Quotidien suisse LE TEMPS : Le 11 septembre dans l’ombre d’un doute

Le quotidien de référence de la Suisse francophone Le Temps est allé à la rencontre de Richard Golay, président de l’association suisse "Le 11 Septembre en question" à l’occasion du passage ce mardi du réalisateur Craig Ranke à Lausanne(*). Loin de chercher à dénaturer ou à exploiter les propos de ce militant du Mouvement pour la vérité sur le 11/9, le journal suisse en rapporte les réflexions et les questionnements citoyens. Le droit au doute commence manifestement à être reconnu chez nos amis helvètes à propos de cet événement fondateur de notre époque.

 

L’association 11septembre.ch

projette le film «National Security Alert»,

en présence de son réalisateur, Craig Ranke,

Mardi 14 septembre à 19 h

au Casino de Montbenon, à Lausanne.

Il s’ensuivra un débat.

 

Richard Golay chez lui. A l’écran, le 11-septembre. (Strates)

 


Le 11 septembre dans l’ombre d’un doute

par Caroline Stevan, pour LeTemps.ch, samedi 11 septembre 2010

Près de dix ans après les faits, les attentats de New York et Washington suscitent toujours la polémique. Rencontre avec Richard Golay, qui préside l’association romande «Le 11 septembre en question»

C’est un étonnant tableau de Patrick James Woodroffe. On y voit le château de Gruyères planté sur sa colline, des montagnes en guise de couverture nuageuse et des cumulus ancrés au fond de la mer. « J’aime cette double dimension, le fait qu’on ne sache plus très bien démêler l’envers de l’endroit.» Bienvenue chez Richard Golay, président de l’association « Le 11 septembre en question »*.

Depuis près de trois ans, l’homme s’évertue à mettre au jour les zones d’ombre entourant les événements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. « C’est un papier publié par le Tages-Anzeiger en 2006 qui a tout déclenché, dit-il. Il cite des professeurs d’université qui doutent de la version officielle, autant dire que ce ne sont pas des écervelés.» Et d’énumérer les éléments qu’il juge troublants: la tour n° 7, effondrée sept heures après les deux autres et d’une manière rappelant les démolitions contrôlées, la découverte de traces d’explosifs dans les kilos de poussière qui jonchaient Ground Zero après les attentats ou encore le livre-témoignage des présidents de la commission américaine d’enquête dénonçant les entraves à leur travail.

« Le 11 septembre 2001 est un moment charnière. Il a entraîné de graves manquements à la démocratie, aux Etats-Unis et ailleurs, provoqué les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Cela vaut le coup de se poser quelques questions », estime Richard Golay.

Le quadragénaire assure être mû par la soif de vérité et l’action citoyenne. Il abhorre les accusations d’antiaméricanisme, voire de révisionnisme, maintes fois entendues. Il cite Chomsky, mais récuse l’idée de «théorie du complot»: « C’est un écran de fumée destiné à empêcher les gens de réfléchir. La version officielle affirmant que les attentats ont été téléguidés par Ben Laden depuis les montagnes afghanes est aussi une théorie du complot, non ? »

Globalement, la nébuleuse des sceptiques se divise en deux groupes: ceux qui supputent que les attaques ont été planifiées par des ennemis extérieurs et que Washington en avait connaissance, et ceux qui estiment qu’ils sont dus à une conspiration interne. Richard Golay, plutôt bavard, se garde bien d’accuser ou d’émettre des hypothèses, tout au plus pointe-t-il les incohérences. « Il y a eu des mensonges et des dissimulations jusqu’au sommet de l’Etat américain. De là à dire que le Pentagone est derrière tout ça, c’est un raccourci que je ne prendrai pas. Notre association, qui compte une centaine de membres sur le bassin lémanique, soutient simplement les citoyens américains dans leur demande d’une enquête indépendante.»

Ingénieur diplômé de l’EPFL, le Vaudois puise dans son bagage scientifique les outils lui permettant de faire le tri entre les informations qui circulent sur les attentats. Depuis l’adolescence, il se délecte de controverses scientifiques et autres sujets frisant le rationnel. « Je me suis passionné pour l’Atlantide lorsque j’avais 14 ans. J’étais aussi un grand lecteur de Sherlock Holmes. J’aime les enquêtes », raconte le spécialiste en science des matériaux. Au salon, des DVD de Matrix, La Neuvième Porte et du célèbre détective à la pipe témoignent de ce double attrait, qui trouve écho dans les polémiques entourant le 11 septembre.

Sur la page d’accueil du blog qu’il anime pour 24 heures, Richard Golay cite Aristote. «Le doute est le commencement de la sagesse.» Un état d’esprit, donc. Membre des Verts depuis 2004, conseiller communal à Pully, le père de famille a l’habitude de soulever des questions. « Quels que soient les sujets, il doute beaucoup, grattouille, essaie de savoir, note Irène Gardiol, ancienne présidente de la section. Il n’est pas fanatique, mais d’une rigueur scientifique extrême.» L’ingénieur incrédule sait aussi décrocher; il adore le football et la cueillette de champignons. Où il est encore affaire de prospection.

* L’association projette le film «National Security Alert», en présence de son réalisateur, Craig Ranke, mardi 14 septembre à 19 h au Casino de Montbenon, à Lausanne. Il s’ensuivra un débat.

 

 


 

En lien avec cet article :

  • 28 mai 2010 | faitsdivers.blog4ever.com | "Interview de Craig Ranke, fondateur de la Citizen Investigation Team et réalisateur de la vidéo « National Security Alert »"

 

8 Responses to “Quotidien suisse LE TEMPS : Le 11 septembre dans l’ombre d’un doute”

  • Baboune Lausanne

    L’article paru dans le Temps du week-end dernier a été une bouffée d’oxygène pour beaucoup de membres de l’association suisse « Le 11 septembre en question ».

    Il s’agit du journal le plus renommé en termes d’investigation, d’esprit critique et de professionnalisme,… mais avec une approche froide de l’économie, en ce sens qu’il n’y aurait pas grand chose à remettre en cause sur « son beau et joli fonctionnement ».

    Le journal Le Temps cherche à trouver un public similaire au journal Le Monde, mais en Suisse. Et pour en venir là où je le voulais, il faut savoir que 20% du capital du Temps provient de la société Le Monde SA.

    Y aurait-il eu un lien rédactionnel entre l’article du Monde.fr et celui du Temps ? Rien ne nous empêche de l’imaginer.

    Quoi qu’il en soit, je suis pleinement heureux de la publication de ces deux articles et espère toujours qu’il nous sera un jour possible de parler du 11 septembre publiquement, mais sous l’angle « non officiel et non gouvernemental ».

  • Fab

    « ll cite Chomsky, mais récuse l’idée de «théorie du complot» »
    énigmatique opposition… Chomsky the sleepy serait un théoricien du complot ? avec tous les efforts qu’il fait pour qu’on ne remette pas en question la version officielle, j’adorerais voir sa tête…

  • Femto

    Oui, les medias mainstream sont obligés de progresser. La pression internet oblige.

    Car certes il y a une partie informative, le batiment 7 est mentionné, les traces d’explosives aussi et c’est très bien.

    Mais comme d’habitude, on a droit à une sorte de profilage psychologique de la personne doutant de la VO du 11 septembre. On nous détaille ses tableaux, ses passions d’enfance. C’est un peu fatiguant car vide de toute information.

    Cependant, au final, cela reste globalement positif. Et j’applaudis cet article

    Et bien sûr, inutile de rappeler que nous sommes là à des années-lumières de la crasse rance du journalisme français..

    Taddéï est le seul à avoir une paire dans toute la profession.

  • Blue Rider

    Richard, tu me fais rire avec ta pipe. Sherlock Holmes? Ou bien est-ce celle de Magritte, de M. Hulot, ou de Maigret? Quoi qu’il en soit, voilà le lecteur fixé: nous sommes curieux, parfois drôles, avons du goût, et persévererons jusqu’au bout. Pas mal comme viatique inconscient, non?

    Les activistes de Bruxelles ont utilisé l’image de la pipe de Magritte pour illuster la même image du WTC7 que celle qui défile sur ton superbe écran de la photo de LA TRIBUNE. Les grands esprits se rencontrent en quelque sorte.

    Le 11 septembre est un dossier surréaliste, c’est sûr!

    tout de bon l’ami, BR.

  • Blue Rider

    @ab

    oui, Notre bon Mermet a même poussé la coquetterie dans son pseudo reportage hagiographique (genre: circulez, y a rien à voir) « CHOMSKY ET COMPAGNIE », à passer de l’année 2000 à l’année 2002….

  • Blue Rider

    @emto

    ne boudons pas notre plaisir: pour une fois que l’intention est -peut-être- de montrer que Richard -mais oui- est un homme normal…. quel coup de bol ! c’est peut-être le début du commencement d’un millième de reconnaissance que le mouvement ne compte pas que des abrutis… mais il faut habituer le peuple à ce constat, alors ils y vont mollo…

    reste que: Merci Richard, et merci LE TEMPS.

  • Sébastien

    C’est bien l’article le plus neutre que je n’ai jamais lu.

    Néanmoins, rabat-joie que je suis, à ce rythme là, on y est encore dans un Siècle.

    J’avance une théorie (oui, oui): les médias commencent à lâcher du leste car la réalité du présent, à savoir, l’effondrement mondial de l’économie servant d’excuse à l’établissement de la dictature, ou du gouvernement mondial, doit être masqué par un évènement surgit du passé pour occuper et détourner les esprits. La preuve? Les exemples ne manquent pas. Quotidiennement, l’Histoire est instrumentalisée pour servir de paravent aux turpitudes politiques des uns et des autres, et masquer les stratégies qui échappent à tout contrôle démocratique. Il suffit d’ouvrir n’importe quel journal.
    Les évènements du 11 septembre 2001 vont servir de hochet car les responsables seront bientôt tous morts ou trop âgés, et on pourra comploter à loisir sans que rien ne change quoi que se soit.

    L’exemple de Kennedy que vous citez régulièrement en est la parfaite illustration.

  • Merci à Baboune Lausanne, à Blue Rider et à Femto pour ces félicitations. Mais rappelons que je ne suis que le porte-parole d’une association dynamique. Merci donc à toutes celles et ceux qui oeuvrent dans l’ombre !
    @Fab : j’aurais aimé que la journaliste cite cette phrase de Chomsky : « « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Même s’il refuse de se positionner clairement sur le sujet pour des raisons politiques (1), il est lui-même confronté à ce vide intellectuel (théorie du complot).
    @Sebastien : patience, persévérance et pertinence ! on peut encore rajouter « communication »…

    (1) http://www.dailymotion.com/video/xeoega_d-r-griffin-a-propos-de-noam-chomsk_news

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