Troisième et dernière partie de la confrontation pour la vérité sur le 9/11 : David Ray Griffin face à Matt Taibbi

Cet article conclue la série de trois ReOpenNews consacrées au débat entre ces deux écrivains, qui descendent dans l’arène et débattent de l’exactitude du dernier livre de Griffin, « 11/9 : Les Contradictions » (9/11 Contradictions). Lire aussi la 1ère partie et la 2ème partie de ce débat.

 

 
Matt Taibbi & David Ray Griffin

* * * Suite de la 2e partie * * *

5. Matt Taibbi

J’ai été profondément attristé de lire cette réponse, car elle m’a obligé à réécrire l’ensemble du premier chapitre de mon prochain livre : "Les 10 Choses Les Plus Débiles Que J’ai Lues Cette Année". L’idée que les responsables du Pentagone aient fait sauter toute une section de leur immeuble, puis aient fait s’écraser quelque chose (un missile, un drone, ou je ne sais quoi) dans cette même section du Pentagone dans le but de dissimuler des preuves de malversations financières et de tuer les commissaires concernés, est si époustouflante de stupidité que cela ne mériterait même pas de la commenter..

De quelle façon pensez-vous exactement que ces «preuves» étaient conservées ? Pensez-vous qu’elles avaient été gravées sur des dalles de granit et fixées, dans un style hiéroglyphique, sur les murs du bâtiment ? Pourquoi sinon serait-il nécessaire de faire sauter la zone ? Il convient de noter que même les sénateurs américains ont échoué depuis des décennies dans leurs tentatives d’extraire des données financières sensibles du Ministère de la Défense, qui a omis de se conformer à la loi du Chef de la Direction financière depuis au moins 1990 et cela, de l’aveu même de Winslow Wheeler, l’ancien assistant au Sénat et analyste du budget de la Défense, « inauditable ».

En dépit de ses effroyables pratiques comptables, le ministère de la Défense n’a jamais vraiment changé ses méthodes, principalement parce qu’il n’y a absolument aucun signe d’une volonté politique du Congrès de lancer une enquête sur ses habitudes de dépenses. En fait, dans les années qui ont suivi l’annonce « choquante » de Rumsfeld, les membres du Congrès, tant républicains que démocrates, ont été tellement horrifiés par cette mauvaise gestion comptable qu’ils ont augmenté les dépenses militaires chaque année en moyenne de 50 milliards de dollars !

La plus grosse menace qu’a connue le département de la Défense au cours des dernières années concernant la gestion de son budget a été un appel lancé par Dennis Kucinich en faveur d’une enquête sur les fonds disparus de ce ministère. Un appel qui, comme presque tous les appels de Dennis Kucinich, a été totalement ignoré. Pensez-vous vraiment que John Murtha va commencer, avec les démocrates, à exiger une enquête sur les dépenses du Pentagone ? Ou alors Ted Stevens avec les républicains ? Il n’y aura jamais, jamais d’initiative sérieuse pour mettre son nez dans les livres de comptes – et il n’y en avait certainement pas l’ombre d’un, en 2001. Vous avez sans doute remarqué que les démocrates ont, depuis, pris la tête des deux chambres du Congrès, et il n’y a pas eu le moindre début d’intérêt pour enquêter sur les dépenses militaires. Alors, à qui exactement cachaient-ils les preuves ? Ou mieux, de qui avaient-ils peur en refusant l’accès aux documents du Pentagone ? De vous ? Mais votre réflexion n’est peut-être même pas allée jusque-là ?

Donc, l’idée que Donald Rumsfeld, 1) annoncerait un important problème de comptabilité et 2), ferait sauter une section de son propre bâtiment le lendemain, assassinant plus d’une centaine de personnes, afin de sauver le bureaucratiquement inviolable département de la Défense d’une enquête ravageuse de Dennis Kucinich, ou de quelqu’un comme lui – c’est de la grande, de l’immense comédie. Je vous défie d’appeler n’importe quel expert du budget à Washington, de lui exposer votre théorie, et ne pas vous faire rire au nez au téléphone. Oh, j’ai oublié, vous ne passez pas d’appels téléphoniques.

Bon, mais allez  ! Même si vous vouliez tuer une personne en possession d’informations dangereuses, même si vous vouliez cacher des éléments de preuve, pensez-vous sincèrement que la meilleure manière d’accomplir ceci serait de simuler une fausse attaque terroriste sophistiquée qui braquerait les yeux du monde entier sur le « site de l’attaque », en visant avec un missile ou un drone, ou, disons, un avion de ligne, le bureau en question ? Subtil ! Là, c’est un plan avec une très forte probabilité de succès ! « Je sais – nous allons regrouper dans un avion commandé à distance un groupe de passagers innocents, un avion que nous aurions malicieusement emprunté à l’Américan Airlines et que nous allons envoyer s’écraser à l’endroit précis du Pentagone, où nous ferons exploser des bombes au moment de l’impact ! Et tout le monde va gober cela, parce que, pendant que cela arrive, nous serons également en train de comploter pour faire sauter le World Trade Center et faire accuser des religieux radicaux saoudiens en vue de promouvoir notre projet impérialiste qui implique en réponse l’invasion de la dictature laïque d’Irak ! "

C’est si simple ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé ?

Ne vous êtes-vous jamais interrogé sur la curieuse coïncidence des intérêts criminels qui existent dans votre pensée confuse ? Des escrocs du département de la Défense qui ressentent soudainement le besoin de commettre un massacre afin de couvrir des malversations financières au moment où Rudy Giuliani se fait chef de chantier pour aplanir le terrain au World Trade Center, afin d’éviter à la ville de New York d’avoir à payer le nettoyage de son amiante – juste au moment où Dick Cheney et George Bush complotent pour s’emparer des réserves de pétrole de l’Irak au moyen d’une violente attaque « sous fausse bannière » impliquant le meurtre de milliers d’Américains ? Quelle chance que ces criminels, qui avaient besoin pénalement les uns les autres, se soient trouvés juste là au même moment. Et moi qui prenais "Strangers on a Train" pour une fiction !

Vous n’allez tout de même pas croire cette foutaise ? Même la formulation de votre réponse – « ce qui ne signifie pas qu’une théorie plausible ne puisse pas être fournie » – trahit votre manque quasi total de volonté de rendre vos théories un tant soit peu réalistes. La « théorie » que vous fournissez n’est même pas de votre fait, c’est juste quelque chose que vous avez déniché lorsque vous creusiez la méga-décharge en expansion constante des certitudes des Truthers [membres du 9/11 Truth movement - NdT] – et plus récemment, me semble-t-il, peut-être même en répondant à mes questions. C’est la définition même d’une pensée bancale, une recherche bancale.

Comme pour le reste de ces questions, je m’excuse auprès des lecteurs, mais je ne vais tout simplement pas prendre la peine de m’en occuper. C’est sans espoir. M. Griffin se confectionne une niche commerciale, basée sur une réalité que tous les procureurs et enquêteurs dans le monde reconnaissent comme inévitable – que, dans toute reconstruction des événements, il y aura toujours des divergences dans les déclarations des témoins. L’histoire est toujours une approximation, et dans le cas de M. Griffin, les approximations les plus douteuses s’emmêlent; un communiqué politiquement orienté du gouvernement.

Dans un désastre d’une dimension aussi épique que le 11/9, les fonctionnaires de tous les niveaux du gouvernement seront tentés de mentir pour couvrir leurs arrières. Ils vont dire qu’ils étaient à leur bureau lorsqu’ils n’y étaient pas, ils vont dire qu’ils ont essayé d’arriver aussi vite que possible sur les lieux alors qu’ils se tournaient les pouces. De la même façon que les généraux soviétiques n’ont signalé aucune panne de leurs moyens de défense aérienne le jour où Matthias Rust, 16 ans, a atterri avec son avion Cessna sur la Place Rouge, traversant sur des milliers de kilomètres l’espace aérien lourdement armé, notre gouvernement est, bien sûr, en train de mentir sur la façon dont il a été salement abusé, le 11/9. Il ne s’agit pas exactement d’un scoop.

Mais M. Griffin en fait des tonnes. Il refuse d’accepter les témoignages appuyant la version du gouvernement quand ça l’arrange, mais quand il lui convient de les accepter comme parole d’évangile – par exemple, lors de l’examen des décollages des avions de chasse au départ de Cape COD dans la matinée du 11/9, ou les déclarations du pilote disant que les avions volaient « plein gaz », et bien, dans ces cas, il n’ergote pas.

Mon avis sur les mathématiques à la Griffin, façon gribouillage de serviettes, est qu’une personne saine d’esprit trouve beaucoup plus facile de concilier l’échec des avions de combat à arriver quelques minutes plus tôt sur les lieux – peut-être n’étaient-ils qu’a 90% du "pleins gaz", peut-être les avions ont décollé quelques minutes plus tard, peut-être certains témoins se trompent, peut-être que tous les membres de notre réseau de défense aérienne appelés à témoigner avaient quelque chose de malodorant à couvrir – plutôt que d’imaginer l’existence d’un complot gigantesque visant à empêcher les avions d’arriver à temps. Les chiffres ne correspondent pas ? Et alors ? Cela signifie juste que les chiffres sont mauvais, quelque part à un moment donné, pour une raison quelconque. Quelle importance ?

C’est particulièrement vrai à la lumière du fait accablant qu’il n’existe aucune preuve réelle qu’un tel ordre a été donné ; Griffin en déduit l’existence d’un complot, basé sur son idée de ce qui s’est passé pendant les intervalles de temps. Dans la théorie de la conspiration, la vraie preuve irréfutable est toujours quelque part dans l’angle mort d’un virage – cachée sous les décombres, ou perdue dans les minutes manquantes. C’est la version historique des marques de morsure de la carotte qui prouvent que le lapin de Pâques était dans la maison la nuit dernière. Personnellement, j’attends d’avoir les photos du lapin.

Quand j’ai appelé des analystes de la Défense à propos de la vitesse des avions de chasse concernés, y compris des gens de Jane’s Defense Weekly [Journal hebdomadaire d'affaires militaires - NdT], on m’a répondu que personne ne pouvait affirmer exactement quand, à la minute près, ces avions auraient dû arriver. Je suis sûr que l’on pourrait faire une supposition, mais pas plus, juste une supposition. Mais David Ray Griffin, un professeur des religions vissé à son bureau en Californie, déduit l’existence d’un vaste complot sur la base de l’exactitude de son calcul concernant la vitesse des avions de combat ? Pourquoi n’est-ce pas tout aussi ridicule qu’un Colonel de l’Air Force rabâchant quelques thèses de doctorat sur les divinités scandinaves d’un professeur hippie ? Finalement, la situation se résume simplement à ce que vous croyez. Si vous croyez que les événements de la vie ont tendance à avoir des explications simples, alors, vous n’allez pas être très impressionné par les arguments de Griffin. Si, en revanche, vous pensez que les gens qui dirigent ce pays passent leur temps à comploter pour créer des vols d’avions de ligne fantômes, faire disparaître des fuselages entiers pleins de passagers, pour ensuite tirer des missiles contre le Pentagone, ouvertement et en plein jour, afin de couvrir des détournements de fonds, si vous pensez, en d’autres termes, que notre gouvernement est dirigé par les mêmes personnes qui concoctent des films d’espionnage français [French series !! - NdT] de série B, ou s’il vous vient à l’esprit le mot "arbalète" lorsqu’on vous demande d’écrire le scénario de L’ARME DU CRIME, aux Éditions Folles, alors, il est probable que vous apprécierez le livre de Griffin.

Moi, je ne sais pas. J’ai rencontré un Sénateur des États-Unis il y a quelques semaines, qui m’a parlé de centaines de millions de dollars de pièces de rechange que l’Air Force a déjà marquées pour la destruction – en dépit du fait qu’elles n’ont même pas encore été fabriquées. Elles sont en commande, vous les payez, et pourtant, on va les jeter dès qu’elles seront prêtes. Cela se passe à ciel ouvert. Personne au Pentagone ne le cache. Ils ne planifient pas de tirer un missile sur les factures. Parce qu’ils n’ont pas besoin de le faire.

Et pourquoi ? Eh bien, si vous êtes un fan de David Ray Griffin, c’est parce qu’à la place, vous vous préoccupez de ce genre de conneries. Donc, si ce genre de choses vous impressionne, félicitations ! Je suis sûr que notre gouvernement est heureux que vous ayez un passe-temps.

P.S. : Professeur, puisque vous vous comportez en abruti pédant à propos de mon orthographe de "Olson", je tiens à souligner que le Pentagone est, en fait, le plus grand immeuble de bureaux au monde, avec 17,5 kilomètres de couloirs et trois fois l’espace de bureau de l’Empire State Building. Il peut contenir jusqu’à 30.000 employés en même temps. Mais je vous l’accorde, il ne paraît pas aussi grand comparé à d’autres bâtiments. Vous avez raison sur ce point.

 

Réponse de David Griffin

Votre cinquième question illustre plus clairement encore votre méthode. Même si vous insistez en disant que je dois, en tant que défenseur de la théorie alternative de la conspiration, aboutir à une théorie complète, qui peut répondre à toutes les questions, vous vous excusez de cette obligation en ce qui concerne la théorie de la conspiration officielle. À propos de l’attaque sur le Pentagone, j’ai demandé pourquoi les terroristes d’al Qaïda auraient choisi de frapper le côté 1.

La raison de cette question est que, compte tenu de leurs motivations présumées, c’était le pire endroit à frapper : ils voulaient tuer Rumsfeld et les hauts gradés, mais le côté 1 était le plus éloigné de leurs bureaux. Ils voulaient soi-disant causer autant de dégâts que possible, mais le côté 1 était le seul flanc du Pentagone a avoir été rénové pour mieux résister aux attaques potentielles. Al Qaïda voulait tuer autant d’employés du Pentagone que possible, mais comme la rénovation n’est pas tout à fait terminée, le côté 1 était peu occupé. Et, enfin, compte tenu du fait que les pilotes étaient des amateurs, les organisateurs auraient dû envoyer les pilotes s’écraser tout simplement sur le toit du bâtiment, recouvrant plusieurs hectares, ce que même un mauvais pilote aurait peut-être réussi ; mais le choix de frapper le côté 1 signifie que le pilote a dû effectuer une incroyable spirale descendante, que même des pilotes experts ont douté de pouvoir réaliser (voir les déclarations de Ralph Kolstad, Ted Muga et Russ Wittenberg sur le site web Patriots Questions 9/11).

Un autre problème avec le côté 1 est que c’était la seule partie du Pentagone à présenter des obstacles physiques à une attaque d’avion. Cependant, vous n’abordez aucun de ces problèmes. Vous dites : "Nous savons pourquoi al-Qaïda voulait attaquer le Pentagone." La question, cependant, est pourquoi al Qaïda aurait attaqué cette partie du Pentagone en particulier. Au lieu de fournir ne serait-ce qu’un début de réponse, vous détournez l’attention de cet énorme problème dans la théorie de la conspiration du gouvernement , en prenant l’offensive.

La théorie que vous attaquez, d’ailleurs, n’est pas la mienne. En réponse à votre hypothèse qu’une attaque par des responsables du Pentagone sur leur propre bâtiment aurait été absurde, j’ai répondu : « Je ne présente pas personnellement de théories à ce sujet, mais cela ne signifie pas que l’on ne puisse pas en trouver une qui soit plausible ». J’ai ensuite, à titre d’exemple, mentionné le mobile proposé par Barbara Honegger (entre autres).

En réponse, même si vous avez plus tard reconnu que ce n’est pas ma propre théorie, vous avez écrit : "De quelle façon pensez-vous exactement que ces « preuves» étaient conservées ? Pensez-vous qu’elles avaient été gravées sur des dalles de granit et fixées, dans un style hiéroglyphique, sur les murs du bâtiment ? " Toutefois, outre le fait de m’attribuer une théorie qui n’est pas la mienne, cette question ne tient pas compte de la déclaration de Honegger que j’avais citée, à savoir: "« Les commissaires qui pouvaient « suivre l’argent » et les ordinateurs dont les données pouvaient les aider à le faire, ont-il été délibérément visés ? » N’étant pas l’idiote pour qui vous prenez tous les membres du 9/11 Truth Mouvement, elle sait que l’information était connue de certaines personnes ou sauvegardée dans des ordinateurs, et qu’elle ne résidait pas dans les murs. Quant à savoir si le désir de tuer ces personnes et de détruire ces ordinateurs aurait pu fournir une explication plausible — si l’attaque était un complot intérieur — au fait que les conspirateurs ont choisi cette partie du Pentagone en particulier, Honegger a déclaré qu’un commissaire civil de l’Armée, avec qui elle a discuté de cette théorie, l’a trouvée plausible (un fait que j’ai rapporté dans The New Pearl Harbor Revisited).

Étant conscient de votre tendance à traiter toute proposition d’explication d’une décision comme une explication, je m’empresse d’ajouter que la principale motivation pour attaquer sous faux pavillon le Pentagone et les Tours jumelles était certainement de fournir le prétexte à une « guerre contre le terrorisme » dirigée spécialement contre les pays musulmans riches en pétrole. Les Américains ont été facilement convaincus que ces bâtiments, en tant que symboles de la puissance financière et militaire de l’Amérique, étaient des cibles privilégiées, et que les terroristes d’al Qaïda pouvaient vouloir les attaquer. (Vous dites vous-même que vous n’avez aucun mal à imaginer pourquoi des terroristes auraient attaqué le Pentagone.)

Mais, tout comme cette explication n’a certainement pas fourni le seul motif d’attaquer des Twin Towers, elle n’a certainement pas fourni le seul motif d’attaquer le Pentagone. Cela ne suffit pas à expliquer pourquoi les planificateurs ont ciblé les deux premiers étages du côté 1. Vous tournez en ridicule cette façon de penser, en parlant d’une «curieuse coïncidence des intérêts criminels », entre Giuliani, Rumsfeld, Cheney et Bush, qui « se sont trouvés là juste au même moment. » Mais encore une fois, vous attaquez la position d’un homme de paille que vous avez vous-même imaginé. Quand toute une série d’intérêts est servie lors d’une vaste opération, ce n’est pas l’effet du hasard, mais celui d’un plan conçu pour justement servir les intérêts des différentes parties nécessaires à la réalisation de cette opération.

À ce point, vous dites que vous n’allez « pas prendre la peine » de répondre à mes autres questions. Vous arrêtant là, vous vous évitez d’avoir à répondre aux questions les plus délicates concernant la théorie de la conspiration proposée par le gouvernement : étant établi dans un rapport du FBI que Tom Burnett n’a pas utilisé son téléphone portable pour appeler sa femme, pourquoi cette dernière a-t-elle déclaré avoir vu son numéro d’appelant sur l’appareil qu’elle utilisait ? Étant donné le rapport établissant que Barbara Olson n’a réussi à passer aucun appel téléphonique depuis le vol 77, Ted Olson a-t-il menti ou a-t-il été, comme Deena Burnett, dupé par quelqu’un d’autre ? Si la Maison Blanche de Bush n’était pas malfaisante au point de manigancer le 11 Septembre – qui causa la mort de 3000 personnes – pourquoi a-t-elle ordonné à l’EPA [Agence de Protection de l'Environnement - NdT] de mentir au sujet de la sécurité de l’air à "Ground Zero" — un mensonge qui fera vraisemblablement encore plus de morts que le 11 Septembre lui-même ? Pourquoi, suite aux calculs mathématiques du Mouvement pour la Vérité sur le 11 Septembre qui démontaient l’excuse des militaires pour ne pas avoir intercepté les avions, la Commission sur le 11 Septembre a-t-elle produit une tout autre histoire, selon laquelle la FAA [Administration fédérale de l'aviation - NdT] a échoué à informer les militaires sur les vols 175, 77 et 93 avant qu’ils ne s’écrasent — une histoire qui est en contradiction avec une énorme quantité de preuves ? Vous semblez avoir raté ce dernier point, car vous continuez de discuter de la première version des militaires au sujet d’avions en retard de quelques minutes, ce qui, depuis la parution du Rapport de la Commission sur le 11 Septembre en 2004, n’est plus l’histoire officielle. Est-il possible que vous défendiez une version simplement parce que vous êtes persuadé (à tort) qu’il s’agit de la version officielle ?

En ce qui concerne l’idée d’un ordre de ne pas intervenir, vous dites « le fait accablant qu’il n’y a aucune preuve d’un tel ordre. » Mais les trois premiers chapitres de mon livre  "11/9 : Les contradictions," auxquels vous êtes censé répondre, sont dédiés à cette preuve : l’histoire de Mineta au sujet de Cheney dans le bunker souterrain et les nombreuses tentatives de la Commission sur le 11 Septembre d’enterrer cette histoire. Qui plus est, j’apporte des preuves additionnelles dans mon livre "The New Pearl Harbor Revisited".

Manifestement vous croyez que toutes les contradictions de l’histoire officielle sont explicables par des mensonges destinés à dissimuler des erreurs, et vous écrivez : « Dans un désastre d’une dimension aussi épique que le 11 Septembre, les fonctionnaires de tous les niveaux du gouvernement seront tentés de mentir pour couvrir leurs arrières. Ils vont dire qu’ils étaient à leur bureau quand ils n’y étaient pas; ils vont dire qu’ils ont essayé d’arriver aussi vite que possible sur les lieux alors qu’ils se roulaient les pouces ».

On doit en effet s’attendre à de tels mensonges. Mais la plupart des contradictions que j’ai relevées ne peuvent pas être expliquées ainsi. Par exemple Cheney, Myers, et Rumsfeld ont fait exactement le contraire de ce que vous suggériez : ils étaient vraiment là où ils devaient être, mais ont affirmé qu’ils n’y étaient pas. Votre théorie du cafouillage n’explique pas non plus pourquoi Ted Olson affirme avoir reçu des appels téléphoniques de sa femme, pourquoi Atta et les autres soi-disant pirates de l’air faisaient la fête avec des prostituées si c’étaient des musulmans pratiquants, et pourquoi le FBI a changé son histoire sur le lieu où il a trouvé la prétendue preuve finale contre al Qaïda [le passeport de l'un des pirates au WTC - NdT]. Votre théorie n’explique pas non plus pourquoi le NIST a nié le fait que des douzaines de témoins ont mentionné d’énormes explosions dans les Tours jumelles, que deux fonctionnaires de la ville, dont Michael Hess (conseiller de la corporation de New York City et ami de Giuliani), ont parlé d’énormes explosions tôt le matin dans la tour 7 du WTC et que des scientifiques indépendants ont découvert de l’acier des bâtiments qui avait été fondu (ce qui nécessite des températures beaucoup plus élevées que celles atteintes par les feux). Les mensonges sur le 11 Septembre vont bien au-delà du gars qui ment pour couvrir ses arrières.

Vous terminez en insinuant que la position que l’on prend sur le 11 Septembre « se résume simplement à ce que vous croyez. » Bien que cela soit sûrement vrai pour certaines personnes — celles que j’appelle des penseurs « paradigmatiques » qui « prennent leurs désirs et leurs craintes pour des réalités » — cela n’est assurément pas ainsi qu’il faut prendre position sur la question. Cela doit être résolu sur la base de preuves, comme je l’ai suggéré dans une conférence intitulée « 9/11 : soyons empiriques ». Vous ajoutez alors un post-scriptum soulignant que le Pentagone est « effectivement le plus grand bâtiment de bureaux du monde », comme si je l’avais nié en faisant allusion à « ce que vous appelez ‘le plus grand bâtiment de bureaux du monde‘. » Mais le but de mon commentaire était seulement de dire que vous avez utilisé cette description de façon erronée pour sous-entendre que le Pentagone n’aurait pas pu être évacué en quelques minutes. Le temps qu’il faut pour évacuer un bâtiment ne dépend pas de la surface qu’il occupe au sol (en assumant qu’il a, tout comme le Pentagone, de nombreuses portes de sortie), mais du nombre d’étages qu’il comporte. Sur ce point, vous êtes d’accord avec moi que le Pentagone « n’a assurément pas l’air aussi grand que ces autres bâtiments ». Mais ce n’est pas simplement une affaire d’aspect : Les Tours jumelles étaient en réalité beaucoup plus hautes que le Pentagone — 105 étages de plus, pour être exact. Ainsi, le Pentagone aurait pu être évacué à peu près 20 fois plus rapidement que les Tours. Cela signifie que parmi les 125 personnes qui ont été tuées dans le bâtiment, 123 d’entre elles se trouvaient dans les deux premiers niveaux (tandis que les deux restantes se trouvaient au 2e étage), toutes, ou au moins presque toutes, auraient pu être évacuées en moins de trois minutes. Qui plus est, même si vous avez des doutes sur le fait qu’un E-4B volant au-dessus de la Maison Blanche impliquait qu’il y aurait eu une alarme trois minutes à l’avance, la Commission sur le 11 Septembre elle-même suggère que les militaires avaient « une ou deux minutes pour réagir à l’avion non identifié qui approchait de Washington » — assez de temps pour que pratiquement tous ceux qui se trouvaient au rez-de-chaussée puissent s’échapper. Pourquoi, si les fonctionnaires du Pentagone étaient trop vertueux pour vouloir la mort de leur propre personnel, nulle alarme n’a été actionnée?

Je conclus en remerciant AlterNet de m’avoir donné cette occasion de présenter aux lecteurs une partie des éléments prouvant que la théorie du gouvernement sur la conspiration du 11 Septembre est un mensonge — de surcroit un mensonge qui a eu d’énormes conséquences sur la politique américaine, toutes destructrices. Il n’y a rien que je puisse concevoir de plus important que de dénoncer ce mensonge pour que ces actes politiques puissent être défaits. Et je vous remercie, Matt, de m’avoir proposé cette interview.

—- FIN—-

Traduit par Perry & Dpalpacuer pour ReOpenNews

Note: Matt Taibbi écrit pour le magazine Rolling Stone. Il est l’auteur de The Great Derangement (Spiegel et Grau, 2008). David Ray Griffin est professeur émérite de philosophie des religions et de théologie, Claremont School of Theology et Claremont Graduate University (Californie). Ses 34 livres dont sept sur le 11/9, dont le plus récent est « The New Pearl Harbor Revisited: 9/11, the Cover-Up, and the Expos » (Northampton : Olive Branch, 2008).

 


 

10 Responses to “Troisième et dernière partie de la confrontation pour la vérité sur le 9/11 : David Ray Griffin face à Matt Taibbi”

  • Pole

    La fin des mails :
    Matt : « puisque vous vous comportez en abruti »
    Griffin : « Et je vous remercie, Matt, de m’avoir proposé cette interview. »

  • sympathisant

    Pour ne citer que celui-ci, un temoignage extrait du site Analyse Media 911 :

    Le Colonel George Nelson, ancien investigateur d’accidents d’avion de la US AirForce et contrôleur de pièces d’avion; 34 ans de carrière dans la US AirForce; pilote commercial :

    « Le gouvernement allègue que quatre énormes avions de ligne se sont écrasés au matin du 11 septembre, provoquant la mort de plus de 3000 personnes, pourtant aucune pièce d’avion constituant une preuve solide ne fut présentée pour tenter d’identifier catégoriquement l’un ou l’autre des quatre avions. Au contraire, il semble que toutes les preuves potentielles furent délibérément cachées hors de la vue du public. Avec toutes les preuves présentes sur le site d’écrasement du Pentagone, tout investigateur rationnel et impartial ne peut que conclure qu’un Boeing 757 ne s’est pas écrasé contre le Pentagone tel que prétendu. Pareillement, avec toutes les preuves disponibles au site d’écrasement en Pennsylvanie, il est hautement incertain qu’un avion de ligne ait causé le trou évident dans le sol, certainement pas un Boeing 757 tel que prétendu. Aussi pénibles et déchirants que sont la perte de vies innocentes et les problèmes de santé persistants de milliers d’autres, une probabilité hautement dérangeante et terrifiante demeure que de nombreux américains semblent être impliqués dans le complot le plus odieux de toute l’histoire de notre pays. »

  • R.I.P

    Pour quand la vérité dans les médias, pour la condamnation des responsables coupable de crime contre l’humanité.

    Pour un monde de paix il faut d’abord la justice.

    Ne laissons pas faire l’élite oligarchique international mettre leur Nouvel Ordre Mondial en place, d’ailleurs l’Iran est sur la liste « grâce » aux événements du 11 septembre.

    La vérité doit vaincre pour le bien de l’humanité, c’est URGENT !!!

    Félicitations à David Ray Griffin pour le KO lyrical envers Matt Taibbi.

  • Fab

    C’est incroyable cette névrose qui oblige le sujet à s’humilier en public ! Pauvre Matt. Il est tendu comme une outre mais il est tout aussi vide.
    Il est incroyable qu’un journaliste commette sur plusieurs mois la même erreur de communication d’écrire comme si en soufflant le plus fort possible dans son mirliton le mur qui le gêne va forcément s’écrouler.
    L’énergie du désespoir.
    Je suis sûr que ce type sait qu’il a tort.

  • Phoebus

    Dans la première partie de cet entretien, l’éditeur d’Alternet Jan Frel présentait les deux hommes comme « les plus éminents écrivains des deux côtés de la thématique du 11/9″.
    Peut-on vraiment croire, en entendant Matt Taibbi, qu’il constitue ce qui se fait de mieux en matière de défense de la version officielle ? En tout cas, il est parfaitement représentatif ; arrogant, injurieux, d’une constante mauvaise foi, dénué d’arguments et tout aussi incapable d’aligner un raisonnement construit que de réfuter celui qu’on lui présente, Bref, le portrait tout craché de l’imbécile à grande gueule qui croit avoir raison parce qu’il parle le plus fort. Des abrutis comme ça, il y en a plein les bistrots.
    Le plus triste, c’est qu’ils représentent encore l’opinion majoritaire, simplement parce qu’on n’entend qu’eux…

  • stoos

    Je verrais bien ce Matt Taibbi en avocat :
    « Il est évident, mr le juge, que mon client n’a pas commis ce meutre, tout simplement parque tuer quelqu’un c’est stupide ! »

  • robin

    Il faut bien avouer que si les « collabos » (comme ils nous traitent de révisionnistes) n’ont que ce pale débatteur à présenter ils sont mal barrés.

    Le problème est que REOPEN et tous les mouvements pour la vérité devraient se fédérer pour une attaque judiciaire commune, sinon ça restera comme ça jusqu’à la fin du monde.

    Personne ne peut empêcher personne de quester en justice.

    Il arrive un moment où il faut se résoudre à attaquer un grand coup.

  • versus

    préparons les plumes et le goudron pour taibbi et biens d’autres…

  • versus

    tout bon ton com Phoebus, peut t’on ajouter quelque chose à ta prose ?
    on dirait dieu (adonai ?) sur son piédestal qui de très haut juge sévèrement le petit griffin pour ses  » inepties « .

  • versus

    à robin, exact, il faut féderer tous les mouvements du style reopen911.
    être d’égale à égale contre l’ordre établi, içi les  » adeptes  » de la version
    officielle des attentats du 11 septembre 2011, sinon à quoi bon ?

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