Enquête indépendante sur les conditions d’envoi des troupes britanniques en Irak

2009 marquera le retrait de la majorité des troupes britanniques d’Irak. Désormais, on se demande dans quelles conditions Tony Blair a envoyé les contingents et quelles sont les incidences d’une telle décision. Pour répondre à ces deux points, une enquête indépendante du gouvernement a été ouverte ce lundi 15 juin 2009. Initialement, par mesure de sécurité, les débats devaient se tenir à huis clos. Une polémique nationale éclate à ce sujet.


 

 


 

Brown promet une enquête indépendante sur la guerre en Irak

France 24, Lundi 15 juin 2009

Le Premier ministre Gordon Brown a annoncé l’ouverture prochaine d’une enquête "indépendante" d’un an sur la participation britannique à la guerre en Irak, qui couvrira une période allant de 2001 à nos jours.

AFP - Le Premier ministre Gordon Brown a annoncé lundi l’ouverture prochaine d’une enquête "indépendante" sur la participation britannique à la guerre en Irak, pour faire la lumière sur l’une des pages les plus controversées de l’histoire récente du Royaume-Uni.
  
Mais ses audiences se tiendront à huis clos et ses conclusions ne seront pas publiées avant un an, a-t-il immédiatement précisé, provoquant la colère de l’opposition et des militants pacifistes.
  
Cette enquête "sans précédent" portera sur une large période allant de 2001 à juillet 2009, date à laquelle la quasi-totalité des soldats britanniques auront quitté le sol irakien six ans après le début du conflit, a indiqué le Premier ministre. Elle débutera "aussi tôt que possible" après le 31 juillet.
  
L’objectif n’en sera pas de "désigner des responsables" mais de préciser les conditions dans lesquelles Tony Blair a engagé les troupes britanniques aux côtés de l’armée américaine de George Bush en Irak en 2003, et les conséquences de cette décision.
  
"Cette enquête est essentielle pour qu’en tirant les leçons (de cette guerre), nous renforcions la bonne santé de notre démocratie, de notre diplomatie et de notre armée", a déclaré le chef du gouvernement devant la chambre des Communes.
  
Contrairement à ce que réclamaient l’opposition et de nombreuses familles de soldats, l’enquête se tiendra à huis clos pour raisons de "sécurité nationale". Un rapport sera publié à l’issue -à l’exception des passages les plus sensibles pour la sécurité nationale- mais pas avant un an, a prévenu le Premier ministre.
  
Les conclusions de l’enquête ne seront donc publiées qu’après les prochaines élections législatives, prévues au plus tard en juin 2010.
  
Le responsable de l’opposition conservatrice David Cameron, donné largement favori par tous les sondages, y a immédiatement vu une manoeuvre délibérée visant à repousser au-delà du prochain scrutin d’éventuelles "conclusions inopportunes" pour le Premier ministre.
  
Ce dernier, affaibli par des démissions en cascade de ministres après le scandale des notes de frais et une déroute électorale début juin, s’emploie depuis plusieurs jours à rétablir son autorité par une série d’annonces.
  
"La Grande-Bretagne n’a pas besoin d’une enquête secrète conduite par une poignée de dignitaires triés sur le volet par le Premier ministre", s’est insurgé Nick Clegg, chef des Libéraux-démocrates, deuxième parti d’opposition.     Devant le Parlement, des manifestants se sont rassemblés pour exprimer leur colère.
  
"Nous sommes ici aujourd’hui parce qu’ils viennent d’annoncer que l’enquête sera menée en secret, ce qui est selon moi une insulte à la démocratie dans ce pays", a commenté Ben Beach, un étudiant de 19 ans.
  
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement britannique est soupçonné de vouloir étouffer les éléments les plus controversés de son engagement en Irak.
  
En février dernier, il avait opposé son veto à une décision de justice l’obligeant à publier les minutes de réunions cruciales au cours desquelle Tony Blair et ses ministres avaient décidé d’entrer en guerre contre l’Irak en 2003, sans le feu vert des Nations Unies et malgré l’opposition farouche d’une majorité de Britanniques.
  
Tirant un nouveau bilan de la contribution britannique, M. Brown a relevé que quelque 120.000 soldats de Sa Majesté ont servi en Irak pendant le conflit.
  
Il s’est dit "extrêmement fier" de cette mission dont la partie militaire s’est achevée le mois dernier. Seuls une centaine d’entre eux resteront en Irak au-delà de fin juillet, dans le cadre d’un accord signé début juin entre Londres et Bagdad.
  
Depuis mars 2003, 179 soldats britanniques ont trouvé la mort en Irak.
 


A écouter : Londres, enquête indépendante sur la guerre d’Irak / RSR.ch

2 Responses to “Enquête indépendante sur les conditions d’envoi des troupes britanniques en Irak”

  • mars00

    « Depuis mars 2003, 179 soldats britanniques ont trouvé la mort en Irak. »

    Il serait très instructif de connaître à l’unité près le nombre d’ Irakiens tombées sous les balles britanniques « officielles » et « moins officielles ».

    Le nombre à l’unité près des assassins professionnels (mercenaires, paramilitaires,…) de nationalité britannique engagés par l’opaque nébuleuse des sociétés militaires privées, leurs missions précises, l’identité de leurs commanditaires, les dégâts qu’ils ont causés.

    Et enfin, le budget global dégagé durant ces 6 années à la charge du contribuable britannique.

  • claudia angers

    Il y a quelques annees, il y avait eu enquete sur l’invasion de l’Iraq peu apres le soit-disant suicide d’un savant britanique et le gouv. de Tony Blair avait ete exonere. Cette deuxieme enquete sera comme toujours une « enquete-bidon » qui n’apportera rien de neuf. Tout ce que je peux ajouter c’est que mon pays fait partie du Commonwealth. Un an avant l’invasion sauvage en Iraq, il y avait eu une reunion des pays du Commonwealth en Nouvelle-Zelande. Tony Blair s’est adresse comme ceci a notre Premier Ministre de l’epoque: « Hey, l’annee prochaine nous allons renverser le gouvernement de Saddam Hussein avec les Etats Unis, veux-tu te joindre a nous? » Ceci indique clairement que tout etait planifie et n’a absolument rien a voir avec les armes de destruction massive. Selon moi, Kofi Annan aurait du agir durement envers les deux pays – egalement le tribunal international qui a probablement flechi sous la pression Americaine. C’est dommage car les Americains vont continuer d’agir en « barbare » contre des nations qu’ils n’aiment pas .

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