Médias : Wikileaks exclue par l’UNESCO de sa conférence sur… Wikileaks

La lutte des autorités américaines contre Wikileaks se poursuit tous azimuts. Après les ennuis judiciaires de son créateur, Julian Assange, toujours sous le coup d’une demande d’extradition de la Suède, après le blocage de ses sources de financement par les "instruments de la politique étrangère américaine" que sont Paypal, MasterCard et VISA, voilà que l’UNESCO lui refuse jusqu’au droit de participer à une conférence sur les médias dont Wikileaks est précisément l’objet. Quelle que soit l’opinion que l’on se fait de ce site qui a bouleversé la donne médiatique mondiale ces dernières années, il faut reconnaitre que cela ressemble fort à de la persécution.

Voici les deux communiqués de presse(*) : celui de Wikileaks d’abord sous la forme de sa lettre de dénonciation, et celui de l’UNESCO ensuite qui présente cette conférence à Paris aujourd’hui.

 

Le siège de l’UNESCO à Paris

 


WikiLeaks dénonce l’UNESCO après l’interdiction faite à WikiLeaks de participer à sa conférence sur … WikiLeaks

COMMUNIQUE DE PRESSE DE WIKILEAKS. POUR DIFFUSION IMMEDIATE

Le mercredi 15 février 2012, 17 h 00 GMT

Traduction Vincent pour ReOpenNews

WikiLeaks dénonce l’interdiction faite par l’UNESCO à WikiLeaks de participer à la conférence internationale qui se déroule ce jour et qui a pour sujet des débats : "WikiLeaks".

La conférence qui s’étale sur deux jours, avec 37 conférenciers au programme, a lieu au siège de l’UNESCO à Paris. Les organisateurs américains ont convié à cette conférence les opposants à WikiLeaks, et ont refusé les intervenants en lien avec WikiLeaks, déclarant que la décision de censurer la représentation de WikiLeaks relevait de l’exercice de la liberté d’expression « …de notre droit à donner la parole aux orateurs de notre choix. » Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a dénoncé cette conférence : « L’UNESCO elle-même se moque des droits de l’homme. Prétexter la "liberté d’expression" pour censurer la présence de WikiLeaks à une conférence sur WikiLeaks est une absurdité orwellienne sans comparaison possible. Cela représente une violation intolérable de la Constitution de l’UNESCO. Il est temps d’occuper l’UNESCO. »

La porte-parole de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, a exprimé sa consternation dans une lettre adressée à l’UNESCO à propos de cette exclusion : « L’UNESCO a la responsabilité de s’assurer que l’équité et l’équilibre sont garantis lors des discussions fondamentales qui sont menées sous l’égide de l’organisation. Il est clair que ce ne sera pas le cas, au vu de la sélection des conférenciers. Ceci est à la fois une disgrâce pour WikiLeaks, et potentiellement préjudiciable pour WikiLeaks. »

Julian Assange réclame une enquête immédiate : « L’Unesco doit mener une enquête complète, probe et ouverte sur la manière dont sa constitution, qui stipule que sa mission est de promouvoir la liberté d’expression, d’information et de communication, s’est transformée en un instrument arbitraire de la censure. L’UNESCO doit démontrer que ces jeux de pouvoir qui relèvent d’un autre âge, utilisés par les Etats-Unis, ou de fait par toute autre nation, quelle qu’elle soit, ne sont plus acceptables. »

Source : Wikileaks

 

Note de la rédaction : Ce communiqué de presse de Wikileaks est assorti, en anglais, de tout l’historique des emails échangés entre Wikileaks et l’Unesco lors des tractations pour leur participation à cette conférence.

 

Traduction Vincent pour ReOpenNews


Communication et information (UNESCO – FRANCE)

Source : Unesco.org

Le monde des médias après WikiLeaks et News of the World
16-17 février 2012, salle IV, Siège de l’UNESCO, Paris, France. (Entree: 7, Place de Fontenoy, 75007 Paris)

La conférence « Le monde des médias après WikiLeaks et News of the World » a pour but de rassembler des représentants importants du monde des médias, des journalistes professionnels et « citoyens » et des experts juridiques des médias afin qu’ils aient la possibilité d’échanger leurs opinions et de discuter des bonnes pratiques qui doivent s’attacher au journalisme professionnel traditionnel et au journalisme citoyen, à l’ère numérique.

Deux milliards d’utilisateurs d’Internet produisent 156 millions de blogs publics en 2011. Ce chiffre saisissant a permis l’apparition massive de réseaux sociaux, de micro blogging et de contenu généré par des internautes à même de devenir des communicants. Par ailleurs, la publication par WikiLeaks d’un nombre impressionnant de documents gouvernementaux classés confidentiels et sa collaboration initiale avec les médias traditionnels a modifié le paysage médiatique et soulevé des questions cruciales pour le journalisme.

Une conférence intitulée « Les nouveaux médias et la liberté de la presse », a eu lieu à l’UNESCO, en février 2007, organisée par le Comité mondial pour la liberté de la presse (WPFC) et l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de presse (WAN-IFRA). Il convient maintenant d’explorer l’avenir des médias traditionnels et du journalisme professionnel (avec ses pratiques établies, ses traditions et ses standards) dans le contexte de l’émergence de nouveaux acteurs et de nouvelles approches comme celle de WikiLeaks.

L’épisode WikiLeaks a soulevé de nombreuses questions liées à la liberté d’expression, la liberté d’information, la sécurité nationale, la confidentialité et l’éthique et ses conséquences posent des questions de base comme la façon dont les journalistes exercent leur métier. Cette conférence a pour but d’explorer une large palette de questions qui se posent aux médias traditionnels et au journalisme en général :

  • Comment les journalistes font face à l’explosion de « sources grises" disponibles sur Internet ?
  • Le rôle des journalistes et leurs standards éthiques et professionnels doivent-il être reconsidérés ?
  • Quelle est le lien entre le « journalisme citoyen » et la profession de journaliste traditionnelle ?
  • Quels sont les défis du droit national et international en matière de confidentialité, de sécurité nationale, d’ordre public et de liberté sur Internet ?
  • Quel est l’avenir des relations entre les gouvernements et les médias ?

Organisateurs: World Press Freedom Committee (WPFC), en coopération avec UNESCO Communication & Information Sector

Co-sponsors: World Association of Newspapers & News Publishers (WAN-IFRA), World Editors Forum et le International Press Institute

Avec le soutien de : JP-Politiken Publishing Group (Copenhagen, Danemark); Open Society Foundation’s Network Media Program (Londres, UK) et Nicholas B. Ottaway Foundation (New York, USA).

 


 

One Response to “Médias : Wikileaks exclue par l’UNESCO de sa conférence sur… Wikileaks”

  • paul vetran

    Cet article sur Wikileaks n’attire pas les foules ni suscite de commentaires… Normal ; les truthers savent que Julian Assange ne croit pas à l’inside job et méprise le mouvement pour la vérité sur le 11/9.

    « Les organisateurs américains ont convié à cette conférence les opposants à WikiLeaks »,…
    Quels organisateurs américains? Les Etats-Unis ont cessé leur contribution financière à l’UNESCO suite à la reconnaissance de la Palestine au sein de l’organisation…

    Curieux donc de voir Assange crier haro de concert avec les Etats-Unis contre l’UNESCO.
    Conspiration, quand tu nous tiens…

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