Cyberguerre

Dans un article du Monde, on apprend que selon un rapport de l’entreprise McAfee, des armes cybernétiques offensives sont préparées par la France, Israël, les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Ces machines infectées par des virus peuvent être contrôlées à distance pour mener une attaque. Il s’agit de réseaux de botnets militaires. Selon Hamadoun Touré, Secrétaire Général de l’Union Internationale des télécommunications dépendant des Nations Unies, "utiliser ce genre d’arme, c’est s’exposer au risque d’une riposte qui détruirait aussi les réseaux informatiques de l’assaillant." Ces formes d’attaques sont réellement prises au sérieux par les hautes instances au pouvoir. C’est ce que rapporte l’article suivant de l’AFP, que nous faisons suivre d’un billet de cyberpolice expliquant comment les services secrets britanniques s’entendent avec les hackers pour lutter contre le cyber-djihad.

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Cyberguerre – un permis pour les internautes

Par Agence France-Presse
Samedi, 30 Janvier 2010 – 14h35

Le monde a besoin d’un traité pour éviter que les « cyber-attaques » ne deviennent une véritable guerre, a averti samedi le chef de la principale agence des communications et technologies de l’ONU.

Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’Union Internationale des Télécommunications, a lancé son avertissement lors d’un débat au Forum Economique Mondial, où les experts ont déclaré que les nations devaient désormais considérer les cyber-attaques comme de possibles déclarations de guerre.

Avec pour sujet principal à Davos les attaques de la Chine sur Google, Toure déclarait que le risque d’un cyber-conflit entre deux nations augmentait chaque année.

Il a proposé un traité dans lequel les nations s’engageraient à ne pas lancer la première cyber-frappe contre une autre nation.

“Une cyber-guerre serait pire qu’un tsunami – une catastrophe,” a dit l’officiel de l’ONU, citant des exemples comme les attaques sur l’Estonie l’année dernière.

Il a proposé un accord international, ajoutant : “La structure ressemblerait à un traité de paix avant une guerre.”

Les pays devraient garantir la protection de leurs citoyens ainsi que leurs droits d’accès à l’information, promettre de ne pas héberger de cyber-terroristes et "devraient s’engager à ne pas attaquer un autre [pays].”

John Negroponte, ex-Directeur du renseignement US, a déclaré que les agences du renseignement des nations les plus puissantes seraient les premières à "exprimer des réserves" à propos d’un tel accord.

La sénatrice républicaine Susan Collins, qui siège à des commissions militaires et d’affaires intérieures du Sénat, a déclaré que l’éventualité d’une cyber-attaque susceptible de provoquer une guerre était désormais prise au sérieux aux États-Unis.

“Si quelqu’un bombardait le réseau électrique dans notre pays et que nous voyions le bombardier arriver, ce serait clairement un acte de guerre.“

“Si ce même pays utilise des ordinateurs sophistiqués pour mettre K.O notre réseau électrique, je pense clairement que nous sommes près de dire que ceci est un acte de guerre," disait Collins.

Craig Mundie, Directeur de Recherche et de stratégie pour Microsoft, a déclaré : "il y a au moins 10 pays dans le monde dont la capacité d’internet est suffisamment sophistiquée pour mener des cyber-attaques … et ils peuvent les faire apparaître comme venant de n’importe où."

"L’internet est le plus grand centre de commande et de contrôle pour des sales types là-bas," a-t-il déclaré.

Le chef de la société de sécurité en ligne McAfee a déclaré vendredi lors d’un autre débat à Davos que la Chine, les Etats-Unis, la Russie, Israël et la France sont au nombre des 20 pays pris dans une course à l’armement du cyber-espace, se préparant pour de possibles hostilités sur Internet.

Mundie et d’autres experts ont déclaré qu’il y a un besoin croissant de maintenir l’ordre sur internet et de prendre des mesures de répression contre la fraude, l’espionnage et la propagation des virus.

“Les gens ne réalisent pas l’étendue de l’activité criminelle sur l’Internet. Qu’il s’agisse de criminels, d’individus, ou de nations, la communauté devient de plus en plus sophistiquée,“ déclarait le cadre de Microsoft.

“Nous avons besoin d’une sorte d’Organisation Mondiale de la Santé pour Internet” a-t-il dit.

“Quand survient une pandémie, elle [l'OMS, NdT] organise les cas de quarantaine. Nous ne sommes pas autorisés à organiser la quarantaine systématique des machines qui sont compromises.“

Il a également appelé à un “permis de conduire” pour les utilisateurs d’internet.

“Si vous voulez conduire une voiture, vous devez avoir un permis pour démontrer que vous êtes capable de conduire, la voiture doit passer un test pour montrer qu’elle est apte à rouler, et vous devez avoir une assurance.“

Andre Kudelski, président de Kudelski Group, a déclaré qu’un nouvel internet devrait peut-être être créé, forçant les gens à avoir deux ordinateurs qui ne pourraient pas se connecter et transmettre des virus. “Un internet pour les opérations sécurisées et un internet pour la liberté.“

Traduction Buzz l’Eclair pour ReOpenNews 


Services secrets et hackers britanniques unis contre le cyber-djihad  

Par Cyber-Police.org, non daté

Peu après les actes de terrorisme commis sur le territoire britannique, le journal anglais The Sun annonçait dans son édition du 31 juillet que les services de renseignements de Sa Majesté (le MI5) reçoivent l’aide de « hackers patriotes » pour mener des attaques contre des sites Internet liés aux  mouvements peu ou prou proches d’Al-Qaïda.

En effet, on peut être islamiste intégriste appelant au Djihad contre l’Occident et utiliser les moyens d’information et de communication de ce dernier. C’est ainsi que le web sert de vitrine pour faire valoir la « cause » via un site Internet, diffuser des communiqués de presse et publier des revendications d’un attentat ou de la captures d’otages.

Dans son ouvrage, La Quatrième guerre mondiale, François-Bernard Huyghe démontre très bien les batailles informationnelles livrées via les réseaux numériques, les écrans de télévision et/ou d’ordinateurs.

Selon Neil Doyle, présenté par The Sun comme expert anglais dans l’étude de l’utilisation d’Internet par des terroristes, le MI5 aurait changé sa stratégie « cybernétique » depuis les attentats à Londres du 7 juillet dernier. Fini le temps de la veille sur le Net. C’est le début, pour le MI5, d’une cyberguerre qui, avec l’aide de pirates informatiques, aurait pour objectif de fermer les sites recrutant kamikazes et autre main d’oeuvre à but terroriste.

Et le spécialiste britannique d’ajouter que « la Grande-Bretagne est le centre du réseau de communication d’Al-Qaïda et beaucoup de ses activités « online » sont coordonnées d’ici. » Des hackers « civils » auraient aussi monté, indépendamment des services secrets, des opérations de piratage contre des sites appelant au Djihad.

Cela rappelle l’épisode de l’administration Bush demandant officiellement aux pirates informatiques américains de ne pas attaquer les réseaux irakiens, à l’occasion du début de l’engagement militaire étatsunien contre le régime de Saddam Hussein… sauf que cette fois-ci, le Premier ministre britannique ne l’interdit pas ! 


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  • Premier forum mondial à Athènes sur la gouvernance de l’internet / cyberpolice
  • Institut National des Hautes Etudes de la Cybercriminalité / Cybercrimeinstitut
  • La Cyberguerre / la guerre numérique a commencé / Auteur Nicolas Arpagian / Parution mars 2009 / ISBN : 978-2-7117-6893-6 / 240 pages environ / Éditeur : Vuibert en partenariat avec l’IERSE. Extrait de la présentation : "… Cet ouvrage donne les clés pour comprendre les enjeux stratégiques de cet Internet, qui fait partie de notre vie quotidienne. Il explique utilement la manière dont les gouvernements, les multinationales et les militants de tous bords le mettent à contribution pour mener leurs opérations de déstabilisation..."

 


 

2 Responses to “Cyberguerre”

  • Shrykull

    Un permis Internet, et puis quoi encore ! Ça sent mauvais tout ça. On nous rabat encore les oreilles avec le danger Djihadiste, comme si les premiers à user de cyber-attaques n’étaient pas les gens qui prétendent vouloir les combattre à présent…

    À quand un cyber-PATRIOT Act ?

  • budzog

    Des vrais guerres avec des morts oui des guerres avec des virus informatiques non

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