Kevin Ryan : Qui sont ces experts « accrédités » qui défendent la thèse officielle sur le 11/9 ?

Très vite après les attentats de 2001, des experts américains ont expliqué le phénomène de l’effondrement des Tours au moyen de théories qui ont varié au fil des années, mais qui grosso-modo ont permis au gouvernement Bush et à l’ensemble des médias internationaux de rassurer la population : aucun explosif n’a été utilisé pour abattre les trois tours du World Trade Center. Et même si tous ces spécialistes se sont abondamment contredits les uns les autres et au cours du temps, l’essentiel était bien d’avoir sous la main ces "experts accrédités" et hautement compétents, qui appuyaient la version officielle sur ces événements uniques dans l’histoire des bâtiments à structure d’acier. Mais qui sont exactement ces experts ? Quelles sont leurs contributions passées ? Quels sont leurs employeurs, leurs liens avec les autorités US ? Voici l’étude du chimiste Kevin Ryan, qui a l’avantage de les citer un à un, ce qui permet de découvrir que finalement, comme l’écrit l’auteur, lorsqu’il s’agit d’expliquer scientifiquement des actes terroristes, le monde est finalement tout petit."

 

 


La recherche de la vérité au travers des titres et des diplômes : Les "experts" du WTC

Par Kevin Ryan,
sur 911review, le 8 mars 2007

Kevin Ryan est spécialiste en chimie et fut directeur de laboratoire chez Underwriters Laboratories (UL), la société qui avait certifié l’acier du WTC avant sa construction. C’est à UL que le National Institute for Standards & Technology (NIST) avait fait appel pour effectuer des simulations d’incendies sur des poutres similaires à celles du WTC afin de valider leur étude sur ces effondrements. Lorsqu’il avait dénoncé les manipulations et les inexactitudes des résultats de ces tests, Kevin Ryan avait été licencié par Underwriters Laboratories. Il n’a de cesse depuis de dénoncer ces manipulations, pour que justice soit rendue aux victimes de ces attentats et des guerres illégales qui s’en sont suivies. Il a d’ailleurs co-signé l’analyse scientifique du chercheur danois Niels Harrit & al sur la découverte de nanothermite dans les poussières du World Trade Center.

Traduction GV pour ReOpenNews

L’une des nombreuses questions restées sans réponses à propos des attentats du 11-Septembre, et non des moindres, est celle-ci : pourquoi aucun des 4 avions n’a été intercepté ?

Lorsque Matthew Rothschild, éditeur du magazine en ligne The Progressive, écrivit un article intitulé « Enough of the 9/11 Conspiracies, Already » (Finissons-en avec les théories du complot sur le 11/9), nous avions tous conscience qu’il ne parlait pas de la théorie du complot que le gouvernement US nous vend pour mieux justifier ses guerres d’invasion post-11-Septembre.[1] Bien au contraire, en écrivant son article, M. Rothschild essayait de se vendre cette théorie à lui-même. Ce qu’il voulait dire, c’est que les gens ne devraient pas remettre en cause la version du gouvernement US sur le terrorisme, car on a trouvé des experts qualifiés qui corroboraient ce récit. Mais le fait est que les experts qui soutiennent la version officielle du complot du 11/9 sont essentiellement les mêmes que ceux qui tirent profit de ce positionnement. Cela ne signifie pas que tous ces gens « sont partie prenante à la conspiration. » Mais ils font, consciemment ou pas, partie de l’opération de dissimulation. Et cela, bien entendu, est un crime encore plus grand.

L’administration Bush a employé nombre de ces experts « accrédités » pour nous fournir une multitude d’explications sur les destructions sans précédent des trois gratte-ciel à structure d’acier du World Trade Center (WTC). Malheureusement, il est prouvé désormais que toutes ces explications sont fausses, et cela nous rappelle que les diplômes et les titres académiques ne signifient pas que leurs détenteurs sont plus capables, ou plus à même, de dire la vérité.

Le moyen qu’ils ont utilisé pour trouver autant d’experts sur les effondrements de gratte-ciel dus à des incendies peut sembler curieux au premier abord, sachant qu’un tel événement ne s’était jamais produit auparavant. Mais ce qui y a contribué est le fait que les questions ont rapidement tourné autour du seul domaine de l’ingénierie de structures, un sous-domaine de l’ingénierie civile, puisque les ingénieurs structure ne peuvent pas trouver de travail sans les autorisations constantes du gouvernement. Un chef de laboratoire en chimie, comme moi-même, peut tout à fait travailler sans autorisation ou permis particulier [de la part des autorités] , mais les gens ne peuvent pas arriver et décider seuls de construire un pont ou une tour. Les innombrables documents et formulaires à remplir pour monter un projet d’ingénierie civile, s’obtiennent en travaillant en étroite collaboration, et en restant dans les meilleurs termes, avec les autorités locales ou nationales. Cela ne suffit probablement pas à pousser [ces personnes] à soutenir oralement l’histoire officielle de « l’effondrement global », mais cela s’est avéré suffisant pour dissuader la plupart des ingénieurs structure de s’opposer publiquement à la position intransigeante du gouvernement sur les événements du WTC.

Mais d’où provient exactement le soutien oral au sein de la communauté des ingénieurs-structure ? Matthew Rothschild cite quelques personnages intéressants lorsqu’il dit qu’il a « lui-même passé certains appels, » notamment à Gene Corley et à Mete Sozen (ci-contre). De plus, Rothschild explique qu’il a consulté « certaines des plus grandes sociétés de conception et d’ingénierie de bâtiments, » comme Skidmore Owings & Merrill, et Greenhorn & O’Mara. Pour montrer combien la version gouvernementale est solide, il ajoute qu’il a « également contacté des professeurs d’ingénierie du MIT et d’autres grandes universités du pays, et qu’aucun n’a accordé le moindre crédit aux théories de la conspiration sur le 11-Septembre. »

Ce que M. Rothschild oublie de dire, c’est que Gene Corley et Mete Sozen n’ont pas seulement produit les rapports qu’il défend si bien, ils ont aussi, pendant de nombreuses années, travaillé pour le département de la Défense US (DoD) dans le Programme d’atténuation des explosions pour les structures (BMSP, pour Blast Mitigation for Structures Program). Depuis 1997, ce programme a fourni au DoD des experts en explosifs et a reçu des financements à hauteur de 10 millions de dollars par an.[2] Après le 11-Septembre, l’augmentation astronomique du budget du Dod a très probablement profité également à ses partenaires et aux programmes, comme le vainqueur du prix Nunn-Perry du DoD, Greenhorne & O’Mara, et les participants au programme BMSP. Bien sûr, il est très probable que le DoD touchait déjà des fonds occultes avant le 11/9, comme le montre la disparition des milliers de milliards de dollars annoncée par le DoD le 10 septembre 2001.[3]

Rothschild oublie aussi de nous dire que Skidmore Owings & Merrill (SOM), une des compagnies d’ingénierie « indépendantes », est responsable de la conception architecturale de la nouvelle Freedom Tower. SOM a décroché ce contrat grâce à l’insistance de Larry Silverstein, le propriétaire du WTC 7 et locataire des Tours du WTC. M. Rothschild ne sait peut-être pas que William Baker, un haut dirigeant de SOM, a participé à plusieurs investigations et rapports officiels sur le WTC. De toute façon, il est clair que le projet de la « Freedom Tower » [ndt Tour de la Liberté] n’aurait pas fait l’objet d’autant de publicité si une explication alternative [à l’effondrement des Tours] nous avait forcés à le changer de nom et à l’appeler « Dites adieu à la Freedom Tower » [Ndt. autrement dit: Dites adieu à notre Liberté"].

Pour en revenir à ces experts du BMSP, on observe que le DoD a fait appel à de nombreuses sociétés de consultants pour assister Corley & Sozen dans ce qu’il appelle le Blast Mitigation Action Group (BMAG), et cela inclut ARUP, ARA, SAIC, SGH, Thornton-Tomasetti et Weidlinger Associates.[4] Il faut aussi noter que la plupart de ces sociétés ont été à la fois d’importants contributeurs aux explications officielles sur les effondrements des tours du WTC, et les bénéficiaires de contrats gouvernementaux en matière de lutte contre le terrorisme. Étrangement, malgré leurs immenses connaissances dans l’usage des explosifs, on ne trouve nulle part dans leurs explications des événements du WTC une référence à des explosifs.

Pourtant, on ne peut pas dire que ces personnages n’ont jamais eu affaire avec des explosifs, puisque Corley et Sozen faisaient partie des quatre sociétés membres de l’enquête technique sur l’attentat d’Oklahoma City (OKC), avec Paul Mlakar et Charles Thornton. Le travail qu’ils ont fourni corroborait l’évaluation des dommages mentionnée dans le rapport de la Federal Emergency Management Administration (FEMA) sur OKC, qui avait été écrit par Greenhorne & O’Mara. Bien qu’aucun de ces experts hautement qualifiés n’ait jamais mis les pieds à OKC, Corley et Sozen furent en mesure de produire un rapport technique contenant des extrapolations extrêmement douteuses basées sur des preuves minimalistes, comme les dimensions du cratère formé par la bombe, dimensions qui leur avaient été données par le FBI. [5]

Leur rapport fut rédigé dans la droite ligne de la version politique « Un seul homme, un seul camion piégé, » qui est directement contredite par des témoignages fournis par plusieurs experts de premier plan, dont le général de l’USAF, Benton Partin.

Après avoir passé 25 ans dans les armements à base d’explosifs, le général Partin a mené une étude indépendante sur les dommages causés au bâtiment Murrah d’Oklahoma City, et ce, pendant les mois qui ont suivi l’attentat, avant que les preuves ne soient détruites, et il a fait plusieurs déclarations appuyées devant les membres du Congrès US. En juillet 1995, le général Partin a écrit au sénateur Trent Lott, affirmant que « le rapport ci-joint contient les preuves que l’attentat à la bombe contre le bâtiment fédéral Alfred P. Murrah… n’a pas été commis à l’aide d’un seul camion piégé. Les indices montrent que la destruction massive fut principalement le résultat de quatre charges explosives placées en certains points critiques de la structure au 3e étage. » Il a ajouté : « Aucune agence ni département de police ne devrait être autorisé à détruire, abattre ou brûler les preuves… d’un attentat terroriste sans qu’il y ait eu un examen approfondi par une agence indépendante et techniquement compétente. »[6]

Lorsqu’il évoquait la destruction sans précédent de preuves, le général Partin faisait référence à la démolition du bâtiment Murrah opérée par la société de Mark Loizeaux [Controlled Demolition – NdT], à peine 5 jours après que Partin ait fait cette déclaration tonitruante devant le Congrès US. Mais Partin aurait aussi bien pu parler de ce qui s’est produit au WTC six ans plus tard, qui a vu la plupart des pièces d’acier pouvant servir d’éléments de l’enquête être détruites dans le mois qui a suivi, avant même que les ingénieurs chargés de l’enquête aient pu inspecter les lieux. Comme le fait remarquer le House Committee on Science, alors qu’ils commentaient les premiers éléments de l’enquête sur l’effondrement du WTC, « Certaines des pièces d’acier les plus importantes… ont été évacuées avant que la première équipe du BPAT ait pu se rendre sur place. »[7] Au moment de la destruction de ces éléments de preuve, Gene Corley était en charge de l’enquête, et ses collègues d’OKC, la compagnie de Charles Thornton, étaient responsables du site de Ground Zero.

Dans tous les cas, il est clair que les principaux experts cités par Rothschild sont liés depuis longtemps aux intérêts du gouvernement US, et à des rapports techniques hautement douteux. Mais tous ces « professeurs d’ingénierie du MIT et d’autres grandes universités du pays » ne peuvent pas être liés eux aussi aux intérêts du gouvernement américain… Il doit bien y avoir des membres objectifs au sein de ces groupes de scientifiques qui soutiennent la théorie de l’administration Bush, et il doit bien exister une forme de consensus parmi les scientifiques un peu partout dans le monde !

La vérité est que l’interprétation des événements du WTC inclut des éléments sur lesquels tout le monde est d’accord. Nous sommes tous d’accord qu’historiquement, aucun gratte-ciel à structure d’acier ne s’est jamais effondré de manière uniforme, à une vitesse proche de celle de la chute libre, en se réduisant à un tas de débris, quelle qu’en soit la cause, en dehors des cas de démolition contrôlée. Et tous s’accordent à dire que les trois premières occurrences d’un tel événement se sont toutes produites le même jour, au même endroit. Pour boucler ce premier tour de rapide consensus, nous pouvons dire sans hésitation que ces événements improbables formèrent la base émotionnelle qui permit le vote d’une loi écrite au préalable (le PATRIOT ACT), et l’invasion de plusieurs pays importants du point de vue stratégique, elle aussi déjà prévue et planifiée. [Voir la déclaration du général Wesley Clark en cliquant sur l'image - NdT]

Mais en dehors de cela, les opinions des experts mis en avant par le gouvernement divergent de celles des spécialistes réellement intéressés à la recherche de la vérité. Les points initiaux de consensus cités précédemment devraient amener n’importe quelle personne objective à demander une enquête détaillée qui ne laisse de côté aucune hypothèse. Mais pour les experts accrédités par le gouvernement, seule une hypothèse méritait d’être prise en considération, la défaillance due aux incendies de ces trois bâtiments qui collait exactement à la version officielle des événements survenus ce jour-là.

En essayant de soutenir cette version des trois défaillances dues au feu, les experts sont passés d’une version fausse à une autre. Les médias ont diffusé la première version fausse, avec l’aide d’ingénieurs chercheurs (PhD), dont certains avaient contribué à la rédaction des rapports officiels. Eduardo Kausel, un professeur d’ingénierie du MIT et contributeur du rapport sur le WTC produit par le National Institute of Standards and Technology (NIST), suggéra dans le magazine Scientific American que cette catastrophe était probablement due aux incendies de kérosène qui avaient fait fondre l’acier dans les tours.[8] Il a été rejoint dans cette toute première théorie par une poignée d’autres ingénieurs chercheurs et professeurs américains, et par le principal suspect du gouvernement US, Oussama Ben Laden lui-même. Le Département d’État US met toujours en avant la théorie de la fonte de l’acier en promouvant la vidéo montrant les supposés aveux du supposé Ben Laden, que Matthew Rothschild trouve parfaitement convaincante. Dans ces aveux par vidéo, l’expert accrédité nommé Ben Laden explique qu’« en raison de mon expérience dans ce domaine, je pensais que le feu du carburant de l’avion parviendrait à faire fondre la structure en fer du bâtiment… »[9] Apparemment, le plan de Ben Laden fut un échec total puisque même les « experts accrédités » admettent désormais que les incendies de bureau alimentés par le kérosène ne peuvent en aucun cas faire fondre l’acier (ni même le fer, d’ailleurs).

Un autre ingénieur structure à lancer des affirmations sur l’acier fondu, dans la fameuse vidéo de Nova sortie en 2002 « Why the Towers Fell », s’appelait Mattys Levy. Monsieur Levy était directeur dans la société de consulting Weidlinger Associates qui participait au groupe BMAG [cité plus haut, et en charge de la reconstruction du WTC - NdT], et il rédigea un peu plus tard, avec l’aide de nombreux autres ingénieurs chercheurs, un rapport sur le désastre du WTC dans le cadre de la procédure contre les assurances conduite par Larry Silverstein.[10] Cette enquête « Silverstein-Weidlinger » se basait sur un modèle informatique complexe, et impliqua la plupart de ces mêmes sous-traitants qui participaient aux études gouvernementales. Leur rapport final nous dit que la défaillance des planchers n’avait rien à voir avec la catastrophe du WTC, mais que « la défaillance des seules colonnes, indépendamment des planchers, expliquait les effondrements. »[11] A l‘époque, Levy affirmait qu’ « il n’y a aucun doute sur la séquence des défaillances. »[12]

Malheureusement, les experts accrédités se trompaient encore une fois. Jusqu’à ce que soit publié le rapport final du NIST en 2005, la théorie de la pile d’assiettes (Pancake Theory) avait remplacé celle de la défaillance des colonnes comme l’explication la plus largement acceptée pour ces effondrements. La FEMA, avec l’appui du professeur d’ingénierie Zdenek Bazant, avait ardemment soutenu cette théorie de la pile d’assiettes comme l’explication la plus plausible de l’écroulement des deux Tours, contredisant frontalement le rapport « Silverstein-Weidlinger ». Cela est assez étrange si l’on considère que pour la plupart, c’étaient les mêmes experts qui avaient été impliqués dans la rédaction du rapport de la FEMA et dans l’enquête Weidlinger, y compris Gene Corley.

De façon assez ironique, durant l’été 2007, le NIST a finalement reconnu que l’explication ne pouvait pas inclure l’empilement des planchers; il formulait la chose ainsi : « Les conclusions du NIST ne soutiennent pas la théorie de la pile d’assiettes pour expliquer l‘effondrement. »[13] Les conclusions du NIST, publiées une première fois dans la version « brouillon final » d’octobre 2004, et fruit de plusieurs années de recherche, consistaient à l’origine en deux histoires très différentes pour chacune des deux Tours. Mais le NIST a modifié cela neuf mois plus tard, dans leur « dernier brouillon final », donnant une seule et même théorie pour les deux Tours, basée sur des protections anti-feu « absentes un peu partout » et des planchers qui en s’affaissant avaient tiré les colonnes vers l’intérieur, mais sans faire mention d’un quelconque empilement. Mais on sait maintenant que le « dernier brouillon final » de leur rapport est faux sous tous ses aspects.[14]

Au cours de toutes ces années, le NIST et les autres organes officiels chargés de l’enquête ont toujours écarté totalement l’hypothèse de la démolition contrôlée, comme le montrent leurs différents rapports et présentations disponibles dans les archives. Mais cela n’est pas vraiment surprenant, étant donné que les scientifiques qui travaillent pour la FEMA ou pour le NIST – et donc pour l’administration Bush – ne sont pas forcément prêts à conduire leurs investigations dans des directions qui iraient à l’encontre des guerres du 11-Septembre. Par exemple, John Gross pour le NIST, ou Therese McAllister pour Greenhorne & O’Mara, qui ont non seulement coécrit la partie la plus importante du rapport du NIST, mais étaient également les principaux auteurs du rapport de la FEMA, persistent à être aveugles, sourds et muets lorsqu’on aborde l’hypothèse de la démolition contrôlée.[15] Et on peut imaginer combien tous les contractants « indépendants » qui ont contribué à ces explications à géométrie variable, et qui bénéficiaient également de contrats pour cet intéressant groupe de travail « Blast Mitigation Action Group » du DoD étaient aux abois pour fournir une explication qui aurait nécessité une solution moins centrée sur l’aspect militaire, n’est-ce pas ?

La seule contribution soi-disant indépendante que l’administration Bush ait été capable de produire pour étayer ce tas de mensonges fut celle de cette ancienne et très respectée institution scientifique, Popular Mechanics (PM). Comme chacun sait, ce magazine du groupe Hearst n’est en aucun cas une publication [au sens strict du terme] scientifique, ni dans sa forme, ni dans son contenu. Lorsqu’ils parlent de « Mécanique », ils n’entendent pas la Mécanique quantique, ni la Mécanique statistique, ni même la Mécanique classique. Popular Mechanics est simplement une revue sur papier glacé pleine de publicités, et qui aborde des thèmes variés intéressant le consommateur, et qui vont du véhicule tout terrain aux prêts financiers.

Cela n’a pas empêché la plupart des adeptes de la théorie officielle d’utiliser Popular Mechanics comme leur « caution » scientifique. Par exemple, dans un article à charge contre les « théoriciens de la conspiration » très mal étayé d’ailleurs, l’auteur essayiste britannique George Monbiot brandit l’article de Popular Mechanics en nous expliquant que le magazine a « sondé 300 experts » qui soutiennent ses conclusions.[16] Mais la science n’a rien à voir avec la popularité, et les fameux « sondages » de Popular Mechanics parmi les ingénieurs structure et les experts en effondrements d’immeubles concernaient en réalité seulement 33 personnes, dont certaines étaient listées comme simples photographes, chargés de relations publiques, ou porte-paroles. Parmi ceux qui appartenaient effectivement au monde de l’ingénierie [de structures], la plupart étaient d’une manière ou d’une autre liés à Oklahoma City, à la FEMA, au NIST ou au DoD, et nombre d’entre eux avaient participé au rapport Weidlinger, à l’élaboration de la « Pancake Theory », ou encore au rapport du NIST.[17] On dirait que lorsqu’il s’agit d’expliquer scientifiquement des actes terroristes, le monde est finalement tout petit.

On retrouve ce « sondage » dans le livre de Popular Mechanics « Debunking 9/11 Myths ». Ils y incluent des gens comme Forman Williams, mais ils oublient de vous dire que le Dr. Williams était aussi membre du haut comité de conseil du NIST, et que donc, il ne faisait que défendre son propre travail. Williams est présenté par PM comme un expert désintéressé provenant du monde académique, mais on peut se demander à quel point Wiliams était vraiment désintéressé quand on sait que l’Université de Californie de San Diego a reçu 393 millions de dollars du gouvernement fédéral en 2005, l’année où le rapport du NIST sur le WTC a été publié, et que son propre département d’ingénierie a perçu 44 millions de dollars de cette enveloppe.[18] Un autre de ces experts désintéressés est Richard Fruehan, Professeur d’ingénierie à l’Université Carnegie Mellon, un institut qui a reçu un financement de 100 millions de dollars la même année, dont pratiquement la moitié pour la recherche et l’ingénierie.

Dans le cas de Popular Mechanics, certaines personnes n’ont pas hésité à mentir effrontément dans leur soutien inconditionnel à l’histoire de terrorisme de l’administration Bush. Ils vont jusqu’à faire de fausses affirmations que le gouvernement ne soutient plus du tout, y compris sur la « Pancake Theory ». Ils avancent également d’autres idées, encore plus ridicules, dont celle des dégâts massifs causés dans les sous-sols du WTC par une boule de kérosène qui se serait faufilée dans plusieurs cages d’ascenseurs, faisant soigneusement le tour des ascenseurs eux-mêmes et attendant d’avoir atteint les sous-sols pour exploser 90 étages plus bas. En outre, PM continue d’affirmer que si les Tours étaient effectivement conçues pour résister à des impacts d’avion, elles ne l’étaient pas contre les incendies de kérosène, ce qui est ridicule et faux. En fait, John Skilling, le véritable ingénieur en chef du WTC avait affirmé de façon claire et définitive en 1993 que les feux de kérosène avaient été pris en compte dans la conception de la structure des Tours.[19]

Dans la préface du livre de Popular Mechanics, le sénateur républicain John McCain (ci-contre) explique que selon lui, la vérité derrière le 11-Septembre est bien plus simple et terre-à-terre que ce que ces « abrutis de conspirationnistes » voudraient nous faire croire.

De façon étrange, il nous renvoie à la « banalité de la barbarie nazie » pour bien montrer que le 11/9 ne fut pas une conspiration si élaborée. Autrement dit, d’après McCain, le 11/9 n’a probablement pas été le résultat d’un plan fomenté par des politiciens soudoyés par de grandes corporations pour maintenir et accentuer leurs pouvoirs, mais plutôt le résultat du travail d’un petit groupe de fanatiques sans pouvoir, dont les plans pour provoquer la mise en place d’un totalitarisme planétaire était motivé par [la haine] de nos libertés chéries.

C’est un peu dur à avaler, certes, mais l’idée qu’un magazine du groupe Hearst aurait recours à l’argument de la « banalité de la barbarie nazie » est absolument stupéfiante. Car en écrivant cela, le sénateur McCain rejoint un sinistre groupe d’auteurs qui ont été publiés par le groupe Hearst, dont Adoff Hitler et Hermann Goering, qui ont tous deux écrit pour Hearst, ce dernier en 1939.[20]

Ceux parmi nous qui luttent pour la vérité sur le 11/9 le doivent aux victimes des guerres du 11/9 qui se développent, et aussi à eux-mêmes, afin de révéler ces mensonges continuels de la part de criminels « corporate » et de leurs experts « accrédités ». Il est de plus en plus évident que ceux qui nous donnent histoire fausse sur histoire fausse, tout en ignorant délibérément l’ensemble des preuves sur le 11/9, ont probablement bien plus qu’une simple relation douillette avec le gouvernement [Bush], bien plus qu’un passé innocent. Il est possible et même probable que certains parmi ceux qui fournissent de telles explications se rendent délibérément complices d’un crime encore plus grave, celui de la dissimulation sur le 11/9.

Il est également vrai que, tout comme Matthew Rothshild, nous sommes nombreux à vouloir des réponses rapides et faciles, de manière à nous épargner le besoin de réfléchir aux faits du 11/9 et aux changements de vision du monde que cet examen peut provoquer. Le problème est que les réponses faciles se sont toutes révélées fausses, et que dans le même temps, les « experts » ont soigneusement ignoré une hypothèse relativement simple, qui est même devenue évidente pour beaucoup. Et il est clair que si nous en sommes là, c’est parce que les experts accrédités auxquels nous avons affaire sont tous intéressés à maintenir et à soutenir la version gouvernementale américaine des attentats du 11-Septembre.

Kevin Ryan

 

Notes de l’auteur :

  1. "Enough of the 9/11 Conspiracies, Already", The Progressive, Matthew Rothschild, 11 septembre 2006
  2. Pour une brève description du programme BMSP du DoD, voir "Department of Defense Should Broaden Communication Efforts to Protect Federal and Civilian Buildings From Bomb Attacks", The National Academy of Sciences, novembre 2001
  3. Le 10 septembre 2001, Donald Rumsfeld reconnait que 2300 milliard de dollars ont été égarés par le Pentagone. Voir aussi en anglais : Missing Trillions: Rumsfeld Buries Admission of Missing 2+ Trillion Dollars in 9/10/01 Press Conference
  4. Corps d’armées des Ingénieurs US : Blast Mitigation Action Group (BMAG), Sociétés consultantes
  5. "Blast Loading and Response of Murrah Building", Mlakar, Corley, Sozen, Thornton, 1997
  6. La lettre du général partin au Sénateur Lott peut être lue dans sa totalité dans le Rapport final sur l’attentat à la bombe contre le bâtiment Murrah, du 19 avril 1995, The Oklahoma Bombing Investigation Committee, Appendices, page 378-380. Cette lettre est aussi reproduite ici.
  7. Voir "Context of ‘March 6, 2002: House Committee on Science Holds Hearing on WTC Collapses Investigation", Cooperative Research
  8. "When the Twin Towers Fell", Scientific American, 9 octobre 2001
  9. Le département d’Etat US semble toujours faire la promotion de cette fausse théorie en exhibant la déclaration sans fondements du soi-disant Oussama ben Laden. Voir sur le site Web du Département d’Etat : "The Top September 11 Conspiracy Theories"
  10. "Profile: Weidlinger Associates", Cooperative Research
  11. "Report Ties WTC Collapses to Column Failures", Engineering News-Record, 25 octobre 2002, McGraw Hill Construction
  12. "Study Absolves Twin Tower Trusses, Fireproofing", Engineering News-Record, 4 novembre 2002
  13. Réponses aux questions fréquemment posées (Answers to Frequently Asked Questions), août 2006, National Institute of Standards and Technology (NIST) Federal Building and Fire Safety Investigation of the World Trade Center Disaster,
  14. Voir mon essai "What is 9/11 Truth? The First Steps", dans le Journal of 911 Studies. Voir aussi la critique de ma présentation par Jim Hoffman : "Review of ‘A New Standard For Deception: The NIST WTC Report’ A Presentation by Kevin Ryan", sur 911Research.com, le 15 octobre 2006
  15. Voir la vidéo de la présentation faite par John Gross à l’Université du Texas à Austin, avec less témoignages et les preuves sur la présence de métal en fusion au WTC. Project for New American Citizens
  16. "A 9/11 Conspiracy Virus is Sweeping the World, But it Has No Basis in Fact", George Monbiot, The Guardian, 6 février 2007
  17. "Debunking 9/11 Myths: Why Conspiracy Theories Can’t Stand up to the Facts", Dunbar & Reagan, Hearst Press, 2006. Note: Voir aussi la brillante revue d’Eduardo (acier en fusion) Kausel’s sur la page de garde..
  18. Voir Fedspending.org, Grants
  19. "City in the Sky: The Rise and Fall of the World Trade Center", James Glanz etEric Lipton, (New York: Times Books, 2003), 138
  20. Remembering "The Chief", PBS’s Online NewsHour, 7 septembre 2000

 

 

Traduction GV pour ReOpenNews


En lien avec cet article :

  • 11 Septembre, La Faillite des médias de David Ray GRIFFIN

    Une conspiration du silence. Dans cet ouvrage, David Ray Griffin démontre que les défenseurs de la version gouvernementale utilisent des méthodes irrationnelles et non scientifiques pour parvenir à leurs conclusions qui sont basées sur des croyances. Ce livre, en détruisant par l’argumentation raisonnée les essais de réfutation les plus répandus à l’encontre des preuves mises en avant par le mouvement pour la vérité sur le 11/9, établit que la thèse selon laquelle le 11 Septembre est une conspiration interne demeure la seule explication possible en accord avec les faits.

Et aussi nos articles :

 


 

 

8 Responses to “Kevin Ryan : Qui sont ces experts « accrédités » qui défendent la thèse officielle sur le 11/9 ?”

  • Sébastien

    On pouvait facilement soupçonner les experts d’être payés par ceux qui défendent la version officielle. Mais ça va mieux en enquêtant.
    On comprend mieux aussi pourquoi il est plus rentable d’insulter les « conspirationnistes » plutôt que d’enquêter sur la justesse de sa propre version. N’est-ce pas monsieur Quirant?
    Et dire que j’ai lu que les conspirationnistes faisaient tout ça pour gagner de l’argent. Quelle misère et bassesse d’esprit…
    Ce qui est encore plus drôle est qu’on peut (doit!) appliquer la même méthode d’enquête pour tous les sujets! Comme, euh…Les experts économiques sur la crise financière…Les experts du G.I.E.C. (O.N.U. inside) sur le réchauffement climatique…Que sais-je encore!
    Un vrai jeu de piste. Quelle est la validité de la proposition de corrélation ? Pas plus élevée que la moyenne de la population, probablement.

  • Sébastien

    Zut…Ma théorie proposée, qui était – corrélation « scientifique=honnête »- a disparue de mon commentaire par une étrange manipulation!

  • JPR

    Excellent article de Kevin Ryan…

  • Red Cloud

    Bravo, excellent!
    Merci GV pour la traduction! :-)

  • Sebastien parle du mouvement réchauffiste, attaqué également de toutes parts, et dont les hypothèses prennent l’eau aussi (c’est d’ailleurs le même combat de l’oligarchie contre les libertés).
    Bild a publié un article qui met leurs théories à mal:
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29172
    Pour terminer, j’ai retrouvé un article récent sur le 11/9 qui n’est pas sans intérêt: il parle du mouvement « 911 Consensus »:
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29181
    Le bateau prend l’eau de partout; mais va-t-il couler avant la troisième guerre mondiale? C’est une course contre la montre, et parfois je me dis que nous sommes en train de la perdre, vu la façon dont le conflit iranien se rapproche.

  • Phrygane

    L’illusion que donne encore ce système capitaliste, COMPLETEMENT DEVOYE, et que nous serions à l’abri, vu la part belle faite au privé, d’une dictature d’Etat, comme en URSS ou sous l’Allemegne nazie.

    Considérer comme possible (et probable) qu’un ‘inside job » est à la source du 9/11 pour enclencher les guerres que nous connaissons, laisse entrevoir une stupéfiante « toile d’araignée ».

    Le privé est devenu tellement puissant qu’il fait les carrières politiques, jusqu’au plus haut niveau et se sert désormais de l’Etat et de son armée pour accroître, de gré ou de force un empire dont les richesses convergent, de plus en plus clariement vers une minorité possédante et toute puissante.

    Le privé donne encore l’illusion d’être divisé, « concurentiel », mais en réalité il ne poursuit qu’un seul but : augmenter la richesse de quelques uns en appauvrissant les autres (accumulation compulsive ?)

    Cette oligarchie tient les médias et les mensonges des politiques s’expliquent par le fait que leur rôle et de mettre en place une stratégie qui ne profite absolument pas à l’intérêt général.

    Nous sommes en phase avancée de constitution d’une dictature « privée ». Qui cherchera peut-être à fuir l’échec (ou à jouer le tout pour le tout, comme au poker) dans un conflit contre l’Iran.

    Nul doute, dans ce cas que les Israéliens, seront envoyés au feu en premier.
    Et après ? Les Iraniens reconstruiraient ce qu’auraient détruits les bombardiers israéliens (avec quelle efficacité, puisque sans effet de surprise ?).

    L’armée US va-t-elle débarquer en Iran après avoir été débarquée d’Irak et (bientôt) d’Afghanistan ?

    Il va falloir aux « maîtres du monde » beaucoup de subtilité, pour convaincre les Américains et leurs alliés, qu’il en va de leur intérêt de s’engager dans ce nouveau bourbier, en plein marasme financier et économique.

    Quand à l’intérête des Russes et des Chinois, c’est précisément de ne pas intervenir si l’on voit l’ennemi commettre une ultime erreur.

  • miguel

    Excellent article mais qui ne doit pas cacher l’extrême difficulté à l’exposer au plus grand nombre. Visiblement, la toile est très bien tissée et solide(?), mais suis-je (trop) pessimiste?

  • paul vetran

    Jérome Quirant est comme ces experts décrits dans cet article, dont la validation de la VO leur permet de s’assurer de confortables financements.
    Le Laboratoire de Mécanique et Génie Civil de l’université de Montpellier de Quirant, dispose de locaux neufs, agréables et modernes, comme l’atteste cette photo (https://www.google.com/maps/preview/uv?hl=en&pb=!1s0x12b6aebecae16b11:0xe10d1034bf0bac98!2m5!2m2!1i80!2i80!3m1!2i100!3m1!7e1!4shttps://plus.google.com/116398485840744015930/photos?hl%3Den%26socfid%3Dweb:lu:kp:placepageimage%26socpid%3D1!5sLaboratoire+de+M%C3%A9canique+et+G%C3%A9nie+Civil+universit%C3%A9+de+Montpellier+-+Google+Search&sa=X&ei=G1zvUrK4GpCSiAeemoD4BA&ved=0CNUBEKIqMBQ).
    Pas mal en ces temps de crise où les budgets pour la recherche ont été réduits à une peau de chagrin depuis le gouvernement Raffarin.

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