Une devinette: Où sont passées les empreintes digitales manquantes sur la boîte de pilules que le Dr David Kelly a utilisée pour se « suicider »?

Le DailyMail ne lâche pas l’affaire du "suicide du Dr David Kelly" en 2003. Rappelons que cet expert avait été mandaté cette année-là par la Grande-Bretagne pour se rendre en Irak et évaluer la présence d’armes de destruction massive.  Mais il en était revenu persuadé que ces armes n’existaient pas, ce qui a alors posé un problème épineux pour les gouvernements britanniques et américains. Il fallait en effet à l’époque absolument étayer la version officielle sur la possession par Saddam Hussein de telles armes, afin de justifier l’engagement des troupes de la "Coalition" américano-britannique en Irak.

Dans cet article du 5 décembre dernier, le DailyMail rapporte une incohérence de plus dans la version officielle de ce suicide, qui touche un aspect factuel et technique : l’absence d’empreintes digitales sur les tablettes de médicaments que le Dr David Kelly aurait soi-disant absorbées avant de se suicider avec un couteau. Combien d’autres invraisemblances faudra-t-il aux enquêteurs pour reconnaître qu’il ne s’agissait pas d’un suicide ?

 

Le docteur David Kelly, spécialiste britannique en armes biologiques,
et Tony Blair, ex-Premier ministre anglais.

 


 

Une devinette: Où sont passées les empreintes digitales manquantes sur la boîte de pilules que le Dr David Kelly a utilisée pour se « suicider »?

Miles Goslett, DailyMail, 5 décembre 2010

De nouveaux doutes ont été soulevés sur la mort du Dr David Kelly, après que la police a admis qu’aucune empreinte n’avait été trouvée sur les emballages des pilules qu’il est censé avoir utilisées pour se donner la mort.

L’enquête publique a conclu que l’expert en armes s’était tué en s’entaillant le poignet avec un couteau à greffer et en absorbant « une quantité excessive de comprimés de co-proxamol ».

Trois plaquettes sous emballage thermo-formé (blister) de l’analgésique, chacune de dix pilules, ont été découvertes dans la poche du manteau du Dr Kelly lorsque son corps a été retrouvé dans les bois près de son domicile.

De nouvelles questions : le Dr Kelly se serait suicidé après avoir été cité comme la source principale d’un reportage de la BBC accusant le gouvernement de Tony Blair de mentir pour mener la Grande-Bretagne à la guerre. L’absence d’empreintes digitales sur les plaquettes de pilules jette un nouveau doute sur cette affaire.

Un seul comprimé a été retrouvé, conduisant le rapport d’autopsie à conclure qu’il avait pu ingérer jusqu’à 29 pilules. Cette ingestion de Co-proxamol est considérée comme la cause de sa mort sur le certificat de décès. Cependant, la police de Thames Valley a révélé que les « blisters » de pilules ne comportaient aucune empreinte digitale.

Ce nouveau développement est doublement important, car la police avait déjà indiqué que le couteau que le Dr Kelly avait, dit-on, utilisé pour s’ouvrir le poignet ne comportait pas non plus d’empreintes digitales, comme d’ailleurs, une bouteille d’eau entamée se trouvant à proximité de son corps. L’absence d’empreintes sur ces éléments est particulièrement difficile à expliquer, le corps du Dr Kelly ne portant pas de gants lorsqu’il a été retrouvé le 18 juillet 2003. Par ailleurs, aucun gant n’a été trouvé sur les lieux.

La version officielle est que le Dr Kelly se serait donné la mort après avoir été cité comme la source principale d’un reportage de la BBC accusant le gouvernement de Tony Blair de mentir pour entrainer la Grande-Bretagne dans la guerre. Fait unique, pour une mort violente, aucune enquête du coroner n’a jamais eu lieu.

 

Pour ajouter aux questions: Aucuns des objets retrouvés sur place – la bouteille d’eau, ou les plaquettes de pilules – n’a été présenté comme pièce à conviction lors de l’enquête dirigée par Lord Hutton, figurant sur la photo ci-contre.

Le fait que le Dr Kelly ait pris un quelconque traitement sous forme de pilules est depuis longtemps contesté par ceux qui le connaissaient bien. Un responsable américain, Mai Pederson, qui avait travaillé avec le Dr Kelly en Irak dans les années 1990, a dit au journal DailyMail, que celui-ci souffrait de « dysphagie inexpliquée » – un syndrome qui rend pratiquement impossible l’absorbtion de pilules. Des amis du Dr Kelly l’ont confirmé.

La police a également révélé que la bouteille d’eau d’un demi-litre trouvée à côté du corps du Dr Kelly contenait encore 111ml . Cela pose question quant à la possibilité d’avoir avalé 29 comprimés à l’aide de 389ml d’eau, soit deux verres.

Les documents divulgués en vertu du « Freedom of Information Act » indiquent également que la troisième plaque de co-proxamol n’a pas été soumise à une recherche d’empreintes digitales, mais a été « réservée pour une analyse ADN » et a permis d’obtenir un « profil ADN complet du Dr Kelly ».

Mais cette analyse ADN d’un échantillon biologique non spécifié (il n’est pas précisé s’il s’agit de sang ou de sueur) n’explique pas l’absence d’empreintes sur les deux autres plaquettes.

L’expert en empreintes digitales Peter Swann, a déclaré: « les tests d’empreinte digitale constituent, certes, un domaine complexe, mais il est surprenant qu’aucune empreinte ne se trouve sur les pièces à conviction ». « Il est possible qu’il n’y ait pas d’empreintes, mais une contre-expertise par un expert indépendant serait souhaitable ». On ne sait pas si ces pièces ont été détruites, aucune n’ayant été présentée à l’enquête Hutton.

Le procureur général Dominic Grieve est en train d’examiner s’il existe suffisamment de faits nouveaux à présenter à la Haute-Cour pour ouvrir une enquête sur la mort du Dr Kelly.

Le Dr Michael Powers QC, qui représente un groupe de médecins faisant campagne en faveur de l’ouverture d’une enquête, a déclaré : « L’absence d’empreintes digitales constitue en soi un fait pour le moins troublant ».
 

Miles Goslett, DailyMail, 5 décembre 2010

 

Traduction Martin pour ReOpenNews

 


 

En lien avec cet article :

  • Affaire David Kelly : un crime d’Etat en Oxforshire ? | Gilles Munier, pour Afrique Asie, repris par InternationalNews | 4 nov. 2010
  • "ARTE diffuse (enfin) le film « Marchands d’Anthrax »" | Arte.fr | 6 sept. 2010
  • "Le vice-premier ministre de la Grande-Bretagne admet que la guerre en Irak est illégale" | Julie Hyland, World Socialist Web Site | 20 août 2010
  • "Grande-Bretagne : vers la réouverture de l’enquête sur la mort suspecte de l’expert en armes biologiques David Kelly"  | L’Express & Le Daily Mail | 17 août 2010
  • "De nouvelles informations sur l’étrange décès du Dr David Kelly"  | Goslett Miles et Stephen Frost, DailyMail | 2 juil. 2010
  • "Les documents sur le suicide du Dr Kelly classés ‘confidentiels’ pour les prochains 70 ans" | The Guardian | 4 fév 2010
  • "Les attaques à l’anthrax restent un mystère"  | Edward Jay Epstein, Wall Street Journal | 29 jan. 2010
  • "Des médecins exigent une enquête criminelle sur la mort du docteur Kelly"  | Daniel Tencer pour Raw Story | 18 juil 2009

Notes ReOpenNews :

 

One Response to “Une devinette: Où sont passées les empreintes digitales manquantes sur la boîte de pilules que le Dr David Kelly a utilisée pour se « suicider »?”

  • max

    dans cette affaire un crime a deja ete realisé
    2003 – Tom Novak, un éditorialiste du Washington Post, révèle que l’épouse de Joe Wilson, Valérie Plame, est un agent de la CIA.
    Ce qui est strictement interdit. Ou que ce soit, personne n’a le droit de denoncer un agent secret, ceci est passible de lourdes peines de prison.
    les Démocrates se sont emparés du dossier et demandent une enquête indépendante. «Nous n’avons pas confiance en John Ashcroft»
    et puis plus rien. d’ou vient la fuite? de qui ? le but precis on sen doute : l Irak, mais encore?

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