ASCE accusée de dissimulation dans son enquête sur le WTC

Dépêche d’Associated Press du 26 mars

 

Effondrement du WTC

L’organisation professionnelle des ingénieurs qui ont construit les routes, les barrages et les ponts de la nation a été accusée par des pairs de dissimuler des défauts de conception catastrophiques dans le cadre de leur enquête sur des catastrophes nationales.

Après les attentats de 2001 sur le World Trade Center et les ruptures de digues provoquées par l’ouragan Katrina, le gouvernement fédéral a commissionné l’American Society of Civil Engineers (Société Américaine des Ingénieurs Civils) pour enquêter sur ce qui n’a pas fonctionné.

Des détracteurs accusent maintenant l’ASCE d’avoir couvert des erreurs de conception, minimisant la nécessité d’altérer les normes de construction, et utilisant l’enquête pour protéger les ingénieurs et les agences gouvernementales de poursuites judiciaires.

Des accusations similaires sont apparues après les deux désastres, mais les allégations les plus récentes ont mis la pression sur l’organisation afin que celle-ci convoque une commission d’enquête indépendante pour enquêter.

“Ils veulent s’assurer qu’ils font les choses comme il faut et qu’ils tirent des leçons des études qu’ils réalisent” a dit Sherwood Boelhert, un ancien député républicain représentant New York au congrès qui dirige la commission. Il dirigea la commission des Sciences pendant 6 ans.

La commission doit rendre public son rapport d’ici fin avril et pourrait recommander que la société cesse d’être financée par les agences gouvernementales pour les enquêtes sur les catastrophes.

La société d’ingénierie affirme prendre les allégations au sérieux, mais a refusé tout commentaire avant que le rapport ne soit achevé et qu’une revue d’éthique soit organisée en interne.

Dans le cas du World Trade Center, des détracteurs prétendent que la société d’ingénierie a conclu à tort que les gratte-ciel ne peuvent résister à l’impact d’avions. Dans l’enquête sur l’ouragan, elle a été accusée d’avoir suggéré que la puissance de la tempête joua un rôle aussi important (dans le désastre) que la fragilité structurelles des digues.

L’ASCE comprend environ 140 000 membres et est basée à Reston. Elle définit des normes et des règles d’ingénierie et les publie dans des ouvrages techniques ainsi que dans un magazine sur papier glacé. Les membres témoignent régulièrement devant le congrès et publient un rapport annuel sur l’état des projets de grands travaux publics pour la nation.

La société a reçu une subvention de 1,1 millions de dollars US du corps des ingénieurs de l’armée pour étudier les dysfonctionnements des digues. De la même façon, l’agence fédérale de gestion des situations d’urgence (FEMA) a payé le groupe 257 000 dollars US pour étudier l’effondrement des tours du World Trade Center.

Les ingénieurs ne furent pas impliqués dans l’enquête sur l’effondrement du pont de Minneapolis l’an dernier.

L’an dernier, la société a publié un rapport rejetant la responsabilité des défaillances des digues sur une mauvaise conception et l’utilisation de données d’ingénierie incorrectes de la part du corps des ingénieurs de l’armée.

Raymond Seed, un expert en digues à l’université de Berkeley en Californie, a été le premier à remettre en question l’implication de l’ASCE. Il faisait partie de l’équipe fondée par la Fondation nationale des Sciences (National Science Foundation) pour étudier les inondations de la Nouvelle-Orléans.

Seed a accusé de collusion l’ASCE et le corps des ingénieurs de l’armée, écrivant le 20 octobre, une lettre alléguant que les deux organisations avaient travaillé ensemble à « répandre des études et des affirmations trompeuses, de corrompre des enquêtes indépendantes compétentes… d’essayer littéralement de modifier quelques-unes des réponses cruciales concernant les leçons à tirer».

Le général de division Don Riley, directeur des travaux publics du Corps a contesté les allégations de Seed dans une assemblée à la Nouvelle-Orléans en décembre.

“Il parle de supposées dissimulations”, a dit Riley, “Eh bien, nos employés vivent ici à la Nouvelle-Orléans… Nous ne nous cachons pas derrière notre travail. Nous vivons là même où nous travaillons.”

En 2002, le rapport de l’ASCE sur le WTC a fait l’éloge des tours affirmant qu’elles étaient resteés debout assez longtemps pour permettre à des dizaines de milliers de personnes de s’enfuir.

Mais selon le rapport, les gratte-ciel ne sont pas conçus pour résister à l’impact d’avions. Au lieu de renforcer les immeubles contre de tels impacts, il recommande d’améliorer la sécurité aérienne et la protection contre les incendies.

Abolhassan Astaneh-Asl, un ingénieur en génie civil et expert légiste, prétend que ses propres simulations informatiques réfutent les conclusions de l’ASCE sur l’incapacité des gratte-ciel à supporter l’impact d’un avion de ligne.

Astaneh-Asl, financé par le Fondation nationale des Sciences pour enquêter sur l’effondrement, insiste sur le fait que la plupart des gratte-ciel construits selon des plans traditionnels survivraient à un impact et empêcheraient des feux du type de ceux censés avoir fait s’effondrer les Tours Jumelles.

Il a aussi remis en question l’équipe de l’ASCE en charge de l’enquête. Dans cette équipe se trouvait la femme de l’ingénieur en génie civil du WTC et un représentant de l’équipe qui avait conçu les tours.

“J’appelle cela de la corruption morale” a dit Astaneh-Asl qui travaille à l’université de Berkeley en Californie.

Gene Corley, expert médico-légal, et chef d’équipe sur le rapport de l’ASCE, a rétorqué que l’emploi de personnes ayant un lien avec les concepteurs d’origine était nécessaire parce qu’ils avaient accès à des informations qu’il aurait été difficile d’obtenir autrement.

Gene Corley a ajouté que l’étude de la société a été passée en revue par des pairs et que sa crédibilité a été confirmée par les études qui ont suivi, dont celle l’Institut National des Normes est de la Technologie (NIST) [Note de la rédaction : Nous savons ce quelle vaut…]

“J’espère que quelqu’un enquêtera sur les personnes qui émettent ces accusations”, se lamente Corley, “C’est une histoire sordide.”

Traduction reopen911.info





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