Analyse Média 911 : Secret et sécurité nationale

Analyse Media 911 est un site sur le 11 Septembre rédigé par un journaliste canadien. Il se veut "d’abord et avant tout une référence fiable et aisément accessible pour quiconque désire s’informer sur les nombreux points méconnus, anomalies et faits entourant les attaques terroristes du 11 septembre 2001". Résultat d’une "recherche personnelle, basée sur deux années complètes d’analyse de sources médiatiques crédibles et vérifiables", cet "ouvrage" constitue une très excellente synthèse des informations disponibles sur le sujet.

Après une précédente news reproduisant le chapitre consacré à Shanksville, nous continuons à vous proposer au fil des jours des extraits de l’ouvrage. Aujourd’hui, il s’agit d’un passage du chapitre Secret et sécurité nationale analysant l’usage abusif par l’administration Bush du "secret national" pour dissimuler certaines vérités sur le 11/9.
 


Examinons un instant de quelle manière l’administration Bush utilisa l’excuse du ‘secret national’ lors de diverses situations, évitant ainsi de rendre publics certains faits. Par exemple, voyons d’abord l’opinion des dirigeants de la commission d’enquête eux-mêmes à ce sujet, tel qu’ici rapporté par le Post-Intelligencer de Seattle, le 15 mai 2004.

« Trop de documents de routine du gouvernement portent la mention ˝secret˝, affirment les leaders de la commission sur le 11 septembre, ce qui empêche les gens du public d’apprendre l’existence de tous les avertissements et informations dont ils pourraient avoir besoin pour se protéger.

Thomas Kean, président de la commission, a déclaré que la plupart des documents secrets qu’il avait observés dans le cadre des investigations sur la tragédie du 11 septembre 2001 étaient constitués de ouï-dire ou d’informations disponibles ailleurs publiquement, et n’étaient pas, par conséquent, de véritables secrets. [...]»

Cette déclaration d’apparence anodine en surface de la part du président de la commission d’enquête sur le 11 septembre recèle pourtant une importance capitale lorsqu’on y réfléchit un brin. Le fait que Thomas Kean déclare ni plus ni moins que des rumeurs et informations entourant les événements du 11 septembre sont tenues secrètes devrait déjà suffire à sonner quelques cloches… Mais voyons la suite du même article.

« ˝Le trois quarts de ce que j’ai lu et qui était classé confidentiel n’aurait pas dû l’être˝, a dit l’ancien gouverneur républicain du New Jersey.

[...] Lee Hamilton, vice-président de la commission, a affirmé avoir déjà conclu que le gouvernement devait résoudre ce problème d’usage abusif du sceau du secret.

˝Nous avons un sérieux problème de surclassification˝, a dit Hamilton, un ancien représentant démocrate de l’Indiana au Congrès.

[...] Kean se rappelle avoir visionné un document classé confidentiel sous l’oeil attentif d’un agent du FBI assigné à la supervision des membres du comité d’enquête. Après avoir lu le document, Kean dit avoir questionné l’agent du FBI pour savoir pourquoi le document était classé confidentiel, puisqu’il ne contenait aucune information qu’il n’avait apprise en lisant les journaux.

˝Oui, mais vous ne saviez pas que c’était vrai˝, lui avait répondu l’agent. » M5

Pourquoi voudrait-on classer confidentielles certaines informations rapportées par les journaux relatives au 11 septembre, surtout si celles-ci sont véritablement fondées? Il serait probablement par ailleurs étonnant d’apprendre quelle proportion d’informations citées dans cet ouvrage [Ndlr : l'ouvrage dont est extrait le présent article] se retrouve affublée du sceau du secret national.

Enchaînons avec un article paru plus récemment dans l’USA Today, daté du 15 mars 2007, qui confirme le phénomène.

« Plus d’un million de pages de documents gouvernementaux historiques – l’équivalent d’une pile [de papier] plus haute que le Capitole des États-Unis – ont été retirées de la vue du public depuis les attentats terroristes de septembre 2001, selon un rapport obtenu par l’Associated Press. Certains des documents datent de plus d’un siècle. [...]

L’administration des archives a commencé à retirer la documentation en novembre 2001 après que le Département de la Justice ait ordonné aux agences d’être plus prudentes en rendant publics les documents gouvernementaux. L’agence a retiré environ 1,1 million de pages, selon des rapports de développement mensuel partiellement édités et examinés par l’AP. Les rapports ont été obtenus par le biais d’une requête sous le libre accès à l’information. [...]

Après les attaques du 11 septembre 2001, l’administration des archives a signé un pacte secret avec le Pentagone et la CIA pour permettre aux responsables du service de renseignements de réviser et retirer des dizaines de milliers de pages du domaine public s’ils considèrent que celles-ci ont été rendues publiques trop rapidement. [...]» W71

En d’autres mots, les attaques du 11 septembre servirent notamment de prétexte pour permettre aux responsables des services de renseignements américains de hausser d’un cran la portée de leur autorité en matière de classification de documents.

Cependant, alors que la surclassification de documents est une chose qui mérite d’être surveillée de près, le non-respect du libre-cours d’une enquête publique en est une autre, fort différente. Et, dès les premiers mois d’existence de la commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre, l’entrave au bon fonctionnement de celle-ci débuta. Voyons d’abord ce que rapportait le Guardian britannique le 10 juillet 2003.

« Le comité américain chargé d’enquêter sur les attaques terroristes du 11 septembre a accusé hier le Pentagone et le Département de la Justice d’entraver l’enquête et a affirmé que les témoins étaient intimidés.

La commission fédérale d’enquête a été nommée par la Maison Blanche il y a huit mois alors que celle-ci se trouvait sous une pression intense de la part du Congrès, qui désirait que les allégations selon lesquelles la CIA, le FBI et le Pentagone auraient pu faire plus pour prévenir les attaques d’Al Qaeda en 2001 soient examinées. [...]

L’investigation a été retardée par le retrait de son directeur initial, Henry Kissinger, pour des raisons de conflits d’intérêt, et dû à des difficultés de financement. Le comité biparti affirme maintenant que son travail a été bloqué par la bureaucratie.

Tim Roemer, ancien représentant au Congrès et membre de la commission, a déclaré hier ‘Nous ne recevons pas le type de coopération que nous devrions. Nous avons besoin qu’un flot constant d’informations nous parvienne… Plutôt, nous recevons [l’information] au compte-gouttes.’

Dans une déclaration, le comité a affirmé que le manque de coopération de la part du Pentagone était ‘particulièrement sérieux’.

Le directeur de l’enquête, Thomas Kean, a critiqué le Département de la Justice pour son insistance à ce que les responsables des renseignements qui témoignent soient accompagnés par des ‘surveillants’ de leur agence.

Je crois que la commission est unanime qu’il s’agit d’intimidation que d’avoir quelqu’un assis derrière vous en permanence, pour qui vous travaillez ou qui travaille pour la même agence que vous’, a-t-il dit. [...]

Mais Steven Push, qui a perdu sa femme le 11 septembre et qui représente les familles de victimes, a déclaré ‘Je crois qu’il y a de l’obstruction en cours [dans les procédures].’

Il a ajouté ‘Ça commence à ressembler à une forme de cover-up.’ » W234

Et puisque les familles des victimes sont possiblement les plus susceptibles d’être choquées par le manque de coopération de la part des paliers gouvernementaux avec la commission d’enquête, portons ensuite notre attention sur cet article de l’AP (Associated Press), daté du 13 novembre 2003.

« Des parents de personnes ayant péri dans les attaques du 11 septembre affirment que la commission fédérale a accepté trop de conditions pour parvenir à une entente avec la Maison Blanche sur l’accès à des documents contenant des renseignements secrets.

Le ˝Family Steering Committee˝, un groupe formé de membres de familles des victimes qui supervise le travail de la commission indépendante, a critiqué l’entente annoncée tard mercredi. Sous cette entente, seulement certains des dix commissaires seront autorisés à examiner les documents classés confidentiels, et leurs notes seront sujettes à l’inspection de la Maison Blanche.

˝Les dix commissaires devraient avoir libre accès, complet et sans entraves à toute la documentation˝, déclarait le groupe jeudi en appelant à ce que soit rendue publique ˝en entier et par écrit l’entente finale et officielle˝.

Ni les commissaires ni la Maison Blanche n’ont révélé les termes de l’entente, quoique des sources familières avec la commission d’enquête en aient décrit quelques modalités. [...]

Le président de la commission, l’ancien gouverneur du New Jersey Thomas Kean, a défendu l’entente.

˝La chose la plus importante pour moi est qu’il n’y aura aucun document qui ne sera pas vu par un membre de la commission, et ces documents seront utilisés pour guider notre rapport˝, a dit Kean.

Deux commissaires, un ancien représentant de l’Indiana, Tim Roemer, et l’ancien sénateur de la Georgie, Max Cleland, ont critiqué l’entente après son annonce, déclarant qu’elle posait des restrictions injustifiées au travail de la commission. [...]» M2

Comment un comité d’investigation peut-il établir un portrait authentique et uniforme des attentats avec cet arrangement selon lequel seulement certains membres ont accès à certains documents? N’est-ce pas là l’équivalent, lors d’un procès pour meurtre, de présenter certaines preuves à certains membres du jury, et certaines autres preuves à différents jurés? Pour quelle raison le gouvernement d’un pays victime d’une attaque terroriste aussi horrible voudrait-il entraver ainsi le travail de ses propres enquêteurs? L’administration américaine ne devrait-elle pas, au contraire, être la première à vouloir faire toute la lumière sur ce dossier dans le but d’exposer les coupables au grand jour?

Observons maintenant cet article du Washington Post paru le 31 janvier 2004, moins de trois mois plus tard.

« La Maison Blanche, déjà aux prises avec un débat public concernant l’échéance de la commission d’enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre, refuse de fournir à ce comité des notes sur les documents d’un exposé présidentiel prises par certains de ses propres membres, ont déclaré des responsables cette semaine.

L’impasse a incité la commission de dix membres à envisager l’émission de subpoenas pour obtenir ces notes et accentue les relations amères entre l’administration Bush et le panel biparti, selon des sources familières avec le sujet. L’inaccessibilité des documents signifierait que l’information qu’ils contiennent ne pourrait pas être incluse dans le rapport final sur les attaques, ont affirmé plusieurs responsables.

˝Nous avons des discussions sur ce sujet pratiquement à chaque heure, ou au moins à chaque jour˝, a dit le vice-président de la commission, Lee H. Hamilton, un ancien démocrate de l’Indiana, membre du Congrès. ˝Nous défendons tous nos droits pour obtenir l’accès dont nous avons besoin. … Il s’agit d’un élément prioritaire que nous devons résoudre, et nous travaillons pour le résoudre.˝

Ce désaccord est le plus récent obstacle qu’a rencontré la Commission nationale sur les attentats terroristes contre les États-Unis, pressée par le temps pour compléter son travail avant l’échéance du 27 mai après des mois de lutte pour accéder à des documents du gouvernement. La commission a demandé que l’échéance soit repoussée d’au moins deux mois, mais la Maison Blanche ainsi que des leaders républicains au Congrès s’opposent à l’idée. [...]

Le dernier conflit découle d’une entente convenue en novembre permettant à une équipe de quatre membres de la commission d’examiner des documents hautement confidentiels connus sous le nom d’exposés présidentiels quotidiens (PDB), incluant un mémo controversé d’août 2001 qui discutait de la possibilité de détournements d’avions de ligne par des terroristes d’Al Qaeda. L’entente permettait à l’équipe – formée de trois membres de la commission et du directeur exécutif Philip D. Zelikow – de prendre des notes à partir de ces documents qui pourraient être ensuite fournies au reste de la commission, mais seulement après que la Maison Blanche ait donné son autorisation.

L’équipe a complété son travail depuis plusieurs semaines mais a été incapable de parvenir à un accord avec la Maison Blanche sur la façon de partager ses résumés avec les sept membres de la commission qui ne sont pas au courant du contenu des documents, ont dit des responsables.

L’impasse a incité les membres de la commission à discuter de l’émission de subpoenas pour obtenir les résumés ou les fichiers complets des exposés présidentiels quotidiens, ont affirmé plusieurs sources.

Un membre démocrate de la commission, Timothy J. Roemer, ancien député du Congrès de l’Indiana, a dit que ˝le procédé labyrinthique et tortueux établi par la Maison Blanche est bloqué. Si ce n’est pas résolu au cours des prochains jours, je crois que nous devrons poursuivre d’autres options.˝ [...]

Après des mois de délais l’automne dernier, la commission a émis des subpoenas pour obtenir des documents du Pentagone, de l’Administration Fédérale de l’Aviation et de la ville de New York pour éventuellement parvenir à des ententes dans les trois cas. Le comité avait également menacé la Maison Blanche d’un subpoena à propos des PDB, mais avait accepté un compromis parce que les responsables avaient dit ne pas vouloir s’embourber dans une bataille judiciaire.

La Maison Blanche avait indiqué à ce moment qu’elle considérait déclarer les documents PDB comme étant protégés par le privilège exécutif et qu’ils ne seraient pas matière à révision par des parties externes. » M11

Ainsi, après s’être opposée pendant plus d’un an à la création d’une commission d’enquête, l’administration Bush refusait ensuite d’ouvrir ses livres à celle-ci et de faire preuve de transparence.

Poursuivons avec un extrait d’article publié par l’agence de presse Reuters le 26 octobre 2003, traitant précisément de ces obstacles rencontrés à l’automne par la commission.

« Le dirigeant de la commission fédérale enquêtant sur les attaques du 11 septembre 2001 affirme que la Maison Blanche refuse de leur fournir des documents contenant des renseignements hautement confidentiels et qu’il est prêt à émettre un subpoena s’ils ne peuvent pas les obtenir d’ici les prochaines semaines, selon un rapport.

Thomas Kean, président de la commission nationale bipartie sur les attaques terroristes contre les États-Unis, a dit qu’il pensait aussi que la commission serait bientôt forcée d’émettre des subpoenas pour d’autres agences du secteur exécutif, a rapporté le New York Times dans son édition de dimanche. [...]

Plus tôt ce mois-ci, la commission a voté pour envoyer un subpoena à l’Administration Fédérale d’Aviation après avoir conclu que l’agence retenait des documents reliés aux attaques.

˝Tout document ayant rapport avec cette investigation ne peut être hors de notre portée˝, a dit Kean, l’ancien gouverneur républicain du New Jersey. [...]» M10

Signalons au passage que le directeur exécutif de la commission d’enquête, Philip Zelikow, entretenait au moment même de l’investigation officielle des liens directs avec la Maison Blanche. Cette nouvelle, qui ne fut révélée publiquement qu’en février 2008, compromet à son tour l’intégrité déjà douteuse du processus d’investigation. Rappelons que Zelikow, à titre de directeur exécutif, figurait parmi les quatre seules personnes ayant accès aux documents confidentiels lors de l’enquête.

Voici d’ailleurs un extrait d’article publié par CNN le 3 février 2008.

« Le directeur exécutif de la commission sur le 11 septembre avait des liens plus étroits avec la Maison Blanche que ce qui a été divulgué précédemment et a tenté d’influencer le rapport final d’une manière telle que le personnel [de la commission] percevait fréquemment comme limitant la responsabilité de l’administration Bush, révèle un nouveau livre.

Philip Zelikow, un ami de la conseillère à la sécurité nationale de l’époque, Condoleezza Rice, a discuté avec elle à plusieurs reprises durant l’investigation de vingt mois, qui a [entre autres] examiné son rôle de près dans l’évaluation de la menace d’Al Qaeda.

Il a également échangé de fréquents appels avec la Maison Blanche, dont au moins quatre provenant de Karl Rove, le conseiller politique en chef de Bush à l’époque.

À une occasion, le directeur exécutif de la commission a tenté de pousser la formulation d’un rapport préliminaire suggérant un lien plus important entre le chef d’Al Qaeda, Oussama Ben Laden, et l’Irak, ce qui concordait avec les prétentions de la Maison Blanche, mais pas avec le point de vue du personnel de la commission, selon ‘La Commission : L’histoire non-censurée de l’enquête sur le 11 septembre’ de Philip Shenon.

Shenon, journaliste au New York Times, affirme que Zelikow a tenté d’intimider le personnel [de la commission] pour éviter des découvertes dommageables pour le président Bush – qui cherchait à ce moment à se faire ré-élire – et pour Rice. [...]

Contacté par l’AP [Associated Press], Zelikow a présenté une déclaration de 131 pages incluant l’information qu’il affirme avoir fournie pour le livre. Dans celle-ci, Zelikow reconnaît avoir discuté avec Rove et Rice pendant le travail de la commission malgré son engagement général à ne pas le faire. Mais il affirme que les conversations n’ont jamais traité de politique.

La Maison Blanche n’avait pas de commentaires dans l’immédiat, dimanche. [...]

Le livre semble soulever de nouvelles questions concernant l’indépendance de la commission bipartie, qui fut créée en 2002 pour enquêter sur les faux-pas du gouvernement qui ont mené aux attaques du 11 septembre. [...]» W190

Ainsi, le directeur exécutif de la commission d’enquête reconnaît avoir eu plusieurs conversations avec la Maison Blanche pendant l’investigation. Mais bien entendu, jamais le sujet du 11 septembre ou de l’enquête elle-même n’aurait été abordé…

À ce propos, examinons de quelle manière John Lehman, commissaire sur la commission, tentait d’atténuer les apparences de conflit d’intérêt entre Philip Zelikow et la Maison Blanche. L’extrait suivant est tiré d’une entrevue téléphonique avec Lehman, diffusée le 3 février 2008 dans le cadre de l’émission NewsLive de MSNBC.

« [...] ‘Nous avions intentionnellement assemblé un personnel basé sur des gens qui avaient, en un sens, des conflits d’intérêts. Plusieurs d’entre eux avaient travaillé pour l’administration Clinton à des postes assez élevés; d’autres ont servi sous l’administration Bush. Nous avions besoin de ces personnes pour nous frayer un chemin à travers le marasme et l’importante quantité d’informations. Alors tout le personnel présentait jusqu’à un certain point un conflit d’intérêts, mais nous étions confiants que Philip [Zelikow] – et nous sommes au courant du moindre détail contenu dans le livre de Shenon – nous étions confiants qu’il était un académicien très indépendant et qu’il pouvait maintenir son indépendance. [...]’ » W191

En termes plus simples, inutile de s’en faire avec les apparences de conflits d’intérêts entre Philip Zelikow et la Maison Blanche puisque chacun des membres de la commission d’enquête possédait également ses propres conflits d’intérêts. Très rassurant.

Et, question de se rassurer un peu plus, ajoutons que plus du quart des informations contenues dans le rapport de la commission sur le 11 septembre fut obtenu par le biais d’interrogations controversées par la CIA de présumés membres d’Al Qaeda. Il est important de savoir que lors de ces séances, la CIA utilisa des ‘techniques interrogatoires rehaussées’, expression signifiant que les individus interrogés furent assujettis à des abus mental et physique, qu’ils furent exposés à des chaleurs et à des froids extrêmes, qu’ils furent privés de sommeil et/ou qu’ils furent soumis à des simulations de noyade jusqu’à ce que les interrogateurs les aient considérés coopératifs.

En d’autres mots, ils furent torturés. Pourtant, tel que le suggère la logique, un prisonnier maltraité risque fort d’avouer n’importe quoi pour mettre un terme à un supplice prolongé.

Observons cet extrait d’article paru sur NBC News le 30 janvier 2008.

« La commission sur le 11 septembre soupçonnait que l’information critique qu’elle a utilisée dans son rapport historique était le fruit de rudes interrogatoires de membres d’Al Qaeda – des interrogatoires que plusieurs critiques caractérisent comme étant de la torture. Pourtant, le personnel de la commission n’a jamais questionné l’agence sur ses techniques d’interrogation et a même ordonné une deuxième ronde d’interrogations pour poser de nouvelles questions plus spécifiques aux mêmes détenus, a appris NBC News. [...]

L’analyse démontre qu’une importante portion de ce qui fut rapporté [dans le rapport de la commission] à propos de la planification et de l’exécution des attaques terroristes contre New York et Washington provenait des interrogations de membres importants d’Al Qaeda. Chacun d’entre eux avait été sujet aux ‘techniques interrogatoires rehaussées’. Certains ont même été soumis au ‘waterboarding’, la plus controversée des techniques lors de laquelle la noyade est simulée.

L’analyse de NBC News révèle que plus du quart de toutes les notes en bas de page dans le rapport sur le 11 septembre réfèrent à des interrogations par la CIA de membres d’Al Qaeda qui furent assujettis aux techniques interrogatoires maintenant controversées. En fait, l’information dérivée de ces séances d’interrogation se retrouve au coeur des chapitres les plus cruciaux du rapport, ceux qui portent sur la planification et l’exécution des attaques. [...]

Au moins quatre des membres [d’Al Qaeda] dont les interrogatoires figurent dans le rapport de la commission ont déclaré qu’ils avaient fourni à leurs interrogateurs des informations capitales afin de mettre un terme à leur ‘torture’. [...]

Selon des responsables haut placés des services de renseignements américains, toujours actifs ou retraités, les agents [d’Al Qaeda] cités par la commission furent soumis aux méthodes les plus rudes de la CIA, les ‘techniques d’interrogation rehaussées’. Ces techniques incluent l’abus physique et mental, l’exposition à des chaleurs et à des froids extrêmes, la privation de sommeil ainsi que la simulation de noyade. [...]

Un ancien responsable haut placé des services de renseignements américains affirme que la commission n’a jamais exprimé d’inquiétudes à propos des techniques [d’interrogation] et a même exigé la nouvelle série [d’interrogations].

Souvenons-nous’, a dit le responsable aux renseignements, ‘La commission avait accès aux rapports de renseignements qui provenaient des interrogations. Cela ne les satisfaisait pas. Ils ont exigé un accès personnel direct aux détenus et l’administration [Bush] leur a tout simplement refusé.’ [...]

Le personnel de la commission interviewé par NBC News ne contredit pas l’affirmation du responsable selon laquelle ils n’ont posé aucune question sur les techniques d’interrogation. [...]

La première requête de la commission pour avoir accès aux détenus est venue tôt en 2004, environ au même moment que le scandale d’Abu Ghraib faisait surface. Dans ce scandale, les interrogateurs militaires de la prison la plus célèbre de Bagdad étaient accusés de torturer des prisonniers de basse sécurité. [...]

[Michael Ratner, président du Centre des Droits constitutionnels] soutient que ‘si [la commission] soupçonnait qu’il pouvait y avoir de la torture, ils auraient dû réaliser que selon la loi, les informations obtenues sous la torture ne sont pas fiables, en partie à cause de la possibilité d’une fausse confession… au strict minimum, ils auraient dû ajouter une mise en garde à toutes ces références.’ [...]

Quatorze des détenus les plus importants ont eu leur audience préliminaire ce printemps devant le Tribunal de Révision du Statut des Combattants au Pentagone. [...]

Quatre d’entre eux ont affirmé avoir fourni des informations simplement pour faire cesser la torture. Quoique les détails ont été édités dans toutes les dépositions des détenus, le tribunal a permis dans un cas l’inclusion d’une lettre écrite par le père d’un des détenus, qui décrit ce qu’il affirme être la torture de son fils par les américains.

Dans cette lettre incluse dans le registre, Ali Khan prétend que son fils, Majid, a subi une torture prolongée avant ainsi qu’après les séances d’interrogation.

Les américains le torturaient à coups de huit heures à la fois, l’attachant solidement à une petite chaise dans des positions désagréables jusqu’à ce que ses mains, ses pieds et son esprit s’engourdissent.’ [...]

Quand il n’était pas interrogé, les américains plaçaient Majid dans une petite cellule sans aucune lumière, trop étroite pour qu’il puisse s’étendre ou s’asseoir avec les jambes étirées. Il devait se tapir. L’endroit grouillait aussi de moustiques. Cette torture n’a pris fin que lorsque Majid a accepté de signer une déclaration qu’il ne fut même pas autorisé à lire. Mais [la torture] a ensuite repris lorsque Majid fut incapable d’identifier certaines rues et certains quartiers de Karachi [Pakistan] qui lui étaient inconnus.’ [...]

Ironiquement, deux anciens membres de la commission ont noté que le rapport final de la commission recommande essentiellement que les États-Unis encouragent de mettre fin à la torture. [...]» W196

Ainsi donc, selon la loi, les informations obtenues sous la torture ne sont pas fiables, mais plus du quart du rapport officiel est pourtant constitué de celles-ci, et ce au cœur même des chapitres les plus importants. Voilà qui permet à nouveau d’évaluer la crédibilité de la commission d’enquête sur le 11 septembre. Non seulement ce rapport fut-il élaboré en se basant sur des informations obtenues suite à la torture de prisonniers, mais nous apprenons également que même si les membres de cette commission soupçonnaient que les techniques d’interrogations des détenus ne suivaient pas les règles conventionnelles, jamais ils ne posèrent de questions à ce sujet.

La question reste donc à savoir si la simulation de noyade, l’exposition à des températures extrêmes et autres sévices représentent effectivement de la torture. Pour répondre à cette question, qui de mieux placée que la Haute Commissaire des Droits Humains aux Nations Unies? L’extrait suivant est tiré de l’agence de presse Reuters, 8 février 2008.

« La technique d’interrogation controversée connue sous le nom de ‘waterboarding’ et utilisée par les États-Unis représente de la torture, a déclaré vendredi la directrice des Droits Humains aux Nations Unies.‘Je n’aurais aucun problème à dire que cette pratique tombe sous l’interdiction de la torture’, a affirmé Louise Arbour, Haute Commissaire des Droits Humains aux Nations Unies, lors d’une conférence de presse à Mexico City. [...]» W199

La version officielle des attentats du 11 septembre ne pouvait-elle donc pas être corroborée autrement qu’en torturant les détenus?
 


Références : http://analysemedia911.blogspot.com/2008/11/rfrences.html

M2 – Victims’ families rip 9/11 secrecy deal (Associated Press – 13 novembre 2003)
M5 – 9/11 Panel says too many documents are being stamped secret (Seattle Post-Intelligencer/Scripps Howard News Service –
15 mai 2004)
M10 – Bush administration witholding evidence from Sept.11 investigation (Reuters – 26 octobre 2003)
M11 – White House seizes notes from 9/11 commission (Washington Post – 31 janvier 2004)
W71 – AP : 1M archived pages removed post-9/11 (USA Today – 15 mars 2007)
W190 – Book: Head of 9/11 panel had friends in White House (CNN – 3 février 2008)
W191 – John Lehman reacts to Philip Shenon’s new book (MSNBC NewsLive – 3 février 2008)
W196 – 9/11 Commission controversy (NBC News – 30 janvier 2008)
W199 – Waterboarding should be prosecuted as torture: U.N. (Reuters – 8 février 2008) 

3 Responses to “Analyse Média 911 : Secret et sécurité nationale”

  • nicolas

    la vérité va bientôt éclaté sur le 11 septembre
    croyez moi ce n’est plus qu’une question de temps

    quand au médias qui ont défendu la thèse mensongère et bien ont ira leur faire savoir notre colère

  • looping

    Et c’est normal de trouver beaucoup trop de documents secrets, car les lois sont tellement exigeantes, pour les simples mortels que nous sommes, que lorsqu’un projet d’Etat arrive, ces lois le cloisonnent, et du coup l’Etat se voit obligé de passer outre : le projet du site F1 de Flins/Seine doit s’établir sur un terrain innondable, sous des lignes à haute tension, et sur les canalisations d’une centrale d’épuration d’eau ! Autre exemple, une maladie professionnelle est tue à la commission d’accréditation d’un hopital afin de crédibiliser aux banquiers un site Borloo situé à 50 mètres du Centre Hospitalier, et par conséquent la DDASS ne fait pas le dépistage obligatoire au sein de l’entreprise, quels que soient les dangers encourus (16% des personnes contaminées décèdent dans ce ca précis) . En transposant ces réels exemples français aux Etats Unis, je n’ose même pas imaginer le résultat





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