11-Septembre et les Saoudiens : Suite du procès aujourd’hui à New York

Suite aujourd’hui du marathon judiciaire entamé par les familles de victimes du 11-Septembre et certaines compagnies d’assurance pour obtenir des compensations financières après les attentats. L’audience du jour devrait porter sur la possible réintégration du gouvernement saoudien dans les rangs des "accusés", puisqu’ils en avaient été précédemment exclus en raison d’une loi sur l’impossibilité d’accuser un pays étranger (le FSIA, pour Foreign Sovereign Immunities Act), loi qui a été abrogée l’an dernier aux Etats-Unis pour les cas de terrorisme, dont ceux du 11-Septembre. Et les récentes dépositions sous serment des ex-sénateurs Robert Graham et Bob Kerrey, tous deux également impliqués dans les Commissions d’enquêtes officielles sur ces événements, risquent bien de créer un certain regain d’intérêt pour cette affaire judiciaire qui n’en finit plus, mais dont les méandres passent par de grandes compagnies pétrolières et aussi une banque d’affaires bien connue, la BCCI. A suivre, donc.

*** MISE A JOUR : Le verdict a été rendu : les Saoudiens restent en dehors du rang des accusés ***

L’ex-président George W. Bush en compagnie de personnalités saoudiennes

 


Le 11/9 au Tribunal : pile ou face ?

par Bill Bergman, sur BoilingFrogs, le jeudi 15 mars 2012

Traduction GV pour ReopenNews

Que va-t-il se passer aujourd’hui ?

Une audience est prévue aujourd’hui devant la Cour fédérale de justice de New York, dans l’affaire du 11/9 qui continue son bonhomme de chemin à travers les méandres de la justice US. L’affaire a été portée devant les tribunaux par des milliers de parents de victimes du 11/9, ainsi que par des compagnies d’assurance qui ont subi de lourdes pertes. La plainte avait initialement été lancée contre un ensemble d’accusés, dont la famille royale saoudienne et le gouvernement saoudien. Les plaignants exigent de voir le gouvernement d’Arabie Saoudite réintégré dans le camp des accusés, après qu’il en eut été écarté grâce à des histoires d’immunité souveraine. Les audiences d’aujourd’hui portent sur les suites de deux dépositions enregistrées il y a quelques semaines par deux ex-sénateurs américains dans cette affaire. Les termes utilisés lors de ces dépositions soulèvent d’importantes questions concernant l’intégrité de l’enquête gouvernementale sur le 11/9. Ces dépositions sont celles de Robert Graham, ex-sénateur de Floride pendant 18 ans, président du Comité du Renseignement du Sénat, et qui a également présidé la l’enquête conjointe du Congrès (Congressional Joint Inquiry), et celle de Robert Kerrey, ancien sénateur du Nebraska et membre de la Commission d’enquête sur le 11-Septembre.

Selon un article du New York Times datant du 29 février, le sénateur Graham a déclaré sous serment que :

« Je suis convaincu qu’il existe un lien direct entre une partie au moins des terroristes qui ont perpétré les attentats du 11/9, et le gouvernement d’Arabie Saoudite. »

Neuf jours plus tard, le Broward Bulldog publiait un article de Dan Christensen et Anthony Summers, intitulé “Classified Documents Contradict FBI on Post 9/11 Probe of Saudis, Graham Says.” [Traduit en français par nos soins ici - NdT]. Les auteurs faisaient remarquer que le sénateur ne dévoilait pas le contenu exact des documents, mais déclarait qu’ils contredisaient les précédentes affirmations du FBI – et notamment au sujet des Saoudiens « vivant à l’époque à Sarasota. »

Sarasota est tout proche de Venice, où les supposés pirates de l’air prenaient des cours de pilotage. A Sarasota se trouve un lotissement enclos où vivait un Saoudien ayant des liens avec de hauts responsables du gouvernement saoudien et/ou de la famille royale, ou avec des intérêts dans certaines banques. La police locale et certains autres enregistrements montrent que les supposés pirates de l’air se sont vraisemblablement rendus dans cette maison ou l’ont appelé au téléphone avant le 11/9. La famille qui y demeurait a quitté les États-Unis fin août 2001, apparemment dans la précipitation, accompagnée du père de l’un d’eux, Esam Ghazzawi – exactement la même semaine où les supposés pirates ont acheté leurs billets d’avion.

Le FBI s’est intéressé à ces activités en 2002, mais n’en a pas informé la Congressional Joint Inquiry qui enquêtait sur les attentats, même si cette investigation était énergiquement dirigée par Robert Graham, sénateur de la Floride, qui avait demandé au FBI toutes les informations qu’il possédait sur le 11-Septembre. Graham a comparé cette dissimulation d’information à celle concernant les renseignements sur les supposés pirates [résidant] en Californie. Les observations de Graham soulèvent d’importantes interrogations sur la qualité et/ou l’intégrité de l’enquête du FBI sur le 11/9. Graham a fait des déclarations similaires concernant l’apparent manque d’attention portée par le rapport final de la Commission d’enquête sur le 11/9 à certaines informations développées par la Congressional Joint Inquiry.

L’article du Broward Bulldog paru le 20 février 2012 mentionnait Esam Ghazzawi, et brièvement, ses liens avec un grand Prince en Arabie Saoudite. Le nom de Ghazzawi apparait également dans d’importantes affaires financières, comme le fameux scandale de l’argent de la BCCI. Dans les années 1990, des enquêteurs s’intéressant à la BCCI et qui cherchaient à localiser les avoirs d’un prince saoudien se vont vus signifiés que certains de ces avoirs étaient au nom de Ghazzawi. L’histoire ne se répète jamais exactement, mais elle a son tempo. En l’occurrence, les échos de cette affaire de la BCCI me rappellent la réticence des autorités à investiguer sur l’usage signalé [par certains] d’argent de la BCCI par les renseignements saoudiens et/ou pakistanais, potentiellement liés à des activités secrètes des agences de renseignement US.

Je vais faire un pari sur le résultat des audiences d’aujourd’hui. Pile, les accusés parviennent à faire réintégrer les Saoudiens parmi les accusés. Face, les Saoudiens gagnent, du moins pour aujourd’hui.

Face ? Bon… tant pis.

Mais dans une affaire comme celle du 11/9, qui s’est soldée par des guerres dont les prétextes reposent sur un océan de mensonges, je dirais qu’il est temps pour les États-Unis d’Amérique de regarder les choses en face – que ce soit devant les tribunaux ou en dehors. Nous étudions les angles d’attaque possibles dans les procès contre Riggs Bank et la BCCI, et nous aurons bientôt quelque chose à proposer.

Bill Bergman

 

Traduction GV pour ReopenNews


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One Response to “11-Septembre et les Saoudiens : Suite du procès aujourd’hui à New York”

  • jrdc75

    L’Histoire des saoudiens n’est pas celle que vous croyez…

    Il faut savoir que les Saoudiens voulaient rompre toute coopération et tous accords avec les USA 3 jours avant le 11 septembre. Les USA le savaient depuis depuis longtemps vu leur trahison incessante envers l’Arabie en favorisant Israel depuis le pacte du Quincy.

    Parallèlement, le saoudien Ben Laden, farouche opposant à la famille saoudienne considérant que la modernité était anti-islam a été propulsé par la Cia pour combattre en Afghanistan..

    .Il faut savoir que sous Kissigner les USA voulaient déjà envahir l’Arabie qui voulaient cesser de leur fournir du pétrole.

    Les USA ont donc utilisé Ben Laden et des mercenaires saoudiens pour attaquer l’Irak et récupérer le pétrole au cas ou les Saoudiens arrêteraient toute coopération pétrolière, ce qui leur serait fatal.

    D’une pierre deux coups, ils ont conservé le pacte avec l’Arabie et le pétrole et ont en pklus récupérer celui de l’Irak par le 11/9 et l’utilisation de Ben Laden et ses mercenaires.

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