Oussama Ben Fantomas et les chasseurs de « complotistes »

Si quelques grands médias commencent à s’interroger ouvertement sur les invraisemblances de la version officielle de la mort et de l’inhumation de Ban Laden, on assiste dans le même temps à un sorte de chasse généralisée aux "conspirationnistes". Le procédé est simple, il s’agit non pas d’interdire le droit au doute, car certaines questions se posent manifestement, mais de fustiger les certitudes des théoriciens du complot, qui "n’ont pas manqué d’affirmer que les Etats-Unis avaient monté cette histoire de toutes pièces".

Comme l’écrivait l’auteur italien Roberto Quaglia, "Le monde d’aujourd’hui se divise en deux catégories : les Confiants et les Désenchantés", et avec la mort de Ben Laden, la ligne de démarcation pourrait bien se déplacer et nombre de lecteurs ou auditeurs incrédules  venir renforcer les rangs de ceux qui s’accordent ce droit au doute tout en refusant le qualificatif de "complotiste". Cela explique sans aucun doute la violence de la réaction médiatique, qu’analyse ici le journaliste d’Oumma.com Hicham Hamza.

 

 


Oussama Ben Fantomas et les chasseurs de « complotistes »

par Hicham Hamza, sur oumma.com, le mardi 3 mai 2011

Hallucination. Ils voient des conspirationnistes partout et des conspirations nulle part. A l’annonce de la mort de Ben Laden, ils relativisent les zones d’ombre et caricaturent les sceptiques. Diagnostic d’un mal insidieux qui atteint particulièrement journalistes et experts en benladenologie.

« Théorie du complot, conspirationnisme, adeptes du complot, négationnistes » : quiconque usant de son droit au doute se verra aussitôt taxé du qualificatif péjoratif de « complotiste ». Depuis l’annonce de la mort de Ben Laden, nombreux sont les journalistes et autres spécialistes de l’islamisme à mettre en garde le citoyen contre toute forme de scepticisme à l’endroit de la version officielle. Etrange époque : depuis les années 70 et l’essor du journalisme d’investigation, il était légitime -sinon nécessaire- de remettre en question tout récit gouvernemental au sujet d’un évènement politique de grande ampleur. Sans ce réflexe, des affaires aussi différentes que celles du Watergate, du Rainbow Warrior ou de la BCCI n’auraient jamais pu émerger. Mais depuis le 11 septembre 2001, l’exercice de l’esprit critique est désormais assimilé à une nouvelle pathologie : le « conspirationnisme », sorte de tumeur maligne consistant à se poser des questions sur la crédibilité d’une déclaration officielle. A la suite des attentats du World Trade Center et du Pentagone, cette sémantique de diabolisation a notamment été introduite en France par Guillaume Dasquié à l’occasion d’un duel à distance et caricatural –de part et d’autre- avec son adversaire Thierry Meyssan.

 


11 septembre 2001 Guillaume Dasquié sur CNN juin… par kropotkine427

Cette technique d’intimidation a porté ses fruits : désormais, dans les rédactions, le moindre journaliste émettant à voix haute des doutes sur tel attentat ou telle capture d’un criminel se verra rapidement taxé de « théoricien du complot » par un collègue ricaneur et généralement ignorant de la complexité de l’affaire en question. Cette réaction, à la fois hautaine et sarcastique, était récurrente hier sur les antennes audiovisuelles, notamment les chaînes info. Ainsi, sur France 24, le journaliste Sylvain Attal, commentateur régulier tout au long des heures suivant l’annonce du décès de Ben Laden, n’a cessé, à l’instar de certains collègues sur les chaînes concurrentes, de soupirer en évoquant, à propos des zones d’ombre, ces « inévitables théories du complot » qui ne vont pas manquer de surgir. L’homme est coutumier du sujet puisque son débat sur le 11-Septembre, organisé en 2008 sans respecter d’ailleurs les règles du débat contradictoire et de l’impartialité de l’animateur, avait provoqué une crise interne : à la suite d’un appel –révélé par le Canard enchaîné- de Nicolas Sarkozy qui avait sermonné le Pdg Alain de Pouzilhac pour avoir laissé passer l’émission, le directeur de la rédaction, Grégoire Deniau, a été licencié.


FRANCE24 LE MYTHE DU COMPLOT, LE DÉBAT QUI A… par Francebuzz

Depuis hier, les questions légitimes relatives à l’élimination de Ben Laden, notamment sur la cause de son immersion précipitée en mer d’Oman et sur l’identification du corps, sont promptement relativisées. La plupart des commentateurs, comme sur I Télé, ont expliqué la disparition brutale du corps par un seul motif : la crainte des Etats-Unis de voir se constituer un lieu de pèlerinage sur sa tombe. Toute autre hypothèse, comme la volonté d’éliminer directement le leader terroriste afin qu’un procès ne puisse pas se tenir ou que son corps ne soit pas identifié par des parties indépendantes, n’est pas évoquée sinon pour donner un exemple de réflexe dit « complotiste ».  Au lieu de rechercher –en les argumentant- les motifs potentiels des Etats-Unis dans cette évacuation soudaine, on disserte et l’on spécule sur les états d’âme des « conspirationnistes » comme l’a fait hier, par exemple, le Nouvel Obs avec Bruno Fay, auteur d’un livre uniquement consacré à ce thème.

Défaite de la pensée

Quand de brillants intellectuels, comme Noam Chomsky et Michel Collon, considèrent pourtant que le 11-Septembre n’a pas vraiment d’importance, ils consentent de facto, en entérinant la version officielle par leur indifférence, au triomphe du mensonge d’Etat à propos de cet évènement. La même désinvolture parcourt le champ de l’islamologie. Interrogé aujourd’hui par Oumma au sujet de la responsabilité du 11-Septembre, le chercheur Dominique Thomas est catégorique : « Si l’on se réfère aux documents diffusés par la vitrine médiatique d’al-Qaida, al-Sahab, depuis plusieurs années, ils montrent qu’al-Qaïda a organisé et planifié ces attaques. Les documents sur les prisonniers de Guantanamo, rendus publics par Wikileaks et dont font partie plusieurs responsables de ces attaques, montrent et confirment la complexité des réseaux et des connexions qui ont servi à mener cette opération. Ces documents battent d’ailleurs en brèche la version des complotistes qui ne croient pas en une implication d’al-Qaïda, à moins de penser que toute l’organisation ait pu être infiltrée. Cet élément ne ressort dans aucun des dossiers de Wikileaks (câbles diplomatiques et Guantanamo Files) »

A nouveau, les citoyens s’interrogeant sur l’étendue et les complicités du réseau d’Al Qaida sont qualifiés par le terme simpliste et réducteur de « complotiste ». Le spécialiste omet de préciser qu’une controverse subsiste sur la nature exacte de al-Sahab, « vitrine médiatique d’al-Qaida », notamment depuis qu’un expert en informatique, Neal Krawetz, avait démontré en 2007 que le logo d’al-Sahab avait été rajouté en même temps que celui d’IntelCenter, organisation proche du Pentagone qui avait prétendu avoir découvert –sans le retoucher- le film produit par les terroristes. De plus, déployer l’argument quelque peu sommaire selon lequel les « complotistes » ont tort de douter car les documents Wikileaks ne révèleraient rien dans leur sens peut prêter à sourire. Enfin, sur la question de l’infiltration de réseau d’Al Qaida, il est de notoriété publique que la plupart des services secrets –notamment américains, français, allemands, égyptiens, marocains- ont, au moins, tenté de le pénétrer. Seule la question de l’instrumentalisation peut encore se poser. Comme l’avait rapporté le premier hebdomadaire indien en février 2000, même le Mossad avait tenté –en vain- de recruter une dizaine d’Afghans pour infiltrer le groupe d’Oussama Ben Laden.

Des aveux sous la torture comme preuve

Au vu de l’argumentation parfois confuse des défenseurs de la version officielle, les « complotistes » sont assurés de pouvoir continuer à douter et, pour les plus audacieux, élaborer des hypothèses à partir des multiples faits qui contredisent le discours gouvernemental. En 2009, j’avais interrogé pour la Télé Libre le partisan le plus zélé du récit de l’Administration Bush : Jean-Charles Brisard. A ma question portant sur les preuves de l’implication d’Al Qaida dans les attentats, sa réponse s’est avérée fort laborieuse pour un expert du sujet.

Présenté comme un « spécialiste du terrorisme » par I Télé, Jean-Charles Brisard a d’ailleurs provoqué aujourd’hui une vive altercation sur l’antenne avec Tariq Ramadan, dénoncé comme étant « proche du camp des conspirationnistes ». L’islamologue suisse lui a rétorqué qu’il était dans une « volonté de clarification ». L’ancien ministre socialiste Paul Quilès, présent sur le plateau, est alors intervenu pour fustiger le regret de Tariq Ramadan à propos de l’impossibilité entérinée d’un procès de Ben Laden.

Dialogue de sourds sur Al Jazeera

Malgré les injonctions ou les sarcasmes, le droit au doute doit être assumé, formulé, revendiqué. Si l’époque est visiblement propice à l’acceptation de toute narration gouvernementale, des bastions de résistance à l’intoxication politico-médiatique sont possibles, notamment sur Internet. Et, parfois, même sur les chaînes info, une dissonance peut surgir : ainsi en va-t-il des témoins interrogés par hasard et en direct pour commenter tel ou tel évènement. Hier, Al Jazeera English a donné la parole à un résident de la ville d’Abbottabad. Provoquant l’embarras perceptible du journaliste qui l’interviewait, l’homme a affirmé qu’il ne croyait pas du tout en la domiciliation passée de Ben Laden dans le secteur, insistant sur la présence militaire environnante et les contrôles d’identité incontournables pour l’accès au territoire. Malgré la relativisation du journaliste quant aux « suspicions » du voisinage, le badaud a réitéré son incrédulité sur une quelconque présence d’Oussama Ben Laden. C’est alors qu’est survenu un incident plutôt rare lors d’un direct : à 3’12, alors qu’il insistait sur son scepticisme, la retransmission semble interrompue avant de reprendre aussitôt, donnant l’impression d’une coupure de montage. L’interview prend alors fin. Une erreur technique, probablement, même si l’ « adepte du complot » le plus excessif voudra sans doute y voir autre chose : la censure maladroite d’un régisseur d’Al Jazeera English voulant mettre fin à un propos véridique qui irait à l’encontre du discours sur le « puissant réseau d’Al Qaida ». Une propagande menée –entre autres- par les Etats-Unis et le Qatar dont l’émir est le propriétaire de la chaîne.

 Au-delà de cet incident, un test pour jauger de la neutralité journalistique est aisément réalisable. A l’instar de ce témoin crucial, vivant sur le terrain, comptez dans les prochains jours le nombre d’intervenants qui, sur les antennes françaises, remettront en cause la nouvelle légende d’un Ben Laden dissimulé durant six ans aux yeux de tous. L’inéquité du traitement médiatique est déjà patente.

Hicham Hamza

Oumma.com, le 4 mai 2011

 


En lien avec cet article :

Voir aussi :

16 Responses to “Oussama Ben Fantomas et les chasseurs de « complotistes »”

  • Alain B

    Pour poursuivre en lien direct avec la fin de cet excellent papier, j’avais fais un petit billet ce matin sur FB à propos du « doute » de Dorothée Olieric :

    https://www.facebook.com/note.php?note_id=143330269072183

  • Quidam

    Le conspirationnisme est le nouveau point godwin du débat intellectuel. D’ailleurs, dans la tête de d’une certaine intelligencia, plutôt pro-sioniste il faut le dire, conspirationniste=antisémite. Ce qui par répercussion nous amène à : critique du message médiatique et politique officiel = conspirationisme = antisémitisme. Une mécanique rhétorique manipulatoire que n’aurait pas renié Orwell.

    De plus, évidemment, tous les conspirationnistes sont dans le même sac, et la récente déclaration sur Canal+ d’une Véronique Samson visiblement imbibée ou sous médicament, mettant en doute la mort de Ben Laden, sera automatiquement amalgamée aux plus sérieux investigateurs qui se questionneront sur le sujet.

    Les solutions ? Ne jamais être simplificateur sur le sujet, toujours argumenter. Rappeler que la manipulation d’Etat existe, comme l’a prouvé l’exemple des armes de destructions massives en Irak. Et peut-être aussi faire sécession avec les illuminés de tout poils et les théories fumeuses, ce qui est loin d’être évident, car des fois la réalité dépasse le fantasme…

  • Catherine

    @ QUIDAM

    Ce qui importe c’est le message et non le messager, sur lequel vous semblez enclin à émettre des jugements de  » valeur  » quelque peu hâtifs et confinant, à mes yeux, à un certain ostracisme : Qui êtes-vous pour déclarer qu’un tel est illluminé ou que tel autre ne l’est pas ? Ou qu’une grande artiste comme Véronique Samson, sous prétexte d’imprégnation alcoolique (supposée) n’a pas à être prise en compte quand elle s’exprime – courageusement – sur ce sujet ? Ce n’est certainement pas par ce type d’attitude rejetante et  » élitiste  » que les sceptiques de tous poils gagneront gain de cause. Heureusement que votre message se termine sur une dimension plus « ouverte » de la Réalité.

  • charmord

    Les mystères de cette opération commando et le fait de soumettre à la population, en ce compris les vils « complotistes » que nous sommes, un magnifique story telling qui n’est pas prouvé davantage qu’il ne peut être réfuté au moyen de preuves solides paraissent tenir d’une jolie opération de diversion.

    Gare à ne pas tomber dans ce piège car pendant ce temps, on en viendrait presque à oublier que les preuves brandies par l’accusation à l’appui de la version gouvernementale des attentats demeurent quant à elles assurément aussi bancales et l’on dispose toujours, comme à la veille du 2 mai, d’un foisonnement d’éléments permettant de la mettre en échec…

    Je crains toutefois que contrairement à ce qu’affirme d’aucun, cet événement storytellisé à l’extrême porte un sérieux coup au mouvement plutôt qu’il ne le renforce, à tout le moins aux USA.

    A cet égard, les incohérences, changements de version, … du récit des événements et de leur préparation (tien tien cela ne vous rappelle pas quelque chose…) constituent des incohérences réelles *** mais qui ne représentent rien à l’échelle du poids médiatique que porte en soi la nouvelle de la mort d’OBL, tant attendue par la majorité des citoyens américains et du monde en général.

    Les différents sondages réalisés à la suite de l’évéznement ici commenté et les commentaires lisibles au dessous des articles tels que le New-York Times montrent que cette opération est assurément une réussite pour la majorité des américains et que les raisons avancées pour ne pas brandir des ‘preuves photographiques’ par l’administration Obama sont généralement parfaitement admises par la population.

    L’on peut craindre par conséquent que ce coup d’essai apparemment risqué soit un coup de maître de l’administration Obama qui aura pour effet de stigmatiser encore un peu plus le mouvement de remise en question de la version gouvernementale des attentats, qui commençait à prendre trop d’ampleur.

    Un accroissement du clivage entre les pro et anti-vo est inévitable et il n’est vraiment pas impensable que cela ait pu être un des effets recherchés, celui-ci fut-il collatéral par rapport à d’autres objectifs. C’est valable en tous les cas pour la population américaine dont la fibre patriotique a été brillamment réveillée à l’occasion de cet événement qui tombe tellement a propos dans une période de crise généralisée de confiance et peu avant le lancement officiel de la campagne électorale d’Obama mais aussi peu avant le « procès » des 5 accusés devant la commission militaire de Guantanamo. Sur ce dernier point, on peut craindre que plus grand monde ne déplorera la justice d’exception qui sera appliquée à cette occasion après ce qui s’est passé, d’autant que des preuves nouvelles pourraient les accabler en provenance direct des disques surs saisis, ayant pour effet de reléguer au second rang, le fait que des aveux aient pu avoir été obtenus par suite de méthodes assimilables à la torture, celles-ci ayant du reste permis la neutralisation de l’ennemi public incarné.

    A la réflexion, il se pourrait bien que cette opération de communication soit brillante, quel que soient les imperfections manifestes du récit qu’elle nous conte, ce qui dans l’esprit de l’administration US autant que dans celle de la majorité de sa population n’aurait en définitive que peu d’importance en regard du fait que la première a mis un terme à l’existence de l’ennemi numéro 1 des Etats-Unis!!!

    *** L’une de celles-ci non relevée sur ce fil et que j’ai lue dans un commentaire sur 911 blogger est la suivante : Comment est-il possible que les autorités qui doivent disposer des images du direct prises par les soldats lors de l’opération aient pu se contredire de multiples fois et apparaître aussi incertains sur le déroulement des événements (OBL armé, pas armé, coiup de feu pendant tout le déroulement ou au début, femme morte ou blessée, …)? Ces hésitations seraient-elles destinées à occuper les conspirationnistes – d’ores et déjà qualifiés de « deathers » – après les « birthers » -, pour mieux les stigmatiser au regard de l’opinion majoritaire ayant vibré au son du noir et résolu « We got him » sortant de la bouche du non moins noir et résolu Président? Simple hypothèse, parmi d’autres que je soumets à votre appréciation…

  • H.

    Quand on connaît les photos des « Kill team », ces escadrons de la mort US qui assassinent des civils Afghans pour le  » fun  » ainsi que les photo du camp de concentration nord américain de Guantanamo – sans compter bien sûr les photos d’ Abu Ghraïb l’autre camp de concentration US – ( ou la vidéo du massacre de civils Irakiens et de journalistes internationaux que Wikileaks a montré voici un an ) on se pince devant l’alibi fallacieux de l’Empereur Obama qui refuse de publier les photos de l’assassinat de Ben Laden par les milices US sous prétexte de choquer les âmes sensibles !

    L’ Empereur américain a peur de choquer les enfants tandis qu’il perpétue la Torture et les crimes de masse dans différents pays. Mensonges sur mensonges ! Le scénario est écrit au jour le jour ! On apprend que l’empereur Obama a vu la photo donc c’est que c’est vrai ( !) il faut croire sur parole l’empereur ! – Savez-vous que la dernière nouvelle en boucle instrumentalise une enfant de 12 ans – soi-disante fille de Ben Laden ou fille de l’ambassadeur du Kuweit, on ne sait plus – qui dit que c’était bien Ben Laden sur la photo ! Quelle photo ? Voilà le journalisme contemporain couleur Kaki. On fait parler des enfants et on attrape les gogos !

  • Sébastien

    Il y a une question toute simple à se poser.
    Sachant que les médias ne laissent jamais la parole au peuple, sauf pour disserter sur la météo, ils veulent tout contrôler.
    Ce faisant, ils mettent immédiatement en place à la suite de la Benladenite aigüe un pare-feu préventif, prévu donc.
    Preuve qu’ils ont bien des choses à cacher. Pourquoi cette précipitation à tuer dans l’oeuf une polémique dont sont pourtant friands les médias? Médiatiser, exagérer, spectaculariser, défomer, oui. Quand ce sont des polémiques bidons sur des déclarations à l’emporte-pièce, bref, sur des ragots -machin a dit ça, quelle honte, untel a accusé bidule, t’as vu! Polémique!- la machine tourne à fond les manettes.
    On aborde un sujet sérieux, et là, tout à coup…Ecran noir!
    Et les médias s’étonnent de ne plus être crédibles?

    Ils sont là pour dissimuler la vérité, tout simplement. Faire écran. Le terme leur va si bien, n’est-ce pas?

  • Ecart Type

    @ charmord :
    « opération de diversion » : Effectivement, je crains qu’avec tout ça on ne se retrouve dans 4 mois avec des débats du genre :
    « Fallait-il tuer Ben Laden en 2011 ? »
    à la place de :
    « Quelles preuves avons-nous de la responsabilité de Ben Laden en 2001 ? »
    Ou encore :
    « Pourquoi les photos du cadavre n’ont-elle pas été montrées ? »
    à la place de :
    « Pourquoi le bat 7 s’est-il effondré ? »
    Etc …

  • Phoebus

    En fait, la grande majorité de ces journalistes, présentateurs d’infos, éditorialistes, etc. qui se sont empressés d’ironiser si lourdement sur les « inévitables conspirationnistes » et autres « propagateurs de rumeurs », ne l’ont fait, me semble-t-il, que pour exprimer de façon détournée et sans aucun risque leurs propres questionnements.
    Car ils n’ont évidemment pas manqué de s’interroger, comme toute personne sensée, sur une annonce aussi sensationnelle ne s’appuyant sur absolument aucune preuve, ni photo, ni vidéo, ni cadavre, pas plus sur le moment que plusieurs jours après, sur cette sidérante précipitation à faire disparaître toutes traces de cet « ennemi public n° 1″ (comme l’a écrit un internaute anonyme sur je ne sais quel forum, « c’est la première fois que je vois un chasseur jeter son trophée à la mer »), sur les successives raisons invoquées et la criante invraisemblance de chacune, sur les versions successives et contradictoires du récit de l’assaut, etc.
    Sur tout cela ils se sont nécessairement posé des questions, eux aussi, ils ont eu des doutes, et peut-être même l’impression que tout cela puait la magouille et le piège à cons, mais ils n’ont pas osé l’exprimer. Alors, pour en parler quand même, ils ont choisi de le faire par le biais et sous couvert de ces commodes « théoriciens du complot » qui exprimaient à leur place les questions qu’eux n’avaient pas le courage de poser publiquement – quitte à s’en moquer en même temps, mais au moins ces questions-là étaient posées, ces « zones d’ombre » étaient évoquées, leur honneur était sauf…
    Une autre question que l’on pourrait se poser : si Sarkozy (par exemple) avait annoncé l’exécution de Khadafi (par exemple aussi), qu’il avait prétendu que son corps avait été jeté à la mer ou aux crocodiles et qu’il n’avait accompagné cette déclaration d’aucune photo ou vidéo, est-ce que la grande majorité des gens l’auraient immédiatement cru sur parole, est-ce que la grande majorité des journalistes du monde auraient relayé ses propos aussi complaisamment et sans émettre le moindre doute, est-ce que la grande majorité des chefs d’Etat lui auraient dans l’heure qui suit adressé des messages de félicitations ? Mais non, bien sûr, ils auraient attendu les preuves.
    Trop forts, les gouvernements américains : ils prennent les gens pour des idiots et ça marche à chaque fois, ils auraient tort de se gêner…

  • Seb

    C’est quand même amusant de voir le décallage incroyable entre le traitement de Sadam Hussein et celui de Ben Laden par les journalistes.

    Le décallage entre 11 septembre et Armes de destructions massives, alors même que c’est l’équipe Bush qui est au pouvoir dans les deux cas.

    Pour l’affaire sadam hussein, tous les journalistes s’accordent à dire (et trouvent crédible) qu’il y ai mensonge d’état, complot au plus haut sommet contre Valérie Plame pour faire taire son marie, complot et manipulation pour mentir grossièrement au peuple américain sur les armes de destruction massive, le lien entre Sadam et le 11 septembre, que les journalistes américains héritiers du watergate n’ont été capables de rien dénoncer de ces mensonges pourtant évidents etc.

    Mais que pour le 11 septembre, ces mêmes journalistes gobent toute la com d’état, de Bush puis d’Obama. Que l’idée même d’un complot d’état leur est totalement impensable, que toute critique est assimilée directement à une théorie du complot extrême dénoncant une organisation interne par le gouvernement, et refusent toute vérité possible intermédiaire.

    Aucun journaliste ne s’étonne qu’on ai put capturer vivant Sadam (même pas blessé au genoux) retrouvé après seulement 9 mois de cavale, pour lui faire un procès avant de le condamner à mort devant caméras et appareils photos. Sadam qui était à la tête d’une garde rapprochée puissante et bien financée, à la tête d’une armée etc.

    Mais que l’on ai pas réussi à capturer vivant Ben Laden, qu’il ai put s’échapper pendant 10 ans, malade sous dialyse, sans armé, et privé de sa fortune.

    Qu’on parle de « justice a été faite » sans un seul procès (même sans présence de l’accusé) (Et on connait la rétention d’information pour le procès Moussaoui)
    Qu’on gobe la com d’état sur le caractère atroce des photos du corps etc.

    Le parrallèle et la différence de traitement est saisissante je trouve.

    Mais qu’elle est la différence entre ces deux affaires, pour en arriver là?

    J’en vois trois:
    - le gouvernement français s’est opposé à la guerre d’Irak et à l’argument des armes de destruction massive, mais a suivit les USA sur la thèe officielle du 11 septembre.
    => Mais les journalistes sont ils sensés suivre l’avis du gouvernement ou servir de contre pourvoir en le remettant sans cesse en question?

    - Le 11 septembre est une affaire bien plus complexe que celle de l’Irak.
    => Et les journalistes n’ont aujourd’hui ni les moyens, ni les compétences pour traiter d’un sujet aussi complexe. Il n’ont surtout plus les moyens de faire une investigation digne de ce nom, et doivent s’en tenir à des histoire simples.
    Je m’imagine journaliste dans cette situation: soit je démissionne, soit j’ai une acceptation psychologique de la situation ou je m’auto convainc que malgré tout je fais du bon boulot, même si en mon fort intérieur je sait que c’est faux. Et ainsi je préfère nier la réalité pour ne pas déprimer sur mon impuissance à faire correctement mon métier.

    - l’ennemi était un islamiste radical d’un côté, et un laïque de l’autre.
    => Vu le contexte en france, on peut remarquer que dès qu’il s’agit d’islam, le rationnel ne suit pas.
    Vous avez dit islamophobie?

    Ps: je pense qu’un article détaillé et approfondie sur ce thème serait très intéressant: le parrallèle des affaires Sadam Hussein (ADM) et Ben Laden (911)
    Je n’ai fait que gratter la surface.

  • Phoebus

    On vient d’apprendre qu’Al-Qaida confirme la mort de Ben Laden et diffusera prochainement un message sonore du même enregistré une semaine avant sa mort.
    Trop gentils, ces gars-là, de voler au secours du gouvernement américain en clouant le bec aux vilains suspicieux. Vraiment des gens serviables.

  • alexov

    oui vraiment serviables et bien utiles les gars d’al-qaida ! Demandez aux familles des victimes de l’attentat de Karachi (le Pakistan encore et toujours) ce qu’elles en pensent ? là aussi une nouvelle enquête s’impose !

  • A bien y regarder,et surtout calmement,qu’avons nous en définitive sous les yeux ?
    -Une scène de crime,Ground Zero,nettoyée,ratissée,récurée vite fait bien fait :preuves définitivement volatilisées.
    -Un ennemi public n° 1 mondial ,non armé,à portée de main, que l’on s’empresse d’éliminer puis de balancer à la mer :
    preuves -encore-volatilisées.
    Que le peuple Américain ne se pose pas de questions,trouve celà normal prouve à bien des égards que le sens critique,et la conscience politique ne font pas partie de leur paysage,sauf pour qq uns.
    Je craignais depuis un certain temps une opération majeure susceptible d’escamoter le 11 09 :voilà qui est fait.
    Mais,car il y a un mais,cette opération n’est pas SEULEMENT destinée à clôre le bec des thruters,elle a une une utilité majeure d’ »enfumage » sur l’énorme krach financier US dont le point d’orgue n’est pas atteint,hélas !
    Tous au abris!

  • Sébastien

    @ Phoebus, ton analyse est intéressante sur le rôle d’intermédiaire que nous jouons, malgré nous, auprès des médias.

    @ Shantyla, il semble que cela ai été le but de ces gens qui oeuvrent dans l’ombre de notre naïveté, mais peut-être sont-ce eux qui ont été trop naïfs ou arrogants. Depuis 10 ans, les esprits se sont aiguisés, et nous réagissons et comprenons aussi vite qu’ils diffusent l’information.
    En essayant de nous enterrer, ils nous ont en réalité offert leurs armes sur un plateau. Nous allons les retourner contre eux.

    Leurs erreurs successives (faux certificat de naissance d’Obama, crucifixion de Ben Laden le jour de la béatification de Jean-Paul II, Libye, Syrie…) démontre qu’ils se prennent littéralement les pieds dans le tapis par précipitation. Trop sûr d’eux et trop prêt du but de leur Nouvel Ordre Mondial, mais aux abois malgré tout (crise économique mondiale qui menace de dégénérée, la bête traquée voit rouge. Ils avaient décidé que 2012 serait leur année par fascination ésotérique et mystique, elle le sera, mais peut-être pas comme ils l’avaient prévu. Nous vivons des années historiques.

  • François

    Ces journalistes ne font plus du tout leur travail. Ils sont maintenant les portes-paroles des hommes politiques. Leur crédulité m’agace. On est dans une démocratie ou pas ?!?!

  • Phoebus

    @ François : « Ces journalistes ne font plus leur travail ». Ils ont surtout peur de le perdre, leur travail. Tous ceux qui osent seulement émettre un doute ou dévier un tant soit peu de la vérité officielle sont immédiatement frappés d’excommunication majeure pour hérésie…
    Eh oui, on en est là : la Sainte Inquisition est de retour.

  • François Lambert

    Tu as raison. Mais que ce soit par peur ou pas, ce n’est pas vraiment du journalisme pur. Pauvres journalistes quand même. Ils ne sont pas épargnés. Quand ils dérivent de la version officielle, on les traitent de « complotistes »…

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