TIRS AMIS – La Ballade de Donald Buswell

Un sergent ayant soulevé des questions relatives au 11-Septembre est dégradé pour "déloyauté"

Le travail actuel de Donald Buswell n’est pas aussi excitant et dangereux que ce qu’il était autrefois. Ces derniers mois, ses heures de travail ont été employées à prendre soin des 40 soldats les plus grièvement blessés au centre médical San Antonio de Fort Sam Houston. Le travail est quelquefois bassement domestique, voire même du simple nettoyage, mais il ne prend pas la tête. Après tout, Buswell est passé par où sont maintenant ces hommes — voilà 3 ans de cela, il se remettait lui aussi de blessures reçues dans une zone de combat en Irak.

« Je considère véritablement cela comme un honneur » a dit Buswell à son père tout récemment. Pourtant, ce n’est pas exactement là que Buswell s’attendait à être après 20 ans de service parfait dans l’armée.

Depuis qu’il avait rejoint l’armée en 1987, il était monté jusqu’au grade de Sergent de première classe, servant successivement pendant la guerre du Golfe, en Bosnie, au Rwanda et en Corée. Il termina avec la Purple Heart (NDT Médaille pour blessures au combat) ainsi qu’avec des cicatrices dues aux éclats d’un shrapnell, et retourna aux États-Unis après son dernier service en Irak en tant qu’analyste en renseignements à Fort Sam Houston.

Il n’aurait jamais pu prévoir qu’un e-mail pourrait faire dérailler sa carrière et le pousser hors de l’armée. Un simple e-mail spéculant sur des événements sur lesquels des millions de gens se sont interrogés au cours des six dernières années, voilà tout ce qui s’est passé !

Le sergent Buswell désirait savoir ce qui s’était réellement passé le 11/9, et il le dit dans un e-mail. Dans les quelques paragraphes d’un message d’août 2006 — en réponse, non à des personnes extérieures à son service, mais à d’autres soldats comme lui — Buswell écrivit qu’il pensait que le rapport officiel sur ce qui était arrivé ce jour-là au Pentagone et sur le crash en Pennsylvanie du vol 93 d’United Airline, était plein d’erreurs et de questions éludées ou sans réponse.

«Qui a vraiment bénéficié de ce qui est arrivé ce jour-là? » demanda-t-il pour la forme. Pas « les Arabes », mais « le Complexe militaro-industriel » concluait Buswell. « Nous devons demander une nouvelle enquête, indépendante. » Pour avoir exprimé ces opinions dans un e-mail envoyé à 38 personnes sur la base militaire de San Antonio, Buswell se vit retirer son certificat de sécurité, fut viré de son travail, dégradé et obligé de subir un examen psychiatrique.

(Il reçut aussi l’interdiction de parler avec la presse. Les informations sur cette histoire proviennent de documents et de conversations avec les membres de la famille de Buswell, de ses amis, et de sources internes à la 5ème Armée, qui ont demandé à ne pas être nommées).

Comme si tout cela n’était pas suffisant, le commandant de Fort Sam Houston écrivit une lettre accusant Buswell de «  faire des déclarations déloyales envers les États-Unis ». Son père, Winthrop Buswell, dit que son fils « est une des personnes les plus patriotiques qu’il connaisse ». « Donald a vu quelque chose que sa conscience le conduit à contester », dit-il. « Il est exactement ce genre de gars »

Pour sa dissidence, Donald a cependant payé cher .


Buswell a reçu la Purple Heart pour ses blessures subies en Irak.

La lumière matinale de Bagdad dansait sur la surface d’un lac artificiel. Pour Buswel, en ce matin d’avril 2004, c’était le moment parfait pour une course. Derrière lui, la plupart des soldats du Camp Victory n’étaient pas encore réveillés. Le sentier qu’il prit était du genre historique : dans le palais à deux cents mètres de là, entouré par le lac, Saddam Hussein était détenu, enfermé dans une ancienne cellule de torture.

Après environ huit kilomètres de jogging, Buswell fit une pause pour reprendre son souffle, et quelque chose éclaboussa l’eau avec une force inhabituelle. Surpris, il sauta en arrière, inspectant la zone du regard. Ne percevant aucune menace, il reprit sa course en se dirigeant vers deux Irakiens qui repeignaient un petit immeuble. Quelques secondes plus tard, Buswell entendit un sifflement grandissant et se tourna juste à temps pour voir une roquette de 122mm foncer vers lui. Il plongea hors du chemin et le coup frappa à plusieurs dizaines de mètres derrière lui. En se relevant, il vit une autre trainée blanche. Il recommença à courir, mais à peine avait-il fait quelques pas que le choc d’un autre impact le jeta au sol. Éclats, pierres et poussière pleuvaient sur lui. Devant lui, un quatrième coup frappa les peintres irakiens, soufflant des morceaux de corps et les engloutissant dans les flammes.

Horrifié, Buswell courut vers les deux hommes et essaya d’éteindre les flammes. Les hommes étaient encore vivants, émettant des cris d’agonie. Il entendit alors le sifflement familier d’une autre roquette qui se rapprochait et une fois encore il se jeta au sol. Celle qui avait frappé le bord de la route n’avait pas explosé, comme la première qui avait frappé l’eau. Eût-elle explosé que Buswell serait probablement mort. Lorsqu’il se tourna pour regarder de nouveau les deux Irakiens, il vit qu’ils étaient morts, leurs corps carbonisés et fumants. Son père se rappelle que son fils lui a dit « c’était comme dans la scène d’ouverture de Il Faut Sauver le Soldat Ryan. »

A ce moment-là, les troupes du camp arrivaient en courant sur les lieux. Ce n’est que lorsque le premier soldat arriva et cria pour appeler un médecin que Buswell réalisa qu’il avait été touché. Des éclats de métal acérés s’étaient enfoncés sur toute la longueur de sa jambe gauche et sur tout le côté droit de son dos.

Les blessures relativement mineures dont souffrait Buswell ce jour-là étaient pour lui une première en dépit du fait qu’il avait servi dans le sud de l’Irak lors de l’opération’ Tempête du Désert ‘ dix ans plus tôt, et bien que, durant ses premières années dans l’armée, Buswell ait été ouvrier métallurgiste et ait eu à s’occuper d’explosifs, avant d’être analyste du renseignement.

Les blessures de Buswell furent nettoyées et bandées dans l’heure qui suivit l’attaque à la roquette, et il rejoignit son unité presque aussitôt. Mais l’année 2004 avait en réserve bien d’autres d’événements — et bien plus plaisants pour lui.

Deux mois après l’attaque, il retourna aux États Unis à Fort Hood au centre du Texas et se maria avec son amie Lori, devenant ainsi officiellement beau-père de Kaitlyn, sa fille de 11 ans qui lui donna le diminutif de DD (Daddy Donald ).

Par un de ces étranges caprices de la guerre, Buswell avait rencontré l’ex-mari de Lori et père de Kaitlyn — Darren Cunningham — tandis qu’ils étaient ensemble sur la base de Camp Victory, ils devinrent des amis très proches. Lorsque Cunningham, un officier de la police militaire, fut tué dans une attaque à la roquette en octobre 2004, juste un mois avant sa retraite, Buswell devint bien davantage que la figure d’un père pour Kaitlyn, et en quelque sorte aida la famille de Cunningham à surmonter sa mort.


Darren Cunningham et Buswell se rencontrèrent et devinrent amis en Irak,
puis Buswel aida plus tard la famille de Cunningham à franchir l’épreuve de sa mort.

Les deux années suivantes, Buswell travailla à son poste du renseignement à Fort Hood, et fut alors transféré pour un job similaire à San Antonio. Mais dans son travail, il eut à étudier et lire à propos de ce qui était arrivé le 11/9 — et il en arriva aux conclusions qui devaient lui attirer tellement d’ennuis.

Les attaques terroristes de 2001 ont eu un effet profond sur Buswell.

Avant l’élection présidentielle très disputée de 2000, Buswell partagea avec son père une vision que vraiment peu de gens avaient à cette époque. Il était convaincu que George W. Bush, s’il gagnait, entraînerait le pays dans une guerre avec l’Irak pour finir le travail de son père. Il croyait que le jeune Bush serait trop redevable aux intérêts pétroliers — et redoutait ce que cela signifierait pour la politique étrangère de l’Amérique.

Lorsque les avions frappèrent les tours du World Trade Center, le 11/9, Buswell dit un peu plus tard à son père qu’il estimait que la guerre avec l’Irak s’annonçait, même si ce pays n’avait rien à voir avec les attaques. Étant un soldat loyal, il garderait longtemps pour lui ses opinions personnelles.

« Il ne voulait pas faire de vagues » dit le père de Buswell. « Comme nous tous, il était un peu en état de choc après ce qui était arrivé » et comme il le dit à son père, son job était de servir. Il était fier de le faire, et peu importait qui dirigeait la politique.

Au moment où il fut transféré à Fort Sam Houston, Buswell avait des opinions solidement ancrées sur ce qui s’était passé. Il en était arrivé à croire que l’attaque du World Trade Center avait été facilitée par des personnes à l’intérieur et que les avions qui s’étaient écrasés dans les tours n’étaient qu’un élément d’une attaque plus complexe. Ce militaire de carrière devint effectivement un membre de ce qui est connu comme le « 9/11 Truth Movement », le Mouvement pour la Vérité sur le 11/9 qui a continué de grandir en dépit de la couverture de l’actualité par les médias qui ont généralement refusé de prendre ces questions au sérieux. Le Mouvement inclut de nombreux groupes, depuis ceux qui épousent des théories plutôt plausibles jusqu’à des farfelus qui parlent d’armes de l’espace abattant les tours de New York. Les sceptiques incluent aussi des gens comme Mark Cuban, propriétaire de l’équipe de basket Dallas Maverick, qui accepta récemment de distribuer Loose Change Final Cut, un film de la théorie de la conspiration, ou les acteurs Charlie Sheen et Rosie O’Donnell, dont les opinions dissidentes au sujet du 11/9 ont fait l’objet d’une large publicité.

A la lumière de son nouveau travail, il a partagé avec Torres sa conviction que des faits contredisaient la version officielle. Buswell voulait s’assurer que ses supérieurs étaient au courant de son point de vue. Il alla consulter l’Adjudant-Chef Mario Torres, un conseiller juridique de sa division de Fort Sam Houston. Buswell dit à Torres qu’il n’était plus disposé à écrire des rapports ou à faire des discours qui lui imposaient de dire des choses qu’il ne pensait pas à propos du 11/9. Il partageait avec Torres la conviction que les faits contredisaient de larges pans du récit officiel sur ce qui était arrivé ce jour-là _ appelant cela un « inside job » (un complot intérieur, NDT)— l’une des principales convictions de nombreux membres du Mouvement pour la Vérité. Pour Torres, il n’y avait pas de problème : Buswell ne travaillerait sur rien qui soit en rapport avec le 11/9, lui dit-il, et il compara le point de vue du sergent sur la version officielle à la préférence pour la bière au lieu du vin. Ses préoccupations dissipées, il alla au travail.

C’est seulement quelques semaines plus tard, en août 2002, que Buswell reçut l’e-mail qui fit dérailler sa carrière. Le message non sollicité lui fut envoyé à lui et à 38 autres destinataires par quelqu’un qui se présentait comme Larry Anderson. Aucune personne de ce nom ne pouvait être localisée au fort de San Antonio, et les supérieurs de Buswell ont refusé de commenter ou de s’exprimer à propos de l’expéditeur de ce message électronique.

Comme sujet, l’e-mail indiquait: « F4 contre mur de béton ». Le message se référait à la « logique largement cinglée » selon laquelle il y aurait eu une conspiration dans l’attaque du 11/9 contre le Pentagone, parce qu’il n’y avait prétendument pas assez de débris apparents pouvant indiquer que le bâtiment avait été frappé par un avion de ligne. Anderson se référait à une séquence de film présentant, disait-il, un test d’ingénierie dans lequel un chasseur à réaction F4 Phantom s’écrasait à 800 kmh contre un mur de béton hautement renforcé entourant un site de réacteur nucléaire. Selon Anderson, le jet « se vaporisait », expliquant ainsi l’absence d’épave d’avion au Pentagone.

Un peu plus tard ce jour-là, Buswell commit la même infraction qu’Anderson : depuis son ordinateur de travail, il envoya une réponse à tous les destinataires du message initial. Le crime de Buswell fut de cliquer sur le bouton « répondre à tous » — une erreur qu’il regrette encore !

La comparaison entre le F4 et un 757 frappant le Pentagone, écrivit-il, « sert seulement à embrouiller la question » parce qu’un chasseur à réaction frappant un obstacle en béton renforcé selon les normes de protection de confinement nucléaire, c’est très différent d’un avion de ligne frappant le Pentagone. La vraie question, disait Buswell, était que le récit officiel de ce qui est arrivé ce jour-là « est truffé d’erreurs »

« Nous savons tous que 2 avions ont frappé le World Trade Center, nous l’avons vu » continuait-il « Nous n’avons pas vu le 757 frapper le Pentagone et n’avons pas vu non plus le crash de l’avion à Shanksville, en Pennsylvanie. Les zones des deux crashs, Pennsylvanie et Pentagone, n’ont pas la signature révélatrice d’un impact de jumbo-jet ! »

« Le Pentagone devrait avoir un énorme impact d’ailes sur cette façade ; ce n’est pas le cas ! A Shanksville, il aurait dû y avoir un grand champ de débris ; il n’y en avait pas ! »

Il en arriva à exprimer des doutes sur le fait que « quelques Arabes dans des cavernes avec des téléphones portables » aient été responsables de cette tragédie.. « Je veux dire, combien d’Arabes ont tiré bénéfice du 11/9 ? » demandait Buswell. « Ils ont davantage de guerres, plus de morts, et des conditions de vie lamentables. Alors, quel fut le bénéfice pour eux ? Réponse : Rien. Et à qui le 11-Septembre a-t-il bénéficié ? La réponse est triste, mais simple : Le Complexe Militaro-Industriel, » L’idée d’un complot du 11-Septembre, ajouta-t-il, n’est « ni un Grand Délire… ni même une Simple Folie »

« Citoyens, mes amis, nous avons été trompés ! » écrit-il. « Nous devrions demander une nouvelle enquête indépendante, et nous intéresser à toutes les hypothèses à propos de ce jour-là… Même les théories plus incroyables doivent être examinées. »

Ce n’est pas là une opinion que l’on attendrait d’un militaire de carrière ! — mais par contre exprimer ses opinions, surtout si elles sont dissidentes, c’est très américain. L’échange d’e-mails n’avait pas paru particulièrement important à Buswell, dit-il plus tard à sa famille. Il en jugea différemment le lendemain matin.

Sa clé n’ouvrait plus la porte de son bureau !


Buswell a dit à son père que c’était un honneur de prendre soin des blessés

Pour Buswell, ce fut le premier indice que quelque chose n’allait pas. Peu de temps après, on l’informa qu’une «  Enquête 15-6 » avait été ouverte concernant son utilisation du réseau de messagerie électronique de l’Armée. C’est la même désignation d’enquête que celle pour le scandale des tortures à Abou Ghraib.

Quelques jours plus tard, Buswell fut informé de la suppression de son certificat de sécurité, puis soumis à un examen minutieux marqué d’intimidation, et séparé des autres membres de sa division du renseignement quand il fut relégué à un travail de secrétariat pendant que l’enquête se poursuivait. Il fut viré de son travail et rétrogradé au grade de sergent.

Dans une lettre désignant le Major Edwin Escobar pour conduire les investigations, le colonel Luke Green, chef d’état-major de la 5ème armée, écrivit ceci : « SFC Buswell a désobéi au règlement général en utilisant son compte de messagerie pour envoyer des messages déloyaux envers le gouvernement, avec l’intention de provoquer déloyauté et désaffection envers les États-Unis, d’une manière qui a jeté le discrédit sur l’Armée des États-Unis »

Green ajoutait que Buswell « prétend qu’il a des informations prouvant une conspiration du complexe militaro-industriel US pour attaquer des cibles aux États-Unis (c.-à-d. le Pentagone), opinions qu’il exprime publiquement au travers du système de messagerie du gouvernement. »

Cependant, aucun autre document relatif à l’enquête ne mentionne les opinions de Buswell ou la question de sa loyauté. Officiellement, il fut uniquement accusé d’avoir violé la politique de l’armée concernant l’utilisation de son réseau de messagerie électronique. Winthrop Buswell dit que son fils avait reconnu cette infraction, mais avait aussi noté que c’était la première fois qu’il entendait dire que cette règle était appliquée.

Green, à la demande du Lieutenant général Robert T. Clark, général adjoint commandant de la Ve Armée, a ordonné que Buswell subisse un examen psychiatrique. Cependant, le médecin chargé de la Division Santé Mentale du centre médical a refusé de le soumettre aux tests en disant que les actions de Buswell ne justifiaient pas cet examen.

Buswell riposta. Il contacta le Représentant du Congrès Charles A. Gonzales de San Antonio pour enregistrer une plainte. Gonzales demanda ensuite à l’armée des informations sur l’enquête, mais selon ses assistants aucune autre action n’a été entreprise. La demande a reçu un numéro de cas d’enquête, puis a été rapidement mise de côté.

D’un autre côté, si Buswell a renoncé au moins à l’idée de poursuivre sa carrière dans l’armée, il a rempli les papiers pour sa retraite avec effet début avril 2008.

« Donald m’a exprimé sa déception vis-à-vis de l’armée après tout ce qui est arrivé, » dit son père. « J’ai élevé mon fils dans l’amour de l’Amérique. Il éprouve encore des frissons quand il voit le drapeau flotter ou qu’il entend l’hymne national. Il a consacré sa vie au service de notre pays, pour obtenir quoi ? Seulement d’être jeté comme ça ! Je suis plein d’une immense tristesse »

Quand il sortira, son fils projette de devenir avocat pour le Mouvement pour la Vérité sur le 11-Septembre.

Au cours des 10 derniers mois, Buswell a passé ses journées au centre médical de San Antonio à soigner les anciens combattants, blessés de guerre en Irak.

« Dans l’ensemble, le service a été plutôt bon pour Donald » affirme son père, le vieux Busvell, artiste-peintre et ingénieur mécanicien du rail retraité, de Loudon, New Hampshire. Il n’aurait pas fait carrière ailleurs même si cela n’avait pas été le cas, mais après toutes les controverses et l’enquête, ce qui me surprend le plus c’est la façon dont il a réagi lorsqu’il a été viré. Quand ils l’ont assigné au centre médical , il m’a dit «  Papa, je considère vraiment cela comme un honneur. Qu’une tâche aussi importante me soit confiée comme une sorte de punition à mon encontre, c’est déroutant, mais c’est vraiment un honneur pour moi d’aider ces hommes et ces femmes en ce moment ».

D’un autre côté, dit le vieux Buswell, l’empathie de son fils envers les soldats confiés à ses soins n’est pas surprenante.

« Il apporte un grand réconfort aux soldats » dit Winthrop « Il a une bonne écoute et sait ce qu’ils traversent, après avoir été en Irak et avoir été blessé lui aussi. Ils l’apprécient vraiment. »

Les membres de sa famille disent que c’est conforme à l’évolution générale de Buswell, un type qui remit à Darren Cunningham un cadeau de Fête des Pères de la part de sa fille, en 2004, et qui donna même des conseils à son ami au sujet de l’éducation de sa fille, laquelle lui était devenue passablement étrangère quelques années plus tôt.

« Je ne sais pas ce que j’ai fait dans ma vie pour mériter la bénédiction d’avoir Donny à mes côtés pour m’aider moi et ma famille à faire face à la perte de Darren, » dit Glenn Cunningham, frère aîné de Darren. « J’admire et je respecte Donny pour cela, à cause de ses principes. Certaines personnes n’ont pas le sens de l’honneur qu’a Donny. Et vous savez, Donny dit parfois des choses qui lui amènent des ennuis, mais il les dit parce qu’il sent que c’est la chose juste à faire. Et je respecte profondément cela ».

Encore actuellement, Winthrop Buswell dit que son fils ne peut toujours pas croire que l’armée lui soit tombée dessus si durement pour avoir partagé une opinion largement répandue à travers les États-Unis.

« Donald n’a vraiment rien fait de mal » dit son père. Il a répondu à un e-mail. Combien, parmi nous, dans la vie civile, répondent aux messages envoyés par des amis ou des collègues de travail ? Est-ce vraiment un crime ? Il est convaincu, comme je le suis aussi, que les attaques du 11-Septembre ne sont pas ce qu’elles semblent. » « Nous aimons ce pays. J’ai même voté pour Bush en 2000. Je dois dire que je le regrette. »

Il partage nombre de doutes et de questions de son fils au sujet de ce qui est arrivé il a six ans.

« Lorsque vous jetez un regard en arrière sur cette journée — cette terrible journée — cela semble presque comme dans une autre vie, déjà loin. Donald pense que des bombes ont été placées dans les tours et que l’enquête a dévoilé un bon nombre de caractéristiques très louches. Comme, par exemple : Comment le feu pouvait-il fondre l’acier du cœur des tours ? Ou pourquoi la Commission n’a-t-elle pas parlé du WTC7 ? Ce bâtiment s’effondra à 17 heures, mais nous ne savons pas pourquoi. Et s’il est vrai, comme nous l’avons entendu récemment, qu’un professeur de la Brigham Young University a trouvé des agents chimiques de coupe dans l’acier fondu des tours, pourquoi cela soulève-t-il des cris d’orfraie ? La possibilité existe qu’il y ait là beaucoup plus que ce que l’on nous en a dit ! »

Tout le monde ne partage pas les vues de Buswell parmi ses proches. Glenn Cunningham, qui est devenu un ami proche, un peu comme l’était son frère Darren, n’est pas très preneur des théories de la conspiration. « Je ne suis pas partisan de la théorie de la conspiration, mais d’après ce que dit Donny, les choses semblent discutables, mais je n’ai pas regardé ça de près. Je ne suis dans aucun mouvement…. Et je ne parviens pas à imaginer ce que les gens s’attendent à en voir sortir. Bien entendu, je désire connaître la vérité, la vérité c’est important ! S’ils mentent pour couvrir quelque chose, nous devons le découvrir. Mais alors quoi ? »

Winthrop Buswell n’élève pas la voix quand il parle du 11-Septembre. Il soulève juste des questions et encourage les autres à faire de même — et c’est tout ce que mon fils a fait, dit-il «Je prie pour que Donald n’ait pas de difficultés supplémentaires pour s’être levé et avoir parlé selon sa conscience. Je souhaite que nous ne soyons pas tous emportés par cette affaire. Mais nous sommes en plein dedans ! Alors,qu’allons-nous faire ? »

« Donald m’a dit un jour, ‘Papa, je déteste me sentir comme ça, je déteste ça, et si je me trompe, alors bigre ! je n’en finirai pas de m’excuser ! Mais je ne peux pas nier où les faits nous ont conduits. Et je ne peux te dire à quel point je suis déçu. Les preuves sont tout simplement si évidentes, que les questions doivent être posées’ »

« C’est triste, mais je suis d’accord avec mon fils, » conclut Winthrop Buswell «  Je veux la vérité ! Pas moins ! Nous devrions tous vouloir cela ! »
 

Par Stephen C. Webster.
Publié originellement le 30 mai 2007 en couverture de l’hebdomadaire
Fort Worth Weekly.
Repris en septembre 2009 sur
The Webster Retort

Traduction par René M. et Stéphane Barthe pour ReOpenNews

2 Responses to “TIRS AMIS – La Ballade de Donald Buswell”

Trackbacks

  •  





*
To prove you're a person (not a spam script), type the security word shown in the picture. Click on the picture to hear an audio file of the word.
Click to hear an audio file of the anti-spam word

``