique comme journalistique, consiste toujours à le démystifier. De toutes parts.

Enquête et reportage de Hicham Hamza pour La Télélibre 

(à suivre…)

 


 Notes ReOpenNews : Lire aussi nos précédents articles sur le sujet.

9 Responses to “Délit d’initiés du 11/9 : Une clef pour décrypter l’énigme”

  • Nicast

    Il est à signaler que La Télélibre, par l’intermédiaire de son journaliste Hicham Hamza, produit un vrai travail d’investigation. L’interview de Jean-Charles Brisard était particulièrement intéressante, idem pour celle de Cynthia McKinney et dans une moindre mesure celle de Mathieu Kassovitz. Je vous conseille de les visionner si cela n’est déjà fait.
    J’attends avec impatience les résultats de son enquête et je remercie Hicham Hamza de faire son travail de journaliste, ce qui est un paradoxe supplémentaire dans tout ce qu’en englobe le 11/9.

  • Alexov

    C’est vrai que la télé-libre fait son travail. Les délits d’initiés sont une des preuves majeures qu’il y a eu MANIPULATION de la part des grand de ce monde.

  • IKAR

    La question des délits d’initiés est un point clé du 11 septembre, car la réalisation de ces opérations boursières nécessitait une pré – connaissance très précise du déroulement des évennements : Lieux, date , heure, mode opératoire, compagnies aériennes et sociétés d’assurance, etc … Il était également indispensable que les attentats réussissent, sans quoi lesdites opérations boursières auraient tourné au fiasco. Dés lors, cela valide obligatoirement l’hypothèse du complot interne.





*
To prove you're a person (not a spam script), type the security word shown in the picture. Click on the picture to hear an audio file of the word.
Click to hear an audio file of the anti-spam word

``