Bombe médiatique : Ben Laden a travaillé pour les États-Unis jusqu’au 11 Septembre

Invitée par l’animateur de l’émission radio Mike Malloy radio show, l’ancienne traductrice pour le FBI, Sibel Edmonds, a lancé une véritable bombe médiatique (audio, transcription partielle).


Sibel Edmonds

Lors de son interview, Sibel raconte comment les États-Unis ont entretenu des « relations intimes » avec ben Laden et les talibans, « tout du long, jusqu’à ce jour du 11 septembre. » Dans « ces relations intimes », Ben Laden était utilisé pour des "opérations" en Asie Centrale, dont le Xinjiang en Chine. Ces "opérations" impliquaient l’utilisation d’al-Qaida et des talibans tout comme « on l’avait fait durant le conflit afghano-soviétique », c’est à dire combattre "les ennemis" par le biais d’intermédiaires.

Comme l’avait précédemment décrit Sibel, et comme elle l’a confirmé dans son dernier interview, ce procédé impliquait l’utilisation de la Turquie (avec l’assistance d’acteurs provenant du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Arabie Saoudite) en tant qu’intermédiaire, qui à son tour utilisait ben Laden, les talibans et d’autres encore, comme armée terroriste par procuration.

Le contrôle de l’Asie Centrale

Parmi les objectifs des "hommes d’État" américains qui dirigeaient ces activités, il y avait le contrôle des immenses fournitures d’énergie et de nouveaux marchés pour les produits militaires. Pourtant, les Américains avaient un problème. Ils ne devaient pas laisser leur empreinte afin d’éviter une révolte populaire en Asie centrale (Ouzbékistan, Azerbaïdjian, Kazakhstan et Turkménistan), et aussi de sérieuses répercussions du côté de la Chine et de la Russie. Ils trouvèrent une ingénieuse solution : utiliser leur État fantoche, la Turquie, comme mandataire et en appeler à la fois aux sensibilités panturques et panislamiques.

Dans la région, la Turquie, alliée de l’OTAN, a beaucoup plus de crédibilité que les États-Unis ; avec l’histoire de l’Empire ottoman, elle pourrait appeler au rêve d’une plus large sphère d’influence panturque. La majorité de la population d’Asie Centrale partage le même héritage, la même langue, la même religion que les Turcs.

À leur tour, les Turcs ont utilisé les talibans et al-Qaida, en appelant à leur rêve d’un califat panislamique (sans doute. Ou bien les Turcs/Américains ont très bien payé).

Selon Sibel : « Ceci a commencé il y a plus de dix ans, dans le cadre d’une longue opération illégale et à couvert, menée en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis. Ce groupe avait l’intention de promouvoir l’industrie pétrolière et le Complexe Militaro-Industriel en utilisant les employés turcs, les partenaires saoudiens et les alliés pakistanais, cet objectif étant poursuivi au nom de l’Islam. »

Les Ouïghours

On a récemment demandé à Sibel d’écrire sur la récente situation de Ouïghours au Xinjiang, mais elle a refusé, disant simplement : « Notre empreinte y est partout. »

Bien sûr, Sibel n’est pas la première ou la seule personne à reconnaitre tout cela. Eric Margolis, l’un des meilleurs reporters occidentaux concernant l’Asie Centrale, a affirmé que les Ouïghours, dans les camps d’entrainement en Afghanistan depuis 2001, « ont été entrainés par ben Laden pour aller combattre les communistes chinois au Xinjiang. La CIA en avait non seulement connaissance, mais apportait son soutien, car elle pensait les utiliser si la guerre éclatait avec la Chine. »

Margolis a également ajouté que : « L’Afghanistan n’était pas un creuset du terrorisme, il y avait des groupes commando, des groupes de guérilla, entrainés à des buts spécifiques en Asie Centrale. »

Dans une autre interview, Margolis dit: « Ceci illustre le bon mot (en français dans le texte, NDT) de Henry Kissinger affirmant qu’il est plus dangereux d’être un allié de l’Amérique, que son ennemi, car ces musulmans chinois du Xinjiang (la province la plus à l’ouest) étaient payés par la CIA et armée par les États-Unis. La CIA allait les utiliser en cas de guerre contre la Chine, ou pour provoquer le chaos là-bas ; ils étaient entrainés et soutenus hors d’Afghanistan, certains avec la collaboration d’Oussama ben Laden. Les Americains étaient très impliqués dans toutes ces opérations. »

La galerie de voyous

L’an dernier, Sibel a eu la brillante idée de révéler des activités criminelles dont elle n’a pas le droit de parler : elle a publié dix-huit photographies – intitulées la "Galerie ‘Privilège Secrets d’État’ de Sibel Edmonds" – de personnes impliquées dans les opérations qu’elle avait tenté de révéler. L’une de ces personnes est Anwar Yusuf Turani, le prétendu "Président en Exil" du Turkistan Est (Xinjiang). Ce prétendu gouvernement en exil a été établi à Capitol Hill (le siège du Congrès US, NdT) en septembre 2004, provoquant des reproches acerbes de la part de la Chine.

"L’ancienne" taupe, Graham Fuller, qui avait joué un rôle dans l’établissement du "gouvernement en exil" de Turani du Turkestan Est, figure également parmi la galerie de voyous de Sibel. Fuller a beaucoup écrit sur le Xinjiang et son "Projet pour le Xinjiang" remis à la Rand Corporation était apparemment le plan pour le "gouvernement en exil" de Turani. Sibel a ouvertement affiché son mépris à l’égard de M. Fuller.

Susurluk

La Turquie a une longue histoire d’affaires d’État mêlant terrorisme, au trafic de drogue et autres activités criminelles, dont la plus parlante est l’incident de Susurluk en 1996 qui a exposé ce qu’on nommait le "Deep State" (l’État Profond : l’élite militarobureaucratique, NDT)

Sibel affirme que « quelques acteurs essentiels ont également fini à Chicago où ils ont centralisé "certains" aspects de leurs opérations (surtout  les Ouighurs du Turkestan Est). »

L’un des principaux acteurs du "Deep State", Mehmet Eymur, ancien chef du contre-terrorisme pour les services secrets de la Turquie, le MIT, figure dans la collection de photos de Sibel. Eymur fut exilé aux USA. Un autre membre de la galerie de Sibel, Marc Grossman était l’ambassadeur de la Turquie au moment où l’incident de Susurluk révélait l’existence de "Deep State". Il fut rappelé peu après, avant la fin de son affectation tout comme son subordonné, le commandant Douglas Dickerson qui tenta plus tard de recruter Sibel dans le monde de l’espionnage.

Le modus operandi du gang de Suruluk est identique à celui des activités décrites par Sibel en Asie Centrale, la seule différence étant que cette activité eut lieu en Turquie il y a dix ans. De leur côté, les organes d’État aux États-Unis, dont la corporation des médias, avaient dissimulé cette histoire avec brio.

La Tchétchénie, l’Albanie et le Kosovo

L’Asie centrale n’est pas le seul endroit où les acteurs de la politique étrangère américaine et ben Laden ont partagé des intérêts similaires. Prenons la guerre en Tchétchénie. Comme je l’ai écrit ici, Richard Perle et Stephan Solarz (tous deux dans la galerie de Sibel) ont rejoint d’autres néo-conservateurs phares tels que : Elliott Abrams, Kenneth Adelman, Frank Gaffney, Michael Ledeen, James Woolsey, et Morton Abramowitz dans un groupe nommé Le Comité Américain pour la Paix en Tchétchénie (ACPC). Pour sa part, ben Laden a donné 25 millions de dollars pour la cause, fourni des combattants en nombre, apporté des compétences techniques, et établi de camps d’entraînement.

Les intérêts des États-Unis convergeaient aussi avec ceux d’al-Qaida au Kosovo et en Albanie. Bien sûr, il n’est pas rare que surviennent des circonstances où "l’ennemi de mon ennemi est mon ami." D’un autre côté, dans une démocratie transparente, on attend un compte-rendu complet des circonstances menant à un événement aussi tragique que le 11/9. C’était exactement ce que la Commission du 11/9 était censée produire.

Secrets d’État

Sibel a été surnommée "la femme la plus bâillonnée d’Amérique", s’étant vue imposer par deux fois l’obligation au secret d’État. Son témoignage de 3 heures et demie devant la Commission du 11/9 a été totalement supprimé, réduit à une simple note de bas de page qui renvoie les lecteurs à son témoignage classé. (donc non accessible, NdT)

Dans l’interview, elle révèle que l’information, classée top secret dans son cas, indique spécifiquement que les USA se sont servis de ben Laden et des taliban en Asie Centrale, dont le Xinjiang. Sibel confirme que lorsque le gouvernement US la contraint juridiquement au silence, c’est dans le but de « protéger "des relations diplomatiques sensibles", en l’occurrence la Turquie, Israël, le Pakistan, l’Arabie saoudite… » C’est sans doute en partie vrai, mais il est vrai aussi qu’ils se protègent eux-mêmes : aux États-Unis, c’est un crime que d’utiliser la classification (confidentielle, NdT) et le secret pour couvrir des crimes.

Comme le dit Sibel dans l’interview : « Je dispose d’informations concernant des choses sur lesquelles le gouvernement nous a menti… on peut très facilement prouver que ces choses sont des mensonges, sur la base des informations qu’ils ont classées me concernant, car nous avons entretenu de très proches relations avec ces gens ; cela concerne l’Asie Centrale, tout du long, jusqu’au 11 Septembre. »

Résumé

L’information explosive ici est évidemment qu’aux États-Unis, certaines personnes se sont servies de ben Laden jusqu’au 11 septembre 2001.

Il est important de comprendre pourquoi : depuis de nombreuses années, les États-Unis ont sous-traité leurs opérations terroristes à al-Qaïda et aux talibans, encourageant l’islamisation de l’Asie centrale en vue de tirer profit des ventes d’armes tout comme des concessions pétrolières et gazières.

Le silence du gouvernement US sur ces affaires est aussi assourdissant que les conséquences (les attentats du 11/9, NDT) furent stupéfiantes.


Posté par Lukey le 31/07/09 sur son blog
Traduit par apetimedia pour ReOpenNews
 


Note ReOpenNews : Nous vous invitons à relire

  • notre article sur l’affaire Sibel Edmonds (octobre 2007)
  • notre news sur la précédente révélation de Sibel Edmonds au Sunday Times sur les vols de secrets nucléaires (janvier 2008)

 

13 Responses to “Bombe médiatique : Ben Laden a travaillé pour les États-Unis jusqu’au 11 Septembre”

  • sapristi !

    Bravo Sibel !

    Que faut t’il encore dire pour mettre à bas les masques de la honte !

  • ffi

    Cela confirme les propos d’Oswald Le Winter, lorsqu’il affirmait à la conférence « Axis for peace » qu’Al Quaïda avait été fondée sur la même base que le Gladio.

    Donc, ces pratiques ne se sont jamais finies. Il y aurait, dans les services secrets, ces montages foireux, des réseaux de combattants clandestins, utilisés en sous-main pour créer la « terreur ».

    Quelle ironie, d’une main on commandite la « terreur », tandis que de l’autre on commande la lutte contre celle-ci ! Autant dire que la terreur n’est pas prête à finir, mais qu’elle est un instrument de pouvoir.

    Voyez les décombres du monde. Depuis la fin de la guerre froide, le nombre de conflit s’est fortement accru. Qui l’eut crû ? C’est étonnant. Certains seraient-ils passés à la guerre hypocrite ?

    Puisque ces agissements sont confirmés au Kosovo, en Tchétchénie, conflits extrêmement meurtriers, et au Xinjiang, il me semble qu’au-delà des faits du onze septembre 2001, la lutte devrait se porter de manière plus générale sur l’exposition de ces réseaux clandestins, et leur démantèlement, dans un premier temps.
    Dans un second temps, un procès contre ceux qui les ont mis en place s’impose.

  • Simon

    article très interessant

  • Sébastien

    C’est fou comme tous les évènements deviennent compréhensibles quand on écoute les « conspirationistes »!
    Normal qu’ils dérangent autant.

    Tibet, Irak, Afghanistan, Iran, Turquie, Xinjiang, Liban, Israël, Union Européenne…

    Il est vrai qu’avec 800 bases militaires dans le monde et plus de la moitié des dépenses mondiales d’armement, les Américains « occupent » (possèdent?) un grand terrain de jeux.

    Mais ce sont de grands enfants. Comme c’est mignon.

  • bibi

    quel cirque! pas un pour rattraper l’autre les russes et les chinois savent parfaitement tout ce que cette « si belle « agent du fbi a deballer mais ils font comme si de rien n’etait et pire ils reprennent a leur compte la propagande anti terroriste peut etre qu’ils se savent assezforts militairement pour repousser l’adversaire sans le dennoncer et le prendre a son propre jeu ?

  • jb

    « La difficulté ne réside pas dans la découverte de la vérité, mais dans son acceptation »

  • Simsi

    la bombe médiatique n’a pas explosée à en croire le mutisme ambiant

  • Sébastien

    En tout cas, on peut constater que les médias ont une grosse pression en ce moment, à tous les niveaux (audiences, économiques, crédibilité, déontologie…).

    Leurs réactions récentes le prouvent, et le fait qu’ils parlent d’une manière ou d’une autre, et de plus en plus, des attentats du « 11″, prouvent que le travail des « Réopenistes » porte ses fruits! Il faut donc accentuer cette pression en ce moment crucial et ne surtout pas abandonner quand celui-ci peut se réaliser dans un avenir proche. Seule notre détermination pourra nous faire connaître ce jour.

    Ce qui devrait encourager tous ceux pour qui le mot démocratie a encore un sens à nous rejoindre. L’union fait la force, et face aux puissances qui se dressent face à nous, nous ne serons jamais trop.

  • Comme c’est la vérité du plus fort qui prime, on n’est pas pret de réouvrir le dossier du 11/09. Quant au Tribunal International ou l’ONU ces deux « machins » resteront sourds aveugles et muets et leur courage se réduit a n’imposer leurs « resolutions » qu’aux faibles selon les directives de leurs maitres.
    Avec toute cette masse de preuves irrefutables, les témoignages accablants les institutions americaines, les faux documents sur l’Irak , El-Qaida , ces millions de morts sacrifies sur l’autel de Halliburton et son clan maffieux de la famille Bush et ses marchands de canons, on n’arrive meme pas perturber ne serai ce qu’un peu la quietude de ce ces criminels !!!!
    Pour la reouverture de 911, Contre l’ONU et son ignoble
    veto.

  • alexou_161

    577 députés,
    343 sénateurs, 348 en 2011,

    mais à quoi servent ils ???

    C’est Jean Marie Bigard, Aymeric Chauprade, Thierry Messan et bien d’autres encore, anonymes aussi, qui parlent, chacun à sa façon, avec son talent, son expérience, qui cherchent qui comparent, qui doutent………..

    Et un par un, ils se font flinguer médiatiquement.

    Par quoi doit on passer pour se faire entendre ???

  • apetimedia

    Par la preuve et donc le déni du … déni. Sous le mascara, la vérité n’est pas accessoire. Le mascara fond, la réalité est là.





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