DER SPIEGEL : Andreas Von Bülow, ancien ministre devenu théoricien de la conspiration


Andreas Von Bülow, aujourd’hui retraité âgé de 74 ans résidant à Bonn, ajoute à ses états de service dans l’administration fédérale et plusieurs gouvernements allemands, un engagement précoce en faveur du "Mouvement international pour la Vérité sur le 11-Septembre". Il fut dès janvier 2002, l’un des premiers Européens, dans le TAGESSPIEGEL à émettre des doutes argumentés sur le récit officiel, que reprend ce nouvel article finalement "paresseux" du SPIEGEL.

Et rappelons ici qu’il est loin d’être le seul. D’autres personnalités qui ne se connaissaient pas, se sont manifestées dès cette époque des deux côtés de l’Atlantique avec les mêmes doutes : l’ex-ministre du cabinet de John Major, Michael Meacher depuis Londres, le policier enquêteur Michael Ruppert de Ashland, Oregon, le cinéaste Michael Moore de Flint, Michigan, l’informaticien Paul Thompson depuis San José, Californie, sans oublier le journaliste Webster Tarpley depuis Washington, ou le professeur d’économie Michel Chossudovsky depuis Ottawa. Avec d’autres encore, tous pourraient revendiquer la paternité de la crise de doute mondiale qui sévit depuis. Mais voilà, les médias allemands ont eux aussi leur "Thierry Meyssan" et n’en décollent pas, comme en France.

Car dix ans plus tard, le "Mystère Von Bülow" ne passe toujours pas du côté de Hambourg, où siègent DER SPIEGEL (comparable au Nouvel Observateur) et Stern (comparable à Paris Match). Vous allez découvrir dans cet article perfide, toutes les techniques subtiles de désinformation déployées à l’encontre d’Andreas Von Bülow. (Nous les avons insérées en notes dans le texte, comme vous le verrez plus bas). Elles rappellent l’attaque du SPIEGEL en 2010 contre Oliver Janich, l’ex-éditorialiste vedette du magazine hebdomadaire de la finance FOCUS MONEY. Détectez ces techniques, et commentez à votre tour. Il n’y a rien à gagner, que notre estime mutuelle et la sensation de contribuer à l’éveil des citoyens francophones. Et puis c’est divertissant, non ?

 

 "Andreas von Bülow pense que les USA ont perpétré les attentats" (photo : Der Spiegel)
(simplification et amalgame, techniques de désinformation 2 et 11)
 

 
Le politicien devenu théoricien de la conspiration
 
par Christian Stöcker, Der Spiegel, Hambourg, le 6 septembre 2011


Andreas Von Bülow a été ministre du gouvernement fédéral, et membre du Parlement pour le SPD. Maintenant il est un auteur à succès1 qui écrit des livres sur les théories de la conspiration du 11/92. Ses anciens collègues ne veulent plus avoir affaire à lui3. Andreas Von Bülow dit qu’il n’a jamais eu à craindre pour sa vie. Ceci en dépit des suspicions qu’il entretient selon lesquelles les attaques du 11 septembre 2001 ne sont pas l’oeuvre de 19 "musulmans suicidaires", comme il les appelle4, mais plutôt une opération de guerre psychologique ingénieuse exécutée de sang-froid par les Etats-Unis eux -mêmes; et aussi en dépit du fait qu’il ait publié ses opinions sous la forme d’un livre.5

Bülow ne se compromet pas définitivement lui-même dans cette position, mais il ressent comme quasi certain que l’administration Bush ou d’autres groupes bien plus puissants qui opèrent derrière la scène ont autorisé la mort de 3000 personnes afin de construire un argumentaire imparable qui soutient des opérations militaires souhaitées géopolitiquement, telles que celles d’Irak et d’Afghanistan. Ce sont des théories ahurissantes de la part d’un ancien ministre du gouvernement allemand, de ceux qui ont passé 25 ans à représenter le SPD parti social démocrate de centre-gauche au parlement fédéral, le Bundestag.6 Il ne dit pas nécessairement que ses théories décrivent ce qui s’est passé, il pose simplement des questions, explique-t-il. "C’est juste une autre manière de penser", dit-il. Mais, ajoute l’ex-ministre, c’est une façon de penser qui apparait plutôt plausible à ses yeux.7

D’autres trouvent aussi cette théorie plausible. Selon son éditeur, le livre de Bülow "La CIA et le 11/9" s’est vendu à 200 000 exemplaires depuis sa première parution en 2003. Une nouvelle édition du livre publié à temps8 pour la commémoration des dix ans, comprend une postface importante qui jette le doute sur l’affirmation selon laquelle Oussama Ben Laden a été en fait abattu au Pakistan par les forces spéciales américaines. Toutefois, la nouvelle édition ne mentionne pas que de nombreuses affirmations contenues dans l’édition originale ont été réfutées depuis9. L’un des détails significatifs en était le fait que "7 des 19 pirates seraient toujours en vie". Une théorie que le SPIEGEL a invalidée en 2003.10

Un théoricien de la conspiration "grand public" 11

Dix ans après les attaques de New York et Washington, Von Bülow a maintenant 74 ans, mais il a plutôt l’air de quelqu’un de 60 ans. Lui et sa femme vivent dans une maison charmante au sud de Bonn, entourée de roses grimpantes et couverte de planchers en bois massif. Des tentures orientales et des objets anciens décorent l’intérieur. La coupe de Bülow est nette, il porte une chemise col ouvert et un pantalon de coton. Le couple sert le café dans des tasses de porcelaine bleues et blanches. Un grand piano, destiné à sa femme et ses petits enfants, est installé dans le living room devant la bibliothèque. Il y a des peintures à l’huile et une gravure de Picasso sur les murs (photo ci-contre de 2008, extraite du film documentaire Unter falscher Flagge, "Sous faux drapeau"). Bülow lui-même joue du violon dans un orchestre et un quartet à cordes.12

 
Il fournit la contrepartie "grand public" à l’autre théoricien allemand majeur du 11-Septembre, Mathias Bröckers (photo radio WDR) ex-rédacteur au quotidien de gauche Die Tagezeitung. Matthias Bröckers, auteur de "11-Septembre – 10 ans après : l’effondrement d’une construction mensongère" ("11.9. – zehn Jahre danach: Der Einsturz eines Lügengebäudes"), a auparavant écrit sur les bénéfices du cannabis13. Bülow, de son côté, a été membre du parlement, et secrétaire d’Etat au ministère de la Défense, et même ministre de la Recherche sous le Chancelier Helmut Kohl. Bröckers et Bülow se sont rencontrés et se sont bien entendus, mais Bülow dit qu’il n’est guère au courant des autres activités de Bröckers14. Bülow voit de temps en temps d’anciens copains membres du parti SPD, mais il précise qu’ils évitent de mentionner "le sujet" – son sujet – lorsqu’ils se rencontrent. Bülow a écrit à Peer Steinbrück, qui travaillait à l’époque dans le cabinet de Bülow, lorsque Steinbrück devint ministre des Finances de l’Allemagne, "mais il ne m’a jamais répondu". Bülow ne connait plus désormais aucun des leaders actuels du SPD15, mais en fait, ils doivent faire attention à ne plus être associés à son nom, déclare-t-il. "Je comprends qu’ils doivent travailler avec les USA", explique l’ancien homme politique.

Incroyablement compétents

Bülow n’apparait jamais amer ou résigné, malgré le fait que la majorité du public international16 croit la version opposée de l’histoire, officielle celle-là, à savoir que quatre groupes de terroristes islamiques détournèrent quatre avions de ligne, dont deux détruisirent le World Trade Center, un alla percuter le Pentagone, et le dernier s’écrasa dans un champ quelque part en Pennsylvanie17. Dans la version officielle, telle que soulignée dans le Rapport final de la Commission du 11-Septembre, les services de renseignement des Etats-Unis ont échoué sur tous les plans, ignorant les renseignements, ne suivant pas les pistes et faisant généralement preuve d’incompétence. Par contre, dans la version des événements de Bülow, les services du renseignement, particulièrement la CIA, font preuve d’un degré de précision et de compétence presque inhumain. Non seulement ils sont censés avoir contrôlé les avions des terroristes à distance à l’aide d’une technologie spéciale(*), mais ils ont aussi placé des explosifs sur plusieurs étages du WTC à l’avance, afin de faciliter l’effondrement particulier des immeubles, vertical et sous contrôle. Dans le cas du Pentagone, il est possible qu’il aient18 dirigé un missile de croisière dans le bâtiment, pendant qu’en même temps ils faisaient disparaitre l’équipage, les passagers du vol 77, et l’avion censé avoir percuté le Pentagone, tout ceci sans une trace(**). En route, ils inventèrent l’histoire des 19 terroristes, en la chargeant de faux témoignages et de documents et pièces à conviction stratégiquement disposés.

Dans la vision du monde de Bülow, la CIA [photo : siège de la CIA à Langley, Virginie] est une organisation au pouvoir sans limites et d’une efficacité redoutable, une organisation capable de forcer un énorme groupe de gens – tous les complices et participants qu’une telle opération réclamerait – à rester tranquilles pendant dix ans et plus, tout cela au nom d’intérêts nationaux.19

 
Les erreurs américaines sont une source fertile pour les théoriciens de la conspiration. Au cours des décennies passées, les administrations américaines successives ont certainement fourni matière à la formation de telles opinions : la fable des armes de destruction massive(20); le fait que c’est l’aide américaine qui a transformé l’Afghanistan des moudjahidines en une force puissante qui plus tard allait donner naissance aux Talibans et à al-Qaïda21; l’affaire Iran-contra ; la coopération peu scrupuleuse du pays avec des dictateurs et des coups d’Etat; la guerre du Vietnam.22 Le gouvernement américain et ses services de renseignement ont été pris en flagrant délit de mensonge, de duperie et de non-respect des traités internationaux tellement de fois que beaucoup de gens désormais pensent que tout est possible.23 C’est le terreau fertile qui génère une audience pour des auteurs tels que Bülow et Bröckers, et qui leur permet de prospérer.24
 
Bülow lui-même a peut-être expérimenté personnellement un peu trop les désordres causés par l’Occident pendant la Guerre Froide.25) il aura eu suffisamment d’occasions lorsqu’il était en poste comme haut fonctionnaire titulaire au Ministère de la Défense de 1974 à 1980, comme membre de la Commission parlementaire chargée du Contrôle des services secrets (photo : nouveau siège du BND à Berlin, coût 1,55Md d’Euros !) et, en particulier, comme membre d’une commission d’enquête qui s’intéressa au complot Alexander Schalck-Golodkowski, un politicien [est-allemand] qui était chargé des relations commerciales entre [son] ancienne Allemagne de l’Est et les pays capitalistes. Cette période forma les conceptions pessimistes que Bülow continue de considérer comme allant de soi au quotidien26, des conceptions formées par des négociations de l’ombre dans les coulisses, par des délibérations de stratégie géopolitique entreprises sans considération pour leurs victimes humaines et avec la ferme conviction d’être à la tête de forces invulnérables agissant dans l’ombre.27 En creusant, c’est un trait typique des personnes âgées28 : une tendance à combiner les expériences de sa propre vie avec une bonne prise de distance et un supposé réalisme pour former une sorte de confortable cynisme.29 La seule différence dans ce cas étant l’extrême auquel le cynisme a été porté.30

Ce pessimisme sur les affaires du monde lui fait-il de la peine ? "Noonnnn", répond Bülow, en trainant sur le mot. Il se renverse en arrière dans son fauteuil, une tasse de café à la main. "Je vais bien"31

 

Désinformation ? Un cas d’école !

 
 
Avant de lire les commentaires, nous vous enjoignons, cher lecteur, à observer le temps de parole qui a été accordé à cet ancien ministre pour qu’il puisse même a minima participer à l’abondante glose journalistique de cet échotier germanique. Le constat est sans appel : 60 mots rapportés en tout et pour tout, qui plus est sans rapport avec la contestation des rapports officiels, le reste étant brodé d’après les déclarations de la personne qui semble n’avoir été rencontrée que pour une "révision au bout de 10 ans" de ses mécanismes psycho-sociologiques.
 
Pour notre part, nous aurions aimé en apprendre davantage sur les réactions de son entourage depuis 10 ans, sur les formes de son combat, ses succès et ses échecs, sur les comparaisons qu’il pourrait établir avec les cas auquel il a été confronté lorsqu’il était en poste au gouvernement et dans les commissions, son opinion sur le travail du BND, s’il connait – entre autres – Jürgen Elsässer, Oliver Janich, Gerhard Wisnewski, Heiner Buecker, le juge du tribunal administratif de Karlsruhe Dieter Deiseroth, les revues Hintergrund, Ossietsky ou Compact, le site Telepolis ou encore les membres de "Alles Schall und Rauch"… Nous aurions apprécié de savoir s’il s’était entretenu avec des personnalités américaines, et s’il peut le dire, lesquelles… sans oublier son opinion sur l’engagement allemand en Afghanistan. Il y avait tant à échanger… mais le but était manifestement autre, que celui d’informer et dialoguer.
 
Enfin signalons, à la grande différence de la France, que la boutique en ligne du SPIEGEL, vend absolument tous les ouvrages mentionnés dans cet article, et même davantage, comme quoi les affaires priment sur l’idéologie dans la ville hanséatique protestante d’Hambourg. Qui en aurait douté, à part un français ? (=> technique 6 = décrédibiliser, une spécialité dans cet article, que nous nous autorisons à manipuler aussi comme vous le constatez)
 
 
 
Qui questionne, qui conspire ? Andreas Von Bülow, ou Christian Stöcker et la hiérarchie du SPIEGEL ?

 


Commentaires sur cet article en forme de mobilisation contre la désinformation

Cette piste de travail sur l’existence d’un pod sous le fuselage du B767 UA175 est développée par le journaliste canadien Barrie Zwicker dans ses films The Great Conspiracy et In Plane Sight, notamment au vu de l’empreinte laissée par UA175 dans la façade sud du WTC2. Mais elle ne présente pas assez d’autres indices concordants pour être approfondie ou constituer une priorité aux yeux d’une grande partie du "Mouvement International pour la Vérité", dont le diagnostic, les hypothèses et le consensus se heurtent depuis dix ans au simple statut de ses membres, ceux d’un "groupe international informel de citoyens", ce qui empêche d’enquêter avec les moyens des grands médias ou de la justice. L’association ReOpen911 n’échappe pas à ce statut, et ne se prononce pas, au stade des connaissances rassemblées ici, quant à la pertinence de l’hypothèse avancée par Andreas Von Bülow et Barrie Zwicker. Cela montre bien la fragilité du Mouvement International face à ses détracteurs qui eux campent sur des indices certes officialisés, mais dont ils ne remettent à aucun moment en cause la cohérence, la logique, ou l’insuffisance devant les nombreux autres indices dissonants avancés par le mouvement et développés sur ce site depuis 2006.

 
(**) La question de la fin exacte du vol dénommé "AA77" censé avoir percuté une façade du Pentagone fait l’objet d’une discussion qui ne permet pas de conclure, mais dont de nombreux aspects conduisent à mettre en doute la parole des autorités qui ont géré l’enquête sur le site et celle des journalistes qui ont interrogé des témoins suspectés de partialité. Le lecteur se reportera à la centaine d’articles sur ce site qui développent les arguments avancés par les différents chercheurs non satisfaits par la "version officielle".
 
*****
Commentaires de la Rédaction
  1. Il est amusant de noter que plus bas, alors que le livre de Von Bülow est un succès en Allemagne, DER SPIEGEL n’hésite pas à affirmer que "la majorité du public international croit la version opposée de l’histoire, officielle celle-là", une façon grossière de cacher la vérité en Allemagne. DER SPIEGEL s’était déjà scandalisé suite à un mini-sondage de spectateurs fait par la ZDF en 2007 => techniques 2 et 11 superficialité et amalgame, voire technique 22 déni
  2. Erreur récurrente qui sépare les théories alternatives pour expliquer le 11/9, de la théorie officielle qui est aussi une théorie de la conspiration, la plus improbable selon Griffin. => technique 11 amalgames
  3. Ajoutons à ce stade de lecture, que 3 techniques en 2 phrases, c’est une bonne moyenne pour simplement entrer dans le vif (ou déjà mort ?) du sujet => techniques 6 et 7 dénigrer
  4. Ici un sous entendu dénégatoire => technique 3 indignation et 22 déni
  5. Sous-entends que comme personne ne leur accorde de l’importance, ses éventuelles craintes sont de toute façon absurdes. Donc sa réponse, même publiée, n’est qu’un reste de lucidité que le journaliste lui accorde par pure mansuétude eût égard à son passé sans doute (confirmé par le ton de la suite de l’article)… => technique 2 superficialité et 6 dénigrer
  6. Opposition de la technique 3 indignation à la technique 6 autorité renversée contre l’interlocuteur
  7. Trois paragraphes de dénigrements pour arriver à plus de justesse de ton… mais le journaliste ne peut s’empêcher d’insister dans la décrédibilisation avec l’idée d’avoir le dernier mot => technique 6 dénigrer
  8. Insinuation d’affairisme ? Nous dirons ici : "procès d’intention", puisque tout le monde a bien sûr profité de cette commémoration, et les livres "sages" promus par dizaines lors de cette commémoration par les grandes maisons d’édition se vendent bien mieux que la littérature alternative sur le sujet, demandez vous-même à l’éditeur Demi Lune partenaire de reopen911.info… le SPIEGEL devait-il mentionner cette opportunité commerciale de cette façon-là ? => techniques 6 décrédibiliser et 11 amalgames
  9. À ce stade, quelques exemples voire la liste exhaustive ou un renvoi vers l’article (ajouté par nous dans le fil de la traduction) seraient les bienvenus. => techniques 10 innocence et 13 pseudo-débat
  10. Après avoir inquiété, DER SPIEGEL rassure (technique 20 expertise), tout en donnant l’impression, grâce à la date ancienne, de ressasser à des autistes (technique 6 décrédibiliser). A consulter : le point clé ReOpen911 sur l’identité des pirates qui révèle une réalité plus complexe que ce que laisse entendre le SPIEGEL. => technique 13 pseudo débat
  11. Der Spiegel se moque à nouveau => technique 6 décrédibiliser
  12. Tentative "en creux" d’indigner le lecteur (comment un homme tel que lui peut en arriver là ?) par une image : celle des messes-basses de perron de quartier… peut-être même celles qui firent les grandes heures des décennies "rouge-brun" et la fortune cyber-critique de Mike Godwin. En effet, que vient faire cette description vestimentaire et intime minutieuse dans cette interview censée expliquer une situation sur un sujet sérieux… Cela rappelle l’article "Ces français qui n’y croient pas" publié le 18 septembre 2008 par Florence Aubenas dans Le Nouvel Observateur, où les sympathisants de ReOpen911 sont assimilés à des bobos désoeuvrés en rupture de ban sociétal et où la journaliste frôle d’un ton patelin l’incitation au redressement psychiatrique. Notez que le titre de l’article d’Aubenas fait passer la croyance pour une déviance, alors que depuis 10 ans c’est bien à une croyance que les documents qui fondent la version officielle renvoient le monde entier, faute de procès et de jugements rendus, faute de preuves suffisantes, faute d’enquêtes abouties, faute de rapports scientifiques exploitables en justice, et faute d’approfondissements de la part des journalistes aussi. => encore la technique 6 dénigrer
  13. Cela s’appelle une peau de banane, qui est resservie à Bröckers systématiquement, comme si le cannabis n’avait que des effets contraires à la santé, alors même qu’il est préconisé sous des formes raffinées pour évacuer la douleur dans de nombreuses pathologies, et qu’il est utilisé comme composante de médicaments sans même parler de ses usages tribaux ou populaires parmi de nombreux peuples de la planète, et sans préjuger du caractère répréhensible de sa consommation brut dans de très nombreux pays dont la France. => technique 6 dénigrer encore
  14. En fait, une insinuation, car pour le journaliste, Von Bülow est évidemment au courant des écrits de Bröckers. Mais pourquoi ne pas approfondir avec Bülow lui-même sur ce sujet ? => technique 10 innocence
  15. Comme une sensation d’évident soulagement de la part du journaliste. Il voudrait transmettre cette évidence qu’il ne s’y prendrait pas autrement. => technique 6 décrédibiliser
  16. Un rappel utile s’impose ici à nouveau au SPIEGEL, le sondage EMNID de 2011, plus en accord avec le succès du livre de Von Bülow, qu’une hypothétique majorité écrasante dans le monde, qui "croit" en la VO. => techniques 2 et 11 et revoir le commentaire (1.)
  17. Notez que mot à mot, personne dans le "mouvement international pour la vérité" ne conteste cette description, ce qui est perfide, avouez-le ! Car dès qu’on rentre dans le modus operandi, non seulement le SPIEGEL ne parvient pas à répondre à de nombreux points-clés, mais en plus il ne se donne même pas la peine de le faire, comme tous ses homologues occidentaux. => technique 22 déni
  18. Au moins, les précautions d’usage sont respectées, notons-le ici
  19. Non seulement il y a des précédents : par exemple nous ne savons pas encore ce qui s’est réellement passé avant les événements de Pearl Harbor, ou avant l’assassinat de Kennedy, mais encore cette description sous-entend de "garder son bon sens", or elle est aussi réductrice que la description même des déductions avancées par Von Bülow à partir de ses propres observations qui font elles aussi appel au bon sens. En résumé, DER SPIEGEL tourne en rond, sans rien apporter au dossier. => technique 3 indignation rampante, 1 évitement, et 10 innocence
  20. Faux, le mouvement international pour la vérité sur le 11/9 est bien antérieur aux révélations partielles et diluées dans l’activité des médias concernant la fable des ADM postérieure à 2003, et le SPIEGEL le sait. => techniques 18 omission et 22 déni
  21. Outre l’approximation de la formule, c’est faux à nouveau, le constat de l’aide américaine aux moudjahidines n’est pas à la source du "Mouvement International pour la Vérité". Ce sont les faits des événements eux-mêmes tels que rapportés par les Jersey Girls et par les extraits de journaux rassemblés dans la "terror timeline" de Paul Thompson, qui ont conduit à s’interroger sur l’Afghanistan, notamment la rapidité de la décision de l’administration Bush, et le refus de publier les "preuves accablantes" de la culpabilité de Ben Laden promises depuis 10 ans. => techniques 18 omission et 22 déni
  22. Faux encore, comme la grande majorité des membres de l’association ReOpen911, le Mouvement international pour la Vérité est SANS mémoire. Aux USA même, ses activistes ne sont pas des anciens du Vietnam ou des experts de l’Amérique latine. Ils le sont devenus par effet de halo, mais seulement après avoir constaté l’écart entre le réel occulté et la réalité apparente des faits du 11/9 et rien d’autre. => techniques 18 omission et 22 déni.
  23. Dans le même genre, le concurrent direct Die Zeit écrit : « C’est plausible, comme il est plausible que le pape soit une femme, c’est juste que personne n’a assez cherché ». => technique 2 superficialité.
  24. A nouveau cette ambiguïté entre enrichissement personnel et reconnaissance citoyenne. => technique 7 biaiser
  25. Le bouquet final ? D’un côté la reconnaissance plate de la responsabilité de l’occident pour "certains désordres" – s’agit-il des attentats de la RAF (Rote Armee Fraktion – Fraction Armée rouge) instrumentalisés par le réseau dormant de l’OTAN hérité de la guerre froide "Schwert", attesté et appelé aussi Gladio en Italie (glaive en français) ? Nous ne le saurons pas puisque le SPIEGEL reste très évasif… et de l’autre, la quasi accusation de dégénérescence mentale due à une surexposition presque "radioactive" à des faits implicitement classés comme "dérangeants" pour un homme suspecté de fragilité psychologique comme cet ancien ministre…. on croit rêver ! => technique 6 dénigrer
  26. Outre le fait que ce paragraphe est quasiment recopié de l’article de 2002, comment ne pas renvoyer nos lecteurs vers cet autre article d’un auteur italien qui ne connait même pas Von Bülow : Roberto Quaglia. Ce qui a contrario démontre une belle volonté de "disneylandiser" le monde occidental contemporain de la part du SPIEGEL. => technique 6 dénigrer et 7 biais insinuant
  27. A nouveau, l’auteur introduit le doute sur le rôle actif ou passif joué par Bülow, sans apporter de précisions ni lui avoir posé la question… appréciez l’élégance de la délation voilée d’ambiguïté. => techniques 6 et 7
  28. S’agit-il du bouquet final ? Après la folie qui le guette, le désoeuvrement né des occupations déprimantes de sa vie, voilà le gâtisme de l’âge… alors osons ici une autre question dérangeante, même si le "point Godwin" nous guette : par qui le chancelier du Reich, bien connu pour sa défense de la liberté d’expression, avait-il commencé dès 1940 de "nettoyer" la race aryenne ? => techniques 6 et 7 (que nous employons nous aussi volontairement ici !)
  29. Il serait bien plus intéressant d’approfondir les raisons de ce comportement, rencontré effectivement chez des personnes âgées qui défendent les droits de l’homme et du citoyen comme Noam Chomsky, Dario Fo, Paul Craig Roberts ou Gore Vidal. En soi, ce constat ne permet pas de conclure, sauf quant à l’approche peu scrupuleuse du journaliste, dont on se demandera si elle est volontaire, dussions-nous nous faire traiter à nouveau de "conspirationnistes". => technique 6 toujours, dénigrer
  30. Parce qu’il y a en plus des différences au sein de ce type de dégénérescence sénile ? Cette fois, l’image qui nous vient à l’esprit serait tirée du très beau film "La vie des Autres" (Das Leben der Anderen) parfois critiqué en ex-Allemagne de l’Est justement pour son angélisme romantique et le confort bourgeois de ses décors… celle d’un bureau de la Stasi qui valide le degré d’obéissance d’un camarade à la règle du parti. et tant pis pour le point Godwin là aussi. => technique 6 toujours et encore, denigrer
  31. Sous la plume de ce journaliste, et dans le contexte des remarques précédentes, le comble de l’ironie… => technique 6 encore et toujours dénigrer le messager…
 
ite, missa est.

 
NOTE de la rédaction : Ces commentaires ont été établis à partir de la grille d’analyse des techniques de désinformation parue sur le site vigli.org de Jean-Luc Guilmot, ingénieur militant bruxellois que nous saluons au passage ici pour ses contributions en faveur du "Mouvement international pour la Vérité sur le 11-Septembre 2001"


 En lien avec cet article : l’Allemagne face au 11-Septembre

 


 

5 Responses to “DER SPIEGEL : Andreas Von Bülow, ancien ministre devenu théoricien de la conspiration”

  • Marie C

    Rageant tout de même qu une personne aussi courageuse et remarquable qu A Von Bülow soit traitée ainsi. Même si on sait que l Histoire lui rendra forcément la place qu il mérite,..
    Qui se dévoue pour envoyer au pauvre petit journaliste si mal informé, quelques ouvrages ? The Road to 9 11 de Peter Dale Scott par exemple
    (il faudrait l envoyer aussi à L Joffrin qui s est posé tout un tas de questions sur le site de nvel obs fin 2011, dans la même veine que cet article)

  • Cet imbécile ne se rend même pas compte à quel point ce qu’il voulait être un réquisitoire condamne la version officielle.
    Il développe en effet remarquablement tout ce que cette version a de tordu, et ne peut que semer le doute chez ses lecteurs les plus crédules.
    Ces gens ont tort de se croire les plus malins et de prendre leurs lecteurs pour des cons: à ce petit jeu on finit toujours par perdre.

  • Jo

    On pourrait espérer qu’après plus de 10 ans, le journalisme commence enfin à trouver le terrain de la neutralité sur ce débat ? Visiblement non. L’Histoire du 9/11 ne sera finalement pas façonnée avec l’aide précieuse de la presse d’investigation du XXIème siècle, qui utilise tous les tours de passe-passe pour brouiller les cartes.

    Heureusement, il reste encore quelques citoyens lucides…

  • Gil

    en plus, ce journaleux est un raciste anti-vieux pour oser écrire

    « …c’est un trait typique des personnes âgées : une tendance à combiner les expériences de sa propre vie avec une bonne prise de distance et un supposé réalisme pour former une sorte de confortable cynisme »

    Je lui souhaite de vivre le moins longtemps possible pour qu’il évite cette déchéance!

  • Lionel

    Pour la milliardième fois, à chaque fois que le 9/11 est traité, ça se passe ainsi :

    - VO : Approches épisodiques, erronées, superficielles et tendancieuses
    - Truthers : Approches permanentes, rigoureuses, toujours plus argumentées, informant avec des moyens dérisoires (mais toujours décriés) la version la plus vérifiable et factuelle

    En plus de la mauvaise foi cumulée, cet article n’est pas très loin des discours de prédicateurs V.O. du « bien » contre le « mal », à milles lieues de la moindre justesse journalistique.

    Cependant la version des truthers gagnera, immanquablement, car elle est indéracinable. Pourquoi ? Tout simplement parceque c’est la seule qui puisse ouvertement résister à l’épreuve des FAITS, en plus de leur convergence « troublante ». N’est-il pas ?

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